Largue : Différence entre versions

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''[[File:Largue 01.jpg|thumb|right|500px|Carte de Cassini (levées 1756-1757) - Cours de la Largue, au sud et parallèle à celui de l’Ill, jusqu’au confluent d’Illfurth. Le tracé du canal du Rhône au Rhin, parallèle à celui de la Largue de Wolfersdorf à Illfurth, est relevé dans la carte de l’état-major (1820).]]Larga'', ''Larg''.
  
 
Affluent de l’Ill, la Largue prend sa source près d’Oberlarg, dans le Sundgau, et se jette dans l’Ill à Illfurth. Sa large plaine alluviale a localisé de nombreux étangs, où s’est pratiquée une importante pisciculture. Elle a donné son nom à l’une des mairies de la seigneurie d’Altkirch, la mairie de Largue (Largitzen, Uberstrass, Friesen, Hindlingen, Mertzen, Strueth, Saint-Ulrich, Weller, Altenach, Saint-Luggert, Manspach) (Stintzy).
 
Affluent de l’Ill, la Largue prend sa source près d’Oberlarg, dans le Sundgau, et se jette dans l’Ill à Illfurth. Sa large plaine alluviale a localisé de nombreux étangs, où s’est pratiquée une importante pisciculture. Elle a donné son nom à l’une des mairies de la seigneurie d’Altkirch, la mairie de Largue (Largitzen, Uberstrass, Friesen, Hindlingen, Mertzen, Strueth, Saint-Ulrich, Weller, Altenach, Saint-Luggert, Manspach) (Stintzy).
  
Au haut Moyen Âge, seuls les seigneurs et les abbayes avaient les moyens de construire un moulin : les habitants de la seigneurie devaient moudre leurs grains contre redevance au moulin seigneurial devenu moulin banal. Aux XVII<sup>e</sup> et XVIII<sup>e</sup> siècles, la propriété des moulins était passée insensiblement des seigneurs aux particuliers, donnant naissance à de véritables dynasties de meuniers, comme celle des Kayser de Saint-Ulrich (1700-1900). Vers le milieu du XIX<sup>e</sup> siècle, il y avait 53&nbsp;moulins dans 34&nbsp;villages de la vallée. Mais le terme «&nbsp;moulin&nbsp;» recouvre toutes les utilisations archaïques de l’énergie hydraulique. En effet, le manque d’eau ou l’insuffisance du grain à moudre poussaient les meuniers à rentabiliser au maximum les installations existantes. Dès le Moyen Âge, on y sciait du bois. Il y avait 5&nbsp;scieries hydrauliques au XVII<sup>e</sup> siècle et 10 au XIX<sup>e</sup> siècle. 29&nbsp;autres scieries étaient associées à des moulins à farine, 10 à des foulons, 2 à des forges et martinets, puis, au courant du XIX<sup>e</sup> siècle, s’ajoutent à l’une ou l’autre scierie une batteuse mécanique et à une usine à plâtre. Les foulons et les huileries existaient dès le XVII<sup>e</sup> siècle.
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Au haut Moyen Âge, seuls les seigneurs et les abbayes avaient les moyens de construire un moulin&nbsp;: les habitants de la seigneurie devaient moudre leurs grains contre redevance au moulin seigneurial devenu moulin banal. Aux XVII<sup>e</sup> et XVIII<sup>e</sup> siècles, la propriété des moulins était passée insensiblement des seigneurs aux particuliers, donnant naissance à de véritables dynasties de meuniers, comme celle des Kayser de Saint-Ulrich (1700-1900). Vers le milieu du XIX<sup>e</sup> siècle, il y avait 53&nbsp;moulins dans 34&nbsp;villages de la vallée. Mais le terme «&nbsp;moulin&nbsp;» recouvre toutes les utilisations archaïques de l’énergie hydraulique. En effet, le manque d’eau ou l’insuffisance du grain à moudre poussaient les meuniers à rentabiliser au maximum les installations existantes. Dès le Moyen Âge, on y sciait du bois. Il y avait 5&nbsp;scieries hydrauliques au XVII<sup>e</sup> siècle et 10 au XIX<sup>e</sup> siècle. 29&nbsp;autres scieries étaient associées à des moulins à farine, 10 à des foulons, 2 à des forges et martinets, puis, au courant du XIX<sup>e</sup> siècle, s’ajoutent à l’une ou l’autre scierie une batteuse mécanique et à une usine à plâtre. Les foulons et les huileries existaient dès le XVII<sup>e</sup> siècle.
  
 
La Largue parcourt la vallée qui porte son nom, empruntée aussi par le canal du Rhône au Rhin entre Dannemarie et Illfurth. Il avait été prévu que&nbsp;les eaux de la Largue alimentent ce canal, alors construit jusqu’à Dôle, et dont les travaux devaient reprendre, mais son débit fut rapidement reconnu insuffisant et il fallut construire la rigole d’alimentation de Huningue à l’Île Napoléon, élargie en canal Bâle-Mulhouse. Une bonne partie des travaux est réalisée dans les années&nbsp;1810-1813, par les prisonniers espagnols, encasernés pendant l’hiver à Belfort. Interrompus en 1814, ils ne reprendront qu’en&nbsp;1823.
 
La Largue parcourt la vallée qui porte son nom, empruntée aussi par le canal du Rhône au Rhin entre Dannemarie et Illfurth. Il avait été prévu que&nbsp;les eaux de la Largue alimentent ce canal, alors construit jusqu’à Dôle, et dont les travaux devaient reprendre, mais son débit fut rapidement reconnu insuffisant et il fallut construire la rigole d’alimentation de Huningue à l’Île Napoléon, élargie en canal Bâle-Mulhouse. Une bonne partie des travaux est réalisée dans les années&nbsp;1810-1813, par les prisonniers espagnols, encasernés pendant l’hiver à Belfort. Interrompus en 1814, ils ne reprendront qu’en&nbsp;1823.
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STINTZI (Paul), «&nbsp;Le Cartulaire des seigneuries-gageries&nbsp;», ''Annuaire de la Société d’histoire sundgovienne'', tome I, 1933, p.&nbsp;30-41.
 
STINTZI (Paul), «&nbsp;Le Cartulaire des seigneuries-gageries&nbsp;», ''Annuaire de la Société d’histoire sundgovienne'', tome I, 1933, p.&nbsp;30-41.
  
DESCOMBES (René), «&nbsp;Notes sur le canal de Huningue&nbsp;», ''Bulletin de la Société d’histoire et du Musée de la ville et du canton de Huningue'', 1962, p.&nbsp;8-43. Coll. « Les Moulins du Sundgau », ''Société d’Histoire du Sundgau'', 4&nbsp;vol., Riedisheim, 1999 et 2001, particulièrement le vol.&nbsp;2, consacré aux moulins du bassin de la Largue.
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DESCOMBES (René), «&nbsp;Notes sur le canal de Huningue&nbsp;», ''Bulletin de la Société d’histoire et du Musée de la ville et du canton de Huningue'', 1962, p.&nbsp;8-43. Coll. «&nbsp;Les Moulins du Sundgau&nbsp;», ''Société d’Histoire du Sundgau'', 4&nbsp;vol., Riedisheim, 1999 et 2001, particulièrement le vol.&nbsp;2, consacré aux moulins du bassin de la Largue.
<p class="mw-parser-output" style="text-align: right;">'''Jean-Georges Guth, François Igersheim'''</p>  
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Version actuelle datée du 24 décembre 2020 à 13:00

Carte de Cassini (levées 1756-1757) - Cours de la Largue, au sud et parallèle à celui de l’Ill, jusqu’au confluent d’Illfurth. Le tracé du canal du Rhône au Rhin, parallèle à celui de la Largue de Wolfersdorf à Illfurth, est relevé dans la carte de l’état-major (1820).

Larga, Larg.

Affluent de l’Ill, la Largue prend sa source près d’Oberlarg, dans le Sundgau, et se jette dans l’Ill à Illfurth. Sa large plaine alluviale a localisé de nombreux étangs, où s’est pratiquée une importante pisciculture. Elle a donné son nom à l’une des mairies de la seigneurie d’Altkirch, la mairie de Largue (Largitzen, Uberstrass, Friesen, Hindlingen, Mertzen, Strueth, Saint-Ulrich, Weller, Altenach, Saint-Luggert, Manspach) (Stintzy).

Au haut Moyen Âge, seuls les seigneurs et les abbayes avaient les moyens de construire un moulin : les habitants de la seigneurie devaient moudre leurs grains contre redevance au moulin seigneurial devenu moulin banal. Aux XVIIe et XVIIIe siècles, la propriété des moulins était passée insensiblement des seigneurs aux particuliers, donnant naissance à de véritables dynasties de meuniers, comme celle des Kayser de Saint-Ulrich (1700-1900). Vers le milieu du XIXe siècle, il y avait 53 moulins dans 34 villages de la vallée. Mais le terme « moulin » recouvre toutes les utilisations archaïques de l’énergie hydraulique. En effet, le manque d’eau ou l’insuffisance du grain à moudre poussaient les meuniers à rentabiliser au maximum les installations existantes. Dès le Moyen Âge, on y sciait du bois. Il y avait 5 scieries hydrauliques au XVIIe siècle et 10 au XIXe siècle. 29 autres scieries étaient associées à des moulins à farine, 10 à des foulons, 2 à des forges et martinets, puis, au courant du XIXe siècle, s’ajoutent à l’une ou l’autre scierie une batteuse mécanique et à une usine à plâtre. Les foulons et les huileries existaient dès le XVIIe siècle.

La Largue parcourt la vallée qui porte son nom, empruntée aussi par le canal du Rhône au Rhin entre Dannemarie et Illfurth. Il avait été prévu que les eaux de la Largue alimentent ce canal, alors construit jusqu’à Dôle, et dont les travaux devaient reprendre, mais son débit fut rapidement reconnu insuffisant et il fallut construire la rigole d’alimentation de Huningue à l’Île Napoléon, élargie en canal Bâle-Mulhouse. Une bonne partie des travaux est réalisée dans les années 1810-1813, par les prisonniers espagnols, encasernés pendant l’hiver à Belfort. Interrompus en 1814, ils ne reprendront qu’en 1823.

Bibliographie

CLAUSS, Wörterbuch (1895), p. 592.

STINTZI (Paul), « Le Cartulaire des seigneuries-gageries », Annuaire de la Société d’histoire sundgovienne, tome I, 1933, p. 30-41.

DESCOMBES (René), « Notes sur le canal de Huningue », Bulletin de la Société d’histoire et du Musée de la ville et du canton de Huningue, 1962, p. 8-43. Coll. « Les Moulins du Sundgau », Société d’Histoire du Sundgau, 4 vol., Riedisheim, 1999 et 2001, particulièrement le vol. 2, consacré aux moulins du bassin de la Largue.

Jean-Georges Guth, François Igersheim