I (lettre I)

De DHIALSACE
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9e lettre de l’alphabet latin et des alphabets qui en découlent. Voyelle. S’est longtemps écrit i ou j. L’I pouvait prendre la forme J tout particulièrement pour souligner, dans certains mots, la nature consonantique du I. En espagnol et en italien, à partir de la fin du XVe siècle les imprimeurs différencient systématiquement les mots en employant pour ceux commençant par la consonne i, prononcé Dj (Jeu, jambe). Le j y est souvent remplacé par g (jambe, gamba). Des imprimeurs français ont tenté d’appliquer le même principe, mais il faut attendre les productions des imprimeurs hollandais pour que la pratique se généralise en français, à partir de la fin du XVIIe siècle (Larousse).

D’après le Trésor de la Langue Française : « L’unité i-j continue à être postulée à la fin du XVIIIe siècle : la 9e lettre de notre alphabet […] est tout-à-la-fois voyelle et consonne. Quand elle est voyelle elle s’écrit I et i, et quand elle est consonne, J et » (Féraud, Dictionnaire critique de la langue française, t. 2, 1787). Le Dictionnaire de l’Académie de 1798 franchit le pas : « On distingue deux sortes d’I […], l’I voyelle, et la consonne J. » Cependant, dans cette nouvelle édition du Dictionnaire, on a jugé à propos de mettre séparément les mots qui s’écrivent avec la voyelle I, et ceux qui s’écrivent avec la consonne J » (Dictionnaire de l’Académie, 1798).

Dans les pays de langue allemande, les imprimeurs ont longtemps utilisé indifféremment le i et le j, alors que l’alphabet gothique dispose d’une lettre J distincte.

À la fin du XVe siècle pourtant l’emploi du J commence à se répandre pour le J consonantique précédant une voyelle : jeher, jetzt, etc. Brant utilise Jagen, Jäger, Jamer, juchtzeit, mais aussi jm pour ihm, jn ihn,jr ihr, jch et ich. Luther utilise jm pour ihm, jn pour ihn, jtz pour jetzt. Fischart jn, jnen, jm, jr. Cette indifférenciation disparaît progressivement à partir du XVIIe siècle.

Le classement alphabétique des dictionnaires place en règle générale les mots où le i précède une consonne en I, et les mots où le i précède une voyelle en J. Cette pratique s’étend au latin, qui ne disposait pas du j : les dictionnaires latin-allemand et latin-français du XVIIIe au XXe siècle (Freund, Quicherat, Gaffiot) distinguent les lettres i et j.

Bibliographie

Abbé FERAUD, Dictionnaire critique de la langue française, 1787 http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k506010.

Le Dictionnaire de l’Académie françoise (5e édition), Paris, 1798.

GRIMM, Deutsches Wörterbuch, Lettres « I ; J ».

http://woerterbuchnetz.de/cgi-bin/WBNetz/ wbgui_py?sigle=DWB.

Grand Larousse de la langue française en six volumes, Tome troisième, Es-Inc / [sous la direction de Louis Guilbert, René Lagane, Georges Niobey] Paris 1973, Lettres I et J. http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k12005345/f767.item.r=I.zoom.

Trésor de la langue française informatisé - lettre I.

http://atilf.atilf.fr/dendien/scripts/tlfiv4/showps.exe?p=combi.htm;java=no.

François Igersheim