Leichenpredigt

De DHIALSACE
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Programma funebre, nécrologie.

Ce terme, qui n’a pas de véritable équivalent en français, désigne, dans la prédication donnée lors des funérailles, la partie qui évoque la vie du défunt. La Leichenpredigt est apparue dans l’aire germanophone après la Réforme et uniquement en milieu protestant, autant luthérien que réformé. En Suisse, elle est souvent nommée Leichenrede. La coutume s’en est répandue à partir de 1570 et s’est développée au XVIIsiècle en se prolongeant jusqu’à la fin du XVIIIe sous ce terme. Par la suite, la tradition s’est perpétuée jusqu’à nos jours, mais sans cette dénomination.

Le pasteur la prononce au début de la cérémonie sous le titre de personalia. Son contenu est plus ou moins détaillé : filiation de l’intéressé, son âge ou les dates de sa vie, son mariage, ses descendants. Le cas échéant, ses études et titres universitaires, sa carrière et ses fonctions et charges ne sont pas oubliés. Très tôt, on a imprimé ce récit de vie ou Lebenslauf, à 50 à 100 exemplaires, parfois accompagné d’élégies, versifiées ou non, les epicedia, prenant la tournure d’un panégyrique. Ces textes sont souvent rédigés en un latin fleuri, voire ampoulé, dans lesquels les auteurs, amis et collègues du défunt, rivalisent de virtuosité.

Font l’objet de ces nécrologies, des nobles et, parmi les édiles, les robins, pasteurs, universitaires, médecins et riches bourgeois, hommes et femmes.

En Alsace, parmi les localités protestantes, c’est principalement à Strasbourg et à Mulhouse que la coutume a été suivie. Les archives du chapitre Saint-Thomas en recèlent la collection la plus importante, à côté de celle de la BNU.

De son côté, André Waltz en recense plus d’une centaine pour Colmar.

À Mulhouse, où elles sont également nombreuses, les Archives municipales en détiennent 65, de 1626 à 1798, imprimées à Bâle. L’Allemagne en conserve des milliers, catalogués en ligne au mot Leichenpredigt et au sigle GESA.

Sous un aspect beaucoup plus modeste, tant par le ton que par la longueur, certains pasteurs d’Alsace ont incorporé au XVIIe siècle dans les actes de sépulture des registres paroissiaux quelques précieux éléments biographiques. Les exemples les plus caractéristiques et systématiques se trouvent dans ceux de Barr.

Bibliographie

Gesamtkatalog deutschsprachiger Leichenpredigten (GESA) http://www.personalschriften.de/datenbanken/gesa.html

Archives du chapitre Saint-Thomas (1AST), déposées aux Archives de l’Eurométropole de Strasbourg.

WALTZ (André), Bibliographie de la ville de Colmar, Colmar, 1902, p. 381-394.

SCHRECK (Nicolas), La République de Mulhouse et l’Europe des Lumières : essai d’histoire culturelle sur les mentalités, la vie publique, l’instruction, les arts, les sciences et les lettres, Strasbourg, 1993.

Notices connexes

Enterrement

Obsèques

Christian Wolff