Mûrier

De DHIALSACE
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Arbre de la même famille que les figuiers, le mûrier se décline en plusieurs variétés dont morus nigra, le mûrier noir, dont les fruits noirs sont comestibles, et morus alba, le mûrier blanc, utilisé pour l’élevage du ver à soie.  

Il est connu des spécialistes dès le XVIe siècle et figure dans le Kreütterbuch de Hieronymus Bock publié à Strasbourg en 1539, mais reste alors confidentiel en Alsace.  

En Alsace, plusieurs pépinières royales s’attachent à la culture de jeunes arbres en Alsace, à Colmar d’abord, puis en 1737 à Krautergersheim et à Saverne, en 1743 à Belfort et à Dachstein en 1744, ou encore à Kientzheim ou à Harthouse. En 1749, celle de Dachstein semble particulièrement importante, avec une superficie de 16 arpents de France, soit 4 hectares, aménagée en plan régulier, ne contient pas moins de 102 234 arbres, fruitiers, ormes et châtaigniers, mais surtout mûriers dès le milieu du XVIIIe siècle autour du « château neuf ». En Haute-Alsace, la pépinière seigneuriale de Sierentz, mise en place par le bailli de Hell, cultive les mûriers blancs et noirs en 1775. Les tentatives de culture du XVIIIe siècle sont abandonnées lors de la période révolutionnaire.  

À Colmar, la Société d’émulation de Colmar, dès 1802, se penche sur la question de la culture des mûriers blancs sous l’impulsion de son président, Metzger père. Le préfet Félix Desportes encourage également cette culture via la pépinière départementale fondée à Colmar en 1803. La sériciculture apporte l’avantage de mettre en valeur des terres arides et d’occuper la main-d’œuvre à une période de l’année, entre la mi-mai et la mi-juin, où l’agriculture n’occupe pas totalement femmes, enfants et vieillards. Différentes soieries s’implantent en Alsace au XIXe siècle. La sériciculture alsacienne est encouragée par le patronat textile à partir de 1830 à travers le Société industrielle de Mulhouse. Mais le développement de la soierie alsacienne reste modeste et sans qu’on puisse déterminer la part qu’y prend la production de vers à soie, élevés dans les magnaneries alsaciennes, avec les feuilles des mûriers d’Alsace, dont la culture est développée à Tagolsheim, Cernay, Soultzmatt, Soultz, dans des conditions climatiques bien souvent difficiles. Cultivé pour ses fruits comestibles, le mûrier noir souffre du caractère très tachant de la mûre.  

Bibliographie

AHR, fonds De Hell, 2E70.  

Bulletins de la Société industrielle de Mulhouse, 1829 à 1842.  

FESQUET (Jean-Louis),Voyage de Paris à Strasbourg et principalement tout le Bas-Rhin, s.l., 1801, p. 10.  

MADENSPACHER (Patrick), « Aux frontières de l’agriculture et de l’industrie : la sériciculture en Haute-Alsace au XIXe siècle », Annuaire de la Société d’Histoire sundgauvienne, 1989, p. 19-41.  

LICHTLE (Francis), « La pépinière et l’orangerie de Colmar », Mémoire colmarienne, n°136, décembre 2014, p. 5.  

OBERLE (Roland), L’Alsace, les saveurs d’un terroir, Strasbourg, 2009, p. 203.  

Notices connexes

Industrie  

Sériculture_en_Alsace  

Textile

Cécile Roth-Modanese