Paroisse : Différence entre versions

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<p style="text-align: justify;"><span style="font-family:">Le mot peut revêtir une double signification, à la fois religieuse et civile.</span></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-family:">En général, il désigne la cellule de base de l’organisation territoriale ecclésiastique, placée sous la responsabilité du curé qui en dirige le spirituel (administration des sacrements, rédaction des registres paroissiaux, organisation du culte) et le temporel (gestion des biens de l’église sous la responsabilité de la fabrique).</span></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-family:">Au moment où se fixent, entre le VII<sup>e</sup> et le IX<sup>e</sup> siècle, les définitions canoniques de la paroisse, l’institution paroissiale est confirmée comme étant la cellule de base de l’organisation territoriale de l’Église chrétienne d’Occident. Les paroisses s’implantent dans des communautés rurales existantes ou, en ville, autour des évêchés (v. ''Eigenkirche''). Une ville comprend généralement plusieurs paroisses, un village une seule.</span></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-family:">Les termes le plus souvent utilisés, et cela dès le V<sup>e</sup>-VI<sup>e</sup> siècle, sont ceux de «&nbsp;''parochia''&nbsp;», «&nbsp;''Pfarre''&nbsp;» ou «&nbsp;''Pfarrei''&nbsp;», dans le sens de communauté des paroissiens (''Kirchgemeinde'', ''Pfarrgemeinde''), le «&nbsp;''Kirchspiel''&nbsp;» (v. ''Kirchspiel'') pouvant englober plusieurs localités appartenant à la même paroisse (cf. Les ''Kirchenordnungnen'' luthériennes de 1598 et 1608).</span></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-family:">Or les termes de «&nbsp;paroisse&nbsp;» (''Pfarrei'') et de «&nbsp;communauté&nbsp;» (''Gemeinde'') peuvent s’employer indifféremment l’un pour l’autre (Louis Châtellier). Dans le ''Dictionnaire des Finances'' de 1727, la paroisse est désignée comme «&nbsp;une certaine étendue de terre&nbsp;» ou comme «&nbsp;une portion d’Élection&nbsp;». Il arrive fréquemment qu’il y ait interférence entre pouvoir religieux et pouvoir civil&nbsp;: le curé participe couramment à la désignation du maître d’école et de la sage-femme dont on connaît par ailleurs les responsabilités en matière d’éducation religieuse. Bien plus, il est souvent le porte-parole du pouvoir civil, seigneurial ou royal dont il promulgue les décisions en chaire (perception des impôts, rédaction des cahiers de doléances, publicité en faveur de la vaccination) et, en l’absence d’une maison commune, c’est la nef de l’église paroissiale qui sert de réunion à l’assemblée des habitants. Quant aux «&nbsp;fabriques d’église&nbsp;», elles sont composées de laïcs et relèvent des autorités civiles.</span></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-family:">Les historiens (Henry Babeau, Louis Châtellier) ont insisté sur la différenciation croissante, qui s’opère à partir du XVIII<sup>e</sup> siècle, entre communauté et paroisse. Les procès verbaux des élections aux États généraux ou de la rédaction des cahiers de doléances du tiers-état sont ceux des paroisses ou des communautés, la distinction étant purement formelle. Les articles du décret du 14 décembre 1789 (art. 1, 26 et 30) introduisent la notion de «&nbsp;commune&nbsp;» à la place de celles de «&nbsp;paroisse&nbsp;» ou de «&nbsp;communauté&nbsp;». La loi du 12 juillet 1790 (Constitution civile du Clergé) supprime les paroisses existantes et confie leur refondation ou restructuration aux administrations départementales. Tout en limitant les paroisses urbaines à une pour 6 000 habitants, elle impose le recours à l’élection des nouveaux curés (v. Clergé, Constitution civile du clergé). Quant aux Articles organiques, ils fixeront le nombre de paroisses, mais admettront la création de succursales administrées par des desservants.</span></p>  
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<p style="text-align: justify;"><span style="font-family:Times New Roman,Times,serif;">Le mot peut revêtir une double signification, à la fois religieuse et civile.</span></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-family:Times New Roman,Times,serif;">En général, il désigne la cellule de base de l’organisation territoriale ecclésiastique, placée sous la responsabilité du curé qui en dirige le spirituel (administration des sacrements, rédaction des registres paroissiaux, organisation du culte) et le temporel (gestion des biens de l’église sous la responsabilité de la fabrique).</span></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-family:Times New Roman,Times,serif;">Au moment où se fixent, entre le VII<sup>e</sup> et le IX<sup>e</sup> siècle, les définitions canoniques de la paroisse, l’institution paroissiale est confirmée comme étant la cellule de base de l’organisation territoriale de l’Église chrétienne d’Occident. Les paroisses s’implantent dans des communautés rurales existantes ou, en ville, autour des évêchés (v. [[Eigenkirche|Eigenkirche]]). Une ville comprend généralement plusieurs paroisses, un village une seule.</span></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-family:Times New Roman,Times,serif;">Les termes le plus souvent utilisés, et cela dès le V<sup>e</sup>-VI<sup>e</sup> siècle, sont ceux de «&nbsp;''parochia''&nbsp;», «&nbsp;''Pfarre''&nbsp;» ou «&nbsp;''Pfarrei''&nbsp;», dans le sens de communauté des paroissiens (''Kirchgemeinde'', ''Pfarrgemeinde''), le «&nbsp;''Kirchspiel''&nbsp;» (v. [[Kirchspiel|Kirchspiel]]) pouvant englober plusieurs localités appartenant à la même paroisse (cf. Les ''Kirchenordnungnen'' luthériennes de 1598 et 1608).</span></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-family:Times New Roman,Times,serif;">Or les termes de «&nbsp;paroisse&nbsp;» (''Pfarrei'') et de «&nbsp;communauté&nbsp;» (''Gemeinde'') peuvent s’employer indifféremment l’un pour l’autre (Louis Châtellier). Dans le ''Dictionnaire des Finances'' de 1727, la paroisse est désignée comme «&nbsp;une certaine étendue de terre&nbsp;» ou comme «&nbsp;une portion d’Élection&nbsp;». Il arrive fréquemment qu’il y ait interférence entre pouvoir religieux et pouvoir civil&nbsp;: le curé participe couramment à la désignation du maître d’école et de la sage-femme dont on connaît par ailleurs les responsabilités en matière d’éducation religieuse. Bien plus, il est souvent le porte-parole du pouvoir civil, seigneurial ou royal dont il promulgue les décisions en chaire (perception des impôts, rédaction des cahiers de doléances, publicité en faveur de la vaccination) et, en l’absence d’une maison commune, c’est la nef de l’église paroissiale qui sert de réunion à l’assemblée des habitants. Quant aux «&nbsp;fabriques d’église&nbsp;», elles sont composées de laïcs et relèvent des autorités civiles.</span></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-family:Times New Roman,Times,serif;">Les historiens (Henry Babeau, Louis Châtellier) ont insisté sur la différenciation croissante, qui s’opère à partir du XVIII<sup>e</sup> siècle, entre communauté et paroisse. Les procès verbaux des élections aux États généraux ou de la rédaction des cahiers de doléances du tiers-état sont ceux des paroisses ou des communautés, la distinction étant purement formelle. Les articles du décret du 14 décembre 1789 (art. 1, 26 et 30) introduisent la notion de «&nbsp;commune&nbsp;» à la place de celles de «&nbsp;paroisse&nbsp;» ou de «&nbsp;communauté&nbsp;». La loi du 12 juillet 1790 (Constitution civile du Clergé) supprime les paroisses existantes et confie leur refondation ou restructuration aux administrations départementales. Tout en limitant les paroisses urbaines à une pour 6 000 habitants, elle impose le recours à l’élection des nouveaux curés (v. [[Clergé_(paroissial)|Clergé]], [[Constitution_civile_du_clergé|Constitution_civile_du_clergé]]). Quant aux Articles organiques, ils fixeront le nombre de paroisses, mais admettront la création de succursales administrées par des desservants.</span></p>  
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<span style="font-family:">GUYOT (Joseph Nicolas), ''Répertoire universel et raisonné de jurisprudence civile, criminelle, canonique et bénéficiale'', Paris, 1785.</span>
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<span style="font-family:Times New Roman,Times,serif;">GUYOT (Joseph Nicolas), ''Répertoire universel et raisonné de jurisprudence civile, criminelle, canonique et bénéficiale'', Paris, 1785.</span>
  
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<span style="font-family:">BABEAU (Henry), ''Les assemblées générales des communautés d’habitants en France du XIII<sup>e</sup> siècle à la Révolution'', Paris, 1893, p. 176.</span>
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<span style="font-family:Times New Roman,Times,serif;">BABEAU (Henry), ''Les assemblées générales des communautés d’habitants en France du XIII<sup>e</sup> siècle à la Révolution'', Paris, 1893, p. 176.</span>
  
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<span style="font-family:Times New Roman,Times,serif;">MARION (Marcel), ''Dictionnaire des institutions de la France aux XVII<sup>e</sup> et XVIII<sup>e</sup> siècles'', Paris, 1923, rééd. <span lang="DE">Paris, 1999.</span></span>
  
<span lang="DE" style="font-family:">PFLEGER (Lucien), «&nbsp;Untersuchungen zur Geschichte des Pfarrei-Instituts im Elsass&nbsp;», ''AEKG'', 1930, p. 89-160.</span>
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<span lang="DE" style="font-family:">PFLEGER (Lucien), ''Die elsässische Pfarrei. Ihre Entstehung und Entwicklung. Ein Beitrag zur kirchlichen Rechts- und Kulturgeschichte'', Strasbourg, 1936.</span>
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<span style="font-family:">KINTZ (Jean-Pierre), dir., ''Paroisses et communes de France. Bas-Rhin'', Paris, 1977.</span>
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<span style="font-family:">CABOURDIN (Guy), VIARD (Georges), ''Lexique historique de la France d’Ancien Régime'', Paris, 1978, p. 247.</span>
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<span style="font-family:">CHÂTELLIER (Louis), ''Tradition chrétienne et renouveau catholique dans l’ancien diocèse de Strasbourg'', Strasbourg, 1981, p. 59-71.</span>
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Version actuelle datée du 24 octobre 2024 à 13:51

Parochia, Kirchspiel, Communauté-Gemeinde-Dorfgemeinde

Le mot peut revêtir une double signification, à la fois religieuse et civile.

En général, il désigne la cellule de base de l’organisation territoriale ecclésiastique, placée sous la responsabilité du curé qui en dirige le spirituel (administration des sacrements, rédaction des registres paroissiaux, organisation du culte) et le temporel (gestion des biens de l’église sous la responsabilité de la fabrique).

Au moment où se fixent, entre le VIIe et le IXe siècle, les définitions canoniques de la paroisse, l’institution paroissiale est confirmée comme étant la cellule de base de l’organisation territoriale de l’Église chrétienne d’Occident. Les paroisses s’implantent dans des communautés rurales existantes ou, en ville, autour des évêchés (v. Eigenkirche). Une ville comprend généralement plusieurs paroisses, un village une seule.

Les termes le plus souvent utilisés, et cela dès le Ve-VIe siècle, sont ceux de « parochia », « Pfarre » ou « Pfarrei », dans le sens de communauté des paroissiens (Kirchgemeinde, Pfarrgemeinde), le « Kirchspiel » (v. Kirchspiel) pouvant englober plusieurs localités appartenant à la même paroisse (cf. Les Kirchenordnungnen luthériennes de 1598 et 1608).

Or les termes de « paroisse » (Pfarrei) et de « communauté » (Gemeinde) peuvent s’employer indifféremment l’un pour l’autre (Louis Châtellier). Dans le Dictionnaire des Finances de 1727, la paroisse est désignée comme « une certaine étendue de terre » ou comme « une portion d’Élection ». Il arrive fréquemment qu’il y ait interférence entre pouvoir religieux et pouvoir civil : le curé participe couramment à la désignation du maître d’école et de la sage-femme dont on connaît par ailleurs les responsabilités en matière d’éducation religieuse. Bien plus, il est souvent le porte-parole du pouvoir civil, seigneurial ou royal dont il promulgue les décisions en chaire (perception des impôts, rédaction des cahiers de doléances, publicité en faveur de la vaccination) et, en l’absence d’une maison commune, c’est la nef de l’église paroissiale qui sert de réunion à l’assemblée des habitants. Quant aux « fabriques d’église », elles sont composées de laïcs et relèvent des autorités civiles.

Les historiens (Henry Babeau, Louis Châtellier) ont insisté sur la différenciation croissante, qui s’opère à partir du XVIIIe siècle, entre communauté et paroisse. Les procès verbaux des élections aux États généraux ou de la rédaction des cahiers de doléances du tiers-état sont ceux des paroisses ou des communautés, la distinction étant purement formelle. Les articles du décret du 14 décembre 1789 (art. 1, 26 et 30) introduisent la notion de « commune » à la place de celles de « paroisse » ou de « communauté ». La loi du 12 juillet 1790 (Constitution civile du Clergé) supprime les paroisses existantes et confie leur refondation ou restructuration aux administrations départementales. Tout en limitant les paroisses urbaines à une pour 6 000 habitants, elle impose le recours à l’élection des nouveaux curés (v. Clergé, Constitution_civile_du_clergé). Quant aux Articles organiques, ils fixeront le nombre de paroisses, mais admettront la création de succursales administrées par des desservants.

Bibliographie

Kirchenordnung wie es in der Kirche zu Strassburg gehalten werden soll,Strasbourg, éd. Jost Martin, 1598 et 1605.

Kirchenordnung Wie es mit der Lehre Göttliches Worts, vnd den Ceremonien, Auch mit anderen dazu nothwendigen Sachen, In der Kirchen zu Straszburg, biß hieher gehalten worden, Vnd fürohin mit verleihung Göttlicher Gnade, gehalten werden soll, Strasbourg, éd. Jost Martin, 1608.

Dictionnaire des Finances, comprenant tous les termes de finances, leur usage et leurs différentes applications dans toutes sortes d’affaires,Paris,1727.

GUYOT (Joseph Nicolas), Répertoire universel et raisonné de jurisprudence civile, criminelle, canonique et bénéficiale, Paris, 1785.

DURAND DE MAILLANE, Dictionnaire, 1787.

BABEAU (Henry), Les assemblées générales des communautés d’habitants en France du XIIIe siècle à la Révolution, Paris, 1893, p. 176.

MARION (Marcel), Dictionnaire des institutions de la France aux XVIIe et XVIIIe siècles, Paris, 1923, rééd. Paris, 1999.

PFLEGER (Lucien), « Untersuchungen zur Geschichte des Pfarrei-Instituts im Elsass », AEKG, 1930, p. 89-160.

PFLEGER (Lucien), Die elsässische Pfarrei. Ihre Entstehung und Entwicklung. Ein Beitrag zur kirchlichen Rechts- und Kulturgeschichte, Strasbourg, 1936.

KINTZ (Jean-Pierre), dir., Paroisses et communes de France. Bas-Rhin, Paris, 1977.

CABOURDIN (Guy), VIARD (Georges), Lexique historique de la France d’Ancien Régime, Paris, 1978, p. 247.

CHÂTELLIER (Louis), Tradition chrétienne et renouveau catholique dans l’ancien diocèse de Strasbourg, Strasbourg, 1981, p. 59-71.

LACHIVER (Marcel), Dictionnaire du monde rural. Les mots du passé, Paris, 1997, p. 1256.

Notices connexes

Cahiers de doléances ; Clergé ; Communauté d’habitants ; Commune ; Constitution civile du clergé ; Curé-Pfarrer ; 

École (Volksschule)

Fabrique

Gemeinde

Hebamme-Sage-femme

Kirchspiel

Maître d’école ; Municipalités

Paroisses de Strasbourg ; Paroisse Sainte-Madeleine de Strasbourg (1803) ; Paroisse protestante ; Paroissiaux (registres) ; Pfarrei ; Presbytère ; Presbytère protestant

Jean-Michel Boehler