Mairie

De DHIALSACE
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Gemeindestube, Hôtel de ville, Laube, poêle communal, Rathaus

Les réunions des communautés, plaids ou Gerichte avaient le plus souvent lieu en plein air, sur une place, devant l’église, ou dans le cimetière, et les conseils se réunissaient dans des poêles ou stuben (Herrenstuben, Edelstuben), dans les locaux où se tiennent les sessions du tribunal (Gerichtstuben, Laube).

Au début du XIVe siècle, les villes entreprennent de construire un bâtiment particulier pour les réunions les conseils de la ville, le Rathaus (par exemple à Strasbourg la Pfalz 1321, Obernai 1332, Sélestat v. 1371, Haguenau 1332, Mulhouse 1347, etc.).

L’historien d’Obernai, Gyss résume ce mouvement en une formule : « C’est de l’époque de l’organisation définitive du régime municipal que date la construction des édifices appelés Hôtels de ville ou Rathaüser. Les cours auliques (hofgerichte) qui étaient jadis le siège des plaids publics, se trouvaient désertées depuis que la population des villes se trouvaient soustraites de leur juridiction, et quand la noblesse qui se réunissait de préférence dans ses Trinkstuben pour discuter de ses affaires eut été à son tour dépossédée de l’administration exclusive… ce fut alors que se fit sentir le besoin d’un local spécial destiné aux réunions du conseil… L’établissement des chancelleries fut encore un moment qui détermina la construction des hotels de ville ». (Gyss, p. 178).

L’Hôtel-de-ville ou Rathaus devient un type de bâtiment de l’architecture civile, avec ses équipements spécifiques. L’on y passe de l’architecture en bois à l’architecture en pierre, au moins pour les rez-de-chaussée. Les locaux du rez-de-chaussée sont réservés aux dépôts de vaisselles, provisions et boissons, pour la consommation des conseillers ou les vins d’honneur, ou aux salles de garde, quand celles-ci ne sont pas aménagées dans les tours de la ville. Un grand escalier avec balcon donnant sur la place, pour les proclamations, conduit aux salles du premier étage, décorées d’armoiries, de sculptures et de décors peints. C’est dans cette grande salle qu’ont lieu les réceptions et les assemblées importantes et que peuvent se dérouler concerts et bals. Il peut y avoir d’autres salles plus petites, ou stuben, pour les conseils et en règle générale un cabinet d’aisances, d’où le sobriquet populaire de Sprochhus, parloir, donné à ceux de l’Hôtel-de-Ville de Strasbourg, Colmar, Mulhouse et par extension aux Hôtels eux-mêmes (voir : Eau, Sprochhus). Sous les combles, parfois un grenier à grains. Le toit est surmonté d’une tourelle avec sa cloche bourgeoise (Bürgerglocke). Habituellement, la mairie comprend une chapelle ou un oratoire. Très souvent, les « bureaux » sont réunis dans une annexe, la Chancellerie ou Kanzlei, parfois l’ancien Rathaus. Ce type de bâtiment se répand dans tout le Saint-Empire (Heyne, Das Deutsche Wohnungswesen).

Les communautés villageoises se dotent de Gemeindestuben.

La révolution artistique de la Renaissance s’étend à l’urbanisme et à l’architecture publique dans de nombreuses villes alsaciennes qui rénovent ou reconstruisent leurs Hôtels-de-Ville.

Bibliographie

HANAUER (Auguste), Les constitutions des campagnes de l’Alsace, Paris 1864.

GYSS (J). Histoire de la ville d’Obernai. Strasbourg 1866.

NARJOUX (Félix), préf. Viollet-le-Duc, Architecture communale, Hôtels de ville, mairies, maisons d’école, salles d’asile, presbytères, halles et marchés, abattoirs, lavoirs, fontaines, etc… Paris, 1870.

HEYNE (Moriz), Das Deutsche Wohnungswesen…, Leipzig 1899, p. 288 et ss.

PETRAZOLLER (François), L’urbanisme à Strasbourg, la pierre et l’idée, Strasbourg, 2002.

Notices connexes

Gemeindestube

Hôtel-de-ville

Laube

Poêle communal

Pfalz

Rathaus

Ratstube

François Igersheim