Assistance publique

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Armenwesen

Aide accordée par les églises ou par la communauté aux individus se trouvant dans le besoin. A l’origine les tâches multiples découlant du devoir d’assistance furent à la charge de l’Eglise et le devoir d’assistance est très souvent mentionné dans les chartes de fondations et les donations. Des textes conciliaires (ex. : celui d’Aix-la-Chapelle en 816) et le Droit canonique en réglementaient l’exercice avec une relative précision. Jusqu’au XVIème siècle l’hospitalité et l’assistance se manifestent sous la forme de l’hospitalité à domicile. Dans les hospices il s’agit moins de soigner les malades que d’héberger et de nourrir les pauvres et les pèlerins de passage. Les produits de la dîme, notamment, assuraient des ressources régulières. Peu à peu l’essor des villes, puis la Réforme attribuèrent partiellement le devoir d’assistance aux communautés temporelles. Les théoriciens de la Réforme, notamment Luther, élaborèrent une doctrine de l’assistance qui tranche avec les conceptions médiévales traditionnelles. A Strasbourg, la politique d’assistance conforme à ces principes fut mise en place dès 1523, à l’exemple de Nuremberg. Au XVIIème siècle, du fait des guerres, mais pas uniquement, l’assistance s’inspire surtout de préoccupations d’ordre public et la doctrine et l’organisation diffèrent sensiblement selon que l’on se trouve en une région protestante ou catholique d’Alsace. En outre, l’assistance s’exerce de façon différente selon qu’elle s’adresse à des pauvres domiciliés dans la localité ou à des étrangers. La lutte contre la mendicité consiste en l’enfermement ou en l’accueil dans les hospices, les hôpitaux, les dépôts de mendicité ou les orphelinats ou encore en l’octroi de secours en nature ou en argent distribués par les caisses de secours et l’hospice des passants, soit aussi en procurant du travail aux pauvres valides. Les idées philanthropiques du XVIIIe siècle apportent une touche inédite aux conceptions de l’assistance, qui sera assimilée à une dette de la société à l’égard des individus dans le besoin. Comme au XVIe siècle, les innovations doctrinales et pratiques des groupements de philanthropes placeront l’Alsace au premier plan européen de ce mouvement. En pays protestant, les ressources de l’assistance provenaient pour un tiers des biens confisqués par les municipalités de l’Eglise d’avant la Réforme et pour les deux tiers des dons, des fondations, des legs, du produit des amendes et des objets trouvés non réclamés, des aumônes déposées dans les troncs prévus à cet effet. Ces fonds étaient collectés par des valets de l’aumône et gérés par l’administrateur des aumônes.

Bibliographie

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Notices connexes

Assistance

Bienfaisance

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