Caisse de secours

De DHIALSACE
Aller à : navigation, rechercher

Face au problème de la pauvreté, l’aumône est une réponse universelle. Elle pouvait se faire de main en main ou par l’intermédiaire du clergé. L’Église eut très vite un rôle primordial dans ce domaine. Mais, dès les capitulaires de Charlemagne, chaque cité également, selon ses ressources, devait prendre soin des pauvres. La dépense était donc répartie entre les habitants et le clergé. L’aumône consistait en distribution de secours en argent ou en nature, notamment de pain, de soupe ou de bois de chauffage.

Au XVIe siècle, les autorités civiles s’intéressèrent de plus près à la question et des initiatives publiques destinées à répondre à la mendicité se développèrent. Des bureaux d’aumône furent créés. Ils avaient pour mission de recevoir et de gérer les dons et legs versés en faveur des pauvres.

Peut-on pour autant parler déjà de caisses de secours? Il semble que les dénominations aient été très différentes d’une institution à l’autre.Cependant elles ont toutes eu pour objectif de secourir l’indigent à domicile.

Ainsi à Strasbourg, un texte du Magistrat de 1523 organisa et confia l’aumône publique à l’Aumônerie de Saint-Marc. Les administrateurs furent choisis parmi les membres du Conseil du Magistrat. La gestion était confiée à un receveur ayant sous ses ordres quatre valets qui parcouraient la ville pour recevoir les aumônes. Celles-ci étaient ensuite réparties entre les pauvres dont le bureau avait dressé la liste. L’évêque Erasme de Limbourg fonda en 1563 une caisse d’aumône à Saverne. A Mulhouse, en 1676, deux bourgeois faisaient la quête chaque dimanche et en redistribuaient le montant aux nécessiteux. Dans presque toutes les villes, des confréries de commerçants accordaient des secours aux indigents. A Obernai, la caisse prit le nom d’Aumône des quatre temps parce que le produit de cette fondation était distribué aux pauvres aux quatre temps de l’année liturgique.

Au XVIIIe siècle, les Assemblées provinciales proclamèrent le droit de l’indigent aux secours et prônèrent un système d’administration publique pour leur distribution.

La Révolution eut le projet de créer un établissement général de secours publics pour éviter l’éparpillement de la charité. Mais ce fut irréalisable. Des bureaux de bienfaisance furent alors créés dans chaque localité pour distribuer des secours aux pauvres. Désormais relève des secours celui qui ne peut plus travailler, le secours n’est plus une aumône.

Parallèlement, au début du XIXe siècle, des organismes nommés caisses de secours mutuels furent créés par le patronat industriel en Alsace. Ces associations permettaient aux ouvriers de bénéficier de la gratuité des soins médicaux, de la vente à prix réduit de denrées de première nécessité et de la couverture des risques maladie et maternité. Le caractère caritatif des caisses de secours a souvent eu pour conséquence une collusion entre bienfaisance et prévoyance. Pourtant l’objectif n’est pas le même. La caisse de secours mutuels est avant tout un organisme de prévoyance.

 

Bibliographie

GYSS (Joseph), Histoire d’Obernai, Strasbourg, 1866, II, p. 62.

REUSS (Rodolphe), L’Alsace au XVIIe siècle, Paris, 1898, II, p. 177-179.

HOFFMANN (Charles), L’Alsace au XVIIIe siècle, 1906, II, p. 162-163.

MOEDER (Marcel), Les institutions de Mulhouse au Moyen Âge, Strasbourg, 1951.

GRAMS (Warnfrid Werner), Die Strassburger Almosenordnung von 1523, Heidelberg, 1975, p. 40

OBERLE (Raymond), « Société et assistance à Mulhouse à la fin du XVIIIe siècle », Médecine et Assistance en Alsace, Strasbourg, 1976, p. 122 et s.

 

Notices connexes

Administrateur des aumônes

Almosenpfleger

Assistance

Aumône

Bienfaisance (Bureau de)

Caisse des veuves de pasteurs

Hôpital

 

Isabelle Blondé