Noblesse alsacienne (Moyen Âge à 1648)

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Nobilitas, Adel, Ritterschaft 

L’identité d’un groupe social

Définition générale

La noblesse est un groupe socio-juridique associé à l’exercice du pouvoir et doté des privilèges inhérents à ses fonctions. Elle forme une élite héréditaire d’hommes libres liés par un même statut, encadrée par des règles précises et reconnaissable à des comportements propres. Elle s’organise suivant une échelle fondée sur la distinction, aussi bien dans un ordre hiérarchique que du point de vue de la filiation et des alliances à l’intérieur du lignage. Il convient de distinguer des degrés de dignité, en réservant le terme d’aristocratie à la strate la plus élevée de cette noblesse qui est reconnue comme telle par le souverain et par ses pairs et prend part à la diète d’Empire au titre du Herrenstand (voir : Immédiateté).  

Cette identité s’exprime par les termes génériques dominus, herr, ou sire, qui peuvent cependant s’appliquer à d’autres personnes (ecclésiastiques, notables), et par des qualificatifs plus ciblés, nobilis, edel ou edelvest, noble homme, et des titres : edelknecht, junker, damoiseau, donzel correspondent à un premier niveau, en quelque sorte automatique, miles, ritter, chevalier valident l’adoubement chevaleresque, tandis que baro, freiherr, baron, comes, graf, comte, marchio, markgraf, marquis, dux, herzog, duc désignent des titres et des fonctions héréditaires, dans le cadre d’une organisation politique. Le mot princeps, fürst, prince est réservé aux détenteurs de la souveraineté, les évêques ou les abbés à la tête d’un territoire immédiat, même s’ils sont d’origine roturière, le comte palatin, le margrave de Brandebourg, le duc de Bavière, en leur qualité d’électeurs et plusieurs autres grands seigneurs comme le duc de Lorraine ou le comte de Wurtemberg ; certains historiens l’appliquent, par extension, à des ensembles de moindre importance, comme les terres des Ribeaupierre : seules les deux dernières générations de ces dynastes arborent la titulature comtale, bien qu’ils affirment depuis longtemps « qu’ils ne sont ni ducs, ni comtes, mais pas moins ».  

Les femmes de l’aristocratie sont désignées sous la forme féminisée de leur titre (Gräfin, etc.) et peuvent conserver celui-ci dans le cas d’une union morganatique (p. ex : la comtesse Anne-Alexandrine de Fürstenberg, qui épouse Ulrich IX de Ribeaupierre) ou quand elles accèdent à la tête d’une communauté religieuse. En général, elles sont désignées comme frau ou jungfrau, même quand elles sont mariées. Selon le Schwabenspiegel, les enfants mâles accèdent à la majorité à 18 ans et disposent pleinement de leurs biens à 25. Dans les familles du Herrenstand, ils ne portent pas systématiquement le titre (p. ex. Albert de Ferrette vers 1244, uniquement cité dans sa fonction d’avoué de Masevaux).  

Les bâtards se situent dans une « zone grise » mais peuvent porter le patronyme, accompagné du terme bastard (p. ex : Georges de Montreux, châtelain de Pfeffingen en 1446 et prévôt de Belfort en 1454) ou un nom fabriqué pour eux, en relation avec le patrimoine du lignage (Nicolas de Weylersberg, bâtard de Nicolas de Bollwiller à la fin du XVIe siècle).  

Signes distinctifs

Les principaux signes de reconnaissance de la noblesse sont l’éponymie, l’héraldique, le sceau, l’apparence.  

Le nom de famille se caractérise par l’éponymie, donnée par la particule de, von, zu, en référence à un enracinement local, notamment un château-fort (un stammsitz), avec des précisions topographiques selon les branches concernées (p. ex : Ratsamhausen zum Stein, Zorn de Bulach). Des lignages très ramifiés se différencient par des surnoms (p. ex : Hattstatt-Gutemannen, HattstattStern). Au départ, cependant, de nombreuses familles d’origine ministériale sont désignées par leur office – schulheis (prévôt), waldner (forestier), schenck (échanson), spender (dispensator, trésorier), truchsess (écuyer tranchant), marschalk (maréchal), burggraf (burgrave), etc. ou même un sobriquet – rebstock, pinguis-dick, reich, etc. Leur promotion sociale leur impose souvent d’ajouter le nom d’un château ou d’une seigneurie (p. ex : Waldner von Freundstein, au XVIe siècle, devenus de Waldner de Freundstein sous la monarchie française), Jacob Villinger anobli et élevé au rang de baron Villinger von Schoenenburg, en relevant le nom d’une famille éteinte, mais également connu dans les sources françaises comme M. de Sainte-Croix, du nom de sa seigneurie de Sainte-Croix-en-Plaine.  

Le blason, sans être réservé à la noblesse, est lui aussi porteur de reconnaissance sociale, donnant lieu à des répertoires complets (en Alsace, l’armorial des Ribeaupierre, au XVIe siècle, ms 1107 de la BM de Colmar, l’Edelsässer Chronick de Bernhard Hertzog, 1592, mais aussi le rôle appelé Zürcher Wappenrolle de Zurich, dans le deuxième quart du XIVe siècle) et les compilations ultérieures.  

Les émaux et les meubles héraldiques peuvent renvoyer à des origines et des appartenances (p. ex : le lévrier rampant de l’abbaye de Murbach est repris par plusieurs familles ministériales), alimenter directement des légendes familiales (le lion des Reinach, prétendument issu d’une lignée des Habsbourg qui aurait renoncé à son droit d’aînesse), ou se référer au patronyme en passant par des jeux de mots (Landsberg : des coupeaux, figurant une montagne) ou des rébus. Les compositions les plus simples sont souvent les plus anciennes, mais ne sont pas attestées avant le XIIIe siècle. Le cimier, qui identifie la branche d’un lignage ou personnalise un de ses membres, est, lui aussi, porteur de sens.  

Validant la personnalité juridique de son détenteur, le sceau est réservé aux majeurs : sa légende répercute son titre – l’adoubement donne lieu à une nouvelle matrice – et ses fonctions, signale des variantes de prénoms (Hans, Johannes, Hennemann, etc). Le blason y apparaît systématiquement. La cire rouge est réservée aux membres du Herrenstand. Seules les femmes de rang aristocratique ou, parfois, des veuves peuvent disposer d’une empreinte sigillaire. Les sceaux équestres sont réservés aux grands seigneurs : ils disparaissent à partir du XIVe siècle. La distinction s’observe également à la taille des galettes de cire (en général, diamètre d’1 pouce, 26 ou 27 mm), à leurs qualités esthétiques. Dans un acte, les sigillants sont placés suivant un ordre hiérarchique : les chevaliers précèdent les écuyers, et, à fortiori, les autres contractants non-nobles, ce qui vaut aussi bien dans le corps du texte qu’au bas du parchemin.  

D’autres signes distinctifs sont liés à l’apparence : les éperons dorés des chevaliers, les bottes (par opposition aux chaussures à lacets des paysans), les cottes d’armes, le costume, les fourrures, le couvrechef : au début du XVIe siècle, le port de plumes de paon par des roturiers donne lieu à des incidents à Wangen et à Pfastatt. Des cris et des devises expriment également des appartenances au groupe ou au lignage (p. ex : « J’ai valu, je vaux, je vaudrais de la famille de Vaudrey »).  

Statistiques

D’après Bernhard Hertzog, la noblesse de Basse-Alsace compte, en 1592, 200 familles survivantes, mais aussi environ 260 « abgestorbene familien ». Au XVIIIe siècle, un dénombrement qui complète ces données recense 600 familles éteintes entre 1300 et 1600 (AD Bas-Rhin, E 1375). Ichtersheim recense trente-huit familles nobles en Alsace autrichienne avant la guerre de Trente Ans : « une belle et très vieille chevalerie, qui se rassemblait à Ensisheim, qui avait de forts liens à l’égard de la très honorable Maison d’Autriche, parce que presque tous étaient ses vassaux ». En 1469, la chevalerie en question comptait 174 membres ; en 1538, elle se composait de 72 lignages (dont 33 déjà présents en 1469), et de 109 individus. Le nombre d’adultes laïcs de sexe masculin peut être approché à travers des listes de vassaux, par exemple le terrier des fiefs autrichiens de 1361, mais un dénombrement exhaustif est difficile à établir pour des raisons de localisation, d’appartenances multiples et d’autres critères. Des institutions politiques ou des sociétés nobles peuvent s’ouvrir à des personnes de statures différentes, assimilées de facto. Bernhard Herzog cite nommément 137 noms d’affiliés du poêle de la Haute-Montée de Strasbourg entre 1581 et la publication de son livre. Fondée sur le droit du sang et sur le nom patronymique, la notion de Stamm und Namen fédère l’ordre de la noblesse.

La proportion de nobles dans la population totale varie selon les régions : en France, en 1328, d’après Philippe Contamine, 200 000 individus pour 15 millions d’habitants soit 1,33% ; en Bretagne, 2,3% en 1477 ; 3% au Palatinat ; 5% en Dauphiné, etc. Il semblerait que l’Alsace se situe dans la fourchette inférieure.  

Entre le XIVe et le XVIe siècle, on assiste à une forte érosion du groupe, peut-être de l’ordre des deuxtiers, phénomène imputable à des causes externes – la bataille de Sempach, en 1386, est une hécatombe pour la vassalité des Habsbourg –, un resserrement démographique qui n’est pas compensé par un renouvellement et entraîne l’extinction de très nombreux lignages. En 1495, la noblesse colmarienne groupe moins d’1% des habitants de la ville, au lieu de 3% un siècle et demi auparavant. Aucune des familles du Herrenstand médiéval ne traverse la domination française – le dernier Fleckenstein meurt en 1720, l’ultime Ribeaupierre en 1673… Le renouvellement par l’arrivée de nobles venus d’autres régions paraît faible, et l’anoblissement difficile à établir avant le XVIe siècle. Quelques exemples fameux d’anoblissement  : le vice chancelier Conrad Ziegler, seigneur de Barr, le trésorier Jacques Villinger, le maître des mines Conrad Bolsnitzer, sous Maximilien ou Béatus Rhenanus, élevé à la noblesse par Charles-Quint, ne font pas souche. L’ascension de Paul Armbruster, fils du secrétaire du hofgericht d’Ensisheim n’a pas d’équivalent en Alsace : devenu Paul d’Armstorf, premier sommelier de corps du roi d’Espagne, il est l’intime de Charles-Quint entre 1516 et sa mort, en 1521 : sa famille s’installe en Brabant.  

 

Genèse et évolution

Histoire

Les origines de la noblesse se perdent dans différentes directions. Elles ont fait couler beaucoup d’encre. La permanence des groupes dominants de la fin de l’Antiquité romaine a été souvent alléguée, de même que celle de la frange supérieure des hommes libres des peuples germaniques. Les historiens utilisent le substantif « grands » pour caractériser leurs membres. La traçabilité de l’aristocratie franque s’incarne dans quelques lignages fameux, les Etichonides ou les Widonides, les premiers ayant été la souche des Eguisheim et, peut-être, des Habsbourg. L’autre source doit être recherchée parmi les familiers des souverains, notamment des guerriers d’origine libre promus par l’avènement de la cavalerie, suite à la réorganisation de l’ost par Charlemagne. Les plus connus de ces nobiles, freie, voire barones (un terme rarissime), sont les Horbourg (improprement nommés comtes), les Noblesse (Moyen Âge à 1648) Geroldseck, les Ochsenstein, les Lichtenberg, les Ettendorf, les Hattstatt et les Steinbrunn.  

Enfin, au Moyen Âge central, l’accès à la noblesse se fait par la promotion chevaleresque d’une partie de la ministérialité. Au XIIIe siècle, l’assimilation de ce groupe et à la noblesse est actée, bien que la fusion ne soit pas encore effective, comme en témoignent la généalogie des uns et des autres, notamment des exclusives en matière d’endogamie. Au XIIIe siècle, le Schwabenspiegel reconnaît la noblesse originelle des hommes à l’image de leur créateur, mais admet aussi l’idée d’une déchéance d’une partie d’entre eux. L’adage « Quand Adam bêchait et Eve filait, qui donc était gentilhomme ? » en rend compte.  

Au moment de la Renaissance, un certain nombre de lignages ont tenté de se prévaloir de racines prestigieuses, en alléguant des ancêtres lointains : ainsi, les Bollwiller se disent issus de la princesse Apolline, fille d’un roi d’Alsace, les Ribeaupierre, des ducs de Spolète, les Reinach, des Habsbourg… Les listes des participants de tournois, comme le Thurnierbuch de Rüxner, ou le Teutscher Nation Heldenbuch d’Heinrich Pantaleon accréditent ces affabulations.   Il semble bien, cependant, que la ministérialité soit la filière majeure de la petite noblesse alsacienne. Dans les actes des grands seigneurs ecclésiastiques et laïcs, ces membres de la familia assimilés à des serfs sont nommément cités au XIIe siècle, à l’instar des six ministeriales offerts par le prévôt Conrad aux évêques Cuno et Gebhard avant 1143 ; leur statut éminent se déduit de la place qu’ils occupent après les dignitaires nobles dans les documents de la pratique, et des exemptions des impôts publics (ratifiées par Henri V en 1122, pour ceux de l’évêque et du chapitre de Strasbourg). Ces hommes de confiance sont des officiers, mentionnés à ce titre dans le premier statut municipal de Strasbourg (XIIe siècle). On les retrouve au service des grandes abbayes (Murbach ou Hohenbourg) et des dynasties de la région (notamment des Hohenstaufen, mais aussi des Eguisheim et des Ferrette). Partageant avec les nobles libres le grade de chevalier (miles), leurs familles sont considérées comme éligibles à celui-ci (rittermässig) : leurs parents non adoubés sont alors appelés nobiles (à Rouffach, en 1279, deux Laubgassen sont dits milites, un autre, nobilis), armigeri ou edelknechte, mais ce titre n’apparaît pas avant le dernier quart du XIIIe siècle. En 1262, le valeureux « chevalier Marx d’Eckwersheim, – héros strasbourgeois de la bataille d’Hausbergen – qui n’était pas encore chevalier mais apprenti » (sic), « miles… qui nondum erat miles mais juvenis », fait partie de cette catégorie désignée ultérieurement par juncker, littéralement jeune seigneur, équivalent de domicellus attestée à la même date. À la fin du XIIIe siècle, le mot armiger ou edelknecht, écuyer, se substitue définitivement aux qualificatifs de laici, juvenes et même nobiles utilisés antérieurement. « Kneht comme puer et valet ou garçon est au point de rencontre de deux champs sémantiques : ces mots dénotent à la fois la jeunesse et le service » (B. Metz). Alors que la chevalerie était, au départ, la porte d’entrée de la noblesse, c’est la noblesse qui devient à présent le préalable à la chevalerie. Au XIVe siècle, le rite de passage de l’adoubement concerne la majorité des nobles, de vieille souche ou d’origine ministériale ; au XVe siècle, les frais de cette cérémonie sont tels que seuls les plus riches peuvent encore y prétendre, si bien qu’au XVIe siècle, à de rares exceptions près, la noblesse ne se définit plus par rapport à la chevalerie, bien qu’elle soit toujours fédérée par le syntagme ritterschaft und adel.  

Idéologie

Le Moyen Âge et les Temps modernes ont produit un grand nombre d’ouvrages théoriques destinés à fixer l’identité et les missions de la noblesse dans le cadre de la Société chrétienne. En Alsace et dans les régions voisines, on peut notamment citer le prévôt de Soleure Félix Hemmerlin (1388-1458), dont le De nobilitate et rusticitate dialogus a été publié chez Jean Prüss à Strasbourg par Sébastien Brant vers 1500 et les constructions de juristes comme Pierre d’Andlau, à l’origine de la théorie des Quaternions qui décrit l’étagement des honneurs et des fonctions dans l’Empire et fait la part belle aux chevaliers héréditaires que sont les Andlau et les Ratsamhausen.  

Relations au pouvoir

Au service du souverain, la noblesse assure le gouvernement de la société civile en exerçant prioritairement le métier des armes.  

Dans la pyramide féodale

La notion de service est inhérente à l’organisation des rapports d’homme à homme. Sa contrepartie réside dans l’entretien du vassal – noble –, à travers le fief. Ce dernier peut être un ensemble de droits et de revenus, une seigneurie, ou une pension liée à un office particulier, pour la défense d’un château, par exemple (burglehen : fief castral). En principe, le service dû au roi d’Allemagne ou à l’empereur prévaut sur toute autre allégeance.  

Les fonctions de commandement sont exclusivement exercées par des nobles : c’est le cas du bailli impérial de Haguenau, à partir de la fin du XIIIe siècle ou du landvogt des pays antérieurs de l’Autriche, généralement choisi parmi Noblesse (Moyen Âge à 1648) des membres du herrenstand (Thierstein, Lupfen, Ribeaupierre…), ou des familiers du prince, Pierre de Hagenbach, entre 1469 et 1474 constituant une exception notable. À l’échelle des deux landgraviats alsaciens, les attributions judiciaires du landgericht sont également l’apanage de la noblesse. Celle-ci fournit les arbitres des paix provinciales (landfrieden) et s’interpose régulièrement dans les litiges entre les différentes obédiences.  

Dans les villes et les ensembles territoriaux

La noblesse issue de la ministérialité joue un rôle prépondérant dans l’organisation politique des villes, à l’instar de Strasbourg, où elle tient les rênes du pouvoir entre 1261 et 1332. Les ajustements constitutionnels du XIVe siècle réduisent son rôle, parfois brutalement, mais lui garantissent toujours le premier rang au sein de l’exécutif, les postes de stettmeister, un quota incompressible de conseillers et des prérogatives honorifiques, ultérieurement accessibles à des patriciens d’origine bourgeoise. Dans les seigneuries territoriales, les nobles – le plus souvent vassaux – sont châtelains ou baillis d’une circonscription intermédiaire, siègent à la cour, en tant qu’officiers ou que conseillers (par exemple au conseil (hofgericht) du duc d’Autriche, puis à la Régence d’Ensisheim, ou celle de Saverne). Ces instances s’ouvrent à des gradués à partir du XVe siècle et sont le berceau de la « noblesse de robe ». À une échelle restreinte, il est possible qu’un territoire soit entièrement dominé par le groupe nobiliaire local : au XIVe et au XVe siècle, l’abbaye de Murbach est pratiquement sous le contrôle de ses vassaux.  

La notion d’ordre s’inscrit dans l’espace régional : on peut parler d’une noblesse de Basse-Alsace ou d’une noblesse de Haute-Alsace, bien qu’il faille aussi distinguer la noblesse immédiate de la première et l’état de la noblesse de la seconde. On peut remarquer que, sur les listes matricules des universités, les nobles ne sont pas mentionnés comme étant originaires d’un lieu, comme les étudiants roturiers, mais d’un diocèse.  

Sociabilité/Relations internes

Un groupe fermé

Fondée sur l’idée de race et de communauté, la noblesse se définit par son modèle de reproduction. L’endogamie est la règle : on se marie entre semblables, au même rang hiérarchique, bien qu’il soit possible à une femme d’épouser un noble d’un niveau moins élevé : l’union de la duchesse Catherine de Bourgogne et de Maximin Ier de Ribeaupierre a cependant été contrariée par Jean sans Peur vers 1415. L’exogamie peut jouer sur le plan géographique, dans la mesure où les interdits de parenté s’opposent au choix d’un conjoint d’origine locale. Dans les années 1430, le comte Jacques de Lützelstein épouse Walburge de Blamont et sa demi-sœur Jeanne, fille de Gillette de Villersexel, le comte François de La Palud de Varambon. Guillaume Ier de Ribeaupierre a pour femme une Neufchâtel-Bourgogne. L’imbrication des liens familiaux se traduit par un vocabulaire englobant : vetter n’est pas seulement cousin-germain et oheim s’applique à différents degrés de parenté. La recomposition des familles, consécutive aux veuvages prématurés, complique fortement leur succession. La solidarité du groupe s’exprime aussi à travers des relations amicales : en septembre 1522, le bailli Guillaume de Ribeaupierre assiège Batt de Ferrette au château d’Ammertzwiller au motif que celui-ci veut marier l’un de ses fils à sa pupille Barbel de Ferrette, riche héritière « ohn wissen und willen der freundtschafft und des regiments » (« à l’insu et contre la volonté des amis »). Au sein d’un même lignage, l’aînesse est généralement la règle : des pactes de famille viennent consolider la gestion commune d’un patrimoine – chez les Ribeaupierre en particulier – ou régler des questions de dévolution. Ainsi, le château de Lichtenberg demeure la possession commune des branches de cette famille.  

Sociétés nobles

Dans les villes, la noblesse se retrouve dans des sociétés nobles qui disposent de lieux de réunions, de poêles bien identifiés. À Strasbourg, le plus connu est celui de la rue de la Haute Montée (zum hohen steg), théâtre de la rixe des Zorn et des Mullenheim en 1332. À Colmar, les quatre trinkstuben du XIVe siècle, zur Krone, zum Dekan, zum Panther et zum Scheppelin sont accessibles aux notables roturiers : elles sont ultérieurement supplantées par le Waagkeller, qui tient lieu d’hôtel de ville au moment de la Renaissance. À Guebwiller comme à Ribeauvillé, une edelleutstube fonctionne au même moment. Ces hauts lieux de la sociabilité nobiliaire peuvent recouper des affiliations politiques, Sterner (à l’Étoile) et Pistticher (au Perroquet) à Bâle vers 1270, rouges et noirs, partisans ou adversaires des Habsbourg à Colmar dans la première moitié du XIVe siècle.  

Des regroupements ont également lieu à l’échelle régionale, au sein de sociétés de chevalerie comme celle de l’Écu de Saint-Georges (St Georgenschild), très active en haute Souabe, mais également bien représentée en Alsace (où elle intervient contre la Décapole aux côtés du comte de Lupfen vers 1466-67), ou d’association de tournoyeurs comme celle du faucon et du poisson (Falke und Fisch), à la fin du XVe siècle. À un degré supérieur, on mentionnera l’ordre – éphémère – du Saint-Esprit, fondé à Stephansfeld en 1463 par Louis de Lichtenberg, le comte de Deux-Ponts et celui d’Ochsentein, le seul du genre en Alsace. Le seul seigneur alsacien à avoir fait partie de celui de la Toison d’Or est Guillaume II de Ribeaupierre en 1517.  

Balançant entre ouverture et repli, cette sociabilité à géométrie variable est génératrice de tensions, aussi bien au sein de la vieille noblesse que vis-à-vis de nouveaux venus. En 1516, l’empereur Maximilien intervient en faveur du constofelerstrasbourgeois Philippe Hagen, exclu du poêle de la Haute-Montée en raison d’une noblesse trop récente, et demande à la ville de le traiter « wie annder adelsgenossen ».  

Organisation politique

Le service militaire dû par les nobles se traduit par un rôle de premier plan dans les conflits locaux et une participation active aux guerres extérieures, sous commandement du souverain ou à titre individuel, notamment en qualité de mercenaire. Cette dilection pour les armes les destine au combat à cheval, suivant les moyens dont ils disposent. À ce titre, ils font partie des constofeler de la ville de Strasbourg. Les armées rassemblées dans le cadre des coalitions régionales sont placées sous leur commandement.  

Les deux grandes institutions politiques de la noblesse alsacienne sont, en Basse-Alsace, le Directoire de la noblesse immédiate qui se dessine à partir de 1542, lorsque la matricule d’Empire fixe la contribution de la Reichsritterschaft, et, en Haute-Alsace, l’un des trois ordres des états provinciaux de l’Autriche antérieure. Ce Ritterstand corporatif, généralement qualifié de Ritterschaft und Adel, s’affirme à partir de 1433, indépendamment du prince, et se voit confirmer ses privilèges par ce dernier, en se dotant, ultérieurement d’une organisation propre (voir : Chevalerie, ADHR, 1 C 1061 et suiv.).  

Noblesse et Eglise

La noblesse accapare les chapitres cathédraux de Strasbourg et Bâle, en exerçant une influence prépondérante sur les maisons religieuses les plus prestigieuses. Murbach et Munster, pour les hommes, Hohenbourg, Niedermunster, Andlau, Masevaux et Saint-Étienne de Strasbourg, pour les femmes, restent sous sa coupe au-delà de la Réforme, mais le recrutement nobiliaire des ordres mendiants s’étiole dès le XIVe siècle. Les seize quartiers de noblesse exigés par les abbayes les plus prestigieuses vont de pair avec une réduction de leurs effectifs, la contrepartie du confort offert à leurs membres. Munster se définit comme un « hospice de la noblesse », tandis que Murbach apparaît comme une sorte de copropriété chevaleresque. À la fin du Moyen Âge, à l’exception des chanoines de la cathédrale, le clergé séculier est presque exclusivement composé de roturiers. À Strasbourg, la sélection est telle que le chapitre est considéré comme le plus noble de la vallée du Rhin, et cesse d’accueillir des membres indigènes pour se tourner vers la haute aristocratie d’Empire. Le dernier évêque alsacien est Jean de Lichtenberg (†1365). À Bâle, les statuts de 1338 entérinent la fermeture du chapitre, réservé à la noblesse patrilinéaire du coude du Rhin : la crosse échoit presque systématiquement à des cadets de la grande région, à l’exception de l’évêque Pierre d’Aspelt (1306-1309), issu d’un lignage mosellan fraîchement issu de la ministérialité.  

Les ordres militaires – chevaliers teutoniques ou hospitaliers de Saint-Jean – s’insèrent toujours dans des stratégies familiales (par exemple, pour les Andlau, présents chez les johannites à chaque génération).  

Sous le regard des autres

L’appartenance à un groupe privilégié implique le respect des codes communs et d’une distanciation sociale. La politesse en est l’une des clés, tant par les formules d’adresse et de salutations – duchleuchtig (pour un prince), dominus, herr, gnädig, hochwürdig, wolgeborner, edel und vest – que dans l’expression de la déférence et de la familiarité. Un inférieur utilise la troisième personne du singulier ou du pluriel. Le tutoiement – entre nobles d’un même rang – est normal mais il fait tache quand il vient d’un inférieur ou d’une communauté d’habitants.  

L’esprit de caste place des barrières infranchissables entre la noblesse et le reste de la société des laïcs, conformément à ce que Georges Duby définit comme « l’idéologie du féodalisme », qui distingue ceux qui combattent (pour la bonne cause) de ceux qui travaillent de leurs mains (pour entretenir ceux qui les protègent et ceux qui prient pour eux). Cette tripartition ne résiste pas à l’épreuve des faits : la violence chevaleresque est dénoncée aussi bien par les clercs que par le petit peuple depuis la « paix de Dieu des Alsaciens » (au milieu du XIe siècle). L’arrogance et la brutalité imputées à la chevalerie suscitent une image négative qui perdure au-delà du Moyen Âge, nourrit un imaginaire hostile et s’incarne dans un certain nombre de figures : Pierre de Hagenbach ou Hans von Dratt (Hans Trapp), à la fin du XVe siècle.  

Ce climat de suspicion, entretenu par le brigandage noble et par la pression seigneuriale n’est pas étranger aux complots du Bundschuh – un projet de massacre de la noblesse en 1517 – et à la Guerre des Paysans, dont les meneurs proclament « que les Noblesse (Moyen Âge à 1648) seigneurs et les nobles devaient travailler comme eux [les paysans], et qu’ils ne devaient plus rien leur donner. S’ils n’acceptaient pas cela, ils massacreraient les seigneurs et les nobles comme des chiens enragés ».  

Cette méfiance s’observe à tous les échelons du pouvoir. En 1358, la tentative de « coup d’Etat » des nobles colmariens est réprimée par l’Empire et donne lieu à la démolition des maisons de ses chefs, à la place desquelles sont placées des « pierres d’infâmie ». Le danger de trahison est allégué lors du passage des Armagnacs puis au moment des Guerres de Bourgogne – le service de l’Empire contre l’ennemi fait alors l’objet d’un rappel à l’ordre et de sanctions –, puis lors des guerres entre Habsbourg et Valois. Ainsi, le mercenariat est puni par la confiscation des biens des contrevenants, leur mise au ban de l’Empire et leur radiation de la noblesse. Quelques exemples éloquents : Wolf de Lupfen et Jean de Tavannes, au service de François Ier, ou Franz von Sickingen.  

La fermeture du groupe nobiliaire donne lieu à de nombreuses contestations.  

Imaginaire et comportement

L’identité nobiliaire se réclame de valeurs morales et d’une culture spécifique. Cet imaginaire se réfère à des modèles littéraires – chansons de geste, héros guerriers – et à une sacralisation de sa fonction militaire. L’attachement d’un lignage à son château renvoie à une histoire personnelle, souvent réinventée par la légende. Il est possible que le château du Wasigenstein ait été construit sur son rocher en souvenir du combat mythique de Gautier d’Aquitaine et du roi Gunther de Worms dans le Walthariuslied : les mains coupées du blason de la famille éponyme font allusion à la mutilation du héros. Cette mise en scène transite aussi par des prénoms emblématiques, de saints protecteurs ou d’ancêtres prestigieux : Georges/ Jörg, Guillaume / Wilhelm, Egenolf, Gerotheus/ Jérothée, etc. (voir : Nibelungen).  

L’éducation des jeunes nobles s’effectue dans le milieu d’origine – au château, s’il existe un chapelain, comme c’est le cas au Landsberg au XVe siècle, ou dans un établissement religieux. À l’adolescence, les garçons font leur apprentissage de page et d’écuyer : l’adoubement, relativement précoce au Moyen Âge central (20 ans) devient plus tardif par la suite. Des traités d’éducation axés sur la distinction et les convenances diffusent la norme : en 1493, Marquart de la Pierre (Marquart vom Stein) publie sa traduction du Miroir de la vertu (Spiegel der Tugent) du chevalier de la Tour-Landry, un classique du siècle précédent destiné aux filles de la noblesse. Les humanistes polissent cette image, à l’instar de Wimpheling s’adressant aux Ratsamhausen : « À l’instar de votre père, vous pratiquez les œuvres pies au bénéfice des pauvres, vous favorisez le clergé, vous vous comportez avec modestie et bienveillance en toute chose, vous cultivez la paix et la justice, vous vous abstenez du stupre, de l’adultère et du blasphème, des jeux superflus, de l’air étranger, de l’ivrognerie et du vol. »  

L’exemplarité assignée à la noblesse exige un train de vie idoine mais la réalité matérielle est souvent différente. Le thème du nobliau désargenté mais digne est un poncif de la littérature. Le statut ne se confond pas avec la fortune, même s’il existe une frange supérieure qui vit dans l’aisance : en Haute-Alsace, en 1538, les deux-tiers des 109 nobles acquittent moins de 30  florins d’impôt, 8 plus de 100 florins. Le patrimoine, l’habitat, les objets mobiliers, l’apparence et la parure, la fête sont les composantes majeures de cette identité mais ne suffisent à la définir. Vivre noblement consiste à faire passer l’honneur avant tout autre critère de considération.  

Transcription française ou allemande

Du fait de la francisation des noms de lieu, les historiens de l’Alsace hésitent à transcrire les patronymes des familles nobles sous leur forme originelle et leur attribuent souvent l’équivalent français de leur prénom. Cette habitude héritée du XVIIe et du XVIIIe siècle, qui s’applique également aux documents en latin, aboutit souvent à des absurdités ou des formes hybrides : l’évêque Walter von Geroldseck peut ainsi devenir Walt(h)er de Géroldseck, voire Guéroldseck et Wilhelm von Rappoltstein Guillaume de Rappoltstein au lieu de Guillaume de Ribeaupierre. Parler de Bourcard de la Petite-Pierre pour Burc(k)ard(t) de Lützelstein n’a guère de sens.  

Une traduction littérale est une assignation à s’inscrire dans une historiographie dominante de la même façon qu’une recherche d’authenticité peut rejoindre une forme d’intégrisme, y compris lorsqu’on tente de résoudre des hypocoristiques ou des surnoms : Peterman en Peter ou en Pierre, Henneman en Jean. L’affaire est d’autant plus épineuse qu’un certain nombre de lignages sont à cheval sur la limite linguistique, possédant deux noms d’usage (ex : Montreux / Munstrol, Ferrette / Pfirt) ou ont été francisés de longue date (Habsbourg). Peter von Hagenbach, connu comme Pierre de Hacquenbacq, voire Archambault (sic !) est communément cité avec la particule française et la forme actuelle du village éponyme.  

Le principe de familiarité doit l’emporter, en prenant soin de préciser la formule retenue et en indiquant la forme donnée dans les documents cités.  

Sources

La plupart des documents relatifs à la noblesse se trouvent dans les archives des autorités publiques, administration impériale, seigneuries territoriales et villes.  

Des fonds d’origine privée ont été intégrés dans les archives départementales lors des saisies révolutionnaires, et classées ultérieurement dans la série E, à l’instar de celui des sires de Ribeaupierre. D’autres, entrés par voie extraordinaire ou laissés en dépôt se trouvent dans la série J. Les plus importants sont les archives de la famille d’Andlau (aux ADBR), le chartrier de Schoppenwihr, les fonds Reinach (Hirtzbach) (Inventaire par L. ROUX, Colmar, 1961) et Waldner de Freundstein (ADHR). Les Archives municipales de Strasbourg disposent d’un fonds Mullenheim (analysé par F.-J. FUCHS et B. METZ en 1988). Le chartrier de Niedernai (Landsberg, Noblesse immédiate) a été acquis par la Région Alsace : il est conservé à Strasbourg dans les Archives du Grand Est. Les AM de Mulhouse sont dépositaires du fonds Scey-Ferrette. Le Staatsarchiv de Bâle conserve une partie importante des archives des Hattstatt. Un répertoire desDocuments alsaciens des chartriers nobles du Pays de Bade d’après les inventaires publiés a été établi par F. J. FUCHS (Strasbourg, 1961).  

À côté des grands monuments que sont le Rappoltsteinisches Uurkundenbuch de K. ALBRECHT (Colmar, 5 vol. 1891-1898), des Lichtenberger Urkunden (1163-1500), de F. BATTENBERG et B. METZ (5 vol., Darmstadt, 1994-1996), et desRegestes des comtes de Habsbourg en Alsace avant 1273 de Ph. NUSS (Altkirch, 2005), on peut signaler Les regestes des sires de Ettendorf de J.-L. VONAU et B. METZ (L’Outre-Forêt, 1984, p. 39-61). Les regestes des Comtes de Ferrette sont en cours d’édition.  

Répertoires

LEHR (Ernest), L’Alsace noble, Paris, 1870 (vieilli).  

KINDLER von KNOBLOCH (Julius),Der alte Adel im Ober-Elsaß, Berlin, 1882.  

KINDLER von KNOBLOCH (Julius), Das Goldene Buch von Strassburg, Vienne, 1885.  

KINDLER von KNOBLOCH (Julius),Oberbadisches Geschlechterbuch, Heidelberg, 3 vol., 1898-1919.  

SCHWENNICKE (Detlev), Europäische Stammtafeln, nouvelle série, 15 vol. parus, depuis 1979, notamment 11,Familien von Mittel und Oberrhein und aus Burgund, Marburg.  

Bibliographie

Généralités

Il existe de nombreux ouvrages généraux sur la noblesse qui proposent de bonnes bibliographies. Les travaux de Philippe Contamine et Werner Paravicini et de leurs disciples constituent une mine inépuisable. À l’échelle de l’Alsace, ceux de Francis Rapp, de Bernhard Metz, incontournables, inspirent de nombreux chercheurs, notamment à propos des châteaux forts. L’actualité des recherches est suivie par la Revue d’Alsace.  

KINDLER von KNOBLOCH (Julius),Das Turnier zu Straßburg (1390), Strasbourg, 1881.  

RAPP (Francis), « Les abbayes, hospices de la noblesse : l’influence de l’aristocratie sur les couvents bénédictins dans l’Empire à la fin du Moyen Âge », CONTAMINE (Philippe), dir., La noblesse au Moyen Âge, Paris, 1976, p. 315-338.  

PARISSE (Michel), Noblesse et chevalerie en Lorraine médiévale : les familles nobles du XIe au XIIIe siècle, Nancy, 1982.  

KRUSE (Holger), PARAVICINI (Werner), RANFT (Andreas), Ritterorden und Adelsgesellschaften im spätmittelalterlichen Deutschland. Ein systematisches Verzeichnis, Francfort-Berne-New York-Paris, 1991.  

SPECK (Dieter), « St. Georg- und Wilhelmschild am Oberrhein. Ein Mittel habsburgischer Politik bei der Umstrukturierung des Personenverbandes zum modernen Territorialstaat », ZGOR, 1991, p. 95-122.  

BISCHOFF (Georges), « Noblesse et ordres mendiants. Quelques remarques sur les couvents de Haute-Alsace à la fin du Moyen Âge », EICHENLAUB (Jean-Luc), dir., Dominicains et dominicaines en Alsace (XIIIe- XXe s.), Colmar, 1996, p. 21-30.  

PRESS (Volker), Adel im alten Reich. Gesammelte Vorträge und Aufsätze, Tübingen, 1998.  

JORDAN (Benoît), « Chanoinesses nobles et pasteurs luthériens : l’abbaye Saint-Étienne de Strasbourg aux XVIe et XVIIe siècles », Terres d’Alsace, Chemins de l’Europe. Mélanges offerts à Bernard Vogler, Strasbourg, 2003, p. 273-287.  

MORSEL (Joseph), L’Aristocratie médiévale (Ve-XVe siècle), Paris, 2004.  

WERLY (Patrick), dir., Les aristocraties en Europe du Moyen Âge à nos jours, Strasbourg, 2011, p. 169-180.  

PARAVICINI (Werner), dir.,Noblesse: Studien zum adeligen Leben im spätmittelalterlichen Europa; gesammelte Aufsätze, Ostfildern, 2012.  

METZ (Bernhard), « Die Sitze des Niederadels im Elsass », PFEIFER (Gustav), dir., Ansitz – Freihaus - corte franca: bauliche und rechtsgeschichtliche Aspekte adligen Wohnens in der Vormoderne, Innsbruck, 2013, p. 423-448. 

MORSEL (Joseph), Noblesse, parenté et reproduction sociale à la fin du Moyen Âge, Paris, 2017.  

BISCHOFF (Georges), « Le dernier fief de Richard d’Altenach. Quelques remarques sur l’extinction d’un petit lignage du Sundgau et sur la féodalité de l’Alsace autrichienne »,Annuaire de la Société d’Histoire du Sundgau, 2018, p. 117-142.  

BISCHOFF (Georges), « Honneur ou déshonneur? Pierre de Hagenbach, les frères Mey et les autres », RA, 146, 2020, p. 153-168.  

Monographies

FELLER-VEST (Veronika), Die Herren von Hattstatt. Rechtliche, wirtschaftliche und kultur-geschichtliche Aspekte einer Adelsherrschaft (13. bis 16. Jahrhundert), Berne, 1982.  

JORDAN (Benoît), Entre la gloire et la vertu, les Sires de Ribeaupierre (1451-1581), Strasbourg, 1991.  

CHRIST (Dorothea), Das Familienbuch der Herren von Eptingen, Liestal, 1992.  

MENGUS (Nicolas), Les sires d’Andlau (fin du XIIe-début du XVIe siècle). Un lignage noble au temps des châteaux forts, Strasbourg, 2000.  

BISCHOFF (Georges), « Identité culturelle et réussite nobiliaire : les sires de Morimont, seigneurs de Belfort (1430-1530) », Historische Landschaft - Kunstlandschaft? Der Oberrhein im späten Mittelalter, Ostfildern, 2008, p. 345-360. 

CHRIST (Dorothea),Zwischen Kooperation und Konkurrenz. Die Grafen von Thierstein, ihre Standesgenossen und die Eidgenossenschaft im Spätmittelalter, Zurich, 2008.  

PORTE (Guillaume), « La noblesse colmarienne en conflit au XIVe siècle », Annuaire de la société d’Histoire et d’Archéologie de Colmar, 49, 2009-2010, p. 5-31.  

BUEHLER (Michael), « Zwischen Baden und Pfalz : die Bedeutung Strassburgs für den Ortenauer Niederadel im späten Mittelalter », RA, 2014, p. 41-58.  

Notices connexes

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