Hôpitaux militaires et ambulances

De DHIALSACE
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Altorf

Les bâtiments de l’abbaye bénédictine d’Altorf et le terrain intra muros furent donnés en location, de 1793 à 1795, à raison de 2 000 livres par an, à l’Administration des hôpitaux militaires et un hôpital militaire y fut installé, dont Joseph Widenloecher, de Molsheim, fut le directeur. Élu agent à Molsheim en 1795, il dut se démettre, parce que cette charge était incompatible avec son emploi à Altorf.

Bibliographie

SIEFFERT (Archangelus), Altdorf. Geschichte von Abtei und Dorf, Strasbourg-Koenigshoffen, 1950, p. 202.

WIDLOECHER (André), « L’administration municipale dans le canton de Molsheim de la chute de Robespierre aux débuts du Directoire », Annuaire de la Société d’Histoire de Mutzig et Environs, 1984, p. 104.

Molsheim

Molsheim n’était pas une ville de garnison. Ce n’est qu’en octobre 1791 que des soldats vinrent se loger dans les bâtiments de l’ancien Collège des Jésuites, devenu Collège épiscopal en 1765. Les Gardes nationales volontaires des Vosges coexistèrent avec le petit nombre d’élèves du collège, devenu municipal et dont le corps professoral ne partageait pas les opinions politiques du moment. À l’instigation du commissaire des guerres Thierry, qui sollicita l’installation d’un hôpital militaire provisoire, le directoire du département arrêta la cession des locaux le 3 août 1792. Dès la fin du mois, huit cents soldats malades furent partagés entre l’ancienne chartreuse et le collège. Les intérieurs de celui-ci furent soumis à une transformation radicale : toutes les cloisons furent détruites et un plancher vint couvrir la cage d’escalier centrale afin d’agrandir et d’unifier l’espace disponible. Pour se chauffer, les malades en vinrent à couper des poutrages des ailes des combles. La maison fut réservée aux galeux et aux vénériens et la gangrène y fit des ravages. Elle fut rapidement incapable de loger tous les malades susceptibles d’y être accueillis. Entre 1793 et 1800, on y compta 1 292 décès.

En 1792, Jean-Jacques Belling, inspecteur des Forêts, procureur, maire (1790), membre de l’Administration du Bas-Rhin, conseiller général, fut directeur de l’hôpital militaire ambulant (ABR 3 E 300 n°21, p. 308). Le Sieur Salomon, directeur de l’hôpital, fut dénoncé au Comité des Jacobins comme « aristocrate et coquin » en mars 1793 (Livre Bleu). François-Alexandre Capart, infirmier-major, s’établit comme perruquier à Molsheim en 1797 (ACM BB 4 n°303). François Bettorer, « cy-devant attaché au service de l’hospice militaire », se fit établir un certificat de bonne conduite par le « citoyen » Dreux, économe, le 11 juin 1801 (ACM BB 4 n°353). L’établissement disposait même d’un aumônier : en avril 1793, l’évêque constitutionnel Brendel s’opposa à une pétition du maire provisoire Jean-Jacques Nestlin contre l’aumônier constitutionnel de cet hôpital, Jean-Thiébaut Haenner
(AMS, Fonds des Jacobins).

Bibliographie

ABR 3 E 300 n°21, p. 308.

Archives communales de Molsheim BB 4 n°303 et 353.

AMS, Fonds des Jacobins, 205 MW 8, 252.

Livre Bleu, II, p. 265.

BARTH (Médard), « Die Revolutionschronik des Rosheimer Schullehrers F. A. Muller », AEKG, V (1930), p. 241.

BLANCHARD (Valentin), « La destinée des bâtiments du collège jésuite après 1765 », Les Jésuites à Molsheim et ses environs (1580-1765), SHAME, 2015, p. 116-118.

Louis Schlaefli