Abjuration : Différence entre versions

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<p style="margin: 16px 0px; text-align: justify;">''Abschwörung''</p> <p style="margin: 16px 0px; text-align: justify;"><font color="#000000"><font face="times new roman"><font size="3">Répudiation solennelle d’un serment prêté. Démentir par serment, renoncer à une confession.</font></font></font></p> <p style="margin: 16px 0px; text-align: justify;"><font size="3"><font color="#000000"><font face="times new roman">L’abjuration est la renonciation solennelle que l<span style="margin:0px; letter-spacing:0.65pt">’</span>on fait d’une hérésie du point de vue de la confession catholique romaine. Avant la guerre de Trente ans, il n’était pas rare qu’en passant d’un territoire catholique à un autre protestant, le plus souvent luthérien, et inversement, un individu adoptait la confession dominante, en vertu du principe ''cujus regio ejus religio ''(tel seigneur, telle religion), sans que sa conversion fût spécialement mentionnée dans les registres paroissiaux lors de son mariage ou de son décès. Par la suite, à mesure que la monarchie française imposa son autorité dans la province et dans les terres «</font> <font face="times new roman">réunies</font></font></font><font size="3"><font color="#000000"><font face="times new roman">», soit surtout après 1680, dans le climat de la révocation de l’édit de Nantes (1685), une pression, douce ou violente, se fit sentir sur les protestants en vue de leur retour à la religion du roi. Les actes individuels d’abjuration sont le plus souvent enregistrés parmi les baptêmes, chronologiquement ou parfois à part. Il existe pour Strasbourg un catalogue des convertis de 1685 à 1764, aux Archives de la Ville. Le curé de Fort-Louis a enregistré nombre d’abjurations de soldats. Les habitants de certains villages luthériens entourant les nouvelles places fortes de Drusenheim, Fort-Louis et Brisach notamment, furent convertis de force, de même que ceux des territoires occupés par le roi de 1686 à 1697 (Nassau-Sarrewerden). Dans ces cas, aucun acte d’abjuration n’a été établi.</font></font></font></p> <p style="margin: 16px 0px; text-align: justify;"><font color="#000000"><font face="times new roman"><font size="3">La conversion d’un catholique au protestantisme était strictement interdite dans le royaume. Elle ne pouvait avoir lieu qu’en terre étrangère et de majorité protestante. Un ancien converti au catholicisme, de gré ou de force, retournant à sa confession originelle était qualifié de relaps et automatiquement banni du royaume.</font></font></font></p>
 
== <span style="font-size:x-large;">Bibliographie</span> ==
 
  
<font color="#000000"><font face="times new roman"><font size="3">FERRIERE (Claude Joseph de), ''Dictionnaire de droit et de pratique, contenant l'explication des termes de droit, d'ordonnances, de coutumes et de pratique avec les juridictions de France'', Paris, Saint-Etienne,</font></font></font><font color="#000000"><font face="times new roman"><font size="3">1762, t. I, p. 4.&nbsp;</font></font></font>
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''Abschwörung''
  
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Répudiation solennelle d’un serment prêté. Démentir par serment, renoncer à une confession.
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L’abjuration est la renonciation solennelle que l’on fait d’une hérésie du point de vue de la confession catholique romaine. Avant la guerre de Trente ans, il n’était pas rare qu’en passant d’un territoire catholique à un autre protestant, le plus souvent luthérien, et inversement, un individu adoptait la confession dominante, en vertu du principe ''cujus regio ejus religio'' (tel seigneur, telle religion), sans que sa conversion fût spécialement mentionnée dans les registres paroissiaux lors de son mariage ou de son décès. Par la suite, à mesure que la monarchie française imposa son autorité dans la province et dans les terres «réunies», soit surtout après 1680, dans le climat de la révocation de l’édit de Nantes (1685), une pression, douce ou violente, se fit sentir sur les protestants en vue de leur retour à la religion du roi. Les actes individuels d’abjuration sont le plus souvent enregistrés parmi les baptêmes, chronologiquement ou parfois à part. Il existe pour Strasbourg un catalogue des convertis de 1685 à 1764, aux Archives de la Ville. Le curé de Fort-Louis a enregistré nombre d’abjurations de soldats. Les habitants de certains villages luthériens entourant les nouvelles places fortes de Drusenheim, Fort-Louis et Brisach notamment, furent convertis de force, de même que ceux des territoires occupés par le roi de 1686 à 1697 (Nassau-Sarrewerden). Dans ces cas, aucun acte d’abjuration n’a été établi.
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La conversion d’un catholique au protestantisme était strictement interdite dans le royaume. Elle ne pouvait avoir lieu qu’en terre étrangère et de majorité protestante. Un ancien converti au catholicisme, de gré ou de force, retournant à sa confession originelle était qualifié de relaps et automatiquement banni du royaume.
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== Bibliographie ==
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FERRIERE (Claude Joseph de), ''Dictionnaire de droit et de pratique, contenant l'explication des termes de droit, d'ordonnances, de coutumes et de pratique avec les juridictions de France'', Paris, Saint-Etienne, 1762, t. I, p. 4.
  
== <span style="font-size:x-large;"><font color="#000000"><font face="times new roman">Notices connexes</font></font></span> ==
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== Notices connexes ==
  
 
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[[Category:A]][[Category:Droit (sources et pratique du droit) et Justice]][[Category:Eglises et cultes]][[Category:Etat et pouvoirs]]

Version actuelle datée du 21 mars 2021 à 14:51

Abschwörung

Répudiation solennelle d’un serment prêté. Démentir par serment, renoncer à une confession.

L’abjuration est la renonciation solennelle que l’on fait d’une hérésie du point de vue de la confession catholique romaine. Avant la guerre de Trente ans, il n’était pas rare qu’en passant d’un territoire catholique à un autre protestant, le plus souvent luthérien, et inversement, un individu adoptait la confession dominante, en vertu du principe cujus regio ejus religio (tel seigneur, telle religion), sans que sa conversion fût spécialement mentionnée dans les registres paroissiaux lors de son mariage ou de son décès. Par la suite, à mesure que la monarchie française imposa son autorité dans la province et dans les terres «réunies», soit surtout après 1680, dans le climat de la révocation de l’édit de Nantes (1685), une pression, douce ou violente, se fit sentir sur les protestants en vue de leur retour à la religion du roi. Les actes individuels d’abjuration sont le plus souvent enregistrés parmi les baptêmes, chronologiquement ou parfois à part. Il existe pour Strasbourg un catalogue des convertis de 1685 à 1764, aux Archives de la Ville. Le curé de Fort-Louis a enregistré nombre d’abjurations de soldats. Les habitants de certains villages luthériens entourant les nouvelles places fortes de Drusenheim, Fort-Louis et Brisach notamment, furent convertis de force, de même que ceux des territoires occupés par le roi de 1686 à 1697 (Nassau-Sarrewerden). Dans ces cas, aucun acte d’abjuration n’a été établi.

La conversion d’un catholique au protestantisme était strictement interdite dans le royaume. Elle ne pouvait avoir lieu qu’en terre étrangère et de majorité protestante. Un ancien converti au catholicisme, de gré ou de force, retournant à sa confession originelle était qualifié de relaps et automatiquement banni du royaume.

Bibliographie

FERRIERE (Claude Joseph de), Dictionnaire de droit et de pratique, contenant l'explication des termes de droit, d'ordonnances, de coutumes et de pratique avec les juridictions de France, Paris, Saint-Etienne, 1762, t. I, p. 4.

Notices connexes

Aufruhr

Conversions

Cultes (tolérance des)

Edits de la monarchie française relatifs au culte protestant

Huguenots

Protestantisme

Christian Wolff