Hôpitaux militaires
Après la paix de Munster, une ordonnance du marquis de Louvois de 1661 prescrivit l’implantation d’hôpitaux militaires permanents dans les places de guerre des provinces frontières d’Alsace et des Flandres, afin de satisfaire les besoins sanitaires de leurs garnisons en temps de paix et servir d’établissements de soins aux blessés de guerre.
Vers la fin du XVIIe siècle et dans la première moitié du XVIIIe se développèrent alors les premiers hôpitaux militaires d’Alsace, dont le plus important de la province : celui de Strasbourg. Ils dépendaient directement de l’Intendant, par l’intermédiaire des commissaires des guerres. À chacun de ces hôpitaux étaient attachés, au moins, un directeur, un aumônier, un chirurgien, un apothicaire, des infirmiers, rémunérés par le trésor royal, et dont les effectifs étaient ajustés à la capacité d’accueil de chaque établissement.
Avec les guerres de la Révolution et de l’Empire, la concentration de troupes nombreuses le long de la frontière avec le Saint-Empire, la proximité des combats de part et d’autre du Rhin, le réseau hospitalier militaire existant s’avéra vite insuffisant. Pour faire face aux besoins grandissants, furent alors établis des hôpitaux annexes temporaires, essentiellement dans des édifices religieux nationalisés (couvents des bénédictins à Altorf, des capucins à Blotzheim, des catherinettes à Colmar, des bénédictins à Ebersmunster, des tiercelines à Haguenau, des chartreux à Molsheim, des capucins d’Obernai, des bénédictines à Saint-Jean-Saverne, des dominicains et des dominicaines de Sylo à Sélestat, des capucins, des récollets et des dominicaines à Strasbourg, des augustins et des capucins à Wissembourg).
Claude Betzinger