Leiterer

De DHIALSACE
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Porteur de vin.

Chargeur ou porteur de vin, nommé par le Magistrat lors du renouvellement annuel des offices municipaux. Son rôle consistait à assister le gourmet. À l’aide d’une hotte en bois (jaugée à une mesure (Ohm), soit 50 litres), il assurait le transport du vin depuis la cave du vigneron jusqu’aux tonneaux sur les voitures de l’acheteur moyennant une rétribution fixée par le conseil en fonction des quantités transportées. À Riquewihr, le Leiterer transporte le vin acheté de la cave du vigneron jusqu’à la Sinn, puis le jauge à cet endroit à l’aide d’une cuve d’une mesure (plus ou moins 50 litres selon les localités). Cette cuve est réservée à cet usage, après l’agrément d’un édile.

À Ammerschwihr, en 1561, la rétribution des quatre porteurs de vin s’établissait à un schilling pour le transport d’un foudre (1000 litres en moyenne). En 1801, la rétribution s’élevait à 15 centimes par mesure. Dans certaines localités, les Leiterer pouvaient également être chargés de fonctions supplémentaires, en l’occurrence le transport du vin provenant de la dîme (Zehntwein) ou des cens et rentes (Zinswein) ou le nettoyage annuel des fontaines.

À Riquewihr, les porteurs sont élus tous les ans par les bourgeois et doivent prêter serment de vivre en bonne intelligence et d’exercer leur charge avec zèle. Leur nombre varie d’un lieu à l’autre. À Riquewihr, il y en a six.

Un arrêté du maire de 1819 reprend et met à jour les anciens règlements. Les six porteurs sont tenus de vérifier leurs hottes de vin ou tendelins de 50 litres, en présence d’un conseiller municipal, au moins tous les trois mois. Ils sont placés sous la direction et la surveillance des gourmets (Weinsticher) pour le transport et le mesurage. Ils sont tenus de leur signaler toute fraude et tout frelatage du vin. Ils doivent, si le vendeur le demande, lui délivrer une note ou une taille indiquant la quantité de vin transporté de son cellier. À cette époque, ils sont payés 15 centimes par hectolitre transporté, mais en 1505, leur serment leur attribue un salaire en nature : 2 pots de vin (environ 4 litres) par voiture et, plus tard, par foudre (22 mesures, 1210 litres).

À Riquewihr, les gourmets se plaignent régulièrement de la paresse et de la négligence des porteurs et surtout de leur habitude de s’enivrer, d’où injures et querelles. En 1652, les six porteurs sont condamnés à trois jours de prison et à 3 livres d’amende pour mutinerie. Ils n’hésitent pas à vendre clandestinement le vin reçu en salaire.

Leurs instruments sont les puisoirs (Schupfen), les entonnoirs (Trechter), les seaux (Sinneymer), les cuves (Zuber), les pots de 2 litres (Masskanten) et les hottes, dont la capacité d’une mesure (Ohm), est fixée et vérifiée. Un clou apparent de chaque côté de la hotte marque la limite à ne pas dépasser.

Comme leur fonction ne suffit pas à les occuper toute la journée, les porteurs de Riquewihr sont aussi employés comme gardes-forestiers communaux.

Bibliographie

WOLFF (Christian), Riquewihr, son vignoble et ses vins à travers les âges, Ingersheim, 1967, p. 123-124.

Notices connexes

Spanner

Weinsticher

Francis Lichtlé, Christian Wolff