Paroisses de Strasbourg : Différence entre versions

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<p style="text-align: justify;"><span style="font-family:">Le réseau paroissial de Strasbourg est constitué à la fin du XII<sup>e</sup> siècle. S’y ajoutent au cours du XIII<sup>e</sup> siècle les couvents des ordres – masculins et féminins – près de 30, qui attirent une bonne partie des fidèles. Alioth a reconstitué, à partir d’une nomenclature des rues de la ville dans les archives de la Chartreuse et d’un répertoire par rue des puits publics, la répartition et les limites des paroisses catholiques – ''kirchspiele – ''qui se partagent la ville en 1477&nbsp;: Saint-Laurent (cathédrale), Saint-André, Saint-Étienne, Saint-Martin, Saint-Nicolas, Saint-Pierre-le-Jeune, Saint-Pierre-le-Vieux, Saint-Thomas et Sainte-Aurélie.</span></p>  
 
<p style="text-align: justify;"><span style="font-family:">Le réseau paroissial de Strasbourg est constitué à la fin du XII<sup>e</sup> siècle. S’y ajoutent au cours du XIII<sup>e</sup> siècle les couvents des ordres – masculins et féminins – près de 30, qui attirent une bonne partie des fidèles. Alioth a reconstitué, à partir d’une nomenclature des rues de la ville dans les archives de la Chartreuse et d’un répertoire par rue des puits publics, la répartition et les limites des paroisses catholiques – ''kirchspiele – ''qui se partagent la ville en 1477&nbsp;: Saint-Laurent (cathédrale), Saint-André, Saint-Étienne, Saint-Martin, Saint-Nicolas, Saint-Pierre-le-Jeune, Saint-Pierre-le-Vieux, Saint-Thomas et Sainte-Aurélie.</span></p>  
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<p style="text-align: justify;"><span style="font-family:">Après le passage à la Réforme, les limites des paroisses sont redéfinies en 1547, à l’initiative de Martin Bucer, et le Magistrat s’efforce de répartir territoire et population de la ville entre elles, sans cependant abolir la liberté de fréquenter la paroisse de son choix, pour les prêches et les sacrements. J.‑P. Kintz en a établi une carte, elle est celle des – sept – paroisses protestantes de Strasbourg (avec la brève parenthèse de l’Intérim)&nbsp;: la cathédrale (Saint-Laurent), Saint-Guillaume, Saint-Nicolas, Saint-Thomas, Saint-Pierre-le-Vieux, Sainte-Aurélie, Saint-Pierre-le-Jeune. Ce sont également des circonscriptions administratives de la ville puisque les pasteurs relèvent naissances, baptêmes, mariages et décès dans leurs registres. Sainte-Aurélie, paroisse des horticulteurs (et de Martin Bucer) se concentre sur la rive gauche du canal des Faux-Remparts et y laisse à Saint-Pierre-le-Jeune le quartier de l’asile des pauvres de Saint-Marc (et la commanderie de Saint-Jean restée catholique) autour du faubourg de Saverne, alors que Saint-Pierre-le-Jeune conserve le quartier de la Toussaint et le Faubourg de Pierre. Saint-Laurent (la cathédrale) s’étend sur la rive gauche de l’Ill et absorbe le quartier des Pénitentes de Sainte-Madeleine (restées catholique). À la gauche du ''Rheingiessen'', la nouvelle paroisse de Saint-Guillaume (1534) absorbe sur la rive gauche de l’Ill, l’ancienne paroisse de Saint-Étienne et recouvre aussi le quartier de Saint-Nicolas-aux-Ondes (catholique jusqu’en 1592). La paroisse Saint-Nicolas semble avoir rétréci mais recouvre le quartier de l’Hôpital de la ville. Les paroisses de la cathédrale et de Saint-Thomas se sont partagées le ressort de l’ancienne paroisse de Saint-Martin, démolie pour laisser place au marché Saint-Martin (marché aux Herbes) et, à la fin du XVI<sup>e</sup> siècle, à l’Hôtel de Ville (''Pfalz'', 1580-1588).</span></p>  
 
<p style="text-align: justify;"><span style="font-family:">Après le passage à la Réforme, les limites des paroisses sont redéfinies en 1547, à l’initiative de Martin Bucer, et le Magistrat s’efforce de répartir territoire et population de la ville entre elles, sans cependant abolir la liberté de fréquenter la paroisse de son choix, pour les prêches et les sacrements. J.‑P. Kintz en a établi une carte, elle est celle des – sept – paroisses protestantes de Strasbourg (avec la brève parenthèse de l’Intérim)&nbsp;: la cathédrale (Saint-Laurent), Saint-Guillaume, Saint-Nicolas, Saint-Thomas, Saint-Pierre-le-Vieux, Sainte-Aurélie, Saint-Pierre-le-Jeune. Ce sont également des circonscriptions administratives de la ville puisque les pasteurs relèvent naissances, baptêmes, mariages et décès dans leurs registres. Sainte-Aurélie, paroisse des horticulteurs (et de Martin Bucer) se concentre sur la rive gauche du canal des Faux-Remparts et y laisse à Saint-Pierre-le-Jeune le quartier de l’asile des pauvres de Saint-Marc (et la commanderie de Saint-Jean restée catholique) autour du faubourg de Saverne, alors que Saint-Pierre-le-Jeune conserve le quartier de la Toussaint et le Faubourg de Pierre. Saint-Laurent (la cathédrale) s’étend sur la rive gauche de l’Ill et absorbe le quartier des Pénitentes de Sainte-Madeleine (restées catholique). À la gauche du ''Rheingiessen'', la nouvelle paroisse de Saint-Guillaume (1534) absorbe sur la rive gauche de l’Ill, l’ancienne paroisse de Saint-Étienne et recouvre aussi le quartier de Saint-Nicolas-aux-Ondes (catholique jusqu’en 1592). La paroisse Saint-Nicolas semble avoir rétréci mais recouvre le quartier de l’Hôpital de la ville. Les paroisses de la cathédrale et de Saint-Thomas se sont partagées le ressort de l’ancienne paroisse de Saint-Martin, démolie pour laisser place au marché Saint-Martin (marché aux Herbes) et, à la fin du XVI<sup>e</sup> siècle, à l’Hôtel de Ville (''Pfalz'', 1580-1588).</span></p>  
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<p style="text-align: justify;"><span style="font-family:">La nationalisation des biens du clergé (novembre 1789) et la Constitution civile du clergé (12 juillet 1790) entraînent une restructuration radicale de la carte des établissements religieux catholique de la ville. Jusqu’à la fin de 1792, les religieuses sont autorisées à se maintenir dans les couvents (Saint-Étienne, Sainte-Marguerite, Sainte-Barbe et Saint-Jean) à condition de ne pas accueillir de fidèles, puis, en novembre 1792, si elles refusent le retour à l’état laïc, à se rendre à l’étranger dans les couvents de leurs ordres.</span></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-family:">Le 11 mai 1791 est arrêtée la nouvelle circonscription des paroisses catholiques de la ville de Strasbourg, avec six paroisses&nbsp;: Saint-Laurent, Saint-Pierre-le-Jeune et Saint-Pierre-le-Vieux, Saint-Louis, Sainte-Madeleine (église conventuelle) et Saint-Jean-aux-Ondes (création nouvelle). Cet arrêté municipal reste très théorique, car tous les curés de Strasbourg et la majorité des vicaires ont refusé de prêter le serment civique, sont bientôt poursuivis, émigrent ou se cachent et exercent un ministère dans la clandestinité.</span></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-family:">En 1795, à l’exception des églises de Saint-Jean et de Sainte-Madeleine, affectées comme magasins aux armées, et de Saint-Étienne et Saint-Louis, affectées à la municipalité ou vendues, de la cathédrale vandalisée et transformée quelque temps en temple de la Raison, une vie paroissiale se remet en place à partir des initiatives des fidèles.</span></p>  
 
<p style="text-align: justify;"><span style="font-family:">La nationalisation des biens du clergé (novembre 1789) et la Constitution civile du clergé (12 juillet 1790) entraînent une restructuration radicale de la carte des établissements religieux catholique de la ville. Jusqu’à la fin de 1792, les religieuses sont autorisées à se maintenir dans les couvents (Saint-Étienne, Sainte-Marguerite, Sainte-Barbe et Saint-Jean) à condition de ne pas accueillir de fidèles, puis, en novembre 1792, si elles refusent le retour à l’état laïc, à se rendre à l’étranger dans les couvents de leurs ordres.</span></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-family:">Le 11 mai 1791 est arrêtée la nouvelle circonscription des paroisses catholiques de la ville de Strasbourg, avec six paroisses&nbsp;: Saint-Laurent, Saint-Pierre-le-Jeune et Saint-Pierre-le-Vieux, Saint-Louis, Sainte-Madeleine (église conventuelle) et Saint-Jean-aux-Ondes (création nouvelle). Cet arrêté municipal reste très théorique, car tous les curés de Strasbourg et la majorité des vicaires ont refusé de prêter le serment civique, sont bientôt poursuivis, émigrent ou se cachent et exercent un ministère dans la clandestinité.</span></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-family:">En 1795, à l’exception des églises de Saint-Jean et de Sainte-Madeleine, affectées comme magasins aux armées, et de Saint-Étienne et Saint-Louis, affectées à la municipalité ou vendues, de la cathédrale vandalisée et transformée quelque temps en temple de la Raison, une vie paroissiale se remet en place à partir des initiatives des fidèles.</span></p>  
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<p style="text-align: justify;"><span style="font-family:">Le 28 mars 1803 (XII ventose an XI), la nouvelle carte des paroisses catholiques de Strasbourg, négociée par le préfet Shée et l’évêque Saurine, est approuvée par le conseiller d’État Portalis. Les articles organiques avaient fixé le principe suivant&nbsp;: une paroisse par justice de paix, soit quatre paroisses. Mais le préfet veut 6 églises, parce que les protestants en avaient sept dans leurs paroisses et qu’il ne veut pas paraître inéquitable alors que les catholiques sont plus nombreux. Il refuse de céder aux récriminations de la mairie qui aurait voulu raser Sainte-Madeleine et Saint-Jean pour y mettre des marchés. L’évêque se serait passé de Saint-Louis, église occupée par un industriel, et il voulait 5 paroisses, ce que refuse Portalis, qui s’en tient aux articles organiques. Et les anciens fidèles de Saint-Étienne auraient bien voulu l’échanger contre Sainte-Madeleine, devenue un magasin de l’armée. Il y a donc 4 paroisses&nbsp;: Saint-Laurent, Saint-Pierre-le-Jeune, Saint-Marc-Saint-Jean et Sainte-Madeleine. Mais il y a 3 succursales&nbsp;: Saint-Pierre-le-Vieux, Saint-Louis, ce qui fait 6 églises catholiques dans la ville, et la Robertsau en banlieue. L’armée évacue Saint-Jean et Sainte-Madeleine, rendues au culte. Cela sera plus long pour Saint-Louis. C’est la carte paroissiale du XIX<sup>e</sup> siècle strasbourgeois.</span></p>  
 
<p style="text-align: justify;"><span style="font-family:">Le 28 mars 1803 (XII ventose an XI), la nouvelle carte des paroisses catholiques de Strasbourg, négociée par le préfet Shée et l’évêque Saurine, est approuvée par le conseiller d’État Portalis. Les articles organiques avaient fixé le principe suivant&nbsp;: une paroisse par justice de paix, soit quatre paroisses. Mais le préfet veut 6 églises, parce que les protestants en avaient sept dans leurs paroisses et qu’il ne veut pas paraître inéquitable alors que les catholiques sont plus nombreux. Il refuse de céder aux récriminations de la mairie qui aurait voulu raser Sainte-Madeleine et Saint-Jean pour y mettre des marchés. L’évêque se serait passé de Saint-Louis, église occupée par un industriel, et il voulait 5 paroisses, ce que refuse Portalis, qui s’en tient aux articles organiques. Et les anciens fidèles de Saint-Étienne auraient bien voulu l’échanger contre Sainte-Madeleine, devenue un magasin de l’armée. Il y a donc 4 paroisses&nbsp;: Saint-Laurent, Saint-Pierre-le-Jeune, Saint-Marc-Saint-Jean et Sainte-Madeleine. Mais il y a 3 succursales&nbsp;: Saint-Pierre-le-Vieux, Saint-Louis, ce qui fait 6 églises catholiques dans la ville, et la Robertsau en banlieue. L’armée évacue Saint-Jean et Sainte-Madeleine, rendues au culte. Cela sera plus long pour Saint-Louis. C’est la carte paroissiale du XIX<sup>e</sup> siècle strasbourgeois.</span></p>  
 
= Sources-Bibliographie =
 
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Version du 16 octobre 2024 à 13:43

Les paroisses de Strasbourg à la veille de la Réforme (fin XVe siècle)

Le réseau paroissial de Strasbourg est constitué à la fin du XIIe siècle. S’y ajoutent au cours du XIIIe siècle les couvents des ordres – masculins et féminins – près de 30, qui attirent une bonne partie des fidèles. Alioth a reconstitué, à partir d’une nomenclature des rues de la ville dans les archives de la Chartreuse et d’un répertoire par rue des puits publics, la répartition et les limites des paroisses catholiques – kirchspiele – qui se partagent la ville en 1477 : Saint-Laurent (cathédrale), Saint-André, Saint-Étienne, Saint-Martin, Saint-Nicolas, Saint-Pierre-le-Jeune, Saint-Pierre-le-Vieux, Saint-Thomas et Sainte-Aurélie.

Les paroisses de la ville luthérienne

Après le passage à la Réforme, les limites des paroisses sont redéfinies en 1547, à l’initiative de Martin Bucer, et le Magistrat s’efforce de répartir territoire et population de la ville entre elles, sans cependant abolir la liberté de fréquenter la paroisse de son choix, pour les prêches et les sacrements. J.‑P. Kintz en a établi une carte, elle est celle des – sept – paroisses protestantes de Strasbourg (avec la brève parenthèse de l’Intérim) : la cathédrale (Saint-Laurent), Saint-Guillaume, Saint-Nicolas, Saint-Thomas, Saint-Pierre-le-Vieux, Sainte-Aurélie, Saint-Pierre-le-Jeune. Ce sont également des circonscriptions administratives de la ville puisque les pasteurs relèvent naissances, baptêmes, mariages et décès dans leurs registres. Sainte-Aurélie, paroisse des horticulteurs (et de Martin Bucer) se concentre sur la rive gauche du canal des Faux-Remparts et y laisse à Saint-Pierre-le-Jeune le quartier de l’asile des pauvres de Saint-Marc (et la commanderie de Saint-Jean restée catholique) autour du faubourg de Saverne, alors que Saint-Pierre-le-Jeune conserve le quartier de la Toussaint et le Faubourg de Pierre. Saint-Laurent (la cathédrale) s’étend sur la rive gauche de l’Ill et absorbe le quartier des Pénitentes de Sainte-Madeleine (restées catholique). À la gauche du Rheingiessen, la nouvelle paroisse de Saint-Guillaume (1534) absorbe sur la rive gauche de l’Ill, l’ancienne paroisse de Saint-Étienne et recouvre aussi le quartier de Saint-Nicolas-aux-Ondes (catholique jusqu’en 1592). La paroisse Saint-Nicolas semble avoir rétréci mais recouvre le quartier de l’Hôpital de la ville. Les paroisses de la cathédrale et de Saint-Thomas se sont partagées le ressort de l’ancienne paroisse de Saint-Martin, démolie pour laisser place au marché Saint-Martin (marché aux Herbes) et, à la fin du XVIe siècle, à l’Hôtel de Ville (Pfalz, 1580-1588).

1681-1687 : retour de paroisses catholiques

Le rétablissement de la paroisse catholique à la cathédrale s’impose dès 1681 avec, comme pendant l’Intérim, le transfert de la paroisse protestante au Temple-Neuf ou Église-Neuve (église des Dominicains). En 1687, Strasbourg compte six paroisses catholiques : Saint-Pierre-le-Jeune (simultaneum), Saint-Pierre-le-Vieux (simultaneum), Saint-Marc, Saint Jean, Saint-Étienne, et une nouvelle paroisse de Saint-Louis.

À la fin de l’Ancien Régime, la ville compte une paroisse catholique de plus : Saint-Louis-en-la-Citadelle. Mais les établissements religieux catholiques sont nombreux : le Séminaire, le Collège royal, l’Université épiscopale (Théologie et Lettres), la commanderie de l’Ordre de Saint-Jean, les couvents des Carmes (rue Sainte-Hélène), des Récollets (hospice rue des Récollets, ancienne paroisse de Saint-André), des Dominicaines de Sainte-Marguerite, des religieuses de Sainte-Madeleine, de la Visitation (Saint-Étienne), de Notre-Dame (transférée de la rue Sainte-Hélène à Sainte-Barbe (construction neuve).

Constitution civile : les paroisses d’une Église mort-née

La nationalisation des biens du clergé (novembre 1789) et la Constitution civile du clergé (12 juillet 1790) entraînent une restructuration radicale de la carte des établissements religieux catholique de la ville. Jusqu’à la fin de 1792, les religieuses sont autorisées à se maintenir dans les couvents (Saint-Étienne, Sainte-Marguerite, Sainte-Barbe et Saint-Jean) à condition de ne pas accueillir de fidèles, puis, en novembre 1792, si elles refusent le retour à l’état laïc, à se rendre à l’étranger dans les couvents de leurs ordres.

Le 11 mai 1791 est arrêtée la nouvelle circonscription des paroisses catholiques de la ville de Strasbourg, avec six paroisses : Saint-Laurent, Saint-Pierre-le-Jeune et Saint-Pierre-le-Vieux, Saint-Louis, Sainte-Madeleine (église conventuelle) et Saint-Jean-aux-Ondes (création nouvelle). Cet arrêté municipal reste très théorique, car tous les curés de Strasbourg et la majorité des vicaires ont refusé de prêter le serment civique, sont bientôt poursuivis, émigrent ou se cachent et exercent un ministère dans la clandestinité.

En 1795, à l’exception des églises de Saint-Jean et de Sainte-Madeleine, affectées comme magasins aux armées, et de Saint-Étienne et Saint-Louis, affectées à la municipalité ou vendues, de la cathédrale vandalisée et transformée quelque temps en temple de la Raison, une vie paroissiale se remet en place à partir des initiatives des fidèles.

Les paroisses de l’Église concordataire

Le 28 mars 1803 (XII ventose an XI), la nouvelle carte des paroisses catholiques de Strasbourg, négociée par le préfet Shée et l’évêque Saurine, est approuvée par le conseiller d’État Portalis. Les articles organiques avaient fixé le principe suivant : une paroisse par justice de paix, soit quatre paroisses. Mais le préfet veut 6 églises, parce que les protestants en avaient sept dans leurs paroisses et qu’il ne veut pas paraître inéquitable alors que les catholiques sont plus nombreux. Il refuse de céder aux récriminations de la mairie qui aurait voulu raser Sainte-Madeleine et Saint-Jean pour y mettre des marchés. L’évêque se serait passé de Saint-Louis, église occupée par un industriel, et il voulait 5 paroisses, ce que refuse Portalis, qui s’en tient aux articles organiques. Et les anciens fidèles de Saint-Étienne auraient bien voulu l’échanger contre Sainte-Madeleine, devenue un magasin de l’armée. Il y a donc 4 paroisses : Saint-Laurent, Saint-Pierre-le-Jeune, Saint-Marc-Saint-Jean et Sainte-Madeleine. Mais il y a 3 succursales : Saint-Pierre-le-Vieux, Saint-Louis, ce qui fait 6 églises catholiques dans la ville, et la Robertsau en banlieue. L’armée évacue Saint-Jean et Sainte-Madeleine, rendues au culte. Cela sera plus long pour Saint-Louis. C’est la carte paroissiale du XIXe siècle strasbourgeois.

Sources-Bibliographie

ABR-Archives départementales du Bas-Rhin 

V. 9 : Circulaires et correspondance d’intérêt général (an VIII-XII).

V. 11 : Tableau général des paroisses du Bas-Rhin, avec indication des justices de paix, des paroisses et de leurs succursales (9 pluviôse an XI).

V. 40 : Démarcation des paroisses du Bas-Rhin établies en application du Concordat (an X-1806).

V.  42 : Réorganisation des paroisses de Strasbourg (an XI-XIII).

V. 43 : Cures, succursales et vicariats, érections, translations et suppressions (législation, circulaire… an XI-1863).

V. 44. Décret du 11 prairial an XII relatif à la réduction des succursales an XII-XIII.

V. 61 : État du clergé du Bas-Rhin au 1er janvier 1821.

V. 70 : Clergé paroissial, pièces collectives (an X-1837).

V. 163-164 : Ensemble des dépenses diocésaines à la charge de l’État et des départements du Bas-Rhin et du Haut-Rhin… (an XII-1869).

V. 196 : Législation promulguée en application du Concordat, rétablissement des droits des fabriques et fixant la nature, la condition et le mode d’administration de leurs biens (an XI-1820).

V. 198 : Conseils de fabriques. Instructions et correspondance générales (an XII-1807).

V. 200 : Conseils de fabriques. Comptabilité (jusqu’à l’an XIII-1822).

Archives de l’Évêché de Strasbourg 

1 Vp. 161 : Paroisses et succursales. Érections, suppressions, organisation (an X-1881).

1 Vp. 162-163 : État des paroisses alsaciennes au début du XIXe siècle (1803).

1 Vp. 165 : État des succursales du diocèse de Strasbourg septembre 1807 (1808).

1 Vp. 674 : Dépenses diocésaines, dépenses du culte catholiques, budgets départementaux du culte. 1 Vp. 719 : Édifices diocésains, logements des curées et desservants (an XI-1869).

AHR-Archives départementales du Haut-Rhin.  

Série V :

V. 64-V 65 : Nominations et mutations des curés et desservants (1802- 1841).

V. 183 : Classement des cures, érection des succursales et créations de vicariats (1801-1870).

V. 141 : Traitements versés par l’État (1801-1836).

V. 197, 198 et 199 : Circonscriptions paroissiales, succursales, annexes, états et tableaux des propositions (1802-1844).

 

FRAYHIER (C.-A.), Histoire du clergé d’Alsace avant, pendant et depuis la Grande Révolution, Colmar, 1876.

SCHICKELÉ (Modeste),État de l’Église d’Alsace avant la Révolution, 1. Le diocèse de Strasbourg, Colmar-Strasbourg, 1877.

CHÂTELLIER (Louis), Tradition chrétienne et renouveau catholique dans l’ancien diocèse de Strasbourg, Paris, 1981.

KINTZ (Jean-Pierre), « Du Saint Empire au royaume de France », LIVET (Georges) et RAPP (Francis) dir., Histoire de Strasbourg des origines à nos jours, Strasbourg, 1981, p. 8-12.

LIENHARD (Marc), « La Réforme à Strasbourg », t. II, p. 440-446 ; « Prélude au "Grand Orage" », p. 519-523, LIVET (Georges) et RAPP (Francis) dir., Histoire de Strasbourg des origines à nos jours, Strasbourg, 1980-1982.

KINTZ (Jean-Pierre), La société strasbourgeoise, Strasbourg, 1984, p. 103-108.

PETRAZOLLER (François), L’urbanisme à Strasbourg au XVIe siècle, Strasbourg, 2002, p. 115-117 et 222-224.

Notices connexes

Articles organiques du clergé catholique

Concordat

François Igersheim