Lichtenberg (dynastie nobiliaire)

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Au Moyen Âge, la seigneurie de Lichtenberg est la principale entité territoriale de Basse-Alsace tenue par un lignage indigène. À l’extinction de la famille éponyme en 1480, elle s’étirait d’ouest en est des Vosges septentrionales au pays de Bade. Au nord, elle enserrait la forêt de Haguenau (Heiliger Forst) et s’étendait jusqu’au-delà de la Sauer alors qu’au sud, elle poussait des ramifications dans le Kochersberg et aux environs de Strasbourg, avec quelques possessions isolées aux abords de Sélestat aussi bien que dans la vallée de la Sarre. Cette situation est d’autant plus paradoxale qu’à leurs débuts, les Lichtenberg ne disposaient quasiment pas d’assise foncière. Partagée entre les comtes de Deux Ponts-Bitche et les comtes de Hanau, l’ensemble a été reconstitué à l’extinction des premiers, en 1570, au bénéfice des comtes de Hanau et dès lors qualifié de comté de Hanau-Lichtenberg.

Origine et constitution de la seigneurie des sires de Lichtenberg

Le nom éponyme du lignage apparaît en 1206 et renvoie au château construit à cette date, peut-être par une branche des Hüneburg, avoués de l’abbaye de Neuwiller. Comme une partie de son patrimoine tenu en fief de l’évêque de Metz se trouve dans la mouvance du monastère – Neuwiller, Bouxwiller, Ingwiller et les villages alentour, des localités du Kochersberg ou Wolfisheim –, l’avouerie en est vraisemblablement la source. Le site du château familial est lui-même une usurpation aux dépens de la cour seigneuriale d’Ingwiller.

L’ascension des Lichtenberg s’explique par la faveur de l’évêque de Strasbourg qui leur assure la protection des bourgeois de sa ville, notamment sur les routes et au passage du Rhin, franchi par des bacs (fähre), à la hauteur de la Wantzenau et du Neuhof : ces droits d’avouerie leur sont accordés en 1249 et préludent à une politique d’expansion encouragée par leurs parents Conrad et Friedrich, à la tête de l’évêché de 1273 à 1306. C’est le moment où leur demi-frère Ludwig II prend pied sur la rive droite, avec le fief épiscopal de Rheinbischoffsheim et les villages entre Bodersweier et Freistett. Maîtres de Wilstätt, où ils élèvent un château (1288), les Lichtenberg acquièrent d’autres possessions entre Freistett et Ulm et fondent l’agglomération de Lichtenau, autour d’un autre château bâti avec l’appui de l’évêque Conrad (1298). Ce patrimoine s’accroît encore du château de Schoeneck, inféodé par Friedrich à son neveu Johann III en 1301, et, au même moment, d’une série de fiefs d’empire (Schillersdorf, Schwindratzheim et Obermodern, la moitié de Pfaffenhoffen et Niedermodern en 1289), puis des localités viticoles de Westhoffen et de Balbronn, engagées par Albert Ier (1302).

L’assise territoriale des sires de Lichtenberg est renforcée par une politique castrale dynamique, illustrée par le château construit à Neuburg, au bord du Rhin dès le milieu du XIIIe siècle, par celui de Bouxwiller, peu avant la prise de possession de celui du Schoeneck, puis de Woerth et Mulhausen (1308). Ce réseau de points forts s’enrichit du Wasenburg et de Waldeck et, d’une part, du Vieux-Windstein, en 1335, du Herrenstein, dominant Neuwiller, en gage de l’évêque de Metz (1341), et, d’autre part, par des places comme Hattmatt, Hatten (1354), Saareck et Weisweil (1356), Neuwiller (1361), Schiltigheim (1363), Ettendorf (1371), Ingwiller et Balbronn (1379 ?) et Ingenheim (1381). L'accroissement du patrimoine va de pair avec le développement de villes dont les droits sont garantis par des chartes, à l’instar de Bouxwiller (dès avant 1291, suivie par Lichtenau (1300), Lichtenberg (1305), Neuwiller et Woerth (1330), Goersdorf (avant 1335), Brumath (1336) et Ingwiller (1345) et la reconnaissance, par l’Empire, du droit de conduite (Geleitsrecht) de la Rothenkirche (près de Schiltigheim) au Breitenstein, la fameuse « route du Brabant » du grand commerce international (1349), ultérieurement complétée par la même prérogative entre Lichtenau et Leutesheim (1370).

Cette montée en puissance profite grandement de la disparition des comtes de Werd, dont ils reprennent Brumath et les villages environnants – un fief mouvant de l’archevêque de Mayence –, le château de Grand-Arnsberg, Niederbronn, et une quinzaine de localités, de même que la haute-justice du Hattgau, fiefs d’Empire. Elle oblige le lignage à procéder à un partage entre les deux branches qui le composent désormais, l’aînée, celle d’Hanemann, et la cadette, de Ludemann, elle-même divisée en 1335, avec le rameau de son neveu Simon.

Pour maintenir l’unité de leur patrimoine en cas d’extinction, des pactes de famille organisent la dévolution de leurs biens au profit de la branche survivante : le principe retenu par la lignée cadette en 1361 est adopté l’année suivante par l’aînée.

Ces dispositions favorisent la cohésion de leurs territoires, en les incitant à combler les « vides », à l’exemple du secteur de Drusenheim-Herrlisheim, face à leurs possessions de la rive droite : ces possessions des Werd sont acquises en 1337. Elles peuvent être contrariées par des imprévus ou des conflits, comme celui qui les oppose aux Linange à la suite de l’engagement de Brumath.

À partir de 1405, l’ensemble du patrimoine échoit à la branche de Lichtenau, seule survivante dans la personne de Ludwig IV, mais il est fragilisé par la politique de ce dernier, en guerre contre Strasbourg, puis en délicatesse avec l’évêque dont il était l’allié. Ses fils Jacob et Ludwig V se déchirent, au point que le premier sollicite la protection du roi de France (1463) et qu’il est même question de vendre la seigneurie au connétable de Saint-Pol (1470) ; il disparaît en 1471, laissant le champ libre à Ludwig qui s’éteint lui-même en 1480  : l’héritage est partagé entre ses deux gendres, les comtes Simund Wecker von Zweibrücken-Bitsch et Philipp von Hanau, qui conservent en commun le château fort de Lichtenberg.

La seigneurie

La seigneurie de Lichtenberg est un conglomérat de terres et de droits. Elle est formée d’alleux dispersés, de fiefs (d’Empire, des Évêchés de Metz, Strasbourg, Spire, de l’Archevêché de Mayence, des abbayes de Neuwiller, Marmoutier, Murbach et Wissembourg, des comtes palatins, du duc de Lorraine), de biens tenus en gage, de l’avouerie du couvent de Stephansfeld et de la cour de Dahn, ainsi que de plus de vingt cours domaniales relevant des abbayes de Neuwiller, Gengenbach, Graufthal, Neubourg et Stürzelbronn et du couvent de Biblisheim.

Une organisation qui se construit progressivement

Comme c’est souvent le cas pour les seigneuries nobiliaires, on ne possède guère de textes permettant de connaître son organisation avant le milieu du XIVe siècle. La première mention d’un administrateur concerne l'ametman de Lichtenau, cité en 1300.

Le premier relevé des biens des Lichtenberg concerne le partage de la moitié de la hereschaft zu Liehtenberg qui rèleve de la lignée cadette, en mars 1335, suite à sa partition en deux branches (vers 1330 ou après 1332 ?). Il nous révèle un patrimoine familial dont la centralisation n’en est qu’à son début. Nulle part n’apparaît le mot de bailliage ou toute autre dénomination similaire. L’énumération des biens partagés commence, pour chacun des deux lots, par les châteaux et villes considérés comme devant être leurs centres politiques, à savoir les châteaux et villes de Lichtenberg et de Bouxwiller avec leurs dépendances : vassaux castraux, bourgeois, tribunaux, droit d’ordonner et de contraindre (twing und bann) pour Lichtenberg, vassaux castraux, bourgeois, cour domaniale et moitié du moulin pour Bouxwiller. De chacun de ces deux pôles relèvent, dans 6 à 8 localités alentour, un certain nombre de droits de justice, de droits sur les sujets ou sur des biens (moulins, vignes, prés, cours) ou la perception de redevances, de cens ou de rentes.

La liste se poursuit comme un inventaire désordonné, mêlant villages et villes en alleu ou en fief (la moitié de Brumath et de Goersdorf), châteaux (Wasenburg, Waldeck, moitié de Grand-Arnsberg) et cours avec leurs dépendances, droits d’avouerie (sur la cour de l’abbaye de Graufthal à Reitwiller et sur celle de l’abbaye de Neubourg au Schoenfeld, près de Wimmenau), droits de patronage et dîmes, droits de ban et de basse-justice (Twing und Bann) ou sur les sujets (Hattgau).

L’originalité du document tient au regroupement d’un grand nombre de localités en districts judiciaires qualifiés de Büttelei, au nombre de dix. Ils pouvaient être composés de cinq (Imbsheim avec Riedheim, Zoebersdorf, Griesbach et Wickersheim), quatre (Reitwiller avec Durningen, Gimbrett et Kleinatzenheim, Schwindratzheim avec la moitié de Hohatzenheim, Mittelhausen et Frankenheim), trois (Ingwiller avec Sparsbach et Zittersheim), deux villages (Lohr avec Wintersberg, Ufheim avec Durstel, Hagenbach = Waldhambach avec Dreimühlen, Ernolsheim avec Zell) ou d’un seul (Uhrwiller, Littenheim). Sont aussi mentionnés des droits sur des sujets résidant à l’extérieur d’une Büttelei mais appartenant à celle-ci. Faut-il y voir l’écho d’une situation antérieure à l’arrivée des Lichtenberg, au temps où ces localités appartenaient à l’abbaye de Neuwiller ? Au demeurant, cette liste n’est pas exhaustive : en 1378, les Lichtenberg-Lichtenau cédent aux Fénétrange la moitié du Büttelamt et de l’avouerie de Hohfrankenheim ainsi que le Büttelamt de Schnersheim dont il n’était pas fait mention.

Les accords d’héritage conclus en 1361 et 1362 ne mentionnent les centres politiques de Lichtenau, Bouxwiller, Woerth, Lichtenberg, Neuwiller, Brumath et Willstätt sous la dénomination de burg und stat mit aller zuogehörde ; Goersdorf et Ingwiller figurent uniquement comme villes, Hatten et Weisweil comme châteaux. Les termes de amt ou d’officium pour désigner les regroupements administratifs de châteaux et de localités sont quasiment absents des sources écrites, parfois apparaissent ceux de vogtei ou de pflege.

L’existence d’une organisation administrative centralisée se révèle à travers la mention d’agents seigneuriaux, un amtmann (en 1357 pour Bouxwiller, 1424 à Ingwiller, en 1436 à Westhoffen, Hatten et Brumath) ou un vogt (en 1337 à Willstätt, en 1380 à Dettwiller, en 1383 à Neuwiller, en 1420 à Westhoffen et à Bouxwiller, en 1430 à Lichtenau). Sous leurs ordres, des Schaffner ou des Keller sont chargés de la perception et de l’enregistrement des revenus en nature ou en argent, tel l’ungelt, introduit en 1438, sur la vente de vin puis étendue à tous les produits alimentaires.

Selon Fritz Eyer, le territoire des Lichtenberg se composait au milieu du XVe siècle de 11 bailliages, ceux de Bouxwiller (27 localités), Brumath (12), Hatten (9), Ingwiller (19), Oberhoffen (7), Pfaffenhoffen (18), Westhoffen (3), Woerth (23), Wolfisheim (6) et, de l’autre côté du Rhin, Lichtenau (21) et Willstätt (19). En réalité, Pfaffenhoffen n’est devenu centre de bailliage que vers 1471 et aucune source n’atteste qu’Oberhoffen et Wolfisheim l’étaient au cours de la première moitié du siècle. Autre indice d’une organisation administrative encore fluctuante, la mention en 1464 d’une pflege Wachssenburg ; il n’en est plus question par la suite. En 1469, c’est à nouveau le schultheiss d’Oberbronn qui s’occupe de faire réparer un poêle au château de Wasenburg.

La mise en place de cette administration se manifeste dès le début du siècle par la rédaction de registres des recettes de la seigneurie, redevances en argent ou en nature, cens et rentes. Au XVe siècle, la taille de la Saint-Martin (martinsnachtbeth) l’emporte dans la plupart des localités, aux côtés d’autres tailles perçues à Noël (winahtbeth) et à la moisson (erntbeth). S’y ajoutent d’autres redevances d’importance variable, pour le bailli (amptmannsgefell), pour la garde (wachtgeld), pour le banvin (banwin), pour l’usage d’un moulin, sur divers biens (von etlich güter dont champs, vignes, pâtures, jardins), etc., payables en argent ou en nature. Daté de 1453, un autre relevé indique pour chaque village le nombre de maisons.

Le renouvellement des fiefs entrepris par Jacob en 1434-35 donne une image exhaustive de la vassalité des Lichtenberg : il dénombre une cinquantaine de vassaux, le plus souvent dotés de rentes, de cens, de parts de dîmes plutôt que de biens fonciers. Les sources des XIIIe et XIVe siècles nous apprennent qu’un système des fiefs castraux (burglehen, sesslehen) permettait d’associer des burgmannen ou sessleute à la garde des principaux châteaux et des villes.

Des institutions particulières

Dans le Hattgau

En 1332, les Lichtenberg acquièrent les villages de Rittershofen, Hatten, Westheim et tous les droits possédés dans les deux Betschdorf. Ces localités, ainsi que Schwabwiller, Reimerswiller, Kuhlendorf et Leiterswiller qui ne sont pas citées, constituaient ce qu’un document de 1266 qualifie de graveshaft imme Hettenkowe ou Hattgau. Ce dernier constituait probablement une partie d’un ancien district judiciaire, plus étendu, comprenant plusieurs landgerichte, dont celui de Betschdorf duquel relevaient tous les villages du futur Hattgau à l’exception de Hatten.

Par cette acquisition, les Lichtenberg sont en possession des droits judiciaires landgraviaux, ainsi que d’une importante cour domaniale à Hatten. Peu après, ils y créent un tribunal (hochgericht), instance de haute-justice s’étendant aussi sur le domaine de l’ancien landgericht sur lequel il empiète, réduisant son influence. Il en résulte une situation complexe, source de conflits avec les sires de Fleckenstein et de Hohenburg mais également avec le schultheiss de Haguenau et le landvogt de Basse-Alsace qui revendiquaient également la haute-justice et le droit de gîte, prétentions rejetées par une décision du landfrieden en 1355.

Par un accord conclu avec les Fleckenstein l’année suivante, les Lichtenberg conservent ces derniers. Les autres droits – basse-justice, seigneurie banale, serfs, banvin, redevances en avoine et en poules, droits de pâture, exploitation de moulins, etc. –, sont partagés.

Dans l’Uffried

La grafschaft ime Riet avait pour origine un ancien domaine impérial et consistait en les deux landgerichten de Roeschwoog et Sessenheim, s’étendant aussi sur les villages de Forstfeld, Kauffenheim, Roppenheim, Giesenheim (qui relevaient de l’untergericht de Roeschwoog), Dalhunden, Rountzenheim, Dengelsheim, Auenheim et Stattmatten (qui relevaient de l’obergericht de Sessenheim). Comme la limite du landgericht de Roeschwoog passait par Alt-Beinheim, ce village disparu a pu en faire partie.

En 1341, Simund von Lichtenberg et ses frères partagent avec leur oncle Ludemann III leurs droits encore indivis sur die lute und gerihte…in dem riet, droits de justice venant probablement des landgraves de Basse-Alsace et partagés avec les Fleckenstein qui exerçaient la haute-justice. Selon deux jahrsprüche de la seconde moitié du XIVe siècle, des amendes dites frevel und wetten, les 2/3 appartenaient aux Lichtenberg dans le Landgericht de Roeschwoog et un tiers aux Fleckenstein, l’inverse ayant cours dans le landgericht de Sessenheim, c’était le contraire. Tandis que le grundruhr, gebot et verbot étaient partagés par moitié, la nomination du büttel et le droit du vorfisch relevaient des Fleckenstein. Mais quelques détails varient dans ces deux documents :

  • seul dans le weistum du tribunal de Sessenheim, il est question de droit d’avouerie des Fleckenstein ainsi que du droit d’attraper du gibier sauvage et d’interdire les essartages. Il y est aussi évoqué la possibilité de prélever un grafschaftshafer dont les deux tiers devaient revenir aux Lichtenberg, un tiers aux Fleckenstein ;
  • seul dans celui de Roeschwoog, il est question d’un vogt chargé de la basse-justice, nommé par les Lichtenberg, et d’un schultheiss, nommé par les Fleckenstein. Les Lichtenberg y ont aussi un droit symbolique d’hébergement en cas de participation au Romzug, pour assister au sacre de l’empereur, ce que P. Müller interprète comme un ancien droit landgravial.

Cette situation a été naturellement la cause de nombreux conflits entre les deux lignées. Un arbitrage rendu en 1442 par la ville de Strasbourg décide que le bailli des Lichtenberg participerait aux deux tribunaux en tant qu’assistant du schultheiss des Fleckenstein, mais ne peut intervenir que si ce dernier sollicitait son avis. Finalement, en 1450, les Lichtenberg engagent leurs leibeigene de l’Uffried aux Fleckenstein, sans renoncer toutefois à leurs prétentions qui seront reprises par leurs héritiers, les comtes de Hanau.

Le forstrecht

En 1350, Simon von Lichtenberg acquiert le forstrecht que les Bogener tiennent en gage de l’Empire. Accordé contre une redevance annuelle en argent et en poules à payer par chaque habitant à son détenteur, ce droit, qui dépendait à l’origine de la cour de Mertzwiller, consistait en divers avantages dans 11 villages situés en bordure nord et ouest de la Forêt Sainte. Il concernait notamment le droit de libre pâture et celui de prélever du bois de chauffage (à l’exception du bois de chêne, de hêtre, de bouleau et de pommier) entre la Saint-Michel et l’Annonciation, avec interdiction de le vendre ou d’en faire don, ni de le tailler pour en faire des poteaux de vignes. Entre ces termes, il ne pouvait être ramassé que du bois mort.

L’importance de la redevance variait selon les communes et selon le fait que ceux qui la payaient étaient exploitants ou journaliers. Dans certaines localités, les premiers étaient imposés s’ils possédaient des bœufs, dans d’autres sur chaque voiture possédée. À Huttendorf, ils devaient un supplément s’ils avaient quatre chevaux.

À l’instar des sires de Ribeaupierre, les Lichtenberg occupent une strate intermédiaire entre l’immédiateté, validée par des diplômes impériaux et par la participation directe à la diète d’Empire au titre du Herrenstand, et une situation plus modeste. Ils n’ont pas les attributs de la souveraineté territoriale (landeshoheit), le droit de monnaie, les privilèges de non evocando et non appellando ou les honneurs afférents, mais cultivent un art de vivre qui les place au-dessus de la noblesse locale. Comme ils tentent de sauvegarder l’unité de leur patrimoine, nouent des alliances avec des familles de rang équivalent et obtiennent finalement le titre de comte en la personne de Jacques V (1458), on peut donc les considérer comme des dynastes.

Bibliographie

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RUDRAUF (Jean-Michel) [et al.], Lichtenberg. Un château, un stettl, un village et ses habitants, 1206-2006, Drulingen, 2006.

Notices connexes

Avoué_ecclésiastique

Avouerie

Hanau-Lichtenberg

Vogt 

Jean-Michel Rudrauf