Nagel

De DHIALSACE
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Clou  

Tige pointue à tête ou sans tête utilisée pour fixer deux objets l’un à l’autre ou encore pour suspendre des objets, ou pour signaler un repère… La destination et l’emploi du clou entraîne une dénomination spécifique : Holznagel, Hufnagel, Sargnagel, Schiffnagel, Schuhnagel. Ce clou a une forme adaptée à l’emploi (voir : Schiffnagel).  

Hufnagel – clou de fer à cheval (Hufeisen)

Clou de fer à cheval, en règle générale de profil carré et de longueur suffisante pour assurer la tenue du fer sur le sabot du cheval (ou de la bête ferrée).  

La sociologie du travail et la recherche historiographique ont pris en compte le renouvellement des points de vue sur les rapports entre l’homme et l’animal et en particulier sur la place qu’occupent les animaux dans les systèmes de production : statut de l’animal, sélection et dressage, adaptation physique et intégration dans la division du travail entre humains et non-humains, bons et mauvais traitements, protection et réglementation coutumières ou de droit positif. Parmi les mesures coutumières de protection et d’adaptation au travail des animaux, assurées par des pratiques, des équipements et des métiers appropriés, figure le ferrage des animaux de trait ou de portage, chevaux, mulets, bovins. Opération indispensable et omniprésente dans la vie des communautés rurales et des villes étant donné l’importance des animaux de trait et de portage dans la vie économique et sociale : le Bas-Rhin compte, en 1806, 434 000 chevaux pour 500 926 habitants (Annuaire du Bas-Rhin).  

Utilisés par l’homme comme animaux de trait ou de selle, les chevaux peuvent subir, si l’effort demandé est plus important que dans les conditions naturelles, une usure prématurée du sabot. En effet, à l’état sauvage, le cheval n’a pas besoin de fer car la vitesse de pousse de la corne compense son usure naturelle. Mais les sabots du cheval domestique (ou du bovin) doivent être protégés. Les Romains utilisent parfois des hipposandales en fer fixées au niveau des paturons, juste au-dessus du sabot, sans l’usage de clous. Les fouilles archéologiques tendent à prouver que l’invention des fers fixés par des clous sous les sabots des chevaux est attribuée aux Gaulois. Le fer à cheval correspond à une bande de métal recourbée en forme de U qui protège la base des sabots des équidés, en particulier des chevaux.  

En fonction de la vitesse de pousse de la corne et des conditions d’utilisation du cheval, la ferrure doit être renouvelée toutes les six à huit semaines par des maréchaux-ferrants, qui comptent parmi les artisans les plus indispensables du village.  

Le fer à cheval se répand à partir du IXe siècle en Occident et n’évolue guère jusqu’au XVe siècle. À la fin du Moyen Âge, certains fers se distinguent par une rainure circulaire et des clous à lames plates et rectangulaires. Le pinçon fait son apparition sur les fers posés à froid au XVIe siècle. Une fois le pied préparé, le fer est posé à chaud sur la corne à l’aide d’une pince métallique, le fer est ensuite fixé avec des clous à tête conique et antidérapante.  

Chaque pays a ses préférences pour la ferrure des chevaux, et ceux des chevaux de labour ne sont pas identiques à ceux des chevaux de carrosse urbain ou de diligence, dont les sabots sont exposés aux pavés ou aux routes empierrées. Le maréchal-ferrant forge le plus souvent ses propres clous et ses propres fers avec le métal dont il dispose.  

On distingue les ferrures françaises, dont les clous dépassent sur l’extérieur du fer qui accrochent le sol comme des souliers cloutés, bien plus que les clous allemands, de tête rectangulaire et plate. Une recherche ultérieure pourrait déterminer les procédés utilisés en Alsace, vraisemblablement français pour l’armée et les équipages de ville.  

Surtout pour la première ferrure, des précautions spéciales doivent être prises, pour ne pas affoler le cheval qui n’apprécie pas de rester longtemps debout sur 3 pattes, de faire l’objet de traitements parfois douloureux, de subir le choc des coups de marteaux sur ses sabots qui se répercutent dans tous les membres. Et si les encouragements et consolations, les œillères, etc. ne servent à rien, il ne reste plus qu’une solution : le travail-Notstall. Mais on court le risque de ne plus pouvoir l’en approcher par la suite (voir : Notstall). L’état physique du cheval (flancs, bouche, sabots, etc.) fait l’objet d’un examen, sabots et pattes dûment examinés et soignés, et préparés pour le ferrage ; le maréchal-ferrant tient souvent lieu de vétérinaire, auquel on ne fait appel que pour les affections les plus graves (voir : Vétérinaire).  

Au XVIIe siècle, apparaît la première évocation de fers orthopédiques. Les traités de soins hippiatriques se multiplient. Jacques de Solleysel publie en 1664 un ouvrage de référence,Le parfait Mareschal, qui consacre plusieurs chapitres à la technique du ferrage des chevaux. La connaissance vétérinaire du cheval et les techniques de la maréchalerie se précisent grâce à François-Alexandre de Garsault, Le nouveau parfait maréchal, en 1741, Philippe-Étienne Lafosse, Guide du maréchal, en 1766 et Claude Bourgelat, fondateur des premières écoles vétérinaires, à Lyon en 1761 et à Maisons-Alfort en 1766, avec son Essai théorique et pratique sur la ferrure, paru en 1771.  

Le fer à cheval est ainsi un meuble héraldique assez fréquent dans les armoiries, en particulier dans le monde germanique. D’après l’Armorial d’Alsace, un fer à cheval est présent sur les blasons de dix communes du Haut-Rhin : Bantzenheim, Battenheim, Bretten (avec deux fers), Brunstatt, Fessenheim, Illzach, Issenheim, Kembs, Reiningue et Zimmersheim, et de huit communes du BasRhin : Altenstadt, Dalhunden, Dorlisheim, Duppigheim, Niederlauterbach, Rohrwiller, Roppenheim et Wittisheim.  

Bibliographie

SOLLEYSEL (Jacques de), Le parfait Mareschal, Paris, 1664, [de la ferrure des chevaux, p. 112-141].  

GARSAULT (François-Alexandre de),Le nouveau parfait maréchal ou La connaissance générale et universelle du cheval, Paris, 1741, [titre V. Du maréchal ferrant].  

LAFOSSE (Philippe-Étienne), Guide du maréchal, Paris, 1766.  

BOURGELAT (Claude), Essai théorique et pratique sur la ferrure, Paris, 1771.  

KRÜNITZ (Johann Georg), Ökonomisch-technologische Enzyklopädie, Berlin, 1773, art. Huf, Hufeisen, Nagel.  

RIFF (Adolphe), « La Corporation des Maréchaux de la ville de Strasbourg », Artisans et ouvriers d’Alsace, Strasbourg, 1965.  

RAYNAUD (Frédéric), « La fonction de maréchal et le métier de maréchal-ferrant au Moyen Âge », Le cheval au Moyen Âge, Tours, 2017, p. 41-57.  

KRÜNITZ, Ökonomisch-technologische Enzyklopädie, online, art et figures Hufeisen.  

Sur internet : nombreux petits documentaires sur le ferrage des chevaux. Voir en particulier « Les métiers anciens d’Erstein » en ligne, association Le Vieil-Erstein ùn Rund um’s Kanton, https://www.vieil-erstein.alsace/passions-et-reportages/reportage-métiers-anciens-d-erstein-les-forgerons-marechaux-ferrants/ consulté le 2/5/2021.  

Notices connexes

Communauté rurale  

Élevage  

Fers (métiers du -)  

Hufnagel  

Maréchal-ferrant  

Schmidt  

Schmiede  

Viehzucht

Philippe Jéhin, François Igersheim