Obernai : Différence entre versions
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MULLER (Christine), « Obernai, éléments d’iconographie autour de l’Hôtel de Ville », ''Ann''.''DBO'', 54, 2020, p. 35-62. | MULLER (Christine), « Obernai, éléments d’iconographie autour de l’Hôtel de Ville », ''Ann''.''DBO'', 54, 2020, p. 35-62. | ||
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Version du 3 janvier 2024 à 22:06
Ville d’Empire (Reichsstadt), chef-lieu de canton du département du Bas-Rhin.
Obernai est située au débouché du vallon de l’Ehn, au contact de la plaine agricole, non loin des prairies humides du Ried et du Bruch de l’Andlau qui s’étendent à l’est du ban, et des Vosges à l’ouest. La ville est abritée au nord par le mont National ou Stadtberg, une colline sous-vosgienne. Obernai a su tirer profit de sa situation géographique : la partie est de son territoire est essentiellement constituée de lœss fertile, les collines calcaires se prêtent à la viticulture, la forêt fournit le bois, et les cours d’eau l’énergie hydraulique. L’Ehn, dont Obernai, jadis appelée Ehnheim, tire son nom, prend sa source à proximité de la Rothlach au lieu-dit « Soutte » et se jette dans l’Ill dans le ban de Geispolsheim, au sud d’Illkirch.
Le territoire d’Obernai (2 578 hectares) comprenait également celui du village voisin de Bernardswiller (553 hectares), qui n’a été érigé en commune indépendante qu’en 1799. Avec les forêts (2 135,85 hectares), le territoire des deux communes couvrait plus de 50 kilomètres carrés.
Le ban d’Obernai est habité depuis l’époque néolithique. Des travaux de voirie ont mis au jour une épée de l’Âge du bronze final. Des vestiges gallo-romains ont également été signalés. Des fouilles récentes ont révélé une nécropole du Néolithique de la fin de la culture Grossgartach qui fait référence, ainsi qu’une ferme gauloise et une nécropole comprenant des sépultures de hauts dignitaires d’origine orientale, installés à la fin de l’Empire romain.
Sommaire
I. Le passé médiéval de la cité
De la cour domaniale de l’abbaye à la ville impériale
- Cour domaniale dépendante de l’abbaye
D’après la tradition, l’une des résidences du duc d’Alsace Athic (ou Eticho) se serait trouvée à Obernai, où serait née vers 660 sa fille, sainte Odile. La cour domaniale du duc, à l’origine un fisc royal, était probablement située au Selhof, qui passera par la suite à l’abbaye de Hohenbourg (Mont Sainte-Odile) ; elle englobait l’église paroissiale. Elle se double sans doute d’une petite agglomération. Obernai, alors appelée Ehinhaim (« habitat sur l’Ehn »), est citée pour la première fois dans un document écrit en 778.
À défaut de textes, l’histoire d’Obernai reste mal connue jusque vers 1200 ; la localité paraît dépendre alors essentiellement de l’abbaye du Mont Sainte-Odile, qui possède à Obernai la cour domaniale, qui devient également cour de justice pour les nobles locaux et des environs sous les Hohenstaufen, le Selhof, ancienne curia publica des ducs d’Alsace ; ainsi que le droit de patronage de l’église paroissiale.
- Ville d’Empire
C’est semble-t-il entre la fin du XIIe et le milieu du XIIIe siècle qu’Obernai s’affranchit progressivement de la tutelle abbatiale pour parvenir, avec l’appui des Hohenstaufen, au rang de ville d’Empire. En effet, les Hohenstaufen, ducs d’Alsace, deviennent « avoués » de Hohenbourg (c’est-à-dire protecteurs temporels du monastère) et, par ce biais, contrôlent Obernai (et sa voisine Rosheim). Soucieux de se créer des points d’appui, ils favorisent l’essor des deux cités, au détriment de l’abbaye qu’ils sont censés protéger. En 1249, l’empereur Guillaume de Hollande restitue à Hohenbourg ses droits et possessions usurpés par les Hohenstaufen au profit de la Ville.
Des ministériaux au service des empereurs
Aux XIIe et XIIIe siècles, Obernai traverse une période de prospérité qui laisse des traces dans le paysage urbain, notamment les vestiges d’une église romane en pierre avec crypte, construite sous le vocable de saint Pierre, vers 1160-1180. Quelques édifices civils conservent encore des éléments du début du XIIIe siècle. En tant que point d’appui des Hohenstaufen, Obernai est pillée par ses adversaires en 1197.
Deux séjours impériaux à Obernai sont attestés avec certitude, en 1178 et en 1196. Rodolphe de Habsbourg séjourne à Obernai en 1281, 1282 et 1285.
Plusieurs ministériaux d’Obernai entrent dans l’Histoire dès la fin du XIIe siècle ou la première moitié du XIIIe : les von Ehenheim, ministériaux des Hohenstaufen, « chargés d’administrer les biens et d’exercer les droits de la dynastie souabe à Obernai » (B. Metz), les Gossmar qui sont issus des Ehenheim, les Schenk (la famille la plus importante), les Oberkirch, etc. Le Minnesinger Goesli von Ehenheim est originaire d’Obernai (il appartient à la famille Gossmar).
… et au service de l’évêque de Strasbourg
Dans le cadre des luttes qui opposent la papauté à l’Empire, Obernai est prise par l’évêque de Strasbourg en 1246. Sous la domination épiscopale, deux de ses ministériaux profitent de la situation pour faire construire deux châteaux dans les forêts de la ville : les Beger le Birkenfels et les Kagen le Kagenfels. La domination épiscopale s’achève en 1262, lorsque les Strasbourgeois, opposés à l’évêque qu’ils viennent de battre à Hausbergen, incendient Obernai. Au milieu du XIIIe siècle, l’abbaye de Hohenbourg tente de recouvrer ses anciens droits. Les dissensions se poursuivent au XIVe siècle, notamment au sujet des privilèges des cours franches que le monastère possédait à Obernai et à Rosheim. Une transaction, présidée par l’Unterlandvogt, est conclue en 1393.
Enceintes fortifiées au XIIIe siècle
La cité n’est fortifiée qu’entre 1262 et 1282 ; une seconde enceinte double la première, érigée autour de la vieille ville, autour de 1292 (B. Metz). Le faubourg et le Selhof ont chacun leur mur. L’enceinte intérieure de la vieille ville, mesurant environ 1 400 mètres, est munie en 1782 de quatre portes et de vingt-deux tours ; l’enceinte extérieure qui la double compte douze tours, trois bretèches et quatre portes, alignées sur celles de l’enceinte intérieure (AMO EE 30). Pont-levis, herse, corps de garde bouches à feu de différentes tailles complètent la défense. Au nord et au nord-est, l’Ehn est déviée pour longer le rempart extérieur. Les fossés sont inondables et peuvent servir à la pisciculture.
Obernai, partie prenante des ligues urbaines du XIVe siècle
Au début du XIVe siècle, Obernai est directement mêlée à la politique de l’Empire, soutenant tour à tour les candidats qui se disputent le trône, avant de rester fidèle à Louis de Bavière, dont elle obtiendra plusieurs privilèges. En 1347, Charles IV entreprend une tournée en Alsace (afin de s’y faire reconnaître), et la ville profite de l’occasion pour lui demander et obtenir confirmation de ses privilèges ; en 1348, 1365 et 1376, elle en obtiendra d’autres.
Dès le début du XIVe siècle, se créent plusieurs alliances, à durée déterminée, entre villes afin de garantir l’ordre public en cette période particulièrement troublée (v. Friede, Landfriede). Obernai prendra part à un certain nombre d’expéditions. Par ailleurs, aux XIVe et XVe siècles, Obernai est en conflit (armé ou non) avec des nobles, l’évêque ou encore ses voisins.
- Obernai et la Ligue des Dix Villes impériales
Obernai fait partie de la ligue des Dix Villes impériales du grand-bailliage d’Alsace lors de sa fondation en 1354, par Charles IV (v. Décapole). Quelques diètes (Tage) de la Ligue des Dix Villes se tiennent à Obernai, en 1395, 1433, 1567, 1654, 1656, 1661.
- Une période d’expansion territoriale
Au cours du Moyen Âge, le territoire de la ville s’agrandit. Obernai « absorbe » plusieurs villages ou hameaux des environs immédiats, comme Oberlinden, Finhey, etc., ou les acquiert, comme Ingmarsheim ou Bernardswiller en 1349, moyennant la somme de 150 marcs d’argent (v. Gage, Pfand, Pfandherrschaft). Parallèlement, se développe le faubourg à l’ouest de la « vieille ville » (la rue de Mars est citée en 1284).
- Une milice urbaine mobilisée pour les expéditions communes
Obernai participe à différentes opérations militaires dans le cadre de la Décapole, ainsi en 1357 et 1359. En 1371 et 1373, d’autres expéditions visent les brigands de la région. Obernai livre son contingent de miliciens (v. Milices bourgeoises, Milices urbaines) notamment pour l’expédition contre Charles le Téméraire, devant les portes de Nancy (1477) et les expéditions à Bruges (1488 et 1489).
La menace des troupes du roi de France Henri II, qui envahissent l’Alsace en 1552, sous prétexte de venir au secours des États protestants de l’Empire, contre Charles Quint, oblige une nouvelle fois la ville à renforcer ses fortifications (v. Landsrettung). En 1556, elle refuse d’accueillir des « Welches » parmi ses bourgeois, même s’ils épousent une fille de bourgeois (AMO BB 14).
- Ville fortifiée, ville refuge
Le système défensif de la ville est revu à plusieurs reprises au cours du XVe siècle. En 1444-1445, les Armagnacs ravagent l’Alsace. Obernai échappe aux envahisseurs et réussit à maintenir son territoire extérieur, alors que les pillards sont installés à Rosheim et à Niedernai.
La guerre des Paysans, en 1525, menace directement la ville. Celle-ci sert, en effet, de refuge aux populations des environs, ainsi qu’aux religieux des couvents voisins et à leurs biens matériels, qui excitent la convoitise des insurgés. Ces derniers trouvent par ailleurs appui, non seulement à Bernardswiller, qui espère peut-être pouvoir s’affranchir de la tutelle obernoise, mais encore parmi les habitants du faubourg et même de la ville. À plusieurs reprises, des réunions, sous la direction de chefs paysans et de leur prédicateur, Clément Ziegler, se tiennent près d’Obernai, notamment à Bernardswiller. Obernai cherche en vain conseil et appui auprès du sous-bailli (Unterlandvogt), de la Décapole et de la Ville de Strasbourg. Alors qu’Obernai s’apprête à capituler, les troupes du duc de Lorraine, appelé par les seigneurs alsaciens, écrasent les paysans à Scherwiller.
La succession au trône épiscopal de Strasbourg déclenche un nouveau conflit armé : la guerre des Évêques, qui se déroule de 1592 à 1604, catholiques et protestants ayant présenté chacun leur candidat. Obernai, qui sert à nouveau de refuge aux populations des environs, craint d’être prise à partie, d’autant plus qu’elle abrite derrière ses murs les cours de Hohenbourg et de Niedermunster, après la disparition des couvents. La Ville veut rester neutre.
II. Les institutions de la Ville et leur évolution
La noblesse domine la ville
On a relevé à Obernai l’existence de quelque trente familles possédant une « cour » (un centre d’exploitation d’un domaine) ou une propriété en ville – les trois bains d’Obernai appartiennent à des nobles –, sans compter les nombreux nobles inscrits dans le registre de bourgeoisie en qualité d’Ausbu'̈rger(bourgeois forain, qui réside hors de la ville) (v. Ausbürger). Parmi celles attestées au XIVe siècle, certaines remplissent des fonctions municipales.
D’autres familles sont détentrices de fiefs. Ainsi, à la fin du XIVe siècle, les Gossmar tiennent de l’Empire un fief judiciaire leur conférant le droit de juger les litiges concernant les bâtiments. Les Beger sont en possession du fief dit Bu'̈ttelamt(fief ayant pour charge l’institution de l’appariteur du tribunal) et les Wepfermann, de celui appelé Henckerslehen, fief du bourreau, dont les revenus sont destinés à payer les frais d’exécution.
La commune (Universitas)
Obernai est mentionnée pour la première fois comme « ville » (civitas) sur son sceau, apposé en 1240, ce qui témoigne notamment de son autonomie administrative. En 1276, la commune « est représentée par un Schultheiß, deux Heimbürgen et 12 hommes sans titre, en 1299 par 13 jurés (dont 4 chevaliers), en 1312 par le Schultheiß, le Heimbürge et les potiores universitatis. Le Conseil apparaît en 1327 et le [Bürger]meister dès 1330 ; en 1350, six meister sont élus pour dix ans » (B. Metz). La charte d’Albert d’Autriche, qui accorde en 1301 des franchises au marché hebdomadaire du jeudi, est une étape importante, favorisant l’économie locale et la communication avec les environs.
La prise du pouvoir par la bourgeoisie
Dans le contexte mouvementé du XIVe siècle, l’organisation municipale se met en place, privilégiant les corporations qui s’organisent au détriment des familles nobles d’Obernai. En effet, la ville a deux priorités : s’affranchir de l’autorité du prévôt (Schultheiss), le représentant sur place de l’Empereur, et neutraliser l’influence des nombreux nobles. Les nobles résidant à Obernai et qui détiennent le pouvoir sont obligés de le partager avec les non-nobles en 1339. Les chefs des corporations sont associés aux décisions importantes dès 1348 au moins ; il y aurait 9 corporations au début du XVe siècle (B. Metz). Si, en 1350, on trouve encore trois nobles parmi les six [Stett]meister élus pour 10 ans, il n’en reste plus que deux en 1362 ; ils sont exclus dans la nouvelle constitution de 1459. L’organisation municipale est définitivement mise en place au cours de la première moitié du XVe siècle.
Juridictions obernoises (Selhof et Laube)
À partir de 1362, le rôle du prévôt (Schultheiss) est limité à la présidence du tribunal. En 1330, Obernai a obtenu de Louis de Bavière l’assurance qu’« aucun habitant de la ville ne pourra être cité en justice devant aucun autre tribunal que celui du prévôt impérial de la ville, c’est-à-dire les nobles au lieu-dit Selhof, et les bourgeois sous la Laube » (Gyss). Ce privilège sera confirmé à la ville par Charles IV, Frédéric III et Charles V.
- Le tribunal du Selhof
Le Selhof est la propriété indivise des abbayes de Hohenbourg et de Niedermunster, suite au partage demandé par cette dernière à la fin du XIIIe siècle. Le prévôt impérial, assisté par les assesseurs que nomment les deux abbayes, préside le tribunal. Le XVe siècle est marqué notamment par des contestations entre la ville et les abbayes de Hohenbourg et de Niedermunster, en particulier au sujet des privilèges de leurs employés, tel celui d’être jugés au Selhof. Le Selhof a pu être le théâtre de la prestation annuelle du serment de la bourgeoisie d’Obernai (v. Eid, Schwörtag).
- Le tribunal de la Laube
L’un des supports des arcades de l’hôtel de ville, encore visibles dans la grande salle du rez-de-chaussée, porte la date de 1370. C’est, en effet, sous ces arcades, la Laube, que siège donc le tribunal des bourgeois, présidé par le prévôt (de fait, le sous-prévôt – Unterschultheiss – en fonction sur place, cité en 1390) (v. Oberschultheiss). Au XVe siècle, il est assisté de treize assesseurs ou juges.
Au XVe siècle, d’autres procès opposent la ville notamment à ses voisins, sur des problèmes fonciers. Comme au siècle précédent, Obernai cherche à se garantir de l’influence des juridictions étrangères. Ainsi, son refus de reconnaître la juridiction épiscopale lui vaut d’être excommuniée, sanction dont elle est relevée en 1417.
Un statut urbain
L’ordre public est régi par le règlement municipal, qui est couché sur parchemin avant 1350, avec l’accord de l’Empereur. Par la même occasion, Obernai est autorisée à percevoir des amendes. De nombreux paragraphes de ce « Code » local traitent de questions rurales, de la forêt ou du cours d’eau, dont le détournement est puni.
D’après les statuts du XIVe, qui sont complétés au XVe siècle, seuls les dirigeants de la Ville et ceux qu’ils autorisent peuvent porter le « couteau long » (lang Messer), dont la longueur autorisée est gravée sur un contrefort de la Kapellkirche. Par ailleurs, il est rappelé aux aubergistes notamment de ne pas « mouiller » le vin, aux boulangers et aux bouchers de ne pas frauder, aux marchands de ne pas falsifier les poids et mesures. Le Magistrat se préoccupe également de l’hygiène publique, de la conduite à adopter en cas d’émeute ou de guerre, etc. Plusieurs clauses traitent des coups et blessures ; les amendes et la durée du bannissement de la ville sont proportionnelles à la gravité des blessures. Dans le souci de préserver les matières premières, il est défendu de vendre à des étrangers du bois, du fumier et du charbon. Une clause particulière oblige les femmes médisantes à porter une sorte de « pierre d’infamie » (stein) à la procession dominicale. Une nouvelle version augmentée voit le jour dès 1380.
À la fin du Moyen Âge, les corporations d’artisans, auxquelles il est obligatoire de s’affilier, sont au nombre de cinq : tonneliers (métiers du bois, de la pierre et du fer) ; marchands, métiers du textile et divers ; cordonniers et tanneurs ; boulangers et meuniers ; bouchers. Les autres bourgeois, essentiellement des vignerons et des agriculteurs, sont regroupés en quatre quartiers, assimilés à quatre autres corporations. Dans le cadre de ces neuf « tribus » (corporations et quartiers), les bourgeois élisent chaque année 83 représentants ou échevins ; c’est le grand Conseil. Ce dernier choisit à son tour les quinze conseillers (Stettmeister compris), qui vont diriger la Ville, assistés selon les cas des neuf chefs de tribu, auxquels s’ajoutent parfois quatre jurés du faubourg et six jurés de Bernardswiller.
La fiscalité d’une ville médiévale
La Ville dispose d’un certain nombre de ressources financières, notamment la taxe sur le vin vendu au détail (Ungelt) et l’impôt sur la fortune. Des chartes impériales les concernant sont conservées depuis 1330 (AMO AA 4). Ainsi, par exemple, selon un diplôme disparu, Charles IV aurait en 1348 engagé pour dix ans à la Ville la perception de la taille et de l’ungelt sur le vin (Gyss, Inventaire des archives, AA 8). En 1395, le roi Wenceslas remercie Obernai d’avoir pris part à des guerres dans l’intérêt de l’Empire et fait redéfinir pour dix ans le droit de perception de l’Ungelt sur le vin et des droits de mouture et de vente.
III. Économie et société : entre prospérité et crises
Les institutions d’assistance de la ville
La première moitié du XIVe siècle connaît en Alsace deux épidémies de peste (1313 et 1349). En 1314, la Ville, qui s’occupe également de l’assistance publique, fonde un hôpital ; une léproserie est attestée dès le XIIIe siècle. Elle fonctionnera pendant plusieurs siècles.
Un médecin est attesté à partir de la fin du XVIIe siècle. Auparavant, les soins étaient dispensés par les chirurgiens-barbiers (v. Barbier). On sait, par son inventaire après décès, que l’un d’eux possédait à la fin du XVIe siècle près d’une vingtaine de manuscrits et de livres de médecine, dont des œuvres de Paracelse et de Walther Riff (Ann. DBO, 2005). Une pharmacie, créée en 1670, fonctionne en continu à partir de 1683 ; un deuxième établissement ouvre dès 1752.
Artisans et vignerons : la prospérité
Le XVIe siècle, jusqu’à la guerre de Trente Ans, marque l’apogée de l’essor d’Obernai, en dépit des troubles religieux. Une viticulture prospère et un artisanat diversifié et florissant, ainsi qu’en témoignent notamment les emblèmes de métier ornant les portes cochères, favorisent le développement de la cité. Le Magistrat réglemente la culture et le choix des cépages, décide de la date des vendanges, détermine les salaires. Chaque année, généralement en novembre, il fixe le prix du vin ; ces données sont conservées à partir de 1467. Le vin d’Obernai est exporté dans les environs immédiats (plaine céréalière), vers Strasbourg, jusque vers Francfort, l’Allemagne du Nord et les Pays-Bas, la Suisse et l’Outre-Vosges, dont témoignent notamment les registres de l’angal du vin (AMO CC 29-32a).
L’âge d’or de la Renaissance obernoise
Les empereurs Maximilien Ier et Ferdinand Ier passent à Obernai respectivement en 1516 et en 1562. Le XVIe siècle est encore marqué par de nombreux conflits opposant la cité à différents seigneurs, au sujet de biens immobiliers et de fiefs. Par ailleurs, l’abbesse de Hohenbourg conclut, en 1508, une transaction avec la ville au sujet des privilèges d’immunité dont jouissent ses employés.
Au XVIe siècle, durant la période de prospérité que traverse la ville, on assiste à l’ascension des roturiers, dont le cadre de vie peut être cerné à travers les maisons qu’ils ont laissées et les documents d’archives. De nombreuses demeures de la Renaissance sont ornées de l’emblème de métier, flanqué des initiales du propriétaire-constructeur. Les inventaires après décès de la même période (1580-1620, pour la plupart) révèlent de nombreuses habitations cossues.
Leur fortune permet à certains d’entre eux de consacrer une partie de leur temps à s’occuper des affaires de la cité. Des bouchers, qui comptent parmi les très riches bourgeois de la ville, laissent quelques ensembles immobiliers dans le style Renaissance (actuelle cour Fastinger ou 7, place de l’Étoile). À la fin du XVIe et au début du XVIIe siècle, un des quatre postes de bourgmestre est régulièrement occupé par un boucher. Trois foires se tiennent à Obernai (Ascension, Fête-Dieu et Saint-Gall).
École latine, école allemande, artisans ouverts sur l’Europe
Un maître d’école (Nicolas d’Erfurt) est cité en 1439 (AMO GG 14). Une école latine est mentionnée à côté de l’école allemande en 1568 (AMO CC 75a) (v. École). En 1526, une lettre de recommandation au poste de maître d’école laisse entendre que le postulant saura apprendre à lire et à écrire aux bourgeois qui le désirent (AMO GG 13). Une école est attestée à Bernardswiller depuis la fin du XVIe siècle au moins. À la Renaissance, encore qu’en 1578 le Magistrat s’inquiète du déclin de la qualité de l’enseignement (AMO GG 13), certains artisans savent lire, écrire et compter, comme en témoignent les rares pièces justificatives de comptabilité qui ont été conservées. Des cours du soir sont d’ailleurs organisés en 1624. Un maître d’école français est attesté à la fin du XVIIe siècle. Certains artisans effectuent de longues tournées de compagnonnage. Le potier d’étain Augustin Güntzer effectue au début du XVIIe siècle, une longue tournée et un second voyage qui le mènent à travers l’Europe de Newcastle à Rome et d’Amsterdam à Riga, en rentrant par la France. En 1637, le barbier Hans Baur, de Bernardswiller, écrit de Prague, pour demander un extrait de naissance et un certificat d’apprentissage. Il a quitté l’Alsace pour faire sa tournée de compagnonnage et s’est installé en Moravie.
Un riche patrimoine architectural
Obernai conserve un riche patrimoine architectural dont les éléments les plus anciens remontent au début du XIIIe siècle. On connaît du Moyen Âge les vestiges de près d’une quarantaine d’immeubles en pierre, antérieurs au XVIe siècle. La liste des bâtiments publics construits ou modifiés durant cette période est évocatrice : Mont des Oliviers (1517), transformation de l’hôtel de ville (1523), construction des boucheries publiques (halle aux blés, 1554), transformation de la Mittelbadstube (bain, 1567), reconstruction de la porte du Faubourg (1568), construction du puits à six seaux (1579), couronnement du Kapellturm (1596), nouvelle école (1598), érection de la porte est de Bernardswiller (1601), transformations à l’hôtel de ville (1604-1605), construction d’une fontaine et aménagement de la salle de justice de l’hôtel de ville (1610), transformations à l’hôpital (1614) et à l’église paroissiale (1616), sans parler d’un grand nombre de petits chantiers, notamment aux fortifications et à Bernardswiller. Le recensement des vestiges visibles de la rue permet de comptabiliser plus d’une centaine d’immeubles construits ou transformés durant la période de prospérité que traverse Obernai entre 1550 et 1620. Le village de Bernardswiller conserve de nombreuses maisons Renaissance qui témoignent de sa prospérité, ainsi qu’un puits public construit en 1567 et orné de rinceaux et de l’aigle d’Obernai.
IV. Les encadrements religieux
Les paroisses catholiques
Au cours des siècles, Obernai a renfermé quelques établissements religieux. Un petit couvent d’Augustines (cité en 1231), des Recluses (mentionnées en 1326), dont la chapelle est dédiée à saint Nicolas, et un béguinage (antérieur à 1336) sont implantés à Obernai au Moyen Âge. À cette époque, en dehors de l’église paroissiale située hors les murs, (nef de 1447, chœur de 1465) et de la chapelle de l’hôpital, Obernai ne compte pas moins de sept chapelles intra- (Kapellkirche, chapelle Saint-Wendelin, dans le faubourg) et extramuros (chapelle de la léproserie, chapelle Sainte-Catherine, chapelle de la Vierge dite Stangenkapelle, chapelle de la Vierge dite Bechlerskirche, chapelle Saint-Gengoulph). Le village d’Oberlinden situé aux portes de la ville dispose d’une église paroissiale Saint Jean-Baptiste, Oberkirche, (par rapport à celle d’Obernai). La nef remonte au XIe siècle et la tour au XIIIe siècle. L’église est en ruine depuis la Révolution. Depuis le Moyen Âge, Bernardswiller est une filliale d’Obernai. Une chapellenie de la Vierge est desservie par le primissaire du lieu dont le plus ancien connu est décédé en 1319 ; la chapellenie de Sainte-Catherine est attestée dès le début du XVIe siècle. En 1495-97, une église, édifiée aux frais d’Obernai, remplace la chapelle. L’installation d’un vicaire résident est autorisée en 1719.
Faisant partie intégrante de la piété populaire, plusieurs processions rythment l’année liturgique et rassemblent la communauté. Durant la seconde moitié du XVe siècle, les Obernois se rendent dans les localités environnantes, mais également au Mont Sainte-Odile. Le lundi de Pâques, une procession avec hommes en armes (au XVIIe siècle) et à cheval fait le tour du ban ; certaines années, on y porte solennellement la légendaire croix-reliquaire du couvent de Niedermunster, un chef-d’œuvre de l’orfèvrerie romane (Ann. DBO, 2000). Plusieurs confréries religieuses sont attestées au XVe siècle.
Une communauté juive
Des Juifs sont présents à Obernai en 1215 ; ils forment sans doute une communauté bien implantée. Une synagogue qui paraît désaffectée est mentionnée autour du milieu du XIVe siècle (AMO GG 9). Persécutés en 1349, des Juifs reviennent cependant s’installer en ville, probablement à partir de 1380 ; une deuxième communauté est présente au tout début du XVe siècle. En 1437, le Magistrat reçoit comme bourgeois au nom de l’Empereur, pour cinq ans, trois Juifs avec leur famille. Un petit groupe se maintient jusqu’en 1476-1477, date à laquelle il est expulsé, à l’instar de ce qui se passe dans d’autres villes de la Décapole. En 1500, la Ville doit autoriser quelques familles juives à s’y établir, mais, dès 1507, elle obtient de l’Empereur un édit d’expulsion définitif (privilegium de non tolerandis Judaeis). Mais les Juifs obtiennent en 1524, grâce à l’intervention de Josel dit Joselmann de Rosheim, préposé général des Juifs de l’Empire, et du sous-bailli Jean Jacques de Morimont, le droit de fréquenter les foires et marchés de la ville, moyennant le paiement d’un droit d’entrée. Après bien des avatars, la communauté juive commence à être pleinement intégrée à partir de la fin du XVIIe siècle, lorsque les Juifs peuvent s’installer à nouveau à Obernai : on compte douze familles (avec un rabbin) en 1694 et le triple en 1784, soit 201 personnes. Ils sont actifs dans le commerce du bétail aux XVIIIe et XIXe siècles (Jean Vogt, v. Bétail). Une nouvelle synagogue est édifiée en 1752, grâce aux libéralités de Jacob Baruch Weyl, préposé général de la nation juive en Alsace. Logée par discrétion au fond d’une cour, elle est exceptionnelle par sa date et son décor rocaille en partie conservé (v. Jude-Juif).
La Réforme et ses débats à Obernai
L’histoire du protestantisme à Obernai est particulièrement complexe, du fait de l’imbrication des données religieuses et politiques. La première paroisse protestante d’Obernai est composite. Outre les habitants du château (les Oberkirch et leur personnel), elle regroupe en effet des bourgeois d’Obernai et de son annexe, Bernardswiller, des « fonctionnaires » en place dans la ville, mais également des habitants de localités voisines, telles qu’Ottrott ou Niedernai et accessoirement de Boersch.
L’édit de la Diète de Worms mettant Luther au ban de l’Empire en 1521 n’est sans doute pas immédiatement publié à Obernai. En octobre, la ville se renseigne auprès de Sélestat sur l’attitude à adopter : on ne prendra pas d’initiatives. En 1522, le chapelain de l’hôpital d’Obernai Luc Hackfurt (dit Bathodius) se marie ; il est immédiatement expulsé et se réfugie à Strasbourg. Le Magistrat se déclare contre les tentatives d’innovation. Originaire d’Obernai, Thomas Murner, adversaire de la Réforme, y est de retour en 1524. Directement menacé en 1525, il parvient à se réfugier à Lucerne.
L’attitude de la Ville face à la Réforme est changeante, évoluant au fil du temps. Dans une première phase, à partir de 1527, une partie des autorités y est favorable. Puis, de 1535 à 1540, suit une phase d’hostilité à l’encontre des idées nouvelles. Murner est de retour en 1533, après un séjour à Lucerne : il devient curé de Saint-Jean et prêche à Obernai, jusqu’à sa mort en 1535. La même année, le Magistrat interdit la fréquentation des églises évangéliques des environs (notamment celle de Dorlisheim). Des mesures sont prises contre les anabaptistes. De 1540 à 1570, suit une période d’indifférence religieuse, une partie de la population et des édiles paraît favorable à la Réforme. On assiste à la décadence religieuse dans et autour d’Obernai ; il n’y a plus de fondations pieuses et celles qui existent dépérissent. En 1542, c’est la destruction par un incendie de Niedermunster, et en 1546 celle, également par un incendie, de Hohenbourg ; les biens des abbayes deviennent propriété de l’évêché ; désormais, c’est l’évêque qui nomme le curé d’Obernai. La situation se dégradant, le curé Veit Hültzing (en fonction entre 1545 et 1575) se voit contraint en 1562 à demander à être maintenu « dans les anciens usages et exercices de la religion catholique ». En 1566, le Magistrat se serait déclaré pour la Confession d’Augsbourg. Néanmoins, en 1567, la Ville figure encore parmi les villes de la Décapole « qui avaient conservé l’ancienne religion ».
Les greffiers d’Obernai sont protestants, comme Bernard Kreder, en fonction de 1548 à 1566, où il devient bailli strasbourgeois à Barr. Andreas Lang, également protestant, lui succède jusqu’en 1574. À présent, deux catalyseurs de la réaction peuvent être distingués : Strasbourg acquiert la haute prévôté et va nommer le sous-prévôt (Unterschultheiss) et les Oberkirch passent au protestantisme.
Politique territoriale et religion
La famille d’Oberkirch, installée aux portes de la ville, joue en effet un rôle déterminant, aux frontières du religieux et du politique, dans l’histoire de la Réforme à Obernai. La famille tire son nom de l’église dite « supérieure » – Oberkirche – du village d’Oberlinden et a le droit de patronage de la paroisse.
Siegfried d’Oberkirch, épouse Marguerite de Venningen, issue d’une famille noble protestante, et meurt jeune en 1562, laissant un fils, Wolfgang. À la mort de son mari, Marguerite de Venningen, qui représente la branche cadette, se retire à Deux-Ponts, d’où elle est originaire, pour y élever ses enfants dans la religion protestante. Après la mort en 1569 du dernier représentant de la branche aînée, Marguerite de Venningen revient à Oberkirch avec ses enfants. Elle s’efforce de soustraire le domaine des Oberkirch de la juridiction de la proche ville d’Obernai, en cherchant à l’ériger en seigneurie indépendante de la juridiction de la Ville. Elle réorganise le culte à l’église Saint-Jean, où il n’y a plus de curé depuis 1545 ; en 1568, l’église a été dépouillée de ses ornements qui ont été transportés à Deux-Ponts. Par ailleurs, elle cherche l’appui politique de la Ville de Strasbourg, qui détient la proche seigneurie de Barr et l’office de la prévôté d’Obernai. Obernai se sent menacée par Strasbourg. En outre, les Oberkirch résilient leur droit de bourgeoisie pour acquérir celui de Strasbourg vers la fin du XVIe siècle.
Au printemps 1570, le Magistrat réagit aux désordres résultant de l’indifférence religieuse. Il ne tolérera « aucun changement en fait de religion, ni aucune sédition » ; « [pour] ceux qui voudraient continuer à fréquenter les églises de Goxwiller, Heiligenstein et d’autres localités de ce genre, [ils] n’auraient qu’à ramasser leur avoir et à transférer leur domicile dans ces mêmes localités ». Cette décision est prise en l’absence du greffier protestant Andreas Lang. Cependant, au courant de la même année, tous les décrets contre le changement de religion et la fréquentation des églises évangéliques voisines sont abrogés. Le premier pasteur de Saint-Jean, n’ayant pas de paroissiens, se tourne avec succès vers les Obernois. Si bien qu’à la mi-décembre 1570, la Ville publie un nouveau décret, rappelant l’abrogation des édits précédents : « [On] n’entendait molester personne dans sa conscience. » (Gyss). Mais le décret défend néanmoins « pour des motifs tout particuliers, à tous les habitants de la ville de fréquenter l’église de Saint-Jean nouvellement inaugurée (die neuangestellte Kirche zu St. Johans), sous peine d’une amende d’une livre » (Gyss). Appliqué avec fermeté pendant un an, l’édit finit par devenir lettre morte. Un nouvel édit de tolérance voit le jour en 1576. Il reste en vigueur longtemps, publié chaque année à la prestation de serment des bourgeois.
Le nouvel empereur, Rodolphe II, mène une politique énergique. Avec son Grand Bailli, l’archiduc Ferdinand, et l’Unterlandvogt Nicolas de Bollwiller, il tente de sauver le catholicisme dans les villes de la Décapole où il n’a pas encore sombré. En 1579, lors du renouvellement du Magistrat, le receveur de la Landvogtei tente de faire pencher la balance du côté catholique. On remet alors en vigueur l’interdiction de fréquenter l’église Saint-Jean (pour des raisons de juridiction territoriale), mais laisse le droit de fréquenter les autres églises protestantes des environs.
À la mort de Wolfgang d’Oberkirch (1585), sa veuve, Anne Marguerite d’Eltz, se remarie avec l’un des Stettmeister de Strasbourg, Hugo Sturm von Sturmeck. L’un des tuteurs de ses enfants est Jean Philippe de Kettenheim, un défenseur du protestantisme strasbourgeois.
En 1588, pour la première fois, l’édit de tolérance est omis au Schwörtag. Les protestants se plaignent auprès de Strasbourg notamment de cette omission et de ce qu’ils sont écartés des fonctions publiques ; ils n’obtiennent plus le droit de bourgeoisie. Une assemblée des Dix Villes se tient à Strasbourg ; le sujet y est notamment évoqué. L’édit de tolérance sera republié temporairement.
Les Oberkirch incorporent à leur domaine les biens de l’église Saint-Jean, que les censiers qui les exploitaient considéraient comme faisant partie de leur héritage. Ils essayent également d’implanter des protestants aux portes de la ville, notamment en achetant des biens immobiliers, mais la ville rétorque que des non-bourgeois ne peuvent y acquérir de biens immobiliers (les Oberkirch sont en effet devenus bourgeois de Strasbourg).
La vigueur de la Contre-Réforme
L’affaire est portée par les Oberkirch devant l’empereur Rodolphe II, ce qui permet à la ville d’expliquer à ce dernier la situation, en insistant sur le rôle néfaste de Strasbourg, qu’elle accuse de vouloir l’assujettir. Obernai avance également que, faute d’aide, il lui « serait impossible de maintenir plus longtemps la religion catholique […] ni de sauver [son] indépendance » (Gyss). La Ville obtient l’appui de l’Empereur, qui lui enjoint notamment de « mettre fin à la fréquentation des églises et écoles dissidentes qui existaient en dehors de la ville » (Gyss). Il s’ensuit, en 1590, l’interdiction de fréquenter Saint-Jean et son école. À la fin du XVIe siècle, les Jésuites de Molsheim deviennent les auxiliaires du clergé d’Obernai. À cette époque, il y a probablement une cinquantaine de familles protestantes à Obernai et Bernardswiller.
La situation se durcit vers 1600. En 1601, les Oberkirch obtiennent gain de cause dans le cadre de leur procès ainsi que le droit de juridiction seigneuriale sur le château et ses dépendances. Les protestants en ville sont mal vus. Lorsque, en 1622, le potier d’étain Augustin Güntzer père quitte volontairement la ville, le Magistrat souhaite que tous les protestants lui emboîtent le pas. Pour contribuer à revigorer le culte catholique, le Magistrat favorise l’implantation, à partir de 1626, d’un couvent de Capucins. Il disparaît durant la guerre de Trente Ans. Un second couvent sera érigé entre 1666 et 1669 dans le faubourg ; il fonctionnera jusqu’à la Révolution. L’archiduc Léopold, Oberlandvogt, tente d’éliminer les protestants dans les villes de la Décapole. Sous son impulsion, la ville expulse, en 1629, les sept derniers protestants.
V. La guerre de Trente Ans, le rattachement à la France
La période de prospérité que traverse Obernai depuis la fin du XVe siècle est brusquement interrompue par la guerre de Trente Ans (1618-1648). La ville connaît une longue suite de contributions de guerre, trois sièges, dix-huit ans d’occupation « suédoise », une épidémie et la famine. Dès 1622, Obernai est prise et rançonnée par les troupes protestantes du comte de Mansfeld. Trois notables sont pris en otage ; deux d’entre eux parviennent à s’échapper, mais le troisième est déporté aux Pays-Bas, où il meurt. Les bourgeois notamment offrent leur argenterie pour participer au paiement de l’énorme rançon de cent mille Reichsthaler.
Catastrophe européenne, années noires à Obernai
En 1632, Obernai est la première ville d’Alsace à tomber aux mains des Suédois. En 1633 éclate une épidémie de peste qui décime la population : il est question de plus de 2 500 morts en six mois. On constate l’année suivante un très fort accroissement des mariages qui s’explique non par une immigration massive, mais par les nombreux remariages entre veufs et veuves.
En 1635-1636, une nouvelle calamité frappe la Ville sous la forme de deux occupations militaires successives. D’abord par les Impériaux (catholiques), qui l’investissent par surprise en 1635, puis à nouveau par les troupes suédoises, alliées de la France, qui s’y maintiendront de 1636 à 1650. Le texte des traités de Westphalie (Munster et Osnabruck), qui mettent fin à la guerre de Trente Ans, est suffisamment ambigu pour ne pas offrir de statut clair aux Dix Villes : revendiquées par le roi de France, elles continuent néanmoins à relever directement de l’Empire et à rester « libres » (v. Immédiateté, Ius supremi dominii).
- Les fausses promesses du traité, les vaines démarches pour l’indépendance
À l’instar d’autres villes de la Décapole, cherchant à garantir leur indépendance, Obernai obtient, en 1651, de l’Empereur, la confirmation de tous les privilèges qu’elle détient de l’Empire ; c’est un affront direct à l’égard du roi de France. Par ailleurs, la Ville affiche son hostilité au pouvoir du roi, en refusant notamment de reconnaître le nouveau grand-bailli. En 1653, la ville envoie une députation à la Diète (Reichstag), réunie à Ratisbonne, convoquée par l’empereur Ferdinand III. L’enjeu est de taille : il s’agit notamment de défendre les privilèges des villes de la Décapole. En 1664, Obernai reçoit la visite du duc de Mazarin, le nouveau grand-bailli, pour faire accepter par les villes un édit royal concernant l’administration, la justice, le cantonnement et le passage de troupes et la surveillance des affaires religieuses. Devant les menaces, Obernai doit s’incliner. Il s’ensuit des protestations de la part des délégués siégeant à Ratisbonne et des villes qui avaient refusé. Les troupes de passage ne pouvant stationner dans les villes impériales, elles se rabattent sur les villages qui en dépendent, comme Bernardswiller en 1672. Les habitants du village refusent de recevoir les soldats, à moins qu’Obernai ne les y autorise, ce qu’elle ne fait pas.
- Le rattachement à la France : la fin des milices, nouvelles garnisons françaises
En 1673, les Dix Villes sont désarmées ; mais seules quelques brèches sont pratiquées dans le mur d’enceinte d’Obernai ; parallèlement, les 405 bourgeois de la ville doivent livrer leurs armes. L’arsenal confisqué est impressionnant : 800 mousquets, 330 fusils et arquebuses rayées, 450 épées, 40 pistolets et 100 hallebardes (AMO EE 22). La même année, la ville reçoit un cantonnement français ; elle doit verser de lourdes charges et d’innombrables gratifications aux Français, pour éviter notamment la démolition des tours de l’enceinte. En octobre, Obernai se met avec Rosheim sous la protection de l’Empire, puis elle est alternativement occupée par les Impériaux et les Français.
Le traité de Nimègue confirme en 1679 celui de Munster, avec l’interprétation que lui donne la France. En sa qualité de nouveau grand-bailli, Montclar passe dans les Dix villes, et notamment à Obernai, pour se faire reconnaître et en recevoir le serment de fidélité au roi de France.
Après la guerre de Trente Ans, la Reconstruction
- Les changements institutionnels de l’après-guerre de Trente Ans
L’administration municipale subit quelques changements au lendemain de la guerre de Trente Ans. En raison de la baisse de la population, on réduit le nombre des corporations ; les membres des quatre quartiers sont regroupés dans la corporation des vignerons (Rebleute), qui comprend tous les bourgeois ne faisant pas partie d’une des cinq autres corporations de métiers. Les habitants du faubourg et ceux de Bernardswiller (assimilés à deux « tribus ») reçoivent des pouvoirs politiques plus étendus. Enfin, le nombre de conseillers passe de quinze à douze. Désormais les élections auront lieu à la Saint-Michel et non plus à la Saint-Jean.
- Les offices municipaux inamovibles de la ville française
Les institutions municipales subissent des transformations profondes dès la fin du XVIIe siècle, lorsque la Ville devient française ; les bourgmestres, les conseillers et les chefs de corporation deviennent inamovibles. De nouvelles charges sont créées ; l’administration est supervisée jusqu’en 1705 par un maire royal (v. Maire), puis en 1730 par un prévôt royal (v. Prévôt royal), et enfin, à partir de 1747, par un préteur royal (v. Préteur), commun à Obernai et à Rosheim à partir de 1751. La comptabilité est contrôlée par l’Intendant d’Alsace.
La période qui suit l’annexion d’Obernai au royaume de France est marquée par les lourdes charges que la Ville doit supporter ; durant vingt ans, elle abrite des troupes en quartiers d’hiver. Un gouverneur militaire réside à Obernai de 1680 à 1705 ; jusqu’à la Révolution, la cité fait partie des dix-neuf places fortes d’Alsace.
- La reprise économique : le vignoble
Au XVIIIe siècle, les corporations d’Obernai et de Bernardswiller sont à nouveau florissantes ; en 1752, on compte (pour les deux localités) 35 métiers (sans les vignerons et les laboureurs, pour une population de 963 « feux ». En 1767, le nombre de métiers est de 34 (AMO CC 18) ; mais les chefs de corporation ne sont plus guère associés au gouvernement de la cité.
Le vignoble d’Obernai et de Bernardswiller couvre environ un quart de la surface du ban en 1760 (ABR C 565/284 ; AMO N 18). À l’ouest de la ville, certains moulins sont situés sur une dérivation de l’Ehn, le Mühlbach. D’autres se trouvent à l’intérieur de l’agglomération, également mus par la force hydraulique ; un seul est situé à l’est de la cité. Le nombre des moulins et leur affectation (foulon, aiguiserie, huilerie, moulin à tan ou à blé) varient au cours des siècles. Plus d’une quinzaine de moulins sont répertoriés à la fin du XVIIIe siècle.
Le marché au bétail d’Obernai, établi au Selhof depuis 1491 au moins (AMO BB 30), est l’un des plus importants des environs et il le restera jusqu’au XIXe siècle (Jean Vogt). Vers le milieu du XVIIIe siècle, la ville est desservie par de bonnes routes et dotée d’une poste aux chevaux et d’un relais de diligence.
- Le bois et la ressource forestière
Outre quelques parties boisées situées du côté de la plaine, Obernai est propriétaire de la « grande forêt » qui s’étend à l’ouest du massif du Mont Sainte-Odile, jusqu’au Champ du Messin. Entre 1383 et 1393, Obernai est en conflit avec les Rathsamhausen, seigneurs du Ban-de-la Roche, limitrophe de sa forêt, et dont les sujets y causent des ravages. Les forêts ne seront exploitées rationnellement qu’à partir du milieu du XVIIIe siècle (et les ventes de bois constitueront une rentrée d’argent non négligeable pour la Ville), mais, d’après les rapports de 1761 et de 1776, elles sont en mauvais état. N’étant pas considérées comme une source de revenus, elles ont jusqu’alors surtout été destinées à couvrir les besoins des bourgeois en bois de construction et de chauffage. Cependant, en particulier à la fin du XVIe siècle, Obernai importe du bois d’œuvre pour les bâtiments communaux, notamment de Strasbourg ou directement de la Forêt-Noire. En 1752, la Ville entretient deux maisons forestières, une maison de garde-chasse et deux scieries (AMO DD 39). Lorsque l’Intendance d’Alsace supprime le droit de chasse dans les forêts, jusqu’alors exercé par les bourgeois, pour le réserver au Magistrat, il est nécessaire de faire appel à l’armée pour assurer l’application de cette mesure. Des loups se rapprochent parfois de la ville comme en 1686, s’aventurent sur la colline en 1696, ou bien dans la forêt de l’Urlosenholz, au pied du Mont Sainte-Odile en 1705 (AMO FF 46).
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Notices connexes
Angal-Ungeld, Archives, Ausbürger, Bains, Bouchers, Bourreau, Bund-Bündniss, Capucins, Chapelain, Clergé, Constitution_civile_puis_Temple_de_la_Raison_à_Obernai_(1793), Cloches (sonneries des, cloche du Salve et Zwölferglockeà Obernai), Comptes des villes (du XVe siècle à Obernai), Cordeliers (à Obernai), Corporations (de quartier à Obernai), Coutume (Obernai, Rotes Buch), Décapole, Députation à la Diète, Diète-Tage, Draperie, Droit_de_l’Alsace, Droits_urbains (Stadtrechte), Eid-Serment, Empire (Saint Empire romain germanique), Empire (villes libres d’Empire), États de l’Alsace, Évocation (privilège de non), Faubourg, Friede, Gage-Pfand, Immédiateté (villes libres immédiates d’Alsace), Étranger, Heimburger, Hintrersassenou Seldener, Jude-Juif, Justice et Institutions judiciaires, Klingler(valet de léproserie, Obernai), Landfriede, Landsrettung(affectation de la milice d’Obernai), Landvogt-Unterlandvogt, Lépreux et Léproserie (d’Obernai), Ligue urbaine du Rhin-Rheinischer_Bund, Lumpenglocke-Kapellturm, Maire_royal (à Obernai), Mairie - Hôtel de ville, Maître d’École, Marché, Mendicité (Fondation de Saint-Ehrard à Obernai), Méreaux, Milices bourgeoises, Milices_urbaines, Mobilier_alsacien, Moulins, Oberschultheiss,Octroi, Offices, Paysans (Guerre des), Prêteur, Prévot-Schultheiss, Rebleute-Vignerons, Schwörtag, Stettmeister, Ungeld, Winzer
Christine Muller