Marché

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Markt, Merck(e)t, forum, mercatum.

Lieu de rencontre entre vendeurs et acheteurs de denrées, institué selon un droit ou un privilège accordé par un détenteur de l’autorité, qui se tient toutes les semaines à jour fixe. La sécurité des marchands et des acheteurs et le marché lui-même est assurée par une paix spéciale.

Le marché est un élément constitutif d’une ville, avec d’autres infrastructures, comme un mur d’enceinte de pierre, une franchise accordée par un seigneur, une paroisse, la présence d’un ordre mendiant ou d’un prieuré, un sceau, un château, etc. Ces critères, parmi d’autres, ont été retenus pour caractériser une ville : civitas, urbs, stadt (Metz, Essai sur la hiérarchie). Cependant, des communes plus modestes disposent d’un marché, sans que sa présence ne leur confère le statut de ville.

Droit de marché et création de marché

Le marché est souvent concédé, puis éventuellement confirmé ultérieurement par un empereur, un comte, un duc, par charte ou par privilège (Marktprivileg). Cependant, ce privilège n’est pas obligatoire pour la création d’un marché, il lui confère seulement une sécurité juridique plus étendue. Ce privilège peut d’ailleurs être accordé à posteriori (Volk, p. 667).

Les marchés sont d’habitude hebdomadaires (wochenmarkt) : ils se tiennent à jour fixe. À ces marchés s’ajoutent des foires annuelles (jahrmarkt), qui ne sont pas prises en compte dans la présente notice, mais qui y sont parfois mentionnées. Les marchés dont il est question ici existent depuis le Moyen Âge pour la plupart, d’autres sont mentionnés à partir du XVIe siècle, ce qui ne signifie pas qu’ils n’aient pas existé auparavant. C’est donc la date de leur création, éventuellement leur tenue (si aucune date de création n’est indiquée) qui importe ici. Hormis la date de création, l’existence d’un marché transparaît par le biais de questions financières, comme la levée d’un zoll (taxe sur les ventes), de précisions quant aux poids et mesures, de la présence d’une balance publique (wag) (à partir du XVe siècle), des règlements ou encore de l’existence d’une maison ou d’un autre espace à proximité du marché, toutes ces indications étant datées. Certains marchés perdurent à travers les siècles, d’autres périclitent pendant des décennies pour reprendre ultérieurement. Initialement, ils se tiennent surtout à proximité des abbayes. Les villes se développant au XIIIe siècle surtout, les marchés se créent pour assurer l’approvisionnement en marchandises de la population, mais sont eux-mêmes des facteurs de développement. Au XVe siècle, les diplômes accordant l’instauration d’un marché se multiplient.

Il est parfois malaisé de faire la différence entre un marché hebdomadaire et une foire, qui peut être annuelle, trimestrielle (aux Quatre-Temps) ou mensuelle, lorsqu’aucune précision n’est donnée quant au jour où se tient le marché. En effet, le même terme, markt, désigne l’un et l’autre, sauf quand est utilisé le mot messe, foire ou Jahrmarkt, marché annuel. Seule une spécialisation peut alors servir d’indication : un marché au bétail ou aux chevaux ne se tenant généralement pas toutes les semaines, sauf, par exemple, à Villé, où se tenait un marché au bétail hebdomadaire, ou à Cernay, où le marché aux bestiaux se tenait toutes les semaines sur l’Ochsenfeld, à l’écart de la ville (voir : Bétail).

Nécessité et caractéristiques

Le marché est l’un des moyens d’apporter aux habitants les produits dont ils ont besoin, qu’ils soient alimentaires, vestimentaires, ou autres. Il constitue pour les producteurs –  paysans, boulangers, bouchers, artisans (du drap, du cuir, de la cordonnerie, etc.) – la possibilité d’écouler leurs marchandises, en plus de celle qui consiste à tenir boutique (laden) les jours de la semaine ou de les proposer lors de foires ou des petites foires locales se tenant lors des fêtes patronales (kilbe).

Les mentions concernant l’existence d’un marché précisent parfois la présence d’étals ou d’une halle consacrés à un produit, par exemple ceux de drapier (watschalen), de boulanger (brotloube), de tanneur (gerberlaube), de boucher (fleischbank). Cet étal de viande (macellum) était un indice sérieux de l’existence d’un marché (Volk, p. 664). Par ailleurs, les produits vendus et précisés dans les sources sont des poissons, des grains (korn), des légumes (kraut), des planches ou du bois (bretter, holz), des toiles (wat), du fromage et du beurre (anken) ou encore des pieux (piquets de vigne ?) (stangen). Dans les grandes villes en particulier, quand un seul marché devenait insuffisant ou manquait de place pour s’étendre, d’autres marchés étaient instaurés, pour le pain, les légumes, le poisson, la viande, etc. Ils prenaient alors une dénomination spécifique relative à ce qui était vendu (kräutermarkt, brotmarkt, kornmarkt, fleischmarkt, fischmarkt, etc.).

Les endroits où se tenaient les marchés sont parfois documentés. Ainsi, il est question des halles, laube (Benfeld, Cernay, Colmar, Munster, Pfaffenhoffen), des espaces en plein air : rue (Riquewihr), place (Erstein), près d’une fontaine (Selz), autour d’une église (Colmar, Saint-Martin, et Strasbourg, Saint-Martin), dans le kaufhaus (Cernay). Le kaufhaus était normalement réservé au marché de gros.

La question de savoir où s’approvisionnait la population en denrées alimentaires avant la création d’un marché mérite d’être posée. Les jardins (potagers, vergers) et les basses-cours de tout un chacun existaient au cœur des villes et des bourgs, les champs étaient proches, les meuniers et les fours à pain également. Les boulangers, en particulier, élevaient des porcs en ville qu’ils pouvaient vendre (Grodwohl et Michel, p. 225-228). Cependant, une forme de vente mercantile existait, puisqu’une décision du Magistrat de Strasbourg, en 1387, interdit à quiconque de vendre quoi que ce soit sur l’allmend (les communaux), soit la rue, qui n’ait été verzinset (versement d’un cens pour occupation de cet espace). En cas de contravention, l’amende se montait à 30 ß et les marchandises étaient confisquées au profit de l’hôpital (Eheberg, 3, p. 2).

Aspects financiers

L’instauration d’un marché et son fonctionnement impliquaient des données financières. Ainsi, l’octroi d’un privilège pour sa création était assorti généralement du droit de lever une taxe sur les ventes (zoll, teloneum), parfois d’autres droits, comme le droit d’étal (gestellgeld), celui d’ouvrir un atelier monétaire, une taverne (taberna), de lever une taxe sur la pesée (waggeld). Cependant, l’association du marché à la monnaie et à la taverne est essentiellement préurbaine ; on la trouve entre le VIIIe et le XIe siècle, puis elle disparaît quasiment. Le marché était donc une source de revenus pour les villes ou le seigneur. Le zoll était prélevé par un zoller. À Strasbourg, dans la première moitié du XVe siècle, les courtiers et les femmes courtiers (köfeler et köfelerin), leurs enfants, domestiques, knechte et autre personnel (gesinde), devaient prêter serment sur les saints de verser tous les samedis au zoller un zoll sur les marchandises qu’ils vendaient et achetaient aux étrangers et aux autochtones. Le zoller devait aussi examiner les bateaux qui se rendaient au marché (merketschiffen), voir ce qu’ils contenaient et prélever la taxe (Eheberg, 177, p. 405-406). De même, au XVe siècle, les fischzoller du marché aux poissons, au gibier et aux « oiseaux » sauvages devaient aller d’un marchand à l’autre et prélever le zoll. Il est précisé que ce dernier devait être levé, que les poissons fussent dans des paniers ou dans des baquets remplis d’eau, ou salés, lors des deux jours par semaine où se tenait ce marché (Eheberg, 184, p. 416-417-418).

Par ailleurs, les marchés permettaient la circulation d’une monnaie, dont la frappe, pour une région donnée, n’avait de sens qu’à cette condition, au besoin par le biais d’une réglementation contraignante (Volk, p. 663) (Rappenmunzbund).

Paix de marché – Règlements

Les routes d’accès au marché et les marchés eux-mêmes étant peu sûrs, une protection était accordée aux personnes non armées, comme les paysans, les femmes, les juifs. Cette protection relevait d’une paix spéciale (marktfriede), mise en place par les autorités ou ceux qui accordent un privilège de marché, tant sur le chemin à l’aller et au retour que sur le marché (et sur la foire). Elle était spécifiée en termes de temps et de distance. Ainsi, lors de l’octroi du marché de Turckheim, l’empereur Henri VII précise que tous ceux qui s’y rendront jouiront dans leurs personnes et leurs biens de son impériale protection (Schoepflin, AD p. 99, n°862). Les franchises de Belfort, spécifient que les exactions ou délits commis en dépit de cette paix étaient de 60 sous estevenans tout au plus, « si ce n’est de forfaict en foyere ou en marchez, où les amendes se doublent » (Bardy, p. 530-534 ; de Villèle, II, p. 91-100 ; AM Belfort, BB 16).

Les marchés et les marchands étaient soumis à des règlements édictés par les autorités. De nombreuses marktordnungen figurent dans les sources, métier par métier. À Sélestat, par exemple, les marchands de poissons et les merciers (gremper) devaient, le soir, les premiers retirer leurs tonneaux, les seconds leurs auvents du marché et ne pas les remettre en place avant la cloche du matin (Gény, III, 8. p. 327). Les marchands de grain devaient observer un règlement d’une vingtaine d’articles, dont les sujets sont divers, comme les horaires, signalés par une cloche (kornglocke), avant la sonnerie de laquelle les achats et les ventes étaient interdits. L’un des articles concernait les poids et mesures : tous les grains qui arrivaient au marché dans des sacs pour être vendus le mardi et le vendredi devaient obligatoirement être pesés selon les mesures de Sélestat. C’est le mesureur de grain de la place qui s’acquittait de cette tâche, d’autant plus s’il s’agissait de marchands étrangers. Des amendes étaient prévues en cas de non-respect de cette réglementation (ibid., 14. p. 327). De même, il était interdit de laisser divaguer les cochons, les oies et les poules sur le marché au grain les jours de marché ou de vendre des légumes et autres jardinages ailleurs que sur le krutmerckt, là où se trouvent les jardiniers (gärtner) (ibid., 7. p. 359 et 10. a. p. 360). Par ailleurs, les marchands étrangers de tissu (soie, toile, futaine, etc.), de cuir et autres n’ont plus le droit de venir vendre leurs produits sur le marché hebdomadaire, afin de ne pas nuire aux marchands autochtones. En revanche, ils peuvent vendre lors des trois foires annuelles et des quatre foires des Quatre-Temps (ibid, Statuten 1555- 1789, 35. p. 401-402).

À Strasbourg, une dizaine de règlements sont émis par le Magistrat entre 1429 et 1495. Ils donnent des informations sur les lieux où se tenaient les marchés et les denrées vendues, ainsi que sur le montant des amendes en cas de contravention, sur la surveillance par un personnel assermenté ou encore sur les discriminations vis-à-vis des vendeurs et marchands étrangers à la ville (Ces règlements ne sont pas présentés in extenso).

En 1427, il est précisé qu’il est interdit d’apporter les marchandises au marché devant les Barfůssen (Franciscains) avant la cloche du matin de la cathédrale (prime) et que la vente ne peut commencer qu’après cette sonnerie (Brucker, p. 329) [Le couvent des Franciscains se trouvait sur l’actuelle place Kleber]. Au XVe siècle, le marché d’occasion (gimpelmarkt) qui se tenait le dimanche et aux Quatre-Temps dans le fronhof (by der Steinhütten) est à présent interdit et doit se tenir derrière les Barfůssen [Steinhütte : loge des tailleurs de pierre, située côté sud de la cathédrale, fronhof : à l’emplacement du palais Rohan]. On y vendait entre autres les vêtements et les ustensiles de lépreux défunts (güten lüte) (ibid., p. 329). En 1469, le règlement du marché aux poissons prévoit que les poissons vivants placés dans des baquets peuvent être vendus lors des marchés du matin et du soir pendant deux jours. Les poissons morts ne peuvent plus être vendus au bout d’un jour (marché du matin et du soir) et doivent être examinés par les échevins (schöffel) (ibid., p. 330-331). En 1491, une réglementation générale sur le marché hebdomadaire concerne le grain, le vin, les chevaux. Il est surtout précisé l’interdiction de spéculer sur les produits de première nécessité par l’achat de denrées tôt le matin aux producteurs et la revente plus tard et plus cher sur le même marché, ce qui permettait à ces spéculateurs de se rendre à leur travail la journée (ibid. p. 332). Au XVe siècle, la réglementation du marché au grain prévoit l’interdiction pour tout bourgeois ou tout étranger à la ville d’acheter, les jours de marché, plus de dix viertel de seigle ou de blé (rogen und weissen) pour éviter que les boulangers ne manquent de farine. Les mesures doivent être celles de Strasbourg et effectuées par le kornmeister assermenté. Les femmes n’ont le droit de ne mesurer que les noix (ibid., p. 335). En 1493, interdiction est faite aux acheteurs de grain de créer des embouteillages avec leurs charettes (wagen und karchen) (ibid., p. 336). En 1426, la vente de lait, de fromage et autres denrées doit se faire sur les bords du marché aux poissons [rue du Vieux marché aux poissons, entre le pont du Corbeau et la rue Mercière], de sorte à ménager le passage (ibid., p. 337). En 1495, un grand désordre régnant sur le marché aux poissons à cause des marchands de légumes, ces marchands ne peuvent vendre à cet endroit que le lait et ce qu’ils peuvent porter dans un panier. Ils doivent tenir marché sur le fronhof, la place, à proximité des gärtner, et attendre que sonne la cloche de l’Ave Maria de la cathédrale (le matin). Par ailleurs, interdiction leur est faite de vendre sur leurs charrettes, qu’ils doivent décharger. Ils peuvent vendre sur leurs charrettes sur la place près de la fontaine Saint-Ulrich ou sur le marché aux légumes (ibid., p. 337).

Des marchés à la création documentée

N.B. : les entrées suivies d’une * se fondent sur un fichier inédit de B. Metz qui l’a aimablement mis à disposition. Qu’il en soit remercié.

Altorf

Otton III accorde à Altorf le droit d’ouvrir un atelier monétaire, un droit de taxe (teloneum, soit un zoll, ou marktzoll sur les ventes), un droit de marché (mercatus) et de taverne (tabernam, soit une licence pour le débit de vin), tous droits confirmés par une bulle de Léon IX en 1049, mais qui fausse selon les Regesta imperii (Böhmer, III/5/2). De plus, ce marché serait en fait annuel (Jahrmarkt) (Schoepflin, Alsatia Diplomatica, I, 165, note b).*

Altkirch

Marché mentionné dès 1268, nommé en 1398. Une mesure locale pour les grains est attestée en 1286 et une balance publique dans le deuxième quart du XIVe siècle. Par ailleurs, en 1285 et 1290, sont mentionnés des watschalen, soit des étaux de drapier (Metz, p. 55).

Andlau 

Droit de marché accordé en 1004 par Henri II à l’abbesse d’Andlau. Il se tient tous les mercredis et perdure jusqu’au XIVe siècle au moins (Metz, p. 57).

Barr 

En 1361, une mention attestant la tenue d’un marché le samedi : Am Samstag zu Barr auf dem frien marckte (ABR 8E 21/7 f°3v). Der vyschemerket ist des dorfes und wurt alle ior verluhen (ibid. f°58v), indique un marché au poisson. En 1565, autre mention du marché (AMS VI 1/3 p. 1).*

Benfeld 

Une halle est attestée en 1330, qui servait peut-être de marché, puisque la ville prélevait un zoll (Metz, p. 60).

Beinheim 

En 1333, l’empereur Ludwig confère à Beinheim les franchises de Haguenau et un marché le lundi, avec les mêmes droits (Hefele, A 39).

Bergheim

Marché attesté en 1132 et existant sans doute depuis le début du XIe siècle. Avant 1307, il est transféré à Ribeauvillé par les Ribeaupierre, mais il est probable qu’il ait repris sa place à Bergheim, une maison zum markete (1398) et des étaux sont évoquée en 1377 (Metz, p. 62).

Brumath 

Est mentionnée une maison située an dem mercket, en 1374. Par ailleurs, la monnaie concédée en l’an Mil « n’a de sens qu’en relation avec un marché » (Metz, p. 66).

Cernay 

Marché attesté en 1268. Deux halles (kouffhus et nuwe kouffhus) sont mentionnées en 1423 et une halle au pain (brotloube) vers 1436 (Metz, p. 68). En 1440 est citée la Laube au marché au grain (AHR E dépôt 61, cité par Ingold, Annuaire de la Société d’histoire du Sundgau (AS), 2013, p. 261). En 1542, il est fait mention d’un marché aux pieux (stangenmarkt) (AHR 27H 2/3, cité par Ingold, ibid, p. 252).*

Châtenois 

En 1290, Rülinus in foro doit à Kestenholz un cens (ABR G 1500/3).*

Colmar

Un marché est nommé en 1226, mais un zoll existe dès 1214. Un marché au grain est attesté en 1283, aux chevaux en 1316 et au bétail en 1321 (Metz, p. 72). La ville comprend plusieurs halles : au drap (1ère mention en 1226), au pain (brotscale, 1285), au cuir (gerberlaube, 1319), aux fourrures (1364). Le marché hebdomadaire, le jeudi, se tenait aux abords de Saint-Martin et était réservé aux marchands locaux. 1305 voit la création d’une foire de quatre jours, autour de la Saint-Martin, qui attirent les marchands et négociants de tous horizons. Deux autres foires seront fondées à l’Ascension et à la Fête-Dieu. Le koufhus est attesté en 1370, alors qu’une balance publique existe dès 1319 (Metz, p. 72-73 ; Braeuner/Lichtlé, p. 118).

Dambach 

Marché probablement avant 1351, selon la citation d’une maison an dem merckete (Metz, p. 75).

Durrenbach

En 1151, Konrad III confère à Walburg un marché à Durrenbach (AIS 85 n°92 et MGH DD IX).*

Ebersmunster 

En 1534, mention de vente de pain au marché (Spach, Inventaire manuscrit des fonds anciens, ABR H 176/7).*

Éguisheim 

Marché attesté en 1315 (Metz, p. 79).

Ensisheim

Le marché n’est pas attesté avant le XVIe siècle, bien qu’une mesure pour les grains existe en 1396 (Metz, p. 80).

Erstein 

Une place appeléealter markt (1425) pourrait sous-entendre la présence d’une marché (Metz, p. 82).

Ferrette

Marché attesté en 1268. Une mesure pour les grains est citée dès 1297 (Metz, p. 83).

Florimont

Mention d’un marché en 1322, 1324, 1332 et 1353. En 1447, le Magistrat est autorisé à rétablir ein wuchenmerket zu Blumenberg … der abgangen ist et qui sera libre de zoll pendant 4 ans (Stouff, Origines, II, p. 77-78 n°32). En  1511, Maximilien Ier confirme à Florimont einen wochenmarckht alwegen auf mitwochen (ibid. II 122-123 n°50). En 1511 et 1553, Florimont subit un incendie qui empêche la tenue du marché : es ist auch durch solche feüers nöthen der gewohnliche wuchenmarkht alda abgangen (Stouff, Origines, II, p. 125-126 n°51).*

Grandvillars 

La mention d’une mesure locale en 1259 semble indiquer l’existence d’un marché.

Guebwiller 

Un zoll y est attesté depuis 1275, ce qui indique l’existence d’un marché. Le principal, autour de l’église Saint-Léger ne « serait attesté » qu’au XVe siècle, alors qu’il semble qu’il y en ait eu un auparavant (mention d’un « ancien marché » en 1294 et 1431 et allusion aux marchés du lundi et du vendredi mentionnés dans un texte antérieur à 1436) (Metz, p. 86).

Haguenau 

Marché attesté dans les franchises de 1164. Les marchés aux poissons, aux grains, aux planches, etc. n’apparaissent qu’après 1350 (Metz, p. 91).

Hochfelden

Au XIVe siècle, le chanoine Rudolf von Ochsenstein possède à Hochfelden la taille (bette), la taxe sur le vin (ungeld), la taxe sur les ventes sur le marché (zoll) et la taxe levée sur les juifs (ABR G 3690/1, f°19). En 1459, il existe une rente sur le zoll et l’ungeld (Battenberg, LU III, 3713) et en 1483-1485, le censier de Georg von Ochsenstein mentionne la part qui revient à ce dernier sur le zoll (2 livres) (StAD : Hessisches Staatsarchiv Darmstadt, D 21A 8/5, f°18). En 1575, il est question d’un projet de créer un marché aux grains à Hochfelden, qui semble avoir été réalisé, puisque Hanau défend, en 1597, à ses sujets d’y vendre. La landvogtei s’y oppose parce qu’il y a de nombreux marchés aux alentours et qu’un marché obligerait Hochfelden à s’entourer d’un mur (trop coûteux) (Spach, C 120/2). En 1596, institution d’un marché, de trois foires et d’un péage par la Régence d’Ensisheim (Fischer, Hochfelden, 16).*

Ingwiller

En 1345, l’empereur Ludwig accorde à Ingwiller les franchises de Haguenau et un marché le vendredi (Winkelmann, AII II p. 398-99 n°656). En 1347, l’empereur Charles IV confère les mêmes droits à Simund von Lichtenberg, avec la tenue d’un marché le mardi (AII II p. 432-433 n°69).*

Kaysersberg

Le marché aurait existé dès le XIIIe siècle (Himly, p. 80 et Scherlen, p. 411). Un marché au grain existe dans les faubourgs en 1328 : in suburbio oppidi K. in foro frumenti (BnF lat. 9074 f°8 = n°9) (Metz, p. 95).

Kientzheim

En 1420, l’empereur Sigismond accorde au comte Johann von Lupfen une foire à Cunsheim et lui confirme, en l’insérant, la charte par laquelle le duc Leopold a accordé à Kientzheim un marché le 10 mai 1325 (Böhmer, RI XI/1, 4231). En 1422, Kaysersberg s’étant plaint de la concurrence du marché de Kienzhein, Colmar et Sélestat le boycottent (schùhen) (Richard, p. 72-73). En 1447, Ribeauvillé ayant défendu aux habitants du Val d’Orbey de fréquenter le marché de Kaysersberg, ils se rendent à celui de Kienzheim (AHR E 2316). 1572-1581 : il s’y tenait un marché aux chevaux (Inventaire AM Kientzheim BB 13). 1582-1591 : Règlement des marchés (ibid. BB 14). 1591-94 : nomination de surveillants du marché (ibid. BB 15).*

Lauterbourg 

Une mention de 1478 concerne les règles du zoll dans la ville les jours de marché : wie es mit dem zoll in der statt Luterburg uff dem wochenmargktag gehalten werden soll (ZGO 96, 1948, p. 58).*

Lièpvre 

En 1449, le margrave et les Hattstatt prennent un accord au sujet de Lièpvre et de Sainte-Croix, qui mentionne le marché du lundi (Scherlen, HH 201, qui cite Hattstatt H3w, Staatsarchiv des Kantons Basel-Stadt). Un règlement de marché existe dans une autre source qui n’indique pas le jour où il se tient (Fester, III, 6919).*

Marckolsheim 

En 1500, Maximilien Ier aurait accordé à Marckolsheim un marché le mercredi (Knittel, p. 58). Une foire est attestée en 1345 par son zoll ne rapportant qu’un livre bâloise (Theloneum in nundinis … custodiendo nundinas - ABR G 377 f°33) (Metz, p. 131 et *).

Marlenheim

Au début du XIIe siècle, une mention indique un cens sur une maison située sur le marché : in foro sita (Perrin, p. 166). En 1443, le marché aux poissons est donné en fief aux ministériaux (Walter, URR II 125, n°216). En 1570 et 1606, un marché se tient le samedi. Il sera supprimé ultérieurement à cause de la proximité de celui de Wasselnheim (Georges Fritsch, Perles d’Alsace, 88, 1974/4, 23).*

Masevaux

Les statuts des tanneurs et cordonniers de 1320 mentionnent un marché, ceux des tisserands de 1423 indiquent qu’il se tenait le mercredi (Brun, p. 37-39 ; Metz, p. 153). En 1368, le Magistrat veut faire une nouvelle ville à partir de ce marché : aus demselben unserm markt ain newe stat machen (AM Masevaux EE 1/1). Vers 1480, une source mentionne une maison située am kornmerckt (AHR 108J 13/15). Le weistum de Gewenheim mentionne le marché entre 1368 et 1579 (Grimm, p. 80-82).*

Marmoutier 

En 1145, une mention relative au monastère indique la tenue d’un marché (Schoepflin, AD I p. 230 n°276). En 1163, un accord entre l’abbé Werner et Otto von Geroldseck porte sur le droit de marché : Diß ist des merckhetes reht (5 copies du XVIe au XVIIIe siècle : ABR H 558). En 1296 est mentionnée une maison près du marché: domus … in Morsmunster an dem mercket (ABR H 555).*

Molsheim 

Une maison est indiquée près du marché : prope forum dans le livre des fiefs de l’évêque Johann, probablement en 1306 ou peu après. Vers 1345, d’autres maisons sont mentionnées an dem kornmerckete (ABR G 377 f°126v et f°23) (Metz, p. 140).

Mulhouse 

La magna charta libertatum de 1293 confirme le droit de tenir marché qui existe depuis 1186 et d’établir des poids et mesures. Ce marché se tenait le mardi et drainait tous les produits de la campagne. Par ailleurs, on trouvait des marchés spécialisés : aux chevaux, au blé, au bois, etc. En 1365, les Mulhousiens achètent le droit de taxer les ventes au marché (Moeder, p. 240-241 ; Kammerer, p. 176).

Munster

Le traité de 1339 (entre la ville et l’abbé Marquart) mentionne un zoller qui lève des taxes sur les transactions (non un péage) (Schoepflin, AD p. 165 n°980 et Annuaire de la société d’histoire du val et de la ville de Munster, 60, 2006, 16, 1. p. 27-29). La laube n’est citée que vers 1456 (AHR 1 H 35 f°50) (Metz, p. 148). Le Statutenbuch commencé en 1490 indique : wer käse und ancken [fromage et beurre] gen Munster uff den märckt bringt (AM Munster AA 12 f°22). En 1502, un accord entre la ville et l’abbé est pris en ce qui concerne les taxes à lever sur la nouvelle laube (AM Munster AA 3/26).

Neuwiller

La rue du marché est citée en 1321 et 1349, une rue près du marché en 1335, le marché lui-même en 1335 et 1344 (ABR G 5655 f°A24v ; f° A10v ; f° A90v ; f° A5v ; A69). Un marché au fromage est cité en 1480 par le biais d’une maison sise près de ce marché (ABR G 5364/20). Le marché (et du change et des zoller) est également mentionné dans le coutumier de la ville (Grimm, p. 753 et 756 ; Metz, p. 151).

Obernai 

En 1301, le roi Albrecht accorde, par privilège, un droit de marché qui existait déjà et se tenait le jeudi (Metz, p. 155).

Orbey

Selon A. Scherlen (Perles d’Alsace, II, p. 412 sans citer de source), un marché existait avant la guerre de Trente Ans. Un marché hebdomadaire est mentionné à Orbey à la fin du XVIIe siècle avant d’être interrompu à cause des guerres. Une demande de rétablissement est formulée en 1741, puis en 1773. Cette dernière requête est contestée par les autres villages de la vallée, en particulier par Lapoutroie qui réclame, en vain, le privilège d’accueillir le marché. (ADHR E 1491). En 1792, Lapoutroie sollicite à nouveau l’autorisation d’un marché hebdomadaire. La commune se heurte alors à l’opposition de Kaysersberg qui craint la concurrence pour le commerce des bovins. Orbey obtient la création d’un marché en 1810 mais Lapoutroie est autorisé à ouvrir quatre foires annuelles d’une journée. La rivalité entre les deux communes voisines se poursuit avec la tenue de quatre foires annuelles à Orbey en 1836.

Pfaffenhoffen

En 1362, il y existait un étal de viande (fleischbang) situé à côté du marché du cuir : Fleischbang … gegen dem ledermerkete (Herr, UKI, 15 n°5). La même mention apparaît en 1387 (ibid. n°6). La ville possédait une balance (wag) mentionnée au sujet d’une cession, en 1525 d’abord, de cette balance (Perles d’Alsace, 95, 1976/2, p. 29), puis, en 1544, de la taxe sur la pesée (waggeld) (2/3) à la ville, par le comte de Hanau. Cette balance était située dans le waghaus unter der laube (soit dans une sorte de structure supplémentaire dans la halle) et, contre une rente de 2 livres, la totalité du droit d’étal (standgeld) sous la laube (Spach, E 2375/4). En 1597, le marché hebdomadaire est à nouveau mentionné (ABR C 120/3).*

Phalsbourg

En 1570, Maximilien II accorde à Pfalzburg un marché le mercredi et, selon deux brouillons conservés à Vienne, un second, le samedi (Jahrbuch der Gesellschaft für lothringische Geschichte und Altertumskunde, 20, 1908, p. 230 n°16).

Ribeauvillé 

En 1302, les marchés sont partagés, alors qu’ils étaient communs en 1298. Il existe un marché au bois et un marché aux légumes qui se tiennent le mercredi (comme à Bergheim  ; le marché de Ribeauvillé étant en fait celui de Bergheim, que les Ribeaupierre ont détourné dans leur ville (Albrecht, RUB I p. 191, n°284 ; Metz, p. 161). En 1442, un marché au grain est mentionné au sujet d’un zoll : Der kornmarkt git 1 viertel 1 d. zu zoll & 1 d. zu messend (§  6). Un marché aux bestiaux, attesté par la mention d’un zoll (§ 7), appartient à la seigneurie, mais est baillé aux weibelen (§ 9) (Grimm, d’après le Rappolsteiner Urbar, AHR E 886).*

Riquewihr 

Un marché, à une date inconnue, se tient dans la rue principale (Wolff et Zeyer, p. 9). Au XVIIIe siècle, il se tient toujours le vendredi (Voegeli, p. 81).*

Rhinau

Un lieu-dit Merketbruke est attesté en 1294 et vers 1345 ; un zoll et des halles permettent de penser qu’un marché existe de fait (AMS 2OND 168/1 C ; ABR G 377 f°30v) (Metz, p. 157). En 1581, l’évêque Johann confirme ce marché (ABR G 1282, selon Himly).*

Rosheim

En 1240, un accord entre l’abbaye de Hohenburg et la commune stipule que les biens du couvent sont exempts d’un markzoll (theloneum), soit d’une taxe sur le marché. Une autre mention n’apparaît qu’en 1441, s’agissant du cours du grain (ABR H 1503/23) (Metz, p. 165).

Rouffach

Vers 1345 est attesté un theloneum (taxe sur les ventes au marché) (Walter, URR I 180 ; ABR G 377 f°40 environ). Est également mentionnée une taxe sur la vente de grains (die metze) sur ce marché (ABR G 377 f°41 ; Walter, URR I p. 181), à nouveau mentionnée en 1375 (Jahrbuch [des Vogesen Clubs] für Geschichte, Sprache & Literatur in Elsaß-Lothringen, 15, 1899, 29 n°16). En 1374 et 1420, le zoll sur la vente des poissons qui sont apportés au marché et sur les étals de poissons sont attribués aux Schoenau (qui l’ont baillé à l’Hôpital zum Heiligengeist) en fief épiscopal (Frese, Schönau, 32 f, qui cite AMS AA 1405/25 et ABR G 856/2). En 1443, ce fief est confirmé (Walter, URR II 125 n°216).*

Saint-Amarin

Le 19 juin 1480, Frédéric III autorise un marché à Saint-Amarin (Schoepflin, Alsatia Diplomatica II, p. 413, n°896).*

Saint-Hippolyte (Sankt Pilt)

En 1580, le duc de Lorraine y institue une foire à la Saint-Laurent et un marché le lundi (Edmond des Robert, qui cite AD de Meurthe et Moselle, B 905/66).*

Sainte-Marie-aux-Mines

En 1562, le compte de Jacques Reynette mentionne la tenue d’un marché (BNF, coll. Lorraine 138, f°35 et 37).*

Saverne

En 1588, il est fait mention d’un marché qui se tient le jeudi (A. Adam, Bulletin de la société pour la conservation des monuments historiques d’Alsace, 23, 1911, p. 75).*

Sélestat ou Schnellenbühl

Le marché est attesté par un fait divers : en 1437, un accapareur de grains de Strasbourg, qui se rendait soit à Sélestat ou à Schnellenbühl les jours de marché est condamné pour avoir arrêté des voitures pour s’y rendre et acheter le grain qu’elles transportaient : an den Snellenbùhel gangen ist, mit sunderheit uf die mercktage (Gény, II, p. 639-640, n°301).*

Seltz 

En 993, Otton III concède à Adelheid (sa grand-mère) un droit de marché et de monnaie (MGH DD II/2, p. 541-542, n°130). En 1336 est citée une boucherie située près de la fontaine nommée « fontaine du marché » (Marcketburne) (ABR G 6492 f°51v-52r). En 1389, la ville lève un zoll au marché (ZGO, 12, 1861, p. 340, n°92).*

Strasbourg

En 1143, une mention indique qu’un marché se tient près de Saint-Martin (SUB, I, p. 468, § 15).* Un marché au bois (forum lignorum) est attesté en 1240 place du Marché-aux-poissons (Seyboth, p. 154). En 1307, il jouxte des entrepôts (Alioth, p. 441). En 1427, un marché a lieu devant les Barfüssen. Depuis 1450 est attesté un marché d’occasion (Gimpelmarkt), il se tient deux fois par semaine au fronhof by der Steinhütten. Seyboth (p. 289) le situe sur l’actuelle place du Jeu-des-Enfants. Dès le XIIe siècle, un marché aux poissons (forum piscium, Vischermerket) se déploie place Gutenberg et, en 1426, s’étend jusque dans la Kremergasse, par la rue du Vieux-Marché-aux-Poissons. Il s’y vend aussi de la volaille et du gibier (ibid., p. 128 et 135). Le marché au vin a lieu sur l’actuelle Place du Vieux-Marché-aux-Vins (ibid., planche de 1765). Sur la Place du Château se tient un marché au chanvre, au lin, aux fruits, aux légumes, au beurre, au fromage et aux œufs aux XIVe et XVe siècles. Au même endroit est cité un marché aux raisins en 1440, un marché aux cerises en 1580, aux potiers en 1766, aux carreleurs et aux cuveliers (ibid., p. 151). Du XVe au XIXe siècle, la rue des Grandes Arcades abrite une halle aux pois (Erbislaube) assortie d’un marché aux pois (Erbsesmarkt) (ibid., p. 48). Marché aux vins (Weinmarkt, forum vini, forum vinarium) : début XIIIe siècle, il est attesté devant la cathédrale ; en 1306, place du Jeu-des-Enfants, à partir de 1555, sur la place près des Franciscains, autour de la rue de la Douane en 1650 et 1785 (ibid., p. 148, 56 et 119).

Les légumes sont vendus sur des bancs place Gutenberg devant la Pfalz (1325). Le marché des maraîchers (Gärtner) s’y tient aux XVIIIe et XIXe siècles et un nouveau marché aux légumes se tient place Gayot, en 1772 (ibid., p. 128 et 242). Les grains sont vendus rue du Vieux-Marché-aux-Grains en 1338, 1587 et 1681, et un nouveau marché aux grains en  1745, place Broglie (ibid., p. 54 et 14). En 1495, un marché aux légumes se tient près de la fontaine Saint-Ulrich (Brucker, p. 329-337).

Sont également cités :

  • Un marché aux choux (1751, 1789), Quai Finkwiller (Finkweilerstaden) (Seyboth, p. 173) ;
  • Un marché au foin (1803), avec une balance, place du Foin (ibid., p. 221) ;
  • Un marché aux chevaux (Rossemerket) aux XIIe et XIIIe siècles et jusqu’au XIXe siècle, place Broglie (ibid., p. 14) ;
  • Un marché aux cochons de lait (Ferkelmarkt) et aux cochons (Schweinmarkt), au XIVe siècle, rue des Drapiers et devant la Grande Boucherie (Grosse Metzig). Des bancs de bouchers (scampna carnificum) sont relevés en 1326 et 1427. En 1466, ils sont au nombre de 29 du côté de la Mauresse et 30 près de la Grande Boucherie (ibid., p. 56 et 154 et 129) ;
  • Des bancs de pain sont installés devant la Pfalz en 1325 et 1403 et un marché au pain se tient (Brotmerket), rue des drapiers, en 1444-1454 (ibid., p. 128 et 67) ; 
  • Un marché au bétail se tient au XVIIe siècle place d’Austerlitz (ibid., p. 197) ;
  • Un marché aux guenilles, au XVIIIe siècle, place du Jeu-des-Enfants (ibid., p. 289) ;
  • Un marché aux herbes, en 1680, place du Marché-aux-Poissons et un petit marché aux herbes, en 1794, place du Vieux-Marché-aux-Vins, et place Gutenberg aux XVIIIe et XIXe siècle (ibid., p. 154, 287 et 128).

Soultz 

Il est mentionné un zoll en 1254 et 1295 (Wentzcke, Hessel et Krebs, RBS II, no1442 et 2384).*

Soulzmatt

Vers 1345 apparaît une mention au sujet de la taxe sur les ventes au marché (theloneum) (Walter, URR I p. 182 et ABR G 377 f°42 environ). En 1472, Thenie von Wittenheim, comme ses ancêtres, détient en fief épiscopal 10 ß von dem kleinen zolle zu Sultzmatt (Walter, URR II, p. 163, n°266).*

Thann

En 1442, la ville se voit attribuer un droit de marché qui se tient le samedi (Scholly, 21). En 1446, il est question d’un lieu situé am hindern kornmarkt (Schadelbauer, V, 26, p. 145). En 1456 est mentionné un marché aux poissons (AM Thann, FF 22) et en 1473, un marché franc qui se tient tous les samedis (Stouff, Description, p. 29).*

Turckheim 

En 1312, un droit de marché est accordé à Turckheim par l’empereur Henri VII. Il se tient le mercredi (Schöpflin, AD, 99, n°862 = AM Turckheim, AA 1).*

Villé 

En 1540, Villé se fait confirmer son marché ancien et incontesté le mercredi, ses franchises ayant disparu dans les guerres (AHR 1C 8519). En 1548, Heinrich von Jestetten (abbé de Honcourt) mentionne un marché au bétail hebdomadaire près de Villé (ABR 120J 54, cité par Georges Bischoff, Annuaire de la société d’histoire du Val de Villé, 38, 2013, p. 39).*

Wasselonne

En 1598 est mentionné un marché qui se tient le lundi (Wunder, p. 135 ; Will, 8).*

Westhoffen

En 1332, Ludwig der Bayer y autorise la tenue d’un marché le mardi. (Battenberg, LU I, p. 394). En 1464 est mentionnée une maison située près du marché, de la fontaine et de la laube (ABR 120J 180, cité par Boris Dottori, CAAAH, 56, 2013, note 33, p. 151).*

Wissembourg 

En 1265, un règlement de marché est émis par l’abbé et la ville. On y vend de produits alimentaires, de l’habillement, mais pas de produits de luxe (Zeuss, p. 328 et suivantes). Selon Ammann, 96, ce marché aurait existé dès le Xe ou XIe siècle.*

À ces villes et communes, dont les marchés et événements les concernant ont fait l’objet de précisions, s’en ajoutent d’autres dont ne sont indiqués que la date de création du marché et le jour où il se tient : Ammerschwihr, 1227, vendredi ; Balbronn, 1284 ; Belfort, 1307, jeudi ; Bitsch, 1442, mercredi ; Brunstatt, 1459 ; Buchswiller, 1597 ; Delle, 1333 ; Giromagny, 1563 ; Gugenheim, 1281 ; Ingersheim 1571 (?) ; Landersheim, 1290, lundi ; Landser, 1627, lundi ; Lapoutroie, avant 1773 ; Montreux-Château, 1406 ; Muhlbach, 1573 ; Mutzig, avant 1474 ; Niedermorschwihr, 1296 ; Niedersept ou Obersept, 1418 ; Reichshoffen, 1286, lundi ; Rixheim, 1471 ; Rosemont, 1487, mardi ; Sainte-Croix-aux-Mines, 1510 ; Scherwiller, 1312, lundi ; Schirmeck, avant 1663 ; Stotzheim, 1521 ; Sundhofen, 1429 ; Uffholz, 1480, vendredi ; Vipucelle, 1123, samedi ; Wattwiller, 1464, jeudi ; Weyersheim, 1579, dimanche ; Wœrth, 1330, mardi.

Bibliographie

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Notices connexes

Accaparement

Bétail, Boucher (Fleischbank), Boulanger

Commerce

Droit urbain (Marktfriede)

Étal (droit d’)

Fleischordnung, Foire, Franchise, Frucht-Fruchthalle, Fruchtzoll

Gaden, Gärtner (marchés à Strasbourg), Gestellgeld, Gimpelmarkt

Halles, Hausmeister

Kauf, Kaufhaus, Kilbe, Kornhaus, Kornmeister

Lade, Laube

Monnaie

Paix

Rappenmünzbund

Zoll

Monique Debus Kehr