Interdit

De DHIALSACE
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Interdictum, Interdikt, Kirchensperre, Kirchenverbot.

Peine canonique par laquelle des chrétiens sont privés de certains biens spirituels, tels que sacrements, offices divins, sépulture ecclésiastique (NAZ,1464). Il pouvait être personnel ou local, cas le plus fréquent. Par bulle du 15 novembre 1227, le pape Grégoire IX accorde aux Dominicains le privilège de célébrer, durant les temps d’interdit, le service divin dans leurs oratoires, « clausis januis, non pulsatis campanis, submissa voce » (AMS 3 AST 1/5). Une autre bulle de 1287 les autorise à recevoir à leurs offices les Pénitentes et les béguines dans le temps d’interdit (AMS 3 AST 8/138).

Dans la lutte qui l’opposa à l’empereur Louis de Bavière, le pape Jean XXII lança l’interdit contre les partisans de ce dernier et notamment contre la Ville de Strasbourg, qui ne voulait pas prendre parti, mais le pape jugea que « c’était être contre lui que de ne pas être pour lui ». Le « Grand interdit », fulminé en 1324, ne fut levé qu’en 1350. Mais le clergé n’accepta pas d’appliquer strictement la mesure ; même les Dominicains ne fermèrent leur église que pendant trois ans et demi.

Bibliographie

NAZ, Tome V, col. 1464-1475.

PFLEGER (Luzian), Kirchengeschichte der Stadt Strassburg im Mittelalter, Colmar, 1943, p. 111-115.

MUNIER (Charles), L’Antiquité chrétienne et le Moyen Age, EPP (René), dir., Histoire de l’Église catholique en Alsace des origines à nos jours, Strasbourg, 2003, p. 147.

Louis Schlaefli