Mutter
Mummi, Mummele, Mueme, Mame, Mamme (latin : mater), maman, mère
Contrairement au latin, les termes allemands ne permettent pas de distinguer la génitrice (genitrix), celle qui élève, éduque, prend soin de (curatrix), et celle qui est légalement la mère (mater). Un enfant peut donc être dit « mutterlos », sans mère, si celle qui l’a conçu est décédée ou l’a abandonné.
Sommaire
- 1 Muotter, Mutter, Mater
- 2 Mutterschaft, Vaterschaft
- 3 La mère et le droit successoral
- 4 Maternité, virginité, Marie vierge et mère
- 5 Mume, Muhme : parentèles féminines ?
- 6 Un mythe : le matriarcat (Mutterrecht)
- 7 Bonne mère, mauvaise mère (Rabenmutter), langue maternelle (Muttersprache)
- 8 Maternité, amour maternel (Mutterliebe)
- 9 Bibliographie
- 10 Notices connexes
Muotter, Mutter, Mater
Le terme « Muotter » désigne la femme qui a mis au monde un ou plusieurs enfants, et qui est a priori la mère légale. Selon une maxime du droit romain, « mater semper certa est » (D. 2,4,5). Jusqu’à l’époque contemporaine, ce n’est cependant pas de la mère, mais du père que vient la reconnaissance légale de l’enfant. La filiation maternelle n’est mise en avant, du point de vue de la jurisprudence, que dans les cas d’enfants non reconnus par le père de famille, les enfants dits « naturels », dans les cas de transmission de la judéité, et de transmission de la macule servile. L’esclavage ou le servage sont ainsi transmis par la mère. L’adoption connaît une éclipse entre l’Antiquité romaine et la période contemporaine, si bien qu’au regard du droit, il n’y a pas de mère adoptive au Moyen Âge et à l’époque moderne. Il n’existe que des formes d’éducation déléguée, plus souvent à des hommes qu’à des femmes (nutritii, fosterage, fréquemment auprès d’un oncle). Johannes Butzbach (1477-1516), fils d’un maître tisserand, futur prieur de l’abbaye de Laach, raconte cependant avoir été confié, encore nourrisson, à la sœur de son père, sans enfants. Elle l’éleva pendant dix ans comme son fils : « mann hätte leicht gesagt, ich sei nicht ihr Neffe, sondern sie ziehe mich in aller Liebe als ihr eigenes zartes, leibliches Söhnchen auf ».
La présence du terme « Muotter » dans les dictionnaires ne va pas de soi dans le cadre d’une société occidentale profondément patriarcale. La mère s’efface devant la puissance paternelle ou se dissout dans l’évocation plus large de la parenté et de la famille. Ainsi, le Conversationslexikon für das deutsche Volk en 1838 comporte-t-il des entrées comme « Elternliebe » (amour des parents pour leurs enfants, amour parental) ou « Vater », mais pas d’entrée « Mutter ». Cela se répercute jusque dans les dictionnaires historiques spécialisés actuels. Il n’y a pas d’article Mutter dans le Lexicon des Mittelalters alors qu’existe une notice Vater, väterliche Gewalt.
La relative élision de la « mère » est héritée de la documentation médiévale et moderne.
Mutterschaft, Vaterschaft
Quand on interroge les notions latines de « paternité » et de « maternité » (paternitas, maternitas) dans le Corpus corporum (http://www.mlat.uzh. ch/MLS/), l’interrogation donne 2 926 occurrences pour les formes lemmatisées de « paternitas » contre 31 pour « maternitas ». Lesquelles renvoient en grande part à la maternité de la Vierge, par exemple dans les œuvres de Thomas d’Aquin. En allemand, de même, la notion de « Vaterschaft », paternité, devance de loin celle de maternité. Le terme « paternité » est déjà employé dans les écrits de Luther sur l’éducation ; pour « Mutterschaft », il faut attendre la fin du XVIIIe siècle pour voir son entrée dans le dictionnaire allemand de Johann Christoph Adelung (Grammatisch-kritisches Wörterbuch der Hochdeutschen Mundart (1774–1786, 2. Aufl. 1793–1801).
De même, alors qu’a priori le terme « Mutter », ou son équivalent affectif placé dans la bouche des enfants (Mummi, Mummele, Mutti) fait partie du vocabulaire quotidien, il est moins fréquent dans la documentation ancienne qu’on ne le supposerait spontanément. Lorsqu’il émerge, pour la période considérée (Moyen Âge -début du XIXe siècle), il est pour l’essentiel employé dans des textes écrits par les hommes. Il semble au demeurant être moins fréquemment utilisé que des termes comme Frau ou Weib. Plusieurs filtres successifs y contribuent. Dans les sources fiscales municipales, par exemple, les femmes apparaissent peu parce qu’elles sont moins souvent chef de feu. Quand elles apparaissent, elles sont désignées par un nom de baptême (Rufname), par un nom de famille (Familienname, 60% des entrées rencontrées dans les Steuerbücher de Constance contre près de 90% pour les hommes en 1510) ou par leur relation envers un homme. Or, dans ce dernier cas, la femme est mentionnée comme « épouse de », « fille de » ou « veuve de » tel ou tel homme, mais pas comme « mère de ». À Strasbourg, en raison de phénomènes similaires, les historiens doivent renoncer à analyser les continuités d’exercice artisanal entre mère et enfants. Les mères ne sont tout bonnement pas mentionnées.
La mère et le droit successoral
Aux XIIIe-XVe siècles, le terme « mère » (Mutter) figure dans des textes juridiques, des coutumiers ou des droits municipaux (Stadtrecht), quand ils évoquent la question des successions et héritages venant du père et/ou de la mère (mutterliche Erbe, Mutterteil, Muttergut), ou les interdits passibles de peines (inceste, matricide, avortement, infanticide) ou la relation parent-enfant (droit de correction, abandon, exposition, délaissement d’enfant). Ainsi, dans le Stadtrecht de la ville de Berne en 1533 : « Le garçon ne doit pas prendre en mariage : sa grand-mère (Grossmuoter), sa mère (muoter), sa belle-mère (Stieffmuoter). Ou encore, dans la Reformation de la ville de Worms en 1499 : « le père et la mère peuvent punir les jeunes gens qui ne sont pas encore majeurs pour des méfaits (missetat), mais de telle façon que cela soit proportionné à l’ampleur de la chose comme cela convient par amour et amitié paternelle » (1499, WormsRef VI, 1, 24 § 1). On remarquera cependant que si la mère est évoquée ici conjointement au père dans l’éducation des enfants, le modèle reste paternel. La mère, considérée comme soumise aux égarements de son sexe, ne peut pas être la référence…
Également présent dans la littérature, dans l’hagiographie et dans les traités de morale ou d’éducation, le lemme « mutter » ou « mater » en latin prend place dans les écrits du for privé, qui se développent au gré de l’alphabétisation à partir de la fin du XIVe siècle, comme les livres familiaux, les lettres, les mémoires. Mais là encore, jusqu’au début du XIXe siècle, la référence aux mères est avant tout mise en scène par les hommes qui écrivent. Jusqu’à la fin du XVIIIe siècle, elle est aussi très majoritairement destinée à un lectorat masculin. Dans ces conditions, les représentations féminines de la maternité et la façon dont les femmes vivaient leur maternité échappent en large part.
Maternité, virginité, Marie vierge et mère
Être mère est la vocation proposée à toute femme laïque au Moyen Âge et à l’époque moderne. C’est l’accomplissement de la parole de Dieu dans la Genèse : « Le Seigneur Dieu dit ensuite à la femme : « Je multiplierai la peine de tes grossesses ; c’est dans la peine que tu enfanteras des fils. Ton désir te portera vers ton mari, et celui-ci dominera sur toi. » (Genèse, 3, 16). En contrepoint d’Ève, à la fois malheur (vae) et vie (vita) (Étymologies d’Isidore de Séville), Marie est une figure de maternité rédemptrice, qui se soumet à la volonté de Dieu et qui, par sa virginité, rachète les péchés de l’humanité. Le terme « muotter » renvoie donc souvent à la Vierge, tant dans les écrits de théologiens que dans des actes de la pratique comme les testaments : « Au nom de Dieu le Père, du fils et du saint Esprit, et de la Mère royale Marie » (dans la copie du testament de Margreth Harzerin, Constance). C’est cet emblème marial que la ville de Strasbourg choisit sur son sceau. La vierge couronnée et nimbée y trône, assise avec l’Enfant sur les genoux. « Virgo roga prolem quod plebem servet et urbem » (Vierge, demande à ta descendance qu’elle veille sur le peuple et la ville ». Cette mère est cependant la seule de son espèce : « Seule, sans exemple, vierge et mère Marie » (Histoire des femmes, p. 43, extrait de recueils carolingiens), car seule à être à la fois mère et vierge.
Tout au long du Moyen Âge, la figure de la Vierge, parce qu’elle est à la fois différente des femmes, considérées comme inférieures, et mère comme elles, permet aux hommes d’évoquer différents aspects de la maternité et de la mère « biologique » : enfantement, règles ou absence de règles, allaitement, soins des nourrissons et jeunes enfants. Par extension, la figure de la mère est une représentation allégorique qui peut être appliquée à des notions abstraites comme l’Église ou à des hommes, abbés ou évêques, voire au Christ lui-même. On rencontre notamment la métaphore dans la littérature cistercienne des années 1050-1300 (Cf. lactation de saint Bernard), puis parfois dans les écrits mystiques. De la mère, ces hommes retiennent surtout le physiologique, la gestation, l’accouchement, l’allaitement. La relation à Dieu est comparée à celle de l’enfant allaité par sa mère, le rôle de l’abbé à celui d’une mère souffrant des douleurs de l’accouchement. L’abbé-mère est une façon d’aborder une relation de proximité au divin, sans dimension sexuelle, ni rapport de pouvoir homme-femme. La même appellation de « Mère » (Muotter) est conférée aux femmes qui président aux destinées d’établissements religieux ou hospitaliers.
Mume, Muhme : parentèles féminines ?
Le vocabulaire ancien de la parenté pouvait être d’un emploi large. Il arrive donc que le même terme désigne des parents différents, du côté du père ou de la mère. Dans le champ de la parenté, muhme, terme qui pouvait être employé pour désigner la mère, renvoyait aussi à la sœur de la mère, cas le plus fréquent, ou à la sœur du père, ou encore à une autre parenté féminine. Dans une charte de 1422, un homme appelle sa cousine germaine (fille du frère de sa mère) min mume (AVES, 2OND 85/3). Dans la Vita de Lütgard von Wittichen, écrite au XIVe siècle, mume désigne la tante, sœur de la mère. On ne saurait cependant pas en déduire qu’il y a une préférence donnée aux parentèles féminines dans les sociétés germaniques.
Un mythe : le matriarcat (Mutterrecht)
Le matriarcat (Mutterrecht) que l’historiographie allemande des XIXe-XXe siècles a attribué aux sociétés germaniques originelles doit être ramené à l’état de mythe. La notion de « Mutterrecht » est définie dans le Meyers Grosses Konversationslexikon comme une condition juridique selon laquelle les enfants héritent leur nom, leurs biens, leur statut et privilège, leur rang, leur pouvoir et l’appartenance à une lignée seulement du côté maternel, même si le père est connu. Or, « Mutterrecht » n’apparaît que rarement avant le XIXe siècle, et jusque-là ne désigne rien d’autre que la part d’héritage provenant de la mère. Le modèle du matriarcat des sociétés germaniques, construit pour s’opposer à celui du droit romain et de son pater familias, a été forgé par plusieurs auteurs comme Bachofen (1861) ou Dargun. Ils s’appuyèrent pour ce faire sur la mythologie, la Germanie de Tacite et les débuts de l’ethnologie. Le pouvoir des femmes aurait précédé dans les peuples germaniques le patriarcat romain et l’institution « mariage ». L’historiographie française s’en est elle-même fait l’écho. Cette théorie matriarcale des origines a été systématisée et inscrite dans la durée. Il y en aurait eu des survivances dans les peuples germaniques du haut Moyen Âge, comme le pouvoir des reines, la « Friedelehe », ou l’importance du mariage par rapt… Même si ces théories ont eu la vie dure, elles sont désormais réfutées. Au début du haut Moyen Âge, alors que s’impose un principe de personnalité des lois et se développent des lois barbares parfois très romanisées, les femmes franques restent placées sous le Mund, le droit et le devoir de protection des hommes de leur entourage. Il n’y a pas de prérogatives qui semblent attachées à la mère dans la loi salique. Ainsi, chez les Francs saliens, on payait indifféremment 200 sous d’or de réparation (wergeld) pour le meurtre d’un homme ou une femme libre. Le wergeld est doublé si la femme est en âge de procréer et triplé si elle est enceinte, mais il est moindre pour une femme (qui peut être une mère) qui n’est plus en mesure de procréer. Le wergeld prend donc en compte le prix de la vie que la femme libre peut éventuellement porter en plus de la sienne ; il ne valorise pas la mère. Tant que dure la personnalité des lois, les enfants légitimes suivent la loi du père, la femme mariée prend la loi de son mari. Aux temps mérovingiens, en matière de succession, règne en théorie l’égalité entre aînés et cadets ou entre frères et sœurs. Encore constate-t-on que les filles héritent surtout de terres périphériques. Dans l’article 59 de la première version de la loi salique, si quelqu’un meurt sans enfants et que la mère lui survit, l’héritage revient à la mère. Mais à défaut de mère survivante, le partage se fait entre frères et sœurs, et de façon subsidiaire, à la mère de la sœur. La terre (dite ensuite salique), ne va qu’au sexe masculin, peut-être parce qu’elle est liée à des obligations militaires.
Les femmes de l’époque mérovingienne et carolingienne sont sans doute plus intégrées dans les stratégies de pouvoir des parentés qu’elles ne le furent après le Xe siècle. Mais l’on reste dans le cadre de société où la domination est celle des hommes, et non celle des femmes ou des mères. Dans ces sociétés d’honneur et de compétition, les femmes de l’aristocratie peuvent avoir une place, à condition de voir leur rang reconnu par l’époux et de lui avoir donné des héritiers légitimes. Theutberge, l’épouse de Lothaire II, l’apprend à ses dépens en 855. Elle était sans enfants, alors que la concubine Waldrade avait déjà un fils. Pour obtenir le divorce, Lothaire II l’accusa d’adultère, d’inceste avec son frère, et d’avortement…
Bonne mère, mauvaise mère (Rabenmutter), langue maternelle (Muttersprache)
Les traités de morale et d’éducation, voire les sources du for privé, distillent des modèles de bonne ou de mauvaise mère, variables selon les époques et les milieux sociaux. Leur trait commun est de proposer aux femmes laïques un accomplissement dans le mariage et des maternités nombreuses, en leur demandant cependant d’accepter avec résignation les décès infantiles. L’humaniste Conrad Pellikan, originaire de Rouffach, qui laisse un Hausbuch, fait état de 16 enfants mis au monde par sa grand-mère maternelle, dont il note qu’elle met encore au monde une fille à l’âge de 50 ans. Mais 13 enfants décèdent avant que leur mère ne meure. Elisabeth Kleinhänslerin [1456-1528], la mère de Conrad, enfante quant à elle 7 garçons et filles, dont Conrad et sa sœur Elisabeth sont les seuls survivants en 1501.
C’est à Conrad de Megenberg que l’on doit la comparaison qui a sans doute contribué à forger l’expression désignant en allemand « la mère-corbeau » (Rabenmutter), archétype de la mauvaise mère. Dans son Yconomica (vers 1350) Conrad de Megenberg défend un idéal du couple complémentaire et légitime. L’épouse et mère a vocation à des travaux textiles et domestiques. Elle accompagne les premiers apprentissages de l’enfant, dont celui de la langue maternelle (Muttersprache) durant les sept premières années. Conrad de Megenberg prône l’allaitement maternel, tout en reconnaissant implicitement qu’il n’est pas omniprésent tant le propos s’attarde sur les nourrices (Traité 2, chapitres 6-9) : … « c’est mieux si c’est la mère de l’enfant qui allaite ; car il a été nourri par son sang dans la matrice depuis le début de ses jours et il a reçu sa substance corporelle. … Une femme, et d’une façon générale toute mère qui se refuse à allaiter son enfant, est une mère indigne ; car les corbeaux jettent leurs jeunes enfants plusieurs fois hors du nid parce qu’ils ne veulent pas les nourrir ».
À la Renaissance, les pédagogues puisent leurs prescriptions à la lecture des traités antiques. Érasme, dans ses écrits pédagogiques (puerpera, De pueris, Institutio christiani matrimonii), évoque à son tour les demi-mères qui mettent leurs enfants au monde sans s’en occuper ensuite et les demi-pères qui, certes, entretiennent matériellement les enfants mais ne leur donnent pas d’éducation morale. Pour lui, les mères ne devraient pas s’amuser avec leurs jeunes enfants comme avec des chiots et des singes, gâchant de la sorte les premières années fondamentales pour l’éducation. Guidées par le devoir religieux, les mères devaient maîtriser leurs sentiments et savoir rester dans la juste mesure.
Conrad Pellikan livre dans ses mémoires deux portraits de mères exemplaires, qui sont des femmes actives, s’occupant d’autre chose que du seul bienêtre des enfants. Il célèbre sa propre mère Elisabeth Kleinhänslerin [1456-1528] : « Elle secondait le père par un travail manuel actif et constant et dans l’éducation d’une nombreuse progéniture dont seuls deux sont restés en vie, ta mère et moi. Par un don naturel heureux, elle avait appris seule les arts de la couturière (Schneiderin) sans maîtresse d’apprentissage, oui, elle apprenait vraiment tout. Elle était aussi une amatrice zélée de la parole divine et pouvait réciter par cœur des sermons qu’elle avait entendus 40 ans auparavant! Elle priait avec zèle… ». La mère de son fils Samuel, sa première épouse, est ellemême parée de « très bonnes qualités » : travailleuse, miséricordieuse, aimable, paisible, discrète, amicale avec les voisins, fidèle, modeste et une femme au foyer (Hausfrau) si remarquable que je n’eus jamais à m’occuper des choses domestiques. »
Maternité, amour maternel (Mutterliebe)
Les études d’anthropologie historique et d’histoire des mentalités interrogent depuis les années 1980 la dimension historique et culturelle des relations affectives parents-enfants, dont la proximité maternelle envers le petit enfant (Mutterliebe). C’est à partir du XVIIIe siècle que « l’amour maternel » est donné pour « naturel », sous l’influence de la philosophie des Lumières (Cf. Émile de Rousseau). À la Renaissance, le discours sur l’amour ou l’amitié parentale était d’abord tourné vers le père et un public masculin. Au XVIIIe siècle, la notion d’amour maternel et paternel prend de l’ampleur en touchant un public plus large, féminin et masculin. Les femmes désormais productrices de lettres ou de journaux intimes relaient la notion d’amour maternel. Elles exaltent cependant moins la « maternité allaitante », envers le nourrisson, que la maternité « intellectuelle », de la mère éduquant ses filles à la raison et à la vertu.
Bibliographie
ÉRASME, Opera Omnia Desiderii Erasmi, 1969- (éd. critique intégrale, lat.).
BUTZBACH (Johannes), Odeporicon : eine Autobiographie aus dem Jahre 1506. Einleitung, Übersetzung und Kommentar von Andreas Beriger. Zweisprachige Ausgabe, Weinheim : VCH (Acta Humaniora), 1991.
JUST (Irmtraud) (éd.), Die Vita Luitgarts von Wittichen: Text des Donaueschinger Codex 118, Peter Lang, 2000.
BITSCHIN (Konrad), Konrad Bitschins Pädagogik. Das vierte Buch des enzyklopädischen Werkes De vita coniugali nach der lateinischen Handschrift zum ersten Mal herausgegeben…, Richard Golle (éd.), Gotha, 1905.
VON MEGENBERG (Konrad), Werke. Stück 5. Yconomica. 3 vol., éd. par Sabine Krüger, (=MGH : [Scriptores: 10], Staatsschriften des späteren Mittelalters, Bd. 3), Stuttgart, 1973-1984.
PELLIKAN (Konrad), Das Chronikon des Konrad Pellikan. Zur vierten Säkularfeier der Universität Tübingen, éd. par Bernhard Riggenbach, Bâle, 1877.
Base de données, Sigilla-Sigi-Al, grand sceau de Strasbourg : http://www.sigilla.org/fr/sgdb/sceau-type/33769.
Écrits du for privé, bases de données françaises, allemandes et suisses : http://inv.ecritsduforprive.huma-num.fr/cdc.html https://www.geschkult.fu-berlin.de/e/jancke-quellenkunde/verzeichnis/p/pellikan/index.html http://wp.unil.ch/egodocuments
BACHOFEN (Johann Jakob), Le Droit maternel. Recherche sur la gynécocratie de l’Antiquité dans sa nature religieuse et juridique, trad. É.Barilier, Lausanne, 1996 [1861].
BADINTER (Élisabeth),L’amour en plus, Paris, 1980 (traduction allemande parue en 1981 sous le titre Mutterliebe – Geschichte eines Gefühls vom 17. Jahrhundert bis heute, Munich, 1981.
BYNUM (Caroline Walker), Jesus as Mother : Studies in the Spirituality of the High Middle Ages, Berkeley, 1982.
DARGUN (Lothar), Mutterrecht und Raubehe, und ihre Reste im germanischen Recht und Leben, Wroclaw (=Breslau), 1883.
GOLDBERG (Sylvie Anne), « Lien de sang-lien social. Matrilinéarité, convertis et apostats, de l’Antiquité tardive au Moyen Âge », Clio. Femmes, Genre, Histoire, Belin, 2016/2, n°44, p. 171-200. https://www.cairn.info/revue-clio-femmesgenre-histoire-2016-2-page-171.htm.
Histoire des femmes en Occident, II. Le Moyen Âge, sous la direction de Christiane Klapisch-Zuber, collection dirigée par Georges Duby et Michelle Perrot, Plon 1991, édition Perrin (Tempus), 2002.
JOYE (Sylvie), « Marâtres mérovingiennes », dans Il mondo alla rovescia. Il potere delle donne, sous la direction de Silvia Luraghi, 2009, p. 39-52.
JOYE (Sylvie), « Les élites féminines au Haut Moyen Âge. Historiographie », LAMOP, 2003, https://lamop.univ-paris1.fr/fileadmin/lamop/publications/Haut-Moyen-Age_Elites/HMA_elites_feminines_Joye_2003.pdf.
KNIEBIEHLER (Yvonne), Histoire des mères, 1977.
OPITZ (Claudia), « Pflicht-Gefühl. Zur Codierung von Mutterliebe zwischen Renaissance und Aufklärung », Querelles. Jahrbuch für Frauenforschung, 2002, p. 154-170.
OPITZ (Claudia), « Mutterschaft und Vaterschaft im 14. und 15. Jahrhundert », dans Hausen Karin/ Wunder Heide (éd.), Frauengeschichte-Geschlechtergeschichte, Frankfurt, New York, 1992, p. 137-153.
VINKEN (Barbara), Die deutsche Mutter. Der lange Schatten eines Mythos, München, 2001.
WILSON (Stephen), „The Myth of Motherhood a Myth: the Historical View of European Child-Rearing“, Social history, 9/2, 1984, p. 181-198.
Notices connexes
Bâtard (suit la condition de la mère)
Bâtardise (condamnation de la mère)
Bürger (accès à la bourgeoisie)
Divorce (garde des enfants)
Enfants (orphelins-tutelle)
Famille (succession)
Femme (droit de la, nom de la)
Gastronomie alsacienne (Hausmutter)
Laurence Buchholzer-Rémy