Capucins

De DHIALSACE
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Kapuziner

Les religieux appelés capucins forment l’une des trois branches masculines du premier ordre de la famille franciscaine, approuvés comme véritable « ordre de saint François » en 1517 par Léon X. Fondée en 1525 par Matthieu de Baschi, moine franciscain de Montefiascone qui veut réformer son ordre, la branche s’installe pour la première fois en Alsace, à Ensisheim, en 1603. Ces premiers capucins font partie de la province helvétique. Galvanisés par l’exemple de saint Fidèle de Sigmaringen, les religieux fondent tour à tour les couvents de Weinbach (1613) près de Kientzheim, Thann (1622), Haguenau (1627), Obernai (1627), Colmar (1629-1633), Soultz (1632), Landser (1655), Sélestat (1655), Molsheim (1659), Strasbourg citadelle (1684), Wissembourg (1686), Colmar (1699), Neuf-Brisach (1719), Fort-Louis hospice (1719), Bergzabern hospice (1724). Depuis sa fondation en 1619, le couvent de Belfort relève de la province de Franche-Comté.

Parallèlement à cette irrésistible expansion surgit, dès 1625, l’idée d’une séparation des couvents alsaciens de la province suisse, refusée par le ministre général. En 1633 pourtant, un plan de séparation est établi sur son ordre. Le projet échoue. En 1643, un bref d’Urbain VIII interdit tout partage. Après les traités de Westphalie de 1648, c’est la monarchie française qui intervient. Sur ses ordres, le Conseil souverain d’Alsace adresse, en 1660, une note qui prescrit que toute maison doit être dirigée par un régnicole, injonction non suivie d’effet. En 1662, Alexandre VII refuse à nouveau toute idée de séparation. Un peu à contre-courant, une ordonnance royale de 1681 permet à l’ordre d’accepter des novices venant de pays étrangers. Après une période d’accalmie, la monarchie française reprend son idée de séparation. Un décret royal du 28 août 1721 interdit tout supérieur étranger, ordonne l’expulsion des religieux étrangers et le rappel des Alsaciens à l’étranger en Alsace. Le 15 novembre 1721, un chapitre se réunit à Soleure, pour choisir de nouveaux supérieurs, tous alsaciens, pour les couvents de la région. En janvier 1729 un décret pontifical annonce la séparation des capucins d’Alsace d’avec la province helvétique. La nouvelle province compte alors 181 religieux. En 1789, on compte 341 capucins (sur 1065 religieux au total) en Alsace, répartis en vingt couvents. Au XVIIIe siècle avaient encore été fondés Blotzheim (1737), Strasbourg petit couvent (1738), Landau hospice (1740), Surbourg hospice (1746-1757), Wasselonne (1757) et Trois-Epis hospice (1779).

Un rapport de 1766 évoque la pastorale des capucins et détermine le rôle spécifique de chaque couvent. Blotzheim envoie chaque mois et aux principales fêtes un prédicateur à Huningue et chaque premier dimanche du mois des pères à Sierentz, Ferrette, Roedersdorf, les autres dimanches à Knoeringue, Buschwiller, Koestlach, Leymen, Oltingue et Jettingen. Colmar fournit trois prédicateurs pour l’église collégiale, un aumônier à l’hôpital militaire, deux pères pour les malades, d’autres pour desservir occasionnellement Turckheim, Munster et Wihr. Ensisheim donne des confesseurs aux tiercelines du lieu et des prédicateurs dans trente villages. Fort-Louis fournit prédicateurs et aumôniers, etc. (Archives de l’Église d’Alsace, 1986, p. 198-207).

 

Sources - Bibliographie

DE BOUG, Ordonnances d’Alsace, II, p. 194-195. Lettres patentes pour l’établissement d’un couvent de capucins à Blotzheim (avril 1738).

DE BOUG, Ordonnances d’Alsace, II, p. 497-499. Brevet du Roi pour l’établissement d’un hospice de capucins dans le bourg de Wasselonne (18 juin 1757).

MAYER (Beda), « Die alte elsässische Kapuzinerprovinz », numéro spécial de Helvetia Franciscana, t. 13, 1979-1980.

THORR (Bernard), « Das Kapuzinerkloster zu Neubreisach », Almanach Sainte Odile, 1980, p. 104-106.

BLATZ (Jean-Paul), „Capucins“, Encyclopédie de l’Alsace, t. 2, 1983, p. 1044-1045.

MULLER (Claude), Les ordres mendiants en Alsace au XVIIIème siècle, Haguenau, 1984, p. 121-228.

MULLER (Claude) « La fin d’un monde. La suppression des monastères et abbayes d’Ancien Régime sous la Révolution (1791-1792) », Archives de l’Église d’Alsace, t. 52, 1995-1997, p. 43-44.

HALTER Alphonse, « Histoire des capucins de Neuf-Brisach et de leur couvent », Ann. Hardt et Ried, n° 5, 1992, p. 55-69.

SCHLAEFLI (Louis), « Les capucins à Molsheim (16571791) », ASHAME 2006, p. 97-110.

Notice connexe

Clergé monastique ou régulier

Claude Muller