Kanzler

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Chancelier, Kanzlei, Chancellerie.

Issu du latin cancellaria, le mot Kanzlei, initialement réservé à des organes de gouvernement liés à un pouvoir souverain, commence à s’appliquer à des administrations d’un rang inférieur à partir de la fin du XVe siècle. Il désigne alors les services généraux d’un territoire ou d’une ville.

Dans les terres alsaciennes de la Maison d’Autriche, le Landschreiber prend le titre de Kanzler ou chancelier dans la première décennie du XVIe siècle, en suivant l’usage du Tyrol, et, au-dessus, de l’Empire. En date du 20 mars 1544, l’ordonnance de chancellerie, ou Kanzleiordnung, (publiée par Beemelmans, Urkunden, p. 445 et suiv.) de la Régence d’Ensisheim ordonne au chancelier de faire cesser le désordre (Unordnung) qui y règne et définit ses attributions, sous la tutelle du Landvogt. Il est alors flanqué de deux secrétaires, un Ratsecretarius, qui fait les comptes rendus du conseil et un Gerichtssecretarius, greffier des affaires de justice, ainsi que d’un registrateur (Archives). On précise les modalités de rétribution et de prise en charge des frais de mission des uns et des autres. En 1600, la chancellerie de la Régence emploie 3 secrétaires et 7 registrateurs.

On trouve des chancelleries à Saverne, où siège l’administration centrale de la principauté épiscopale, à Bouxwiller – où subsiste le bâtiment reconstruit pour cette institution entre 1658 et 1665 –, à Guebwiller, pour l’abbaye de Murbach, à Haguenau… À Strasbourg, le bâtiment élevé entre 1461 et 1464, endommagé par un incendie à la fin du XVIIe siècle et détruit au XVIIIe siècle, était orné d’un portail sculpté par Nicolas Gerhaert de Leyde.

Au XVe et au XVIe siècle, les chanceliers étaient généralement choisis parmi des docteurs en droit et des professeurs d’université. Sébastien Brant, « directeur général des services » se fait généralement appeler Stadtschreiber (greffier syndic), mais des textes ultérieurs le qualifient de chancelier. Au fil du temps, le mot Kanzlei sert à qualifier des bureaux. Par dérision, au début du XVIIe siècle, si on en croit les Colloques françois et allemands de Daniel Martin (1629), il s’applique également aux lieux d’aisance.

Bibliographie

BEEMELMANS (Wilhelm), « Urkunden zur Geschichte der vorderösterreichischen Behörden in Ensisheim », BSCMH, 1911, p. 438-524.

MEYER (Octave), La régence épiscopale de Saverne, Strasbourg, 1937.

OBERLE (Roland), « L’ancienne et mystérieuse chancellerie de Strasbourg », Annuaire de la Société des Amis du Vieux Strasbourg, 1973, p. 36-56.

FUCHS (François-Joseph), « Les critères du choix des secrétaires de la ville de Strasbourg (Stadtschreiber) au XVIe siècle », Horizons européens de la Réforme en Alsace : das Elsass und die Reformation im Europa des XVI. Jahrhunderts. Mélanges Jean Rott, Strasbourg, 1980, p. 9-17.

FUCHS (François-Joseph), « Employés de la ville de Strasbourg du XVe au XVIIIe siècle », Annuaire de la Société des Amis du Vieux Strasbourg, 23, 1993-94, p. 21-39 ; 26, 1998- 1999, p. 29-56 ; 32, 2006-2007, p. 39-76.

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