Montbéliard (comté de)
Mömpelgard (Grafschaft)
Sommaire
Des Bar et Ferrette aux Wurtemberg (1397)
Le comté de ce nom a été fondé en 1042 dans le Saint Empire en faveur de Louis de Scarpone et de Mousson, comte de Bar et de Ferrette par son mariage. Après être passé par héritage entre plusieurs maisons, il échoit à leur héritière, Henriette de Montbéliard qui l’apporte en 1397 en mariage au comte Eberhard IV de Wurtemberg. Le comté conserve cependant sa propre administration, ses droits, us et coutumes et sa langue romane. Au XVe siècle, lorsque le Wurtemberg devient un duché, le comté de Montbéliard est désormais appelé principauté.
Une principauté réformée
Le duc Ulric V y introduit la Réforme entre 1524 et 1534, quelque temps de tendance calviniste, sous l’action de Guillaume Farel et surtout de Pierre Toussain, sous l’influence aussi de réfugiés huguenots de Franche-Comté et de Lorraine.
Entre Bourgogne et Wurtemberg
De 1680 à la paix de Ryswick en 1697, la principauté est réunie à la couronne de France, mouvant du comté de Bourgogne. Le traité restitue au Wurtemberg le comté proprement dit, mais en sépare les seigneuries de Clerval, Passavant, Granges, Héricourt, Blamont, Châtelot et Clémont, retirées du Saint Empire et reconnues comme dépendant du comté de Bourgogne. Finalement, en 1748, le Wurtemberg renonce à celles d’Héricourt, de Châtelot, Clémont et Blamont, appelées les Quatre Terres qui sont annexées à la France.
La Régence de Montbéliard : officiers et pasteurs
La principauté est administrée par une régence, dont le siège est au château de Montbéliard. Elle est étroitement liée à celle du duché à Stuttgart. Les officiers seigneuriaux sont recrutés sur place ou wurtembergeois, la plupart étant bilingues. Ils ont étudié le droit à l’Université de Tübingen, où sont formés également les pasteurs qui y constituent un groupe francophone à part. Les liens avec le bailliage, wurtembergeois également, de Riquewihr sont étroits, d’autant plus que qu’une branche cadette des duc de Wurtemberg a reçu en 1617 la principauté de Montbéliard et les autres possessions sur la rive gauche du Rhin.
Les Wurtemberg-Montbéliard
Les Wurtemberg-Montbéliard partagent leur temps entre les châteaux de Montbéliard, de Riquewihr et de Horbourg. Au décès du dernier duc, Léopold Eberhard, resté célibataire, survenu à Montbéliard le 25 mars 1723, la principauté revient à la branche de Stuttgart. Frédéric Eugène, duc régnant à partir de 1795, qui a fait sa résidence à Montbéliard en 1769, confirme par le traité de Paris, le 7 août 1796, la cession à la France de ses possessions de la rive gauche du Rhin. Ce traité est à son tour intégré dans celui de Lunéville (1801) par son fils Frédéric Ier Guillaume Charles, futur roi de Wurtemberg (1805).
Rattachés à la France
Ces mesures ne font qu’enregistrer une situation de fait : depuis le 10 octobre 1793, les 43 communes de la principauté de Montbéliard ont été rattachées à la France, formant les cantons d’Audincourt, de Désandans et de Montbéliard. Réunis alors au département de la Haute-Saône, ces cantons sont joints au département du Mont-Tonnerre en 1797, puis, en 1800, réduits à deux cantons, ceux d’Audincourt et de Montbéliard, ils entrent dans l’arrondissement de Porrentruy et font partie du département du Haut-Rhin. En 1814, ils sont dès lors rattachés à celui de Doubs.
Bibliographie
RESENER (P. de), Abrégé de l’histoire du pays de Montbéliard depuis les temps primitifs jusqu’à la réunion à la France en 1793, Montbéliard, 1892.
VIENOT ( J.), « Histoire de la Réforme dans le pays de Montbéliard », Mémoires de la Société d’émulation de Montbéliard, t. 27-28, 1900.
WALTER (Pierre), L’ancienne administration de la principauté de Montbéliard, Paris, 1907.
HUBERTY (Michel), GIRAUD (Alain), MAGDELAINE (F. et B.), L’Allemagne dynastique, tome II, Anhalt - Lippe - Wurtemberg, Le Perreux, 1979.
DEBARD (Jean-Marc), Georges Ier de Wurtemberg, comte de Montbéliard et de Horbourg, seigneur de Riquewihr, Actes de l’Association d’archéologie et d’histoire de Horbourg-Wihr, 1997.
Württemberg und Mömpelgard : 600 Jahre Begegnung, Leinfelden, 1999.
ROLL (Claude), « Du Mont-Tonnerre au Mont-Terrible ou de Landau à Porrentruy : l’Alsace ? », Bulletin du Cercle généalogique d’Alsace, 144, 2003, p. 731-740.
Notices connexes
Articles organiques des cultes protestants
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