Kerbhol(t)z

De DHIALSACE
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Kerbhol(t)z. Photo Musée historique de Haguenau

Crane, Taille.

Vient du verbe kerben, faire une encoche. Double planchette de bois portant des entailles transversales et utilisée pour une comptabilité rudimentaire sans recours à l’écrit et, pour un temps déterminé, sans circulation d’argent. Des deux planchettes, qui s’emboîtent l’une dans l’autre, l’artisan (le plus souvent le maréchal-ferrant, parfois le maître de la mine) détenait l’une, tandis que le client conservait l’autre. Au moment du décompte annuel, généralement entre Noël et le Nouvel An, on vérifiait la correspondance des entailles, pratiquées simultanément de part et d’autre, ce qui constituait la preuve du travail accompli (par exemple, le nombre d’opérations de ferrage d’un cheval), tout en sanctionnant un crédit à court terme. Le Kerbholz, initialement utilisé pour le jaugeage des fûts par les encraneurs (Kerber et Kerf), était parfois employé par les valets dîmiers. La pratique du Kerbholz, qui remonte probablement au Moyen Âge, devait perdurer jusqu’au XXe siècle et ne subsiste aujourd’hui que dans le langage populaire, au sens figuré, que traduit l’expression « viel uff ’m Kerbholz », au sens de « il en a gros sur la conscience ».

Bibliographie

BONVALOT, Coutumes de Ferrette (1870), p. 60-64.

DRW, Kerbholz.

HIMLY, Dictionnaire, 1983, p. 115.

OURY (Raymond), « Les auberges villageoises », Bulletin de la Société d’histoire des Quatre-Cantons, 5, 1987, p. 109.

BOEHLER (Jean-Michel), Poids et mesures dans l’Alsace d’autrefois, Strasbourg, 2010, p. 6.

SONNENDRUCKER (Joseph), « Karbholz », Kocherschbari, 2017/1, p. 77.

Notices connexes

Kerb

Kerben

Kerber

Kerf

Jean-Michel Boehler