Hals und Haupt, Haar und Haupt : Différence entre versions

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L’expression ''Hals und Haupt'', crime relevant de la peine de mort est le pendant de ''Haar und Haut,'' cheveux et peau, ou pénalités des petits délits.
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L’expression ''Hals und Haupt'', crime relevant de la peine de mort est le pendant de ''Haar und Haut,'' cheveux et peau, ou pénalités des petits délits.
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L’expression « ''Haut und Haar abschlagen'' » désigne :
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1) Une peine corporelle inférieure à celle de la décapitation, comprenant la peine du fouet (''Rutenlauf'', ''Rutenstrafe'') et la tonte des cheveux, mais aussi des mutilations permanentes – couper le nez, couper les oreilles, la main, qui expriment la volonté de témoigner publiquement de la peine subie et celle de laisser un indice de la dangerosité de l’individu qui l’a subie.
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2) Un délit n’entraînant pas la peine de mort et dont la réparation pécuniaire ne peut pas être acquittée par le coupable : petits larcins (moins de 4 Schillings), usure, vol de bois, ou petit braconnage, déplacement de bornes. Mais comme le banni – ''geächtete'', (''[[Acht|Acht]]'') le condamné est hors la loi (''rechtlos'') et ne peut aller en justice ni hériter de ses parents (''Schwabenspiegel'') ([[Mort_civile|Mort civile]]).
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3) Une peine criminelle pour les personnes protégées par l’âge ou le sexe : enfants de moins de quatorze ans, femmes enceintes ([[Enfant|Enfant]], [[Droit_et_histoire_des_femmes|Droit de la femme]]).
  
L’expression «  ''Haut und Haar abschlagen '' » désigne :
 
<p style="text-align: justify;">1) Une peine corporelle inférieure à celle de la décapitation, comprenant la peine du fouet Halage (chemin de) 1013 (''Rutenlauf'', ''Rutenstrafe'') et la tonte des cheveux, mais aussi des mutilations permanentes –&nbsp;couper le nez, couper les oreilles, la main, qui expriment la volonté de témoigner publiquement de la peine subie et celle de laisser un indice de la dangerosité de l’individu qui l’a subie.</p> <p style="text-align: justify;">2) Un délit n’entraînant pas la peine de mort et dont la réparation pécuniaire ne peut pas être acquittée par le coupable&nbsp;&nbsp;: petits larcins (moins de 4&nbsp;Schillings), usure, vol de bois, ou petit braconnage, déplacement de bornes. Mais comme le banni –&nbsp;''geächtete'', (''[[Acht|Acht]]'') le condamné est hors la loi (''rechtlos'') et ne peut aller en justice ni hériter de ses parents (''Schwabenspiegel'') (v.&nbsp;Mort civile).</p> <p style="text-align: justify;">3) Une peine criminelle pour les personnes protégées par l’âge ou le sexe&nbsp;: enfants de moins de quatorze&nbsp;ans, femmes enceintes ([[Enfant|Enfant]], Droit de la femme).</p>
 
 
4) Le degré judiciaire où se place un tribunal&nbsp;: ''zu haut und haar richten'', tribunal de petits délits par opposition à ''Halsgericht'' ou ''Peinliche Gericht''. L’évolution des peines infligées au Moyen Âge central témoigne d’une brutalisation progressive des pénalités infligées aux accusés non-nobles ou incapables de s’acquitter des amendes de compensation. Elle est mise en relation avec les crises économiques et démographiques du XIII<sup>e</sup>&nbsp;siècle, et marque la volonté d’une punition dissuasive, qui s’exprimera jusqu’au début du XIX<sup>e</sup>&nbsp;siècle par la flétrissure-brandmarkung ([[Flétrissure|Flétrissure]]). La Caroline marque la volonté des juristes de limiter la sauvagerie et l’arbitraire des tribunaux.
 
4) Le degré judiciaire où se place un tribunal&nbsp;: ''zu haut und haar richten'', tribunal de petits délits par opposition à ''Halsgericht'' ou ''Peinliche Gericht''. L’évolution des peines infligées au Moyen Âge central témoigne d’une brutalisation progressive des pénalités infligées aux accusés non-nobles ou incapables de s’acquitter des amendes de compensation. Elle est mise en relation avec les crises économiques et démographiques du XIII<sup>e</sup>&nbsp;siècle, et marque la volonté d’une punition dissuasive, qui s’exprimera jusqu’au début du XIX<sup>e</sup>&nbsp;siècle par la flétrissure-brandmarkung ([[Flétrissure|Flétrissure]]). La Caroline marque la volonté des juristes de limiter la sauvagerie et l’arbitraire des tribunaux.
  
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SCHAFFSTEIN (Friedrich), «&nbsp; Die Strafe im deutschen mittelalterlichen Strafrecht&nbsp;&nbsp;», ''La Peine, Punishment, Recueils de la Société Jean Bodin'', LVI, p.&nbsp;143-157. Bruxelles, 1991.
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SCHAFFSTEIN (Friedrich), «&nbsp;Die Strafe im deutschen mittelalterlichen Strafrecht&nbsp;», ''La Peine, Punishment, Recueils de la Société Jean Bodin'', LVI, p.&nbsp;143-157. Bruxelles, 1991.
  
 
DERSCHKA (Harald), ''Der Schwabenspiegel, übertragen in heutiges Deutsch'', Munich, 2002.
 
DERSCHKA (Harald), ''Der Schwabenspiegel, übertragen in heutiges Deutsch'', Munich, 2002.
  
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Version actuelle datée du 16 novembre 2021 à 11:33

L’expression Hals und Haupt, crime relevant de la peine de mort est le pendant de Haar und Haut, cheveux et peau, ou pénalités des petits délits.

L’expression « Haut und Haar abschlagen » désigne :

1) Une peine corporelle inférieure à celle de la décapitation, comprenant la peine du fouet (Rutenlauf, Rutenstrafe) et la tonte des cheveux, mais aussi des mutilations permanentes – couper le nez, couper les oreilles, la main, qui expriment la volonté de témoigner publiquement de la peine subie et celle de laisser un indice de la dangerosité de l’individu qui l’a subie.

2) Un délit n’entraînant pas la peine de mort et dont la réparation pécuniaire ne peut pas être acquittée par le coupable : petits larcins (moins de 4 Schillings), usure, vol de bois, ou petit braconnage, déplacement de bornes. Mais comme le banni – geächtete, (Acht) le condamné est hors la loi (rechtlos) et ne peut aller en justice ni hériter de ses parents (Schwabenspiegel) (Mort civile).

3) Une peine criminelle pour les personnes protégées par l’âge ou le sexe : enfants de moins de quatorze ans, femmes enceintes (Enfant, Droit de la femme).

4) Le degré judiciaire où se place un tribunal : zu haut und haar richten, tribunal de petits délits par opposition à Halsgericht ou Peinliche Gericht. L’évolution des peines infligées au Moyen Âge central témoigne d’une brutalisation progressive des pénalités infligées aux accusés non-nobles ou incapables de s’acquitter des amendes de compensation. Elle est mise en relation avec les crises économiques et démographiques du XIIIe siècle, et marque la volonté d’une punition dissuasive, qui s’exprimera jusqu’au début du XIXe siècle par la flétrissure-brandmarkung (Flétrissure). La Caroline marque la volonté des juristes de limiter la sauvagerie et l’arbitraire des tribunaux.

Bibliographie 

DRW.

SCHAFFSTEIN (Friedrich), « Die Strafe im deutschen mittelalterlichen Strafrecht », La Peine, Punishment, Recueils de la Société Jean Bodin, LVI, p. 143-157. Bruxelles, 1991.

DERSCHKA (Harald), Der Schwabenspiegel, übertragen in heutiges Deutsch, Munich, 2002.

Notices connexes

Caroline (Constitution)

Droit de l'Alsace

Flétrissure

François Igersheim