Nourrice
Amme, Pflegemutter, Kinderwärterin, Säugamme
Une nourrice est une femme allaitant un enfant qui n’est pas le sien. Par extension, une nourrice héberge dans son foyer un enfant jusqu’à son sevrage, qui intervenait vers l’âge de deux ans, parfois au-delà. Une nourrice est aussi une personne qui s’occupe d’un enfant qu’elle n’allaite pas mais nourrit avec des aliments appropriés à son âge, pourvoit à ses besoins vestimentaires, le maintient dans des conditions d’hygiène (autant que faire se peut) et lui prodigue (dans l’idéal) de la tendresse et l’éduque.
Le lien qui se créait entre une nourrice et l’enfant qu’elle allaite est décrit dans la littérature romanesque (XVIIIe et XIXe siècles). Elle évoque de nouvelles pédagogies et de nouveaux rapports à l’enfant. On y parle de « mère de lait », les enfants allaités par une même femme étaient désignés par « frère ou sœur de lait ».
Sommaire
- 1 Considérations générales
- 2 Les nourrices dans les villes et seigneuries d’Alsace
- 3 Règlements et recommandations concernant les nourrices et les gardiennes d’enfants à Strasbourg
- 4 Les nourrices dans le royaume de France
- 5 Évolution des préoccupations liées aux enfants placés en nourrice
- 6 Les nourrices, indispensables à la survie et aux soins des enfants
- 7 Bibliographie
- 8 Notices connexes
Considérations générales
Les préoccupations concernant l’allaitement des nourrissons remontent à des temps fort anciens car toute mère savait que la croissance d’un enfant dépendait de la qualité du lait qu’il ingérait. Dans la littérature savante, l’allaitement des nouveau-nés est abordé ça et là, par exemple, avant 1350, par Konrad von Megenberg (1309-1374, enseignant, philosophe, théologien), qui prône l’allaitement maternel, écrivant qu’il est préférable que ce soit la mère qui allaite et s’attardant sur le rôle et les qualités des nourrices. Celles-ci suppléaient aux carences maternelles : manque de lait, refus d’allaiter, décès, abandons, en prenant en charge, contre rétribution, l’allaitement d’un nouveau-né. Dès le XIVe siècle, par conséquent, le décor et les acteurs sont en place, comme ils devaient l’être auparavant.
Les sources sont quasiment muettes sur les nourrices qui allaitent des enfants dans un cadre villageois, où les mères ne pouvant alimenter leur enfant recouraient à la parenté ou au voisinage, sans que l’on sache si elles touchaient une rémunération ou une gratification en retour et si leur activité était encadrée. Ce sont donc les nourrices à qui des parents confiaient leur enfant ou qui étaient engagées par une institution, contre rétribution, qui retiendront notre attention.
Le recours, indispensable, aux nourrices est une des caractéristiques de l’Ancien Régime démographique, avec le taux élevé de natalité, le nombre élevé d’enfants par femme, le taux élevé de mortalité des femmes en couches et de mortinatalité. La transition démographique amorcée dès le XVIIe siècle dans le royaume de France ne s’impose en Alsace qu’au courant du XIXe.
La question des nourrices est étroitement liée à celle des enfants abandonnés ou orphelins. Il est donc quasi obligatoire de prendre en considération, en parallèle à cette question, la situation globale des enfants exposés et de leur devenir, en particulier leur prise en charge dans des institutions, et d’esquisser au moins ce que furent ces dernières.
Les enfants exposés à cause de la misère dans laquelle vivent la mère ou les parents, qu’ils soient légitimes ou illégitimes ou encore orphelins, sont confiés à des institutions, comme les hôpitaux, les orphelinats ou autres maisons de secours. J.-M. Boehler, dans ses analyses des naissances illégitimes, écrit que les filles-mères portent leurs bébés inavouables vers les hôpitaux des villes ou les déposent sous les porches des églises (Paysannerie, p. 414). Force est de constater que ce sont les abandons d’enfants et leur prise en charge qui ont retenu l’attention des historiennes et historiens, les nourrices n’étant évoquées qu’au passage. Ainsi, Arlette Farge (Effusion et tourment, p. 182 et suivantes) relate l’inscription des enfants exposés dans un registre tenu par un commissaire de police parisien entre 1755 et 1776. Les nourrissons sont placés à la Maison de la Couche et allaités par des nourrices « toujours si dramatiquement peu nombreuses », avant d’être acheminés à la campagne chez des nourrices, moins coûteuses, où « elles sont peu surveillées et peu compétentes ». Vers l’âge d’un an, accompagnés d’une nourrice, ils font ce voyage en coches d’eau, bateaux aménagés à leur intention, où ils sont posés emmaillotés et debout dans de petits casiers de bois, peu nourris et soumis aux intempéries. Certains périssent avant d’arriver à bon port. Dans cette étude, comme dans d’autres travaux, ce sont les enfants trouvés et placés qui sont au centre des recherches, les nourrices étant à peine évoquées. Ainsi, encore, dans l’ouvrage La situation périnatale est désastreuse, il est dit simplement que l’hospice des enfants assistés de Strasbourg avait en charge, en 1860, un millier d’enfants, « dont les plus jeunes étaient confiés à des nourrices » (Willard et Schneegans).
Les nourrices dans les villes et seigneuries d’Alsace
Les nourrices dans les comptes de la commanderie hospitalière du Saint-Esprit de Stephansfeld
Les registres et autres archives d’institutions indiquent quelques données chiffrées. La commanderie hospitalière du Saint-Esprit de Stephansfeld, située entre Strasbourg et Saverne, a été créée en 1216 pour mener à bien sa vocation de lieu d’asile pour les pauvres et les pèlerins mais surtout pour les enfants exposés. Elle est la seule institution en Basse-Alsace (diocèse de Strasbourg) qui accueille des enfants abandonnés, essentiellement dans le ban du diocèse de Strasbourg, mais aussi d’autres diocèses (Bâle, Metz, Spire, Worms, Constance). La plupart de ces enfants venaient néanmoins de paroisses proches (30 km au plus) ou du prieuré de Rouffach. Le registre des années 1760-1768, le seul conservé, indique l’accueil de 152 enfants (93 garçons, 58 filles et un autre dont le sexe n’est pas précisé). La majeure partie des enfants recueillis ont entre deux jours et six mois, certains étant à l’article de la mort. Ils sont placés soit en nourrice, soit à l’hôpital. Sur ces 152 enfants, 23 seulement ont atteint l’âge adulte : ils sont morts en nourrice (45) ou à l’hôpital (84). En 1596, il n’est pas fait mention de nourrices dans les archives, alors que 14 nourrissons y sont hébergés ; en 1696-1697, il est fait mention des frais de nourrice dans les comptes. En 1746, 24 nourrices sont employées et, en 1748, 1768 et 1774, les procès-verbaux font apparaître les mises en nourrice des enfants jusqu’à ce qu’ils marchent, les rétributions versées aux nourrices étant inférieures à une prise en charge à l’hôpital (personnel, habillement…). En 1768, le paiement d’une douzaine de nourrices se monte à 504 livres par an. Elles perçoivent en outre de la nourriture destinée aux enfants. Les registres indiquent le nom et le lieu d’habitation des nourrices. Entre 1760 et 1768, ces femmes habitent dans un rayon de 12 km. Cinq nourrices de Wingersheim accueillent le plus d’enfants, 16 (Noguès, p. 75-79).
L’orphelinat et la Maison des enfants trouvés à Strasbourg, le coût des nourrices
Les premières références strasbourgeoises concernant les abandons d’enfants remontent au XVe siècle et énoncent les activités du Magistrat dans ce domaine : répression (noyade des coupables d’exposition d’enfant) et assistance sous forme de versements à la Maison des Orphelins pour s’occuper des enfants exposés. Cette institution, créée en 1395, accueillait des orphelins dont la mère était morte à l’hôpital ou à l’Elendenherberge, mais aussi des enfants exposés (findlinge). En 1589, 200 enfants y séjournaient, une centaine de plus ayant été mis en nourrice, nombre qui renvoie aux besoins en nourrices. La mise en nourrice correspondait parfois à « une forme déguisée d’abandon d’enfants ». Aussi les parents nourriciers, sans nouvelles, remettaient les enfants qui leur avaient été confiés à l’orphelinat (Histoire de Strasbourg, p. 49). Une discrimination est opérée entre les orphelins de bourgeois et les enfants trouvés. Ces derniers sont placés chez des particuliers « pieux », les orphelins proprement dits sont pris en charge et élevés par le personnel de l’établissement. Ces enfants viennent de la ville et des campagnes environnantes, ainsi que de gens de passage, de bandes de mendiants et d’autres misérables (30 000 à la veille de la guerre de Trente Ans). En 1549, 41 nouveau-nés abandonnés sont pris en charge à l’Hospice des pauvres passants et, en 1575, 26 nourrissons étrangers venus au monde dans cet hospice sont transférés à l’orphelinat à cause du déclin de la commanderie hospitalière du Saint-Esprit de Stephansfeld (par manque de fonds, d’une gestion indigente et du pillage) et demandent à être nourris. L’activité de la municipalité s’accroît, car « l’assistance est un des devoirs de l’autorité municipale ». Une nouvelle Maison des enfants trouvés est fondée en 1748 (dans l’enclos de l’église Saint-Guillaume). Elle tient des registres mentionnant toutes les admissions (enfants trouvés proprement dits, légitimes abandonnés par leurs parents misérables, malades ou décédés, nourrissons confiés par les sages-femmes à leur naissance). Les nourrices engagées par cette institution signalent les enfants malades. Ils sont alors soignés par le médecin (choisi par les administrateurs), qui opère une visite quotidienne, comme les docteurs Spielmann, père et fils, qui essaient d’enrayer la syphilis et la gale. 1771 voit la construction d’un nouvel édifice (plus de 40 pièces, chapelle pouvant accueillir 700 à 800 personnes, basse-cour, verger, étable). En 1786, les dépenses afférentes aux gages de l’ensemble du personnel s’élèvent à 5% des 49 311 livres, dont 75% pour l’entretien des enfants. Celui-ci englobe les achats alimentaires, vestimentaires, le paiement des pensions aux nourrices des enfants catholiques et des nourrices des enfants luthériens, soit 124 livres, 16 sous et 8 deniers, du 15 au 20 janvier 1790. Les gages des nourrices constituent 30% des dépenses, chacune recevant un montant compris entre 64 et 96 livres par an selon l’âge de l’enfant. L’augmentation des enfants abandonnés placés s’élève à 57% entre 1770 et 1786. Le Magistrat, dans un souci d’économie, fait parfois placer plusieurs enfants chez la même nourrice (Sablayrolles).
Monique Debus Kehr
Le val d’Orbey, un exemple d’« industrie des nourrices »
Le phénomène qui consistait à placer un enfant en nourrice à la campagne concernait aussi les vallées vosgiennes, les mères citadines pensant que le bon air et la présence d’une vache à l’étable, ou de chèvres, étaient les garants de la survie d’un enfant, le lait étant frais et moins mouillé qu’en ville. Cependant, les tables de mortalité montrent que les conditions de ce placement n’étaient pas idéales, loin s’en faut. Les nourrices, du reste, n’avaient pas forcément bonne presse dans la littérature médicale de la première moitié du XIXe siècle : « Sachez donc, mères de famille, que le plus grand nombre des enfants que vous envoyez à la campagne ne tètent point le lait de la nourrice que vous leur avez destinée » […] « Sachez encore que votre enfant n’est qu’un objet de lucre qui doit rapporter tant par mois » […] « n’ayant plus présenté à son nourrisson qu’un sein épuisé, un lait rare et de mauvaise qualité » (Monot). Il est dit aussi que la jeune fille du val d’Orbey « veut devenir mère, afin de pouvoir élever, en qualité de nourrice, un de ces nouveau-nés que l’on expédie en grand nombre de Colmar et des localités voisines pour leur faire respirer l’air vif de la montagne et leur donner, pendant les douze à quinze premiers mois de leur existence, la mamelle abondante d’une robuste paysanne du val d’Orbey » (Bresch). Dans la seconde moitié du siècle, le Conseil central d’hygiène prend des mesures pour faire baisser le taux élevé de mortalité des enfants placés en nourrice (interdiction aux habitants de prendre des enfants étrangers en nourrice, en particulier s’ils sont atteints de syphilis, interdiction du transport des nouveau-nés dans toutes les saisons, appel aux médecins en cas de maladie, aération des pièces, par exemple). L’industrie des nourrices du val d’Orbey n’est mentionnée dans les chroniques que dans ses cas extrêmes ; lorsque tout se passe bien, elles sont muettes (Fanica). L’essentiel des données de l’article concernent la seconde moitié du XIXe siècle et ne sauraient, par conséquent, être développées ici.
Cependant, il est possible d’illustrer les propos précédents par un exemple. Dix enfants (en 20 ans) naîtront du mariage de Jean Rapp, passementier à Colmar, avec son épouse Catherine Salomé Edighoffen (17 ans), le 3 octobre 1763. Jean, le futur général, naît le 27 avril 1771. Plusieurs de ces enfants ont été placés en nourrice, comme le faisaient beaucoup de femmes d’artisans colmariens. Deux d’entre eux, Jean-Frédéric (né le 23 mai 1780) et Dorothée (née le 7 octobre 1784) décèdent dans le village où ils avaient été placés : Jean-Frédéric est enterré le 9 août 1780 (décédé à l’âge de trois mois), et Dorothée le 4 novembre 1784 (décédé à moins d’un mois), à Labaroche, tel qu’il appert des registres paroissiaux. Ces enfants étaient en nourrice dans ce village, francophone et catholique, alors que la famille Rapp était luthérienne et germanophone. Les mises en nourrice dans des villages plus ou moins éloignés, géographiquement et culturellement du lieu de résidence des pères et mères rendent difficiles la recherche de traces des enfants décédés (Philippe Jéhin).
Amélioration du sort des enfants
La campagne déclenchée par Macquart et Buffon contre la « prison et la cruauté » du maillot, reprise par Rousseau, porte ses fruits à Strasbourg : les rapports témoignent des efforts répétés des médecins de l’établissement des Enfants trouvés pour convaincre les nourrices du bien-fondé des nouvelles théories. Celles-ci sont donc les relais de la mise en œuvre d’une amélioration vestimentaire des bébés visant à libérer leur corps trop enserré. Ces médecins font également des recommandations pour l’alimentation et l’hygiène corporelle des nourrissons, exhortent à la séparation des enfants malades des enfants sains, à la propreté de la literie. Malgré ces recommandations, en 1749, 24% environ des 145 pensionnaires, de la naissance à 10 ans, meurent avant la fin de l’année (les enfants de moins de 7 ans placés en nourrice ne figurent pas de façon certaine dans ces statistiques). La situation strasbourgeoise est comparable à celle d’autres villes : à Paris, par exemple, en 1751, 68% des enfants décèdent avant l’âge de 6 ans, à Aix, les ¾ disparaissent avant un an en 1768, à Lyon 54,4% avant un an en 1757/ 1758. Les décès interviennent surtout en hiver et sont dus pour beaucoup à l’adénite tuberculeuse, à la gale et à la syphilis. Les enfants atteints de syphilis sont systématiquement placés chez une nourrice atteinte du même mal! Cependant, l’examen, en 1782, de tous les enfants placés en nourrice par une commission spéciale déléguée par le Magistrat relève qu’une vingtaine seulement des 250 enfants ont « l’air malade ». Elle en conclut que le placement à titre définitif des enfants chez des nourrices à la campagne serait la seule solution pour palier l’échec du regroupement des petits abandonnés dans une institution (Sablayrolles).
Règlements et recommandations concernant les nourrices et les gardiennes d’enfants à Strasbourg
Règlement de police
Selon une mention de la Polizeiordnung de 1628, la rémunération des gardiennes d’enfants et des nourrices était réglementée à Strasbourg. Il est dit, dans l’article Ampt und Lohn der Kinderwarterin und Säugammen, que leurs gages, conformément à la réglementation du personnel (Gesind), devait se monter à 4 schillings par semaine et pas plus, que les suppléments soient octroyés sous forme de dons ou de cadeaux. Les gardiennes d’enfants et les nourrices qui avaient connaissance d’abus étaient obligées de les dénoncer (p. 33-34).
La Ville confie le contrôle de l’état de santé des nourrices aux sages-femmes
La croissance d’un nourrisson dépendait essentiellement de la bonne santé de la nourrice et de la qualité de son lait. Aussi, sur proposition de Jean-Jacques Fried, médecin accoucheur, le Magistrat de Strasbourg émet en 1757 l’Ordonnance pour Sages-Femmes (Lefftz, p. 114). Elle prescrit, dans l’article 27, qu’aucune sage-femme ne devait placer une nourrice, qu’elle soit célibataire ou mariée, ni donner ou confier aucun enfant à une femme allaitante, dans sa maison, avant qu’elle n’ait été examinée consciencieusement par le maître des sages-femmes (hebammemeister). Il devait examiner la qualité du lait de la nourrice et s’assurer que son corps était pur et sain (rein und gesund). À la suite de cet examen, la nourrice devait présenter ce certificat établi par le maître des sages-femmes avant d’exercer. Le non-respect de cette disposition entraînait une amende de dix livres. Ce règlement, est-il dit, a été établi pour éviter, autant que possible, qu’une nourrice en mauvaise santé n’allaite un enfant et qu’un enfant ne soit contaminé par la maladie de sa nourrice et ne tombe malade (AMS, 1 MR 36 n°13, p. 97).
Le Schwangeren frawen und Hebammen Rosengarten : consignes aux femmes allaitantes et aux nourrices en terre germanique
L’ouvrage d’Eucharius Roesslin, édité par Martin Flach à Strasbourg en 1513, est le premier traité destiné aux sages-femmes. Dans le chapitre onzième, wie man des new geboren künd seygen soll und wie lang auch die seügam und yr milch seyn soll (Comment l’on doit allaiter le nouveau-né et combien de temps, et comment doit être le lait de la nourrice), l’auteur décrit par le menu l’art et la manière d’allaiter, par la mère de préférence, car son lait est le meilleur pour la santé de l’enfant, ce que disait déjà Avicenne. Ainsi, le nourrisson sera allaité deux à trois fois par jour, ne devra pas boire ni trop peu ni trop abondamment. Sont exposés ensuite les inconvénients et les avantages de ces cadences et des quantités absorbées. Si la mère ne peut allaiter, l’enfant sera confié à une nourrice qui devra connaître les recommandations exposées auparavant. Elle devra avoir de bonnes couleurs, un cou puissant, une forte et large poitrine. Son accouchement devra remonter à un mois et demi ou deux mois au plus et elle devra allaiter son enfant. Son corps devra être bien en chair, ni trop maigre ni trop gras, et elle devra être de bonnes mœurs. Par ailleurs, elle ne doit pas être sujette aux colères ni être triste, car mauvaises mœurs et colères sont nuisibles à l’enfant et gâtent le lait. Sa poitrine sera généreuse et ferme, ni trop grande ni trop petite ni trop dure. Son lait ne doit pas être brun ni verdâtre ni jaunâtre ni rougeâtre ni amer ni salé ni acide mais sucré, il ne doit pas être trop épais ni trop liquide ni grossier. On examinera la qualité du lait en en faisant couler sur l’ongle du pouce, où il ne doit ni stagner ni couler trop vite. Une nourrice ne doit pas allaiter à jeun, ni si son lait est insuffisant ou si elle est atteinte de maladies, notamment à la poitrine. Suivent de nombreuses considérations sur la constipation, l’alimentation, l’ajout d’épices dans la nourriture, les aliments galactogènes, comme l’avoine ou les haricots. L’auteur indique aussi comment soigner la poitrine : un pansement doit y être appliqué, après l’avoir enduite de baume et lavée à l’eau chaude après chaque allaitement. Il est aussi recommandé à la nourrice d’enduire sa poitrine d’huile de plantes ou de laudanum, de la frotter avec du bon vin dans lequel auront bouilli de la menthe, ou des roses, etc. Elle mangera de la bonne viande, de bonnes bouillies aromatisées avec de la cannelle ou de la cardamome, des fromages frais et boira du bon lait. Elle ne doit pas se surmener au travail. Une foule de recommandations suit ces longs développements, d’une ineffable précision (p. 65 et suivantes, édition originale). Cet ouvrage, très répandu, figure souvent dans les inventaires après décès.
Les nourrices dans le royaume de France
Chartres, une volée de chiffres
L’Aumône Notre-Dame, fondée dans la seconde moitié du XIe siècle à Chartres, est le seul lieu d’accueil des enfants abandonnés, orphelins ou assistés temporairement. Sa mission est aussi d’assurer la rétribution d’une nourrice à la place des parents indigents. L’institution exhorte les parents abandonnant leurs enfants à les exposer dans un endroit passant, de sorte qu’ils puissent être recueillis rapidement, conformément aux recommandations du concile de Mâcon (581). Les dépenses les plus importantes de l’Aumône sont liées au placement des enfants en nourrice. À partir de 1482-1483 et jusqu’en 1499, la moyenne annuelle des nourrissons recueillis est de plus de 18, avec un pic de 38 en 1483-1484, nombres qui renvoient au besoin en nourrices. Les bébés sont placés chez des nourrices pendant sept mois, en moyenne, même s’il existe des contrats annuels. Le nombre de nourrices répertorié s’élève à au moins 271. Elles sont majoritairement mariées (82,66%), veuves (6,64%), ces dernières employées à partir de 1479 pour leur permettre d’échapper à la mendicité par le biais d’un salaire. En 1480, l’une d’entre elle touche 29 sols et 2 deniers pour trois mois d’activité. Des nourrices sans doute célibataires, appelées « filles », font également office de nourrices. Par exemple, en 1436-1437 : « A la fille Marion de Beausse, pour avoir nourri 8 moys ung enff[ant] a Ver, qui fut trouvé a N[ost]re Dame, le XXIIe jour d’avril, pour ch[asc] un moys, 14 s. 2 d., val[ent] 113 s. 4 d. ». Hormis dans un cas, ni l’origine sociale ni l’âge des nourrices ne sont indiqués. Les bébés sont toujours pris en charge au domicile de la nourrice. Devant la carence des recrutements, l’institution chartraine refait appel aux nourrices ayant pris en charge un enfant décédé chez elles et confie plusieurs enfants en même temps à la même nourrice.
L’arrêt de la mise en nourrice est dû au décès du nourrisson (59,09% des cas), le taux annuel moyen s’abaissant à 17,19% entre 1478 et 1499. Dans les années 1482-1483, aucun des 27 enfants placés ne décède et l’exercice comptable suivant fait apparaître que seuls 3 des 38 nourrissons placés décèdent, soit 7,79%, et que 18,18% seulement des enfants décèdent avant l’âge d’un an. Les raisons des décès des nourrissons ne sont jamais mentionnées mais ils interviennent dans les premiers mois du placement, comme à l’Hôpital du Saint-Esprit de Besançon. Cette mortalité est due aux poussées dentaires accompagnées de toux, de difficultés respiratoires, de fièvres, de selles verdâtres, ainsi qu’aux maladies liées aux fortes chaleurs qui entraînent convulsions, troubles digestifs et diarrhées vertes (Nicole Brocard). Le placement en nourrice s’arrête aussi au retour de l’enfant abandonné auprès de ses parents légitimes (2,27%), ou à son adoption par une famille. Presque un quart de ces arrêts relève de la restitution de l’enfant à l’institution hospitalière, lorsqu’il survit (Séverine Sureau Niveau).
Au XVIIIe siècle, le courant généralisé de la mise en nourrice
E. Le Roy Ladurie, dans son article « L’allaitement mercenaire en France au XVIIIe siècle », étudie un phénomène de grande ampleur, celui de la mise en nourrice des enfants des femmes de toute catégorie sociale. Beaucoup d’enfants décèdent lors du voyage qui les mènent chez une nourrice à la campagne. Dans les fermes, qui présentent des dangers, les conditions d’allaitement sont indigentes. Certains enfants sont nourris avec du lait de vache et souffrent d’une mauvaise hygiène. Par exemple, en 1789, dans un village près de Rouen, une nourrice reçoit 19 bébés, dont 17 meurent. Là, l’allaitement mercenaire correspond quasiment à un infanticide. Les enfants sont exposés dans des lieux passants, sur les parvis des églises, devant les portes des couvents ou devant hôpitaux, qui « redistribuent » les enfants aux nourrices, avec des pertes énormes : 52 % des enfants mis en nourrice par l’Hôtel-Dieu de Lyon fin XVIIIe meurent entre la naissance et 6 ans ½ (Garden). Bien sûr, il y a aussi des réussites : une nourrice veuve avait reçu 14 enfants de l’hôpital et les a tous rendus vivants. Si l’allaitement mercenaire est lié à la misère, il se produit aussi dans des couches plus favorisées, le coût d’une nourrice étant inférieur aux gains d’une ouvrière de la soie (Lyon, par exemple). Dans les petites villes, certains groupes sociaux sont plus réticents devant la mise en nourrice de leurs enfants : ainsi, les compagnons de métier et les domestiques s’arrangent dans leur milieu familial ou avec des familles de la paroisse. À Thoissey-en-Dombes (Ain), les parents nourriciers sont des journaliers, des cordonniers, des tailleurs, etc. (Bideau). Dans les couches supérieures, il est possible que la mise en nourrice corresponde au développement de l’image précieuse de la femme, objet de représentation, dont il convient de ménager le corps. La sélection des nourrices varie selon l’appartenance de l’enfant à une couche sociale : dans les couches supérieures, le choix est opéré avec soin, chez les plus pauvres, le nourrisson est envoyé au loin chez des nourrices négligentes où il périt rapidement. À Paris, entre 1774 et 1784, sur 21 000 naissances par an, 1 000 enfants sont allaités par leur mère, 1 000 par une nourrice hébergée dans la maison paternelle, d’autres sont confiés à des nourrices dans la ville, 2 000 à 3 000 à des nourrices en banlieue ou aux environs, les autres enfants, environ 15 000, à des nourrices plus lointaines (P. Galliano, p. 139). À Paris et dans d’autres villes, les mises en nourrice sont facilitées par des bureaux de placement de nourrices, ou par des « recommanderesses », intermédiaires entre les nourrices recherchant des bébés à nourrir et des mères en demande.
L’allaitement mercenaire a des conséquences économiques, démographiques et sociales. Économie : l’argent des villes irrigue les campagnes, les bébés mis en nourrice étant une source de revenus. Il existe parfois une sous-traitance : une ville reçoit des bébés qu’elle « redistribue » dans les villages voisins. L’allaitement mercenaire est ainsi l’un des facteurs de la croissance économique du XVIIIe siècle rural. Démographie : la mortalité des enfants mis en nourrice est lourde. À Lyon, 61,5% des nouveau-nés abandonnés meurent avant l’âge de 7 ans (Garden). À Méricourt (Pas-de-Calais), village de 400 habitants, entre 1785 et 1790, 403 enfants mis en nourrice meurent, dont 142 en 1786 (Galliano). Par ailleurs, le recours à l’allaitement mercenaire favorise la surfécondité des mères, qui entraîne le développement des pratiques contraceptives qui, elles-mêmes, influent sur la démographie. Cependant, la cruauté de certains usages, l’énorme mortalité infantile et la diffusion des idées rousseauistes (Émile ou de l’Éducation, 1762) conduisent lentement à un mouvement de retour en faveur de l’allaitement maternel (Le Roy Ladurie, p. 15-21).
Les Bureaux de placement et les « recommanderesses » à Paris
Les bureaux de placement de nourrices ou le placement par des recommanderesses cités ci-dessus connaissent une évolution significative par une déclaration royale de juillet 1769 destinée à les réformer. Elle est secondée par un arrêt rendu en janvier 1779, conçu pour remédier au scandale des transports de nourrissons vers la capitale (Par ailleurs, dès 1680, un groupe de médecins choisis par le Parlement de Paris avait étudié les méthodes d’allaitement artificiel réservé aux petits assistés ; par la suite, la question revient périodiquement à l’ordre du jour. Ainsi, en 1723, le médecin de Louis XV vante les mérites « du coton, de la soie ou de l’éponge » imprégnés de lait pour nourrir les bébés. La Faculté de médecine de Paris favorise l’expérience d’un magistrat destinée à nourrir les nourrissons uniquement avec du lait de vache. Cette expérience trouve écho à Strasbourg) (Sablayrolles).
Le Bureau général des nourrices parisien
La Déclaration de 1779, qui concerne Paris, énonce dans son préambule que les mesures prises en 1715 et 1727 s’avèrent insuffisantes. En effet, les nourrices étant payées de façon dilatoire, la situation porte préjudice à leur santé et, par ricochet, à celle des nourrissons. Elle entraîne surtout la diminution du nombre des nourrices. Par ailleurs, les parents, mal informés des besoins de leurs enfants, y subviennent insuffisamment. Il est donc procédé à la création d’un Bureau général qui remplace les quatre bureaux fonctionnant jusqu’à présent. Les directeurs de ce Bureau octroient aux nourrices des avances sur « leurs mois de nourriture » et entretiennent une correspondance entre les nourrices et les pères et mères. Ainsi, les femmes qui viendront de la campagne pour « lever » des nourrissons seront logées dans de bonnes conditions, lits et berceaux devant être en nombre suffisant. Le recouvrement des « mois de nourriture » et autres sommes dues aux nourrices par les bourgeois de Paris qui auront loué des nourrices aux bureaux sera effectué par 22 préposés et non plus par les « meneurs et les meneuses », soit les personnes qui amènent des nourrissons à Paris ou qui les placent à la campagne. L’organisation du Bureau est dûment spécifiée (attributions des intervenants, fonctionnement, personnel, prix, etc.). Les meneurs et meneuses de nourrissons de la campagne et de la banlieue vers Paris devront tenir un registre (inscription des nourrissons, état de santé, besoins et autres détails). Ce sont eux qui versent les sommes dues aux nourrices, ces dernières leur indiquant les besoins de l’enfant, leur état de santé, etc. Ils font ainsi le lien entre parents et nourrices (Déclaration du Roi, concernant les Recommanderesses).
Évolution des préoccupations liées aux enfants placés en nourrice
Comment choisir une bonne nourrice
Une description très précise des examens à entreprendre avant de choisir une nourrice, « une bonne nourrice étant très rare », nous est donnée dans l’article Nourrice de l’abbé F. Rozier en 1786. Elle n’est pas sans nous rappeler les recommandations du Rosengarten strasbourgeois de 1513. Après avoir rappelé que les mères devraient allaiter, sinon elles ne sont que des « marâtres », il écrit que le choix d’une nourrice doit se faire avec « justesse et discernement ». Ainsi, il convient d’examiner l’âge de la nourrice, de s’enquérir de la date à laquelle elle a accouché, de sa santé, de sa constitution, de l’état de ses mamelles, de la nature de son lait et de s’assurer de ses bonnes mœurs. La qualité du lait ne dépend pas de l’âge de la nourrice, mais le meilleur âge est compris entre 20/25 et 35/40 ans. La date de l’accouchement est importante car le « lait nouveau » est préférable pour un nourrisson. Cependant, certains enfants ne s’en accommodent pas et, dans ce cas, le « lait vieux » est préconisé, surtout pour les enfants « maigres et desséchés ». La bonne santé de la nourrice doit être vérifiée : sa peau ne doit porter ni marques ni taches ni faire apparaître des « vices écrouelleux, scorbutique ou vérolique » ; toutes les parties du corps doivent donc être examinées, à nu. Par ailleurs, elle doit avoir un bon embonpoint sans être trop grasse, avoir les dents blanches et une haleine douce, des chairs fermes, de bonnes épaules et une peau douce. La poitrine doit être bien conformée, « large, ample, charnue », les mamelles doivent être « exemptes de dureté », les mamelons et les tétons bien adaptés à la succion, à peu près configurées « comme celles d’une chèvre ». Suit une longue description de toutes les caractéristiques physiques de ces organes tels qu’ils doivent être et de leurs inconvénients dans le cas contraire. Une nourrice doit être autant saine de cœur que de corps, avoir bon caractère, du zèle, de la patience, de la douceur et de la propreté (p. 116-117).
Une pléthore d’ouvrages consacrées aux nourrices
Au XIXe siècle, de nombreuses monographies sont consacrées à l’activité de la nourrice, essentiellement dans le domaine médical et de la vie pratique, préoccupations liées au développement de l’hygiène, de la santé, de la médecine, de l’alimentation et du bien-être des nourrissons. Cependant, en 1797, avait paru l’ouvrage d’un médecin accoucheur, qui regorge de conseils pour les nourrices travaillant dans des institutions, tant au niveau du comportement à adopter vis-à-vis des tout-petits depuis leur naissance (patience, empathie, gaîté…) que des soins corporels, de l’alimentation, de la vêture. Il recommande aussi aux dirigeants de ces institutions de garder un œil attentif sur les nourrices, souvent coupables de paresse, de détournements d’aliments, de mauvais traitements, afin que ces enfants deviennent des « citoyens heureux et puissent servir leur nation » (Lambin).
Les nourrices, indispensables à la survie et aux soins des enfants
Les informations recueillies dans des villes comme Paris, Chartres ou Lyon peuvent-elles être transposées à des villes alsaciennes, qui connaissaient les mêmes conditions sociales? La situation des indigents, des malades, des pauvres passants (stromende lüte) et des enfants trouvés y était sans doute similaire, toutes proportions gardées. Des établissements les recevaient, comme l’Hôpital du Saint-Esprit de Colmar, dont I. Beuchot dit que toute ville du Moyen Âge mettait en place les conditions d’une charité chrétienne par la création d’un hôpital. Celui de Colmar bénéficie d’ailleurs des mêmes privilèges, droits et libertés que celui de Strasbourg. Certes, I. Beuchot ne parle ni des orphelins ni encore moins des nourrices mais mentionne des enfants qui devaient servir lors des messes anniversaires des défunts. S’agissait-il des orphelins, bébés abandonnés qui avaient grandi grâce au lait des nourrices ?
Les nourrices sont donc des maillons indispensables dans la survie et la chaîne des soins aux enfants, état qu’elles assument avec des fortunes diverses. Force est de constater qu’au cours des siècles, elles n’ont pas échappé au contexte environnant de la misère, de l’appât du gain et de la tragédie que constitue l’énorme masse des enfants exposés, ce qui se répercute sur les soins et l’allaitement des bébés qui leur ont été confiés. Si certaines ont agi avec amour et sans doute avec « professionnalisme », aussi ténu qu’il ait pu être, il est indéniable que d’autres ont fait preuve d’une négligence telle que les enfants ont péri dans des proportions énormes, bien que l’on ne puisse affirmer qu’ils auraient survécu s’ils avaient été nourris au sein de leur mère. Le drame, c’est l’absence de médecine néonatale et infantile : il faudra attendre le XIXe siècle pour qu’elle se préoccupe des tout-petits et de leur bien-être. Auparavant, de balbutiants conseils avaient été suggérés aux nourrices, suivis de quels effets ? Ce n’est qu’à partir de la fin du XVIIIe siècle que les autorités, les médecins ou les penseurs, ont pris conscience d’une réalité qui paraît d’une telle évidence aujourd’hui : les enfants sont une richesse et il convient de les nourrir, de les protéger et de les soigner.
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Monique Debus Kehr