Kreis
Cercle.
1. Limite englobant un terrain destiné, entre autres, au tournoi ou au duel judiciaire. Ressort judiciaire. Cercle, lieu d’une délibération.
2. Ensemble territorial, entité administrative.
3. Cercles impériaux définis par le Reichstag d’Augsbourg (1500). Suite à la paix générale instaurée par Maximilien Ier lors de la diète de Worms de 1495 et à la création de la Chambre impériale de justice destinée à arbitrer les conflits, les États de l’Empire conviennent d’organiser un système de concertation fondé sur un découpage géographique en cercles. En 1500, le Reichstag d’Augsbourg met place six circonscriptions (Reichskreise) qui s’ajoutent aux territoires des princes électeurs. Des remaniements ultérieurs portent le total à dix (1512). Les régions concernées sont :
- la Franconie
- la Bavière
- la Souabe
- le Rhin supérieur
- la Westphalie (alias Rhin inférieur)
- la Saxe (scindée en Basse et Haute-Saxe en 1512)
- la Bourgogne (qui inclut les Pays-Bas bourguignons, le Luxembourg et la Franche-Comté)
- le Rhin électoral (= Rhin moyen)
- l’Autriche
Plusieurs entités comme la Bohème, l’espace helvétique ou l’Italie septentrionale n’entrent pas en ligne de compte. Les cercles regroupent des territoires immédiats, suivant des rapports de voisinage et d’appartenance politique.
Plus homogène, celui de l’Autriche, qui inclut également quelques principautés ecclésiastiques, s’étend des confins de la Hongrie jusqu’aux Pays antérieurs, entre Vosges et Forêt-Noire, en entrelardant le cercle de Souabe où se trouvent un certain nombre d’enclaves relevant des Habsbourg.
Les territoires alsaciens qui ne leur sont pas soumis, soit les deux tiers de l’espace concerné, font partie du Cercle du Haut-Rhin, bien qu’ils soient souvent traités à part, dans le cadre du Grand bailliage de Haguenau. En effet, ce dernier jouait déjà un rôle de coordination bien avant le règne de Maximilien Ier. On peut alors considérer que les « états » (Landstände) d’Alsace, qui se réunissent à partir de 1515, sont une sous-section de l’Oberrheinischer Kreis.
De fait, en 1532, la composition théorique de ce dernier correspond à un grand sud-ouest de l’Empire. Elle inclut onze territoires épiscopaux (les trois évêchés lorrains, Worms, Spire, Strasbourg, Bâle, Besançon, Sion, Lausanne et Genève), des abbayes princières aussi diverses que Fulda, Hersfeld, Murbach, la collégiale de Wissembourg, l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem, quelques autres maisons religieuses comme Munster, des princes comme le duc de Lorraine et celui de Savoie, le margrave de Bade et le landgrave de Hesse ou les comtes de Veldentz et de Nassau-Sarrebruck et l’ensemble des membres du Herrenstand (voir : États d’Alsace, Fürsten, Immédiateté), entre le plateau suisse et le plateau lorrain, sans compter les villes impériales de ce même espace.
Les cercles sont un échelon intermédiaire entre les territoires et le gouvernement impérial (Reichsregiment) ou la diète d’Empire. Ils sont le cadre dans lequel intervient la Chambre impériale, qui y recrute une partie de ses membres.
Leurs attributions sont la politique générale, la mise au point de la matricule d’Empire (Matrikel), la défense, la police, les questions monétaires et douanières.
Sources et bibliographie
La Série AA des Archives municipales de Strasbourg contient l’essentiel des correspondances et des documents relatifs au Cercle du Rhin supérieur et fait pendant à la Série C des Archives départementales du Bas-Rhin (Grand Bailliage de Haguenau), en cours de numérisation.
ZEILLER (Martin), Tractatvs De X. Circulis Imperii Romano-Germanici, oder Von den Zehen deß H. Römischen Teutschen Reichs Kraißen, Ulm, Georg Wildeysen, 1660.
Notices connexes
Georges Bischoff