Enseignement féminin

De DHIALSACE
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Depuis le haut Moyen Âge, il existe en Alsace un enseignement des filles, au sens d’une transmission de connaissances fondée au minimum sur l’apprentissage de la lecture et de l’écriture – inséparable de l’enseignement moral et religieux –. Il reste longtemps l’apanage de l’aristocratie et du patriciat des villes. À la fin du Moyen Âge, il commence à toucher quelques filles d’artisans et de marchands aisés, tandis que l’immense majorité des femmes demeure analphabète. L’enseignement féminin progresse timidement à partir de la Réforme, mais dans une mesure moindre que l’enseignement masculin. Il ne connaît pas non plus les divisions internes de ce dernier. En effet, les filles étant destinées à devenir mères de famille ou religieuses, on ne conçoit pas l’utilité de créer pour elles un enseignement secondaire avant la fin du XIXe siècle. Une distinction de fait doit tout de même être effectuée entre l’enseignement dispensé aux filles de la noblesse ou de la bourgeoisie et celui qui est donné aux filles du peuple. Chez les catholiques, l’essor des congrégations enseignantes féminines à partir du XVIIe siècle concerne toutefois les deux catégories.

I. Au Moyen Âge

1. L’enseignement des filles de l’aristocratie et du patriciat urbain

Dans l’ensemble de l’Occident médiéval, il est d’usage pour l’élite de faire instruire ses filles au couvent, qu’elles soient ou non destinées à la vie religieuse. En Alsace, dès le haut Moyen Âge, des filles de l’aristocratie sont envoyées au monastère de Hohenbourg, telle la future impératrice Richarde. Elle-même fonde plus tard à Andlau « un monastère pour femmes et jeunes filles » (Bornert). Les autres couvents féminins de la même époque – Saint-Etienne à Strasbourg, Erstein – concourent sûrement eux aussi à l’éducation des jeunes filles de l’aristocratie. Au cours des siècles suivants, l’existence de moniales lettrées permet de repérer des centres intellectuels, où les religieuses reçoivent puis dispensent à leur tour un enseignement de qualité. En Alsace, l’exemple le plus connu est celui de Hohenbourg sous les abbatiats de Relindis et de son élève Herrade, auteur de l’Hortus Deliciarum (XIIe siècle). Cet ouvrage permet de connaître le contenu de l’enseignement au couvent : théologie, philosophie, mais aussi d’autres domaines du savoir forment un ensemble fondé sur le socle de connaissances profanes du trivium et du quadrivium. Les poèmes d’Herrade témoignent de sa maîtrise du latin. À la même époque, l’enseignement semble aussi très développé chez les chanoinesses régulières de Schwarzenthann.

Aux XIIIe et XIVe siècles, de nouveaux centres intellectuels féminins apparaissent dans les villes avec la fondation de monastères de dominicaines, surtout à Strasbourg et à Colmar. L’instruction des novices y est très poussée, à en juger par les qualités littéraires des prieures d’Unterlinden Catherine de Gueberschwihr (XIVe siècle) et Elisabeth Kempf (XVe siècle), entrées toutes deux audit couvent dès leur plus jeune âge. Elles se distinguent notamment par leur maîtrise du latin, que ne comprennent qu’une minorité de soeurs.

Autour de 1500, cette méconnaissance de la langue sacrée est critiquée par les humanistes. Thomas Murner déclare ainsi à l’endroit des religieuses : « Elles ne savent souvent pas elles-mêmes / Ce qu’elles demandent à Dieu / Car elles prient avec leur bouche / Mais aucune d’elles n’a jamais compris le latin. » (traduction Heitz-Muller). Le propos polémique relève naturellement de l’exagération. En témoigne la parfaite connaissance du latin que l’on trouve à la même époque chez la dominicaine Anna Schott à Strasbourg. On pense toutefois que cette dextérité particulière n’a pas été acquise chez les religieuses mais auprès de son frère, l’humaniste Peter Schott, qui aurait assuré son instruction. Certaines jeunes filles de la noblesse ou du patriciat urbain ont en effet la possibilité de bénéficier d’un enseignement dans le cadre familial, en dehors des couvents, comme ce fut le cas au XIe siècle des filles de Manegold le Philosophe. Cette option est d’autant plus indiquée à la fin du Moyen Âge que la vie religieuse et intellectuelle décline dans certains couvents.

2. Écolières et enseignantes dans les villes alsaciennes de la fin du Moyen Âge

Au même moment (XVe siècle), les premières mentions d’écolières et d’enseignantes apparaissent dans certaines villes, sans qu’il soit pour autant question d’écoles de filles. Il s’agit dans tous les cas d’écoles allemandes, et pas d’écoles latines. À Strasbourg, on trouve en 1427 deux enseignantes (lerfrouwe), peut-être trois (Knepper). L’une d’elles tient en même temps une échoppe ; une autre – ou peut-être la même – vend à l’étalage des ustensiles de ménage. Ces enseignantes accueillaient sans doute aussi bien des filles que des garçons. Dans le Mulhouse du milieu du XVe siècle, « Gretelin die Schulmeisterin » ne devait pas procéder autrement… s’il s’agit bien d’une maîtresse d’école et non de l’épouse d’un maître d’école (Benner) ! La mixité semble alors la norme. On la retrouve avec certitude à l’école allemande de Sélestat, créée à la fin du XVe siècle, ou encore à celle de la paroisse Saint-Georges de Haguenau. Pour cette dernière, des listes d’élèves commencées en 1413 ont été retrouvées. Elles indiquent une fréquentation moyenne de vingt filles pour cinquante garçons, avec un écolage d’un schilling par trimestre. Les parents sont marchands ou artisans, et paient souvent en nature. Le temps de la scolarité des filles apparaît très court : Katherine, la fille du cordonnier, reste un an et demi ; sa soeur Barbel un semestre. Comme les garçons, elles se procurent auprès du maître des feuilles avec les lettres de l’alphabet, des abécédaires ou encore les Distiques de Caton dans une traduction allemande.

II. Au XVIe siècle

Les premières écoles de filles sont réclamées par des prédicateurs au début du XVIe siècle à Strasbourg et à Mulhouse. L’instruction religieuse et morale a toujours été particulièrement importante chez les filles, appelées à devenir de bonnes épouses et mères. Avec la Réforme, elle est désormais liée à leur scolarisation. Dans son Appel à la noblesse Chrétienne de la Nation allemande (1520), Luther déclare ainsi : « Et si Dieu le voulait, chaque ville aurait aussi une école de filles, dans laquelle les fillettes entendraient l’Évangile une heure par jour, que ce soit en allemand ou en latin ! » Les premières mentions d’écoles de filles apparaissent de fait dans les localités passées au protestantisme.

1. À Strasbourg

À Strasbourg, les prédicateurs demandent en 1525 « que l’on institue au moins six écoles pour les garçons et six pour les filles » et « que, chez les garçons, il n’y ait que des enseignants hommes, et chez les filles que des femmes » (pétition citée dans Heitz-Muller). Dans son protocole au sujet de l’organisation des écoles élémentaires (1531), Jacques Sturm demande que garçons et filles ne soient pas instruits ensemble, même s’il admet des exceptions pour les enfants de moins de huit ans. La mise en pratique du règlement s’avère toutefois compliquée : des plaintes sont portées contre des maîtres d’écoles de garçons qui acceptent des filles. C’est qu’il n’existe à Strasbourg (20-25 000 habitants) que deux écoles de filles en 1535, subventionnées par la Ville : celle du tambour municipal Hans Graber de Landsberg près de la cathédrale (56 élèves) ; celle de Martin Wacker, qui a déménagé place des Franciscains (place Kléber) pour trouver des locaux plus grands et conserver la subvention municipale (70 élèves). Trois ans plus tard, les deux écoles accueillent respectivement 29 et 80 jeunes filles, auxquelles s’ajoutent les 33 élèves d’une nouvelle école de filles, non subventionnée car tenue par un homme jugé incapable par le Magistrat. La même année (1538), 800 garçons sont scolarisés à Strasbourg, grâce à la création du Gymnase, qui absorbe désormais toute l’attention des autorités. Notons que, contrairement à la requête formulée par les prédicateurs en 1525, les écoles de filles sont toutes dirigées par des hommes. Des enseignantes apparaissent bientôt : l’école de la rue des Franciscains, fréquentée par des filles de bonnes familles et fermée à la suite de l’épidémie de peste de 1540-1541, est rouverte peu après et confiée à une veuve, que le Magistrat juge trop âgée en 1545-1546. À cette époque, on trouve une nouvelle école de filles près de Saint-Pierre-le-Vieux, tenue elle aussi par une femme.

Par ailleurs, une fois passées à la Réforme, les chanoinesses de l’abbaye de Saint-Etienne à Strasbourg accueillent une poignée de pensionnaires issues de la noblesse luthérienne de la région. Un premier règlement (1596) indique qu’on y admet « des jeunes filles nobles à 4 quartiers, âgées de 7 ans minimum, 20 ans au plus » (Jordan). Un second règlement (1602) relève l’âge minimal d’accueil à 10 ans et apporte des précisions sur la vie quotidienne et le contenu de l’enseignement.

2. À Mulhouse

À Mulhouse, les prédicateurs demandent au conseil de la ville d’ouvrir deux écoles, une latine pour les garçons et une allemande pour les filles, « qui ne soient pas uniquement des écoles pour apprendre l’alphabet, mais des maisons d’éducation chrétiennes » (citation dans Knepper, qui date la requête du « début » de l’époque moderne). Lina Baillet évoque l’ouverture d’une école pour les petites filles en 1530, sans plus de précision. Pour Edouard Benner, la première mention certaine d’un tel établissement à Mulhouse date seulement de décembre 1573 : le conseil de la ville accorde alors à la maîtresse de
l’école des filles un supplément de deux quarts de grain et de 400 fagots.

3. Dans le reste de l’Alsace

On trouve encore une autre école de filles fondée en terres protestantes, à Riquewihr, en 1573 (Baillet). Aucune école de filles n’apparaît alors dans les localités catholiques. À Kaysersberg, le maître d’école se charge exclusivement de l’instruction des garçons et ne s’occupe des filles que pour les conduire au catéchisme le dimanche. Les filles de la noblesse catholique peuvent être envoyées dans différents couvents, par exemple à l’abbaye d’Ottmarsheim. Par ailleurs, l’enseignement particulier dans le cadre familial se maintient. L’existence de plusieurs femmes lettrées gravitant dans les milieux humanistes au début du XVIe siècle en témoigne (Catherine Zell, Marguerite Blaurer…). L’enseignement particulier peut aussi conduire les jeunes filles à l’étranger, lorsque l’objectif est l’apprentissage du français. Un membre du conseil d’Ensisheim souhaite ainsi pouvoir envoyer sa fille chez son beau-frère à Montbéliard.

III. Au XVIIe siècle

1. La situation générale : des écoles mixtes peu fréquentées par les filles

Au XVIIe siècle, lorsqu’elles sont scolarisées, les filles le sont en général dans des écoles mixtes. Si les écoles de filles se maintiennent à Mulhouse – direction presque exclusivement masculine – et à Riquewihr – direction exercée dans la deuxième moitié du siècle par une Schulfraw, fille du surintendant ecclésiastique de la seigneurie –, à Strasbourg, la mise en place des écoles paroissiales a favorisé la mixité. Le conseil des XXI demande toutefois en 1683 que l’on veille à ce que garçons et filles soient rangés séparément. En cette même année, l’école de Saint-Pierre-le-Jeune – la plus fréquentée de la ville – accueille 40 filles pour 100 à 120 garçons. Les premières représentent donc au mieux 28 % des élèves. L’instituteur « a séparé ses garçons en cinq divisions superposées les unes aux autres et ses fillettes en deux groupes » (Reuss). On trouve ailleurs des exemples de locaux séparés, chez les protestants, mais aussi chez les catholiques : école protestante de Colmar, école de Saverne, école de Rouffach. La mixité apparaît comme un frein à la scolarisation des filles.

Les maîtres à la tête des écoles mixtes sont parfois suspectés de comportements inconvenants à l’encontre des jeunes filles : un maître d’école à Saverne est renvoyé pour ces raisons dans les années 1630, après qu’on eut appris des choses scandaleuses sur ses antécédents dans les mêmes fonctions à Haguenau. Les maîtres d’école sont fréquemment suppléés par leurs épouses, plus ou moins capables. Par ailleurs, de nombreuses femmes tiennent à Strasbourg des écoles clandestines, sûrement mixtes.

Étant donné la faiblesse de la scolarisation des filles, l’alphabétisation de ces dernières ne peut être que relativement médiocre. Elle accuse un retard important par rapport à celle des garçons. À la fin du XVIIe siècle, elle est de 40 % à Strasbourg et seulement de 5 à 15 % dans les bourgades et les campagnes catholiques, contre respectivement 60 à 80 % et 25 à 45 % pour l’alphabétisation masculine (Vogler). Même lorsque les filles sont scolarisées, l’apprentissage de l’écriture ne semble pas quelque chose d’évident : un rapport sur les écoles de Strasbourg en 1683 indique que seule la moitié des élèves les plus âgées s’y exerce !

2. Premières écoles de filles et nouveaux pensionnats pour les catholiques

En terres catholiques, il faut attendre la seconde moitié du XVIIe siècle pour voir l’ouverture de véritables écoles de filles, en marge des couvents de femmes. La première de ces fondations a lieu à Haguenau en 1651, au couvent des soeurs du tiers ordre de Saint-François (Reuss). La création d’une telle école peut être suscitée par les autorités municipales : en 1672, le Magistrat de Thann conclut un
accord avec les dominicaines de Vieux-Thann, qui acceptent qu’une ou deux soeurs tiennent une école dans la maison qu’elles possèdent en ville, pendant toute l’année sauf les dimanches et fêtes. Les filles de la noblesse continuent d’être envoyées dans les pensionnats des couvents. Citons celui des clarisses d’Alspach dans le val d’Orbey, qui disparaît au siècle suivant. Aux établissements anciens viennent s’ajouter les couvents des congrégations enseignantes féminines, qui s’installent en Alsace à la fin du XVIIe siècle :

A. Les soeurs de la congrégation de Notre-Dame, en provenance de Lorraine, fondent un premier établissement alsacien à Saverne en 1657 – mais elles sont déjà présentes dans la ville en 1643. En 1688, deux religieuses de cette congrégation s’installent à Molsheim ; en 1692, elles transfèrent leur établissement à Strasbourg, tout d’abord au palais épiscopal, puis rue des Veaux (1693), puis à l’hospice Sainte-Barbe (1695), dont elles obtiennent la possession de Louis XIV en 1699 et 1701. Aux pensionnats s’ajoutent, à Saverne comme à Strasbourg, des écoles externes gratuites pour les filles pauvres, conformément à la règle de l’ordre.

B. Les visitandines s’installent à Strasbourg dès 1683, soit seulement deux ans après la capitulation de la ville. Provenant du couvent de Besançon, elles occupent tout d’abord l’hôtel du margrave de Bade
(1683‑1689), puis l’hôtel Manteuffel (1689‑1702). Leur pensionnat aristocratique n’accueille alors qu’un nombre limité de pensionnaires (15 en 1688). En 1700, Louis XIV donne aux visitandines l’abbaye de Saint-Etienne avec l’essentiel de ses possessions, à charge pour elles d’éduquer gratuitement dix filles de la noblesse alsacienne de sept à dix-huit ans, celles-ci devant produire les mêmes preuves de noblesse qui étaient demandées auparavant aux luthériennes. Après d’importants travaux de construction, le déménagement a lieu en 1702.

Les deux établissements de la congrégation de Notre-Dame et le pensionnat des visitandines ne prennent leur plein essor qu’au XVIIIe siècle.

IV. Au XVIIIe siècle

1. La situation générale : une scolarisation des filles en progression

Une amélioration significative de l’alphabétisation a lieu au XVIIIe siècle, résultat de l’évolution du taux général de scolarisation féminine, qui passe de 10 à 40 % entre 1700 et 1789 ; ce chiffre global recouvre toutefois des disparités importantes selon les localités, les confessions et – surtout – les catégories sociales. Les écoles mixtes, généralement plus fréquentées par les garçons, dominent toujours le paysage scolaire alsacien, mais de nouvelles écoles de filles apparaissent. Au début du siècle, un couple tient un tel établissement à Saverne. À Altkirch, on relève la première mention d’une école de filles en 1720 – la municipalité paie le loyer pour les locaux et verse une subvention de 18 livres à l’enseignante – ; en 1761, à côté de l’école de filles subventionnée, confiée apparemment à une francophone – Beatrix Chevrau –, deux enseignantes aux patronymes germaniques – Rossé et Harnist – donnent des cours privés. En 1772, le curé de la paroisse de Belfort donne une maison pour la fondation d’une école de filles. Dans l’acte de donation, l’ecclésiastique prescrit aux maîtresses de « traiter leurs élèves sans distinction du pauvre et du riche, et d’écarter la dureté et les emportements dans les corrections qu’elles seront fondées de leur donner » (citation dans Krug-Basse). Les catherinettes dirigent une école externe, en plus de leur pensionnat au couvent (15 pensionnaires en 1725, 18 en 1790). Ce dernier permet aux filles de bonnes familles d’apprendre aussi bien l’allemand que le français. D’autres pensionnats monastiques féminins sont bien connus pour le XVIIIe siècle, comme celui de l’abbaye de Masevaux, où la future Catherine II de Russie reçoit son instruction, ou encore celui des bénédictines de Biblisheim. Certaines familles alsaciennes préfèrent toutefois envoyer leurs filles en dehors de la province, notamment à Nancy.

Des pensionnats protestants existent également, comme celui du sieur Titôt à Colmar, fondé en 1781 ou 1782. On sait que les jeunes filles de la bourgeoisie protestante de Frankenthal dans le Palatinat fréquentent des institutions privées à Mulhouse et Colmar au XVIIIe siècle. Certaines filles de la noblesse protestante d’Allemagne se rendent même au pensionnat des soeurs de la congrégation de Notre-Dame à Strasbourg ! L’aristocratie protestante alsacienne s’en tient, quant à elle, éloignée, comme le montre l’exemple d’Henriette-Louise Waldner de Freundstein, future baronne d’Oberkirch : « Après la mort de ma mère, mon père se trouva fort empêché pour mon éducation. L’idée de me mettre dans un couvent ne lui vint pas un instant à l’esprit. Nous tenions ces maisons en détestation. […] Il pria ma marraine, madame Eve de Wurmser, de bien vouloir se charger de remplacer ma mère, elle accepta. » L’enseignement se fait aussi dans le cadre familial pour les filles de Dietrich et leurs cousines de Berckheim.

2. L’essor des soeurs de la congrégation de Notre-Dame et des visitandines

À Saverne, la construction d’un nouveau bâtiment en 1778 permet aux soeurs de la congrégation de Notre-Dame d’accueillir 60 pensionnaires, dont au moins 25 étrangères – et l’on sait que l’établissement
recrute en Allemagne. Elle a été financée par Louis de Rohan, coadjuteur de l’évêché de Strasbourg, qui continue d’entretenir des liens étroits avec le pensionnat une fois devenu évêque.

Le couvent de la congrégation à Strasbourg bénéficie, quant à lui, des libéralités royales qui suivent le passage de Marie Leszczynska, venue quelques jours en retraite avant son mariage avec Louis XV. En 1729, l’établissement déménage dans l’ancien couvent des augustins au Faubourg blanc (Faubourg national), sans perdre pour autant le nom de Sainte-Barbe. Le pensionnat comme l’école externe peuvent désormais prendre leur essor. La seconde accueille dès lors entre 200 et 300 filles, qui reçoivent leur instruction suivant la méthode mutuelle ; le premier abrite 80 à 90 pensionnaires au moment de la Révolution. Les étrangères représentent le tiers de l’effectif du pensionnat, parmi lesquelles « plusieurs demoiselles de qualité des plus illustres maisons d’Allemagne » (AMS, 2MW637, notice historique sur l’établissement, 1817).

Le pensionnat des visitandines peut, lui aussi, se développer à la suite de son déménagement en 1702. S’il n’accueille alors que 15 pensionnaires, celles-ci sont 45 en 1729. Cet effectif reste plus ou moins le même jusqu’à la Révolution. Ici aussi, de nombreuses jeunes filles sont de la noblesse d’Allemagne.

3. Une nouvelle congrégation : les soeurs de la Charité

Les soeurs de la Charité fondées en 1735 par le cardinal de Rohan-Soubise – maison mère à l’hôpital de Saverne – ont une règle qui leur recommande l’instruction de la jeunesse féminine à côté du service des malades. À Molsheim, une des deux soeurs de l’hôpital peut se consacrer à l’enseignement des filles entre 1759 et 1774, grâce à une fondation. En 1778, deux soeurs de la Charité gagnent l’hospice des pauvres de Sélestat ; bientôt quatre (1782), elles s’occupent de l’instruction des orphelins.

4. La naissance d’associations enseignantes féminines

Au XVIIIe siècle apparaissent en Alsace des associations de femmes laïques qui se consacrent à l’enseignement des filles. Elles ne prononcent pas de voeux, mais enseignent sous l’autorité de l’Église.

A. Les demoiselles ou dames de l’instruction chrétienne sont créées en 1725 à Ensisheim, où elles fondent un pensionnat aristocratique, qui ne s’accompagne apparemment d’aucune école externe.

L’une des deux fondatrices s’installe bientôt à Rouffach pour y fonder un établissement similaire, qui subsistera jusqu’en 1793.

Entre-temps, la communauté d’Ensisheim déménage à Colmar (1768), où elle s’établit bientôt (1773) dans un bâtiment aujourd’hui disparu de la rue des Cloches. Le pensionnat y disposait notamment d’une salle de fêtes au plafond décoré d’une fresque représentant le triomphe de Flore (auj. au Musée Unterlinden). Il accueillait très peu d’élèves (8 en 1785). À côté de cette institution aristocratique, les demoiselles de l’instruction chrétienne tenaient également une école externe pour l’instruction gratuite des filles pauvres.

Une école du même type est également ouverte à Sélestat en 1728 (1735 ?). La fondation d’un pensionnat pour les filles de la noblesse et de la bourgeoisie ne serait intervenue que plus tard (1755). Les demoiselles de l’instruction chrétienne se placent sous l’autorité du curé de leur paroisse. Elles sont parfois confondues avec les demoiselles anglaises de Mary Wardt, lesquelles prononcent des voeux simples.

B. Les « pauvres soeurs de la Providence », futures soeurs de Ribeauvillé, sont créées à Molsheim en 1783 par l’abbé Kremp, sur le modèle de l’association du même nom fondée en Lorraine par Jean-Martin Moye. Sept jeunes femmes prononcent une promesse de fidélité au cours de l’année. Même s’il ne s’agit pas d’un voeu, on parle de « soeurs », lesquelles ne tardent pas à porter un habit gris clair. La maison de Madeleine Erhard devient un « noviciat », après avoir abrité une école depuis 1780.

De nouvelles écoles sont bientôt créées à Dangolsheim, Bergbieten, Kogenheim, Andlau, Ebersmunster et Ribeauvillé. La fondation la plus remarquable de la jeune association est toutefois l’école de filles catholique de Colmar en juin 1790.

5. Une école bourgeoise à Mulhouse à la fin du XVIIIe siècle

Il existe dans le Mulhouse de la fin du XVIIIe siècle une école supérieure de filles (Töchterschule). Il s’agit d’un type d’établissement qui commence à se développer alors en Allemagne, afin d’offrir aux filles de la bourgeoisie la possibilité d’accéder à une éducation supérieure à celle des écoles élémentaires, sans rejoindre pour autant un pensionnat. Un voyageur suisse de passage dans la ville en 1785 présente cette création récente comme le pendant féminin de l’école commerciale. Inspirée de l’école supérieure de filles de Zurich, celle de Mulhouse « connaît un essor assez important et de nombreux bourgeois y ont apporté de généreuses contributions » (Brennwald). Elle n’apparaît pourtant plus dans le paysage scolaire mulhousien au siècle suivant.

V. Sous la Révolution

Les révolutionnaires n’ignorent pas la problématique de l’enseignement féminin, mais leurs avis s’opposent : Talleyrand souhaite en septembre 1791 que les filles fréquentent l’école primaire jusqu’à l’âge de huit ans, puis apprennent les travaux domestiques auprès de leurs mères ; Condorcet plaide en avril 1792 en faveur d’un même cursus pour les garçons et les filles. Mais aucun des plans élaborés ne trouve un commencement de réalisation. Il faut attendre pour cela le décret que fait voter Lakanal le 25 octobre 1795, lequel institue la séparation dans chaque école primaire des garçons et des filles : « Les filles apprendront à lire, à écrire, à compter, et les éléments de la morale républicaine. Elles seront formées aux travaux manuels. »

La Révolution entraîne surtout des fermetures de pensionnats et d’écoles de filles, ce qui en fait une période difficile pour l’enseignement féminin, comme pour l’enseignement en général (v. Enseignement). Pensionnats et écoles externes des congrégations sont supprimés en même temps que les couvents (1792). Les soeurs de la congrégation de Notre-Dame essaient toutefois de relever la tête dès les premiers moments d’accalmie : certaines ouvrent des écoles particulières quand d’autres se regroupent à Strasbourg et à Saverne.

Les établissements des anciennes associations d’enseignantes doivent également fermer, car aucune des demoiselles de l’instruction chrétienne ni aucune des « pauvres soeurs de la Providence » n’accepte de prêter le serment à la constitution qui leur est demandé en tant qu’institutrices publiques.

Dans les villes, les municipalités forment des écoles de filles laïques, comme à Sélestat, où l’on trouve deux demoiselles chargées de l’instruction des filles au début de l’an III. Dans l’ensemble, les écoles mixtes dominent encore largement. Elles sont dirigées par des hommes : dans le Bas-Rhin en l’an VI, seules 3 % des écoles primaires et particulières sont tenues par des femmes ; à Colmar en l’an X, on trouve quatre institutrices pour neuf instituteurs (Berlioz).

VI. Sous le Consulat et l’Empire

L’enquête démographique menée en 1807 dans le département du Bas-Rhin donne des chiffres sur la scolarisation des deux sexes, à savoir 27 165 filles scolarisées pour 29 804 garçons. Si les comptes sont justes, on a là non seulement une scolarisation des filles très élevée pour l’époque, mais encore un écart assez faible avec la scolarisation des garçons – ce qui concorderait avec le constat que fait Jean-Michel Boehler pour la fin du XVIIIe siècle. L’enseignement des filles n’est donc pas si négligé, même s’il reste des lacunes importantes, qui seront comblées au cours du XIXe siècle, notamment par l’essor congréganiste.

1. Les débuts de l’essor congréganiste

Le début du XIXe siècle est marqué par le retour en force des « pauvres soeurs de la Providence », tout d’abord comme association, puis comme congrégation. Elles commencent par retrouver les écoles communales d’où elles avaient été chassées, notamment celle de Colmar en 1800. Cette même année, l’abbé Kremp est nommé desservant de la paroisse de Bindernheim, dont le presbytère sert désormais de noviciat. Les soeurs y sont initiées à la méthode simultanée, une nouveauté en Alsace. La règle de 1800 fixe les matières d’enseignement, qui sont : « la lecture, l’écriture, le calcul, la formation humaine, les travaux féminins, avant tout la religion, les règles de politesse et d’autres enseignements utiles ». Une partie des cours se fait en français, une pratique encore peu répandue. Dans les premières années du XIXe siècle, les « pauvres soeurs de la Providence » ouvrent de nouvelles écoles de filles à Blienschwiller, Bergheim, Ammerschwihr, Eguisheim, Ferrette. En 1806, elles sont appelées à Altkirch ; en 1807, à Sélestat. Dans cette dernière ville, elles rejoignent une demoiselle de l’instruction chrétienne, venue retrouver l’école dont la Révolution l’avait chassée. L’établissement de Bindernheim ne suffisant plus à accueillir toutes les novices, certaines sont formées auprès des institutrices en place dans différentes communes. Les écoles, qui assurent la gratuité pour les pauvres et ne demandent pour les autres élèves que des écolages modiques, fonctionnent dans des conditions difficiles. Elles remportent toutefois un franc succès. À Ammerschwihr en 1807, l’école des filles accueille 169 élèves, contre 118 pour l’école des garçons ! Ici comme ailleurs, les soeurs bénéficient de subventions communales. L’association est autorisée en 1807, et dispose dès lors d’une supérieure générale. En 1812, l’association devient congrégation, l’autorité de la supérieure générale est renforcée et l’établissement de Sélestat – qui abrite un noviciat depuis 1810 – devient maison mère et accueille les novices jusqu’alors à Bindernheim. En février 1816, les soeurs de la Providence dirigent 64 écoles de filles en Alsace, regroupant 9 000 élèves. En 1819, leur maison mère est transférée à Ribeauvillé.

Les soeurs de la congrégation de Notre-Dame ont-elles aussi survécu à la tourmente révolutionnaire, bien que fragilisées. La communauté qui s’est reformée à Saverne disparaît ainsi au bout de quelques années, à la suite du décès des religieuses. À Strasbourg, les soeurs réussissent à se maintenir. Elles dirigent désormais un externat. Au milieu des années 1810, elles sont cinq religieuses, chacune maîtresse d’une classe de 40 à 50 jeunes filles : « Elles enseignent, comme avant la révolution, à leurs écolières, d’abord la religion, principal but de leur institution, puis à lire, à écrire en français et en allemand, suivant la méthode des frères des écoles chrétiennes, la grammaire, le calcul, les ouvrages les plus nécessaires aux femmes. » (AMS 2MW637, op. cit.). De nombreuses voix réclament alors le rétablissement de leur pensionnat de demoiselles, mais celui-ci n’interviendra qu’en 1831.

2. Le développement des pensionnats de jeunes filles

D’autres pensionnats de jeunes filles, dirigés par des laïques, voient le jour au début du XIXe siècle. Le phénomène concerne essentiellement Strasbourg, où treize pensionnats laïques ouvrent entre 1800
et 1820. Leurs directrices sont : Mlle Barbenès, Mme Delahaye, Mme Loyauté, Mme Ferru, Mme Laib, Mlles Duport et Sarez, Mme Roederer, etc. À Sélestat, au début du Premier Empire, l’ancienne fiancée d’Euloge Schneider fonde une institution destinée à l’enseignement des filles de la bourgeoisie. Des établissements de ce type sont encore attestés autour de 1820 à Haguenau, Bouxwiller et Saverne (AMS, 2MW634, préfecture du Bas-Rhin au maire de Strasbourg, 27.01.1823). Les dimensions de ces institutions sont variables : 13 pensionnaires chez Mme Loyauté en 1809, une trentaine d’internes et une demi-douzaine d’externes chez Mme Delahaye dans les années 1810. Parmi ces jeunes filles, on trouve des Allemandes venues recevoir une éducation française. Dirigés par des laïques, les pensionnats baignent cependant dans une atmosphère religieuse. Notons l’ouverture à Strasbourg en 1809 d’un pensionnat de jeunes filles juives par les demoiselles Duport et Sarez, qui partent du constat
suivant : « Des établissements pour l’éducation des enfants se forment de toutes parts avec succès, on n’en voit point encore qui soient spécialement consacrés à celle des demoiselles du culte hébraïque. » (AMS, 2MW634, prospectus, 1809). Si ces différentes institutions dispensent un enseignement dépassant le niveau de l’école primaire, il ne s’agit pas encore d’enseignement secondaire féminin à proprement parler, lequel ne se développera qu’à la fin du siècle.

Sources - Bibliographie

AMS, 2MW634 (pensionnats de jeunes demoiselles, 1809-1826) et 2MW637 (école privée des soeurs de Notre-Dame).

EXPILLY (Jean Joseph), Dictionnaire géographique, historique et politique des Gaules et de la France, Amsterdam, 1770, vol. 6, notice « Strasbourg »

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Notices connexes

École (en Alsace)

Femme

Eric Ettwiller