Karwoche

Hebdomada sancta, septimana maior, semaine sainte.

Mot composé comportant le vieux radical « kar, kara » (Wehklage, Trauer, Kummer, Sorge) désignant la semaine liturgique du dimanche des Rameaux à Pâques (exclu) ; la Passion du Christ qui y est commémorée suscite la peine qu’évoque le préfixe. Ce radical se retrouve dans la plupart des noms de cette semaine (Karmontag, Kardienstag, Karmittwoch (peu usités), Karfreitag, Karsamstag), à l’exception du Jeudi saint (Gründonnerstag) et des deux dimanches qui l’encadrent, le dimanche des Rameaux, et le dimanche de Pâques.

Celui des Rameaux célèbre l’entrée de Jésus à Jérusalem par une procession pour laquelle les fidèles portent un rameau de houx, de buis, etc., qui va orner, à domicile, le crucifix accroché au mur ou placé jadis dans le Herrgottswinkel.

Au cours des messes de la semaine, le prêtre lit les évangiles relatant la Passion. Le Jeudi saint, à partir du Gloria, on ne sonne plus les cloches ; jadis, les écoliers, munis de crécelles ou de claquoirs (Kleppri), selon les localités, passaient dans les rues pour appeler aux offices et s’en servaient aussi à la fin de l’office des Ténèbres, chanté le soir.

Le Vendredi saint commémore la Passion et la mort du Christ. Le Samedi saint, aucune messe n’était célébrée pour commémorer le Christ au Tombeau. Dans la nuit, lors de l’office de la Résurrection, la sonnerie des cloches ainsi que les jeux d’orgue reprenaient au Gloria, pour marquer la joie de Pâques.

Dans certaines paroisses du Rhin supérieur, une tradition remontant au XII^e siècle prévoyait qu’une croix ou des hosties consacrées soient déposées dans le saint sépulcre, un petit monument architectural placé dans le chœur ou dans le bas-côté, après la célébration du Jeudi saint et jusqu’à la célébration de Pâques (depositio crucis bis zur elevatio an Ostern, Lexicon des Mittelalters, volume 5, p. 95).