Klingler
Littéralement « celui qui actionne la clochette ».
En Alsace, ce terme désigne un valet de léproserie chargé de quêter de la nourriture et de l’argent au profit des lépreux. Il parcourt les rues de la ville et les environs en actionnant une clochette et porte une hotte pour transporter les denrées recueillies, en particulier le pain, le vin, les œufs et la viande. Souvent, il effectue d’autres menus travaux à la léproserie. À Odratzheim, il fauche aussi les prés. À Strasbourg, il fait fonction de concierge et d’homme à tout faire. Il est payé en argent et en nature (chausses, chaussures, coutil, pain, cierge) et par un pourcentage sur le produit de sa quête (AMS V 116h f. 59r). À Strasbourg, après la Réforme, le terme de klingler fait place à celui de knecht, valet, car, depuis 1523, la quête dans les rues de la ville est défendue par le Magistrat.
Les comptes de la léproserie de Neuwiller mettent en lumière l’importance de la quête dans l’économie de la léproserie. Si le klingler ne peut faire sa tournée, le Magistrat est obligé de fournir quelques sous aux lépreux pour qu’ils puissent acheter du pain. C’est le cas en 1605 à cause de la neige, puis de la maladie du klingler. En 1610, ce sont les inondations et la guerre qui entravent ses sorties (ADBR 8 E 322/GG 24).
L’office de klingler, à la fois quêteur et valet, semble être une spécificité du centre et du nord de l’Alsace. Mis à part Strasbourg, Odratzheim et Neuwiller, son existence est encore attestée à Matzenheim, Reichshoffen, Ingwiller, Saverne, Obernai et Sélestat.
Bibliographie
BRUCKER (Johann Karl), Strassburger Zunft- und PolizeiVerordnungen des 14. und 15. Jahrhunderts, Strasbourg, 1889, p. 56-59.
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Élisabeth Clementz