Kirchengesang (culte catholique)

De DHIALSACE
Aller à : navigation, rechercher

Chant religieux catholique. Chant qui trouve sa place dans l’office divin, exécuté par un chœur ou par l’assemblée.

Les origines du chant d’église : Ambroise et Grégoire

Dès le IVe siècle, certains textes de la Bible sont repris et versifiés en latin par les Pères de l’Église sous la forme d’hymnes et de chants de louanges destinés aux grands moments de l’année liturgique. Ambroise (340-397), évêque de Milan, a créé le rite ambrosien et réformé le chant religieux en s’inspirant de la liturgie orientale de Saint Ephrem. Le pape Grégoire le Grand (540-604) a réformé la liturgie à Rome, ainsi que la schola cantorum, institution de formation liturgique au chant romain. Mais l’expression « chant grégorien » (gregorianischer Choral) n’a été forgée que deux siècles après sa mort. Sa réforme aboutit à la mise en musique des textes de l’ordinaire et au chant alterné entre le prêtre, le soliste et la schola cantorum, groupe de chantres. Ce chant deviendra peu à peu celui de l’Eglise d’Occident.

Chants populaires et choeurs grégoriens – Volkslieder et gregorianischer Choral

En Alsace, jusqu’à la fin du Ve siècle, la liturgie (Gottesdienst) est l’affaire du peuple, de tout le monde (Volksdienst). Le chant grégorien, le chant officiel de l’Église, est introduit en Alsace à partir du VIIIe siècle, faisant de l’Alsace une des premières régions à le connaître, grâce à des moines qui se réclament de Saint Grégoire et qui s’étaient installés dans la vallée de Munster, au Val Saint-Grégoire, d’où ils avaient rayonné dans tout le pays. Plus tard, deux évêques de Strasbourg, proches des Ethichonides, Heddo (734-760) et Rémi (avant 778-780), perfectionnent cette œuvre. Le premier entreprend la construction d’une nouvelle église et introduit à Strasbourg la liturgie romaine. Il fonde autour de lui une communauté de religieux, les Frères de Marie, embryon du chapitre des chanoines en s’inspirant de la règle de saint Chrodegang de Metz, décédé en 766. Ils doivent se consacrer jour et nuit à la louange de Dieu et de la Vierge. À la fin du VIIIe siècle, est mentionnée à la cathédrale une Maîtrise qui fournit des clercs formés au service de la cathédrale (G. Grasser).

L’unification carolingienne

Après la période des invasions et des troubles qui marquent les VIIe et VIIIe siècles, Charlemagne marque sa volonté d’unir les peuples qui composent son vaste Empire par le biais du chant religieux et insiste sur le retour aux sources grégoriennes. Ses missi dominici parcourent l’Empire et inspectent l’état de la liturgie et de l’hymnologie. Charlemagne apparaît ainsi comme l’apôtre de l’unification musicale. Il fait rechercher et consigner les Volkslieder et les hymnes ayant cours en Alsace, qu’il appréciait particulièrement. Mais son fils Louis le Pieux, qui leur attribuait une influence pernicieuse, les condamna au feu.

Les notations grégoriennes

Les notations grégoriennes primitives, non seulement s’accommodent de la transmission orale, mais elles l’exigent. En effet, les neumes (signes de notation musicale) sans portée ne précisent pas les intervalles mélodiques et requièrent obligatoirement l’intervention de la mémoire. Jusqu’à la fin du Moyen Âge, la tradition grégorienne demeure tributaire, dans une mesure variable, de la mémorisation. L’écrit existe, mais il joue un rôle d’abord accessoire. Ce rôle devient plus important lorsqu’au XIe siècle Gui d’Arezzo perfectionne la notation sur portée, contribuant à privilégier l’écrit. Auparavant, chaque chanteur liturgique était obligé d’apprendre par cœur l’ensemble du répertoire, ce qui nécessitait une dizaine d’années de travail. Désormais, Gui d’Arezzo prétend permettre à quiconque de chanter une mélodie inconnue de lui d’après la seule notation de celle-ci. Il annonce que cette nouvelle méthode réduira désormais à deux ans seulement le temps d’apprentissage. Il va en faire la démonstration au pape et l’évoque longuement dans ses écrits (Epistola Guidonis Michaeli monacho de ignoto cantu). (J. Viret).

La richesse de la production monastique

Un certain nombre de manuscrits, parvenus jusqu’à nous, permet aujourd’hui de mesurer la richesse de la production des monastères dans le domaine de la liturgie et du chant. Otfried, moine de Wissembourg, mort en 875, publie le Krist, imposante vulgarisation des Évangiles et somme la plus ancienne d’un cycle complet de cantiques allemands (Kirchenlieder). Le but assigné de l’ouvrage était de lutter contre « le chant obscène des laïcs qui troublaient la sainteté d’hommes considérés ». Les chants paillards étaient, en effet, alors fort répandus. Un autre document, un parchemin manuscrit du IXe siècle, donne le texte de nombreux hymnes latins, avec une traduction allemande entre les lignes. Il fut longtemps la propriété des moines de Murbach. M. Vogeleis donne la liste détaillée des chants qui le composent. À la même époque, les abbayes, surtout celle de Murbach, s’orientent vers la rédaction de traités théoriques. Au IXe siècle toujours, Raban Maur avait déjà enrichi le répertoire hymnologique et avait composé le Veni Creator, qui sera adapté plus tard par Luther.

Chant religieux et piété populaire

Au XIe siècle, apparaissent les Leisen. Ce sont de courts morceaux en langue populaire, faisant suite, dans la liturgie des jours de fête, à la séquence. Les Leisen sont également chantés lors des processions et sont l’expression de la piété populaire, comme les Marienklagen, Lamentations de la Vierge Marie.

Au Moyen Âge, la frontière entre musique profane et musique sacrée est ténue. La musique médiévale connaît des musiciens professionnels, les jongleurs (Spielleute) qui avaient pour but de réjouir les populations par des chants, accompagnés d’instruments divers, et par des narrations d’historiettes. Ils étaient très populaires, appréciés des convives, mais en butte à l’hostilité de l’Église en raison de leur moralité douteuse. Ils furent nombreux en Alsace, d’où l’abondance du surnom Spilmann au XIIIe siècle. Les membres du clergé se permettaient quelquefois de faire appel à eux, bien qu’en 1252, l’évêque Stahleck ait interdit aux prêtres et aux moines de leur fournir une gratification. Une chronique relate pourtant qu’en 1213, lors de l’arrivée du nouvel abbé du monastère d’Ebersmunster, le prélat fut accueilli « au son réjouissant de voix fortes de laïcs et d’histrions » (C. Wilsdorf).

Les fêtes religieuses ou geistliche Festspiele

À la fin du XIIIe siècle furent organisés dans les cathédrales des jeux liturgiques, les mystères, lors des fêtes de Noël (Krippenspiele) et de Pâques (Osterspiele). L’ensemble de ces représentations pouvait s’étaler sur deux ou trois jours. Mais les musiciens avaient mauvaise réputation, tant auprès de l’Église que des autorités, qui ne les voyaient pas d’un bon œil. Il est vrai que des gens de tout bord se mêlaient aux fidèles qui participaient aux processions ou aux pèlerinages dans le but de faire des affaires.

Les débuts du chant savant ?

Le Hortus deliciarum, qui contient nombre de chants avec mélodies, a permis aux chercheurs de retrouver, grâce à des copies, deux mélodies intactes, un chant à une voix, un chant de Noël à deux voix et un chant de Noël en français, notés dans le système de Guy d’Arezzo. Il est fort à penser que c’est Herrade de Lansdberg elle-même qui composa la musique de ces chants comme le fameux Salve, cohors virginum, daté du milieu du XIIe siècle.

La création d’un répertoire hymnologique en allemand : les grands maîtres de chœur du XVe siècle

Au XVe siècle, deux personnages vont jouer un rôle important dans la constitution du répertoire hymnologique du monde germanique. Le premier, Conrad de Saverne, est, avec Twinger von Kœnigshoffen, l’un des compositeurs de musique sacrée les plus remarquables du siècle. Il a étudié, puis enseigné le chant à Heidelberg et dans nombre d’autres universités, instituts et écoles supérieures allemands (Stifte). La méthode de chant qu’il avait mise au point a été introduite dans les cathédrales de Bâle, de Strasbourg, de Spire, de Worms, de Mayence et de Würzbourg. Professeur itinérant (Wanderlehrer), il parcourt tout l’espace rhénan, en rendant visite aux chœurs des églises et des collégiales, notant les nouveautés qu’il pouvait rencontrer, redressant les errements. Il est bien accueilli dans les institutions religieuses ou couvents visités, car, contrairement à d’autres inspecteurs, il prodigue avec modération critiques et conseils. Il acquiert une solide réputation. Il meurt sous le pontificat de Sixte IV (1471-1484). Vogeleis lui accorde une place de tout premier plan dans la diffusion du chant grégorien (Vogeleis, p. 118-121).

Son ami, Twinger von Kœnigshoffen, fut membre de l’école de chant de la cathédrale où il acquiert des connaissances musicales, qui lui permirent de devenir chef de chœur à Saint-Thomas, dont il était chanoine. Mais il ne pourra jamais obtenir le poste de chantre ou d’écolâtre (Metz). Il rassembla le résultat de ses observations et découvertes dans le Tonarius, un manuscrit découvert par Vogeleis dans la Bibliothèque de Prague.

Le second personnage, Heinrich von Laufenberg (ou Louffenberg), originaire d’Argovie, a également étudié à Heidelberg, puis a exercé différentes fonctions à la cathédrale de Fribourg-en-Brisgau, avant de devenir doyen du chapitre Saint-Maurice de Zofingen (Suisse). Vers 1445, il choisit de se tourner vers la vie contemplative et entre à la Commanderie de Saint-Jean de Strasbourg. S’il rédige une série de recueils poétiques et de sermons, il est surtout l’auteur d’une centaine de cantiques (Manuscrit B 121), détruits lors de l’incendie de la Bibliothèque des Dominicains. L’originalité de son œuvre musicale, parvenue à nous grâce à des copies partielles, consiste en des traductions en allemand d’hymnes latins, des contracta, adaptations de textes religieux sur des mélodies profanes, ainsi que des cantiques de Noël et de Nouvel-An. Sur le plan musical, il a recueilli des quinzaines de mélodies populaires. Laufenberg a composé lui-même le texte d’une bonne partie de ces cantiques (période d’activité : 1413-1458). Quatre d’entre eux ont été repris, en 1899 et 1900, dans des recueils de chants, tant catholiques que protestants. Par le mode d’expression de sa piété, Laufenberg se rattache au courant religieux populaire du XVe siècle.

La Reforme et la contre-réforme

Au moment de la Réforme, Strasbourg joua un rôle important dans la constitution des psautiers. La nouveauté est que les fidèles chantent désormais en allemand et non plus en latin. Le chant d’assemblée est né, initié par Jean Calvin et Guillaume Farel (1486-1565). Ses centres de diffusion sont Strasbourg, Genève, Lausanne et Lyon. Les sources des psautiers protestants sont de trois ordres : le répertoire catholique existant, car les premiers musiciens sont d’abord des adaptateurs avant d’être des créateurs. L’emprunt au répertoire profane existant, justifié par le fait que les fidèles connaissent bien les mélodies de certaines chansons. Enfin, des compositions originales.

Puisque les chants en latin étaient considérés condamnables, parce qu’incompréhensibles par le peuple, il fallut en trouver d’autres en langue vulgaire. L’une des publications les plus remarquables est constituée par le recueil de chants et de prières en allemand paru en 1524, composé par des poètes et des compositeurs alsaciens comme Mattheus Greiter et Wolfgang Dachstein. La contre-réforme a également enrichi le répertoire, en s’inspirant de l’actualité. La peste, la famine et le salut par la croix sont les thèmes privilégiés, sans oublier les chants de consolation et des compositions pour la protection de l’Église.

Au XVIIe siècle, la vie musicale reprend une plus grande intensité. Le concile de Trente (1545-1563), appelé à se prononcer sur le chant polyphonique, revient sur la condamnation du pape Jean XXII, qui, en 1324-1325, l’avait interdit et avait même demandé d’abandonner le chant de motets, qualifiés de non liturgiques. Le concile demanda toutefois de bannir de la liturgie tout ce qui était lascivum et impurum.

C’est à Munich, vers 1643, que nous trouvons à nouveau un musicien de talent en la personne de Jacob Balde, d’Ensisheim. Il composa une foule de chants, de cantiques latins en l’honneur de la Vierge. Poète et musicien, ce jésuite fut un des compositeurs les plus féconds du XVIIe siècle, admiré plus tard par Goethe et Herder.

Les recueils de cantiques et leur contenu aux XVIIe et XVIIIe siècles

Au temps de la Réforme, les psaumes traduits dans la langue des différents pays connaissent une vogue particulière. La fin du Moyen Âge avait vu se développer la chanson pieuse que nous appelons cantique. En Allemagne, plusieurs recueils voient le jour au cours du XVIe siècle. Ils vont se développer au siècle suivant. On peut en distinguer deux catégories : les uns sont dus à différents ordres religieux, au premier rang desquels se distinguent les jésuites ; les autres sont publiés à titre officiel par différents diocèses. Celui de Strasbourg aura le sien à partir du XVIIe siècle et sera renouvelé à plusieurs reprises.

Les quatre premiers recueils ont été imprimés à Molsheim en 1629, 1659, 1665 et 1682. À partir de la fin du XVIIe siècle, les recueils cessent d’être imprimés à Molsheim. Celui qui paraît en 1697 sort des presses de Michel Storck à Strasbourg. Il contient, selon Vogeleis, 226 cantiques dont 148 sont accompagnés d’une mélodie. Il a été réédité quatre fois entre 1703 et 1738.

En ce qui concerne leur contenu, les volumes du XVIIe siècle contiennent encore un certain nombre de textes latins. Celui de 1665 en comporte une demi-douzaine, dont certains sont suivis d’une adaptation en allemand. Dans une douzaine de cantiques, une strophe latine alterne avec une strophe allemande. Les recueils du XVIIe siècle remontent au temps de la Contre-Réforme et ont été souvent inspirés par les jésuites. Ces derniers ont su créer un art agissant sur la sensibilité de l’homme beaucoup plus que sur sa raison. Ils ont développé le culte de la Vierge, celui de saint Sébastien, dont le corps est transpercé de flèches, de saint Laurent sur son gril, de saint Valentin qui guérit la tuberculose, de Saint Florent, mais aussi de sainte Ursule, de sainte Marie-Madeleine, de sainte Catherine, de sainte Cécile et naturellement de saint Ignace et saint François-Xavier. Ces grandes figures chrétiennes sont les protecteurs familiers des chrétiens de l’époque exposés aux maladies, aux fléaux envoyés par le ciel et il convient de les invoquer et de les remercier dans certains cas.

Le XVIIIe siècle, avec son besoin de clarté, d’application logique fondée sur le raisonnement, en a éliminé une bonne partie.

En 1752, commence une nouvelle série d’éditions qui paraît chez F. J. Le Roux. Le volume ne comporte plus que 432 pages de chants et, en annexe, deux cantiques en l’honneur de saint François-Xavier. Le nouveau recueil emprunte 138 chants à l’ancien fonds ; les autres sont tirés d’un recueil publié par les Jésuites à Bamberg en 1740 ou d’un volume imprimé à Sélestat en 1745, chez François Udalric Gasser.

Le recueil, paru en 1789, marque une nouvelle étape dans l’histoire du cantique catholique alsacien. Cette édition marque une rupture très nette avec le passé. Sur les 195 cantiques, une dizaine à peine est empruntée aux anciens livres. Les autres proviennent de recueils divers, publiés par les compositeurs de l’époque, tels que I. Frantz (1719-1790), prêtre originaire de Silésie, F. X. Riedel (1737-1773), jésuite autrichien et M. Denis (1729-1800), autre jésuite autrichien. Ces volumes seront réédités jusqu’en 1851, avec quelques petites variantes.

Les nostalgies du romantisme religieux

Mais tous ces changements ont du mal à être admis et se heurtent à une résistance. En 1819, Adolf Ludewig Follen publie un recueil, les Alte christliche Lieder, une traduction allemande de vieux hymnes latins. Il regrette que ces anciennes compositions chrétiennes soient désormais ignorées des communautés, tant protestantes que catholiques et qu’on n’ait pas su, à un moment donné, les intercaler dans les livres de chant en latin. Les textes, tout comme les mélodies, « à présent momifiés, ont été les victimes de la mode française et italienne ».

Bibliographie

HEYLER (E.), Sechs Volkslieder aus dem Elsaß, Leipzig, Zurich, 1811.

FOLLEN (Adolf Ludewig), Alte christliche Lieder und Kirchengesänge, Elberfeld, 1819.

LOBSTEIN (Jean-Marie), Beiträge zur Geschichte der Musik im Elsass und besonders in Strassburg von der ältesten bis auf die neueste Zeit, Strasbourg, 1840.

WACKERNAGEL (Philipp), Das Kirchenlied, 2 vol., Leipzig, 1867.

BAEUMKER (Wilhelm), Das katholische deutsche Kirchenlied in seinen Singweisen von der frühesten Zeiten bis gegen Ende des siebzehnten Jahrhunderts, 4 vol., Fribourg-en-Brisgau, 1886-1911.

VOGELEIS (Martin), Quellen und Bausteine zu einer Geschichte der Musik und des Theaters im Elsass, 500 bis 1800, Strasbourg, 1911.

WILLMART (André), L’ancien cantorium de l’Eglise de Strasbourg, Colmar, 1928.

BARTH (Médard), « Die Seelsorgetätigkeit der Molsheimer Jesuiten », Archiv für elsässische Kirchengeschichte, 6, Strasbourg, 1931, p. 325-400.

WALTER (Joseph), « Essai sur l’ancienne liturgie de la cathédrale de Strasbourg », Bulletin des Amis de la Cathédrale, 2e série, n°2, 1932.

La musique en Alsace : hier et aujourd’hui, Strasbourg, 1970.

GRASSER (Gérard), METZGER (Marcel), Les Chorales d’église en Alsace ; Sainte-Cécile, la force du chant, Strasbourg, 1999.

VIRET (Jacques), « La notation du chant grégorien. Écriture et oralité, des rapports problématiques », Cahiers d’ethnomusicologie, 12, 1999, 75-93, en ligne.

Handwörterbuch für Theologie und Religionswissenschaft, Tübingen, 2000.

GRASSER (Gérard), « La musique », DORÉ (Joseph), dir., La grâce d’une cathédrale, Strasbourg, 2007, p. 439-458.

Notices connexes

Fêtes liturgiques

Geistliche Spiele

Lieder

Liturgie

Musiciens

Musique

Orgue

Singerschule

Théâtre

François Uberfill