Kilbertbrot

De DHIALSACE
Aller à : navigation, rechercher

Kilbertgarben, Kilbertleib, Kilbertsester.

Dans les paroisses catholiques, ce mot désigne la rémunération du maître d’école pour ses fonctions ecclésiales de marguillier et de sonneur, en particulier en cas de menace d’orage ou de grêle (AHR C 1784, Réguisheim 1756), d’où le terme parfois utilisé, surtout en Basse-Alsace, de « Glockengarben ». Animateur de la vie paroissiale, assistant du curé, le maître d’école assume en effet traditionnellement les tâches d’organiste, de bedeau et de sonneur.

Les modalités de rémunération sont variées. Le salaire peut se faire en espèces, par prélèvement sur les offrandes ou participation au casuel. La rétribution en nature est, cependant, la plus fréquente : sous la forme de gerbes (-garben), parfois prélevées sur des portions de dîmes bien définies (AHR C 1286 : une gerbe par charrue ou par Juchert à Bollwiller en 1785) ; sous la forme d’une quantité de grain (-sester) proportionnée aux facultés des paroissiens (AHR C 1286, 1 boisseau par laboureur, ½ boisseau par journalier à Aspach-le-Haut en 1779) ; enfin par l’attribution d’une miche de pain (-brot, AHR C 1286, à Steinbrunn-le-Haut en 1784 ; autant à Ballersdorf en 1774 par ménage complet et une demi-miche par veuve), à la charge des communautés d’habitants.

Le versement de ce salaire se fait de plus en plus précis au XVIIIe siècle, faisant l’objet d’un contrat avec la communauté (Aspach-le-Haut en 1779), voire d’une réglementation spécifique édictée par l’intendant qui craint que ces tâches ne détournent le maître d’école de ses responsabilités essentielles qui consistent à éduquer les enfants dans la foi chrétienne (De Boug, Ordonnances d’Alsace, t. I, p. 607, 4 mai 1724 avec rappel de la déclaration du roi du 13 décembre 1698, art. 9 ; t. II, p. 4, 6 juillet 1726). La Constitution civile du Clergé (12 juillet 1790) mettra définitivement fin aux modes de rémunération traditionnels.

Bibliographie

De BOUG, Ordonnances d’Alsace, 1775, t. I, p. 607 (14 mai 1724, avec rappel de la déclaration du roi du 13 décembre 1698, art. 9) ; t. II, p. 4 (Ensisheim, 6 juillet 1726) et p. 286- 287 (5 mai 1747, habitants de Geispitzen possessionnés dans les bans de Waltenheim et de Schlierbach).

HOFFMANN, L’Alsace au XVIIIe siècle, 1906, t. III, p. 325-326.

BOEHLER, Paysannerie, 1994, t. II, p. 1859-1861.

Notices connexes

Casuel

Garbe

Glockengarben

Maître d’école

Jean-Michel Boehler