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Le plus souvent, cet angle était occupé par un meuble d’encoignure (''Eckkänsterle'') à niche, comme celui de Wintzenheim exposé au Musée Alsacien de Strasbourg, voire par un meuble à deux corps, également à niche. Le compartiment du haut était réservé aux papiers de famille, celui du bas aux bonnes bouteilles. Dans la niche, les protestants disposaient une croix à côté de la Bible familiale. Chez les catholiques y figuraient parfois, outre le crucifix, des souvenirs de pèlerinages, comme une « Vierge à gratter » d’Einsiedeln ou une statuette (le Sacré-Cœur, la Vierge, l’Enfant Jésus de Prague, un saint ou une sainte…), plus rarement une « bouteille de la Passion » ou « bouteille-calvaire » (''Eingericht'', ''Geduldflasche''), ou encore le ''Glückhàmpfele'' (bouquet de moisson béni), ainsi que le « Goffiné », ouvrage d’édification du Prémontré de ce nom, dont la grand’mère lisait un extrait à ses petites-filles le dimanche après-midi. C’est également là que se trouvait le bougeoir avec le cierge béni qu’on allumait lors des orages.
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== Bibliographie ==
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LEFFTZ (Joseph), ''Elsässische Dorfbilder. Ein Buch von ländlicher Art und Kunst'', Woerth, 1958, p. 40.
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VOEGELE (Charles), « La chambre d’habitation du Sundgau », ''Art populaire de la France de l’Est'', Strasbourg, 1969, p. 134-136.
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KLEIN (Georges), ''Arts et traditions populaires d’Alsace. La maison rurale et l’artisanat d’autrefois'', 2<sup>e</sup> éd., Colmar, 1976, p.&nbsp;73-74.
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SARG (Freddy), Notice « Herrgottswinkel », ''EA'', p.&nbsp;3888-3889.
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BECKER-HUBERTI (Manfred), ''Lexicon der Bräuche und Feste'', Freiburg i. Breisgau, 2000, p.&nbsp;154.
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Version du 9 octobre 2020 à 12:55

Liewerherrgottsecke, coin du Bon Dieu.

Alors qu’en Allemagne, le coin réservé aux dévotions domestiques se serait trouvé assez souvent à la cuisine (Becker-Huberti, p. 154), en Alsace, il avait sa place dans la Stub, dans l’angle de la maison qui donnait sur la rue et sur la cour. On y trouvait un crucifix, chez les protestants et chez les catholiques, orné du rameau de buis béni chez ces derniers, ainsi que des peintures sous verre ou des gravures encadrées : Vierge ou saint protecteur chez les uns, scène biblique ou lithographie de Luther chez les autres.

Le plus souvent, cet angle était occupé par un meuble d’encoignure (Eckkänsterle) à niche, comme celui de Wintzenheim exposé au Musée Alsacien de Strasbourg, voire par un meuble à deux corps, également à niche. Le compartiment du haut était réservé aux papiers de famille, celui du bas aux bonnes bouteilles. Dans la niche, les protestants disposaient une croix à côté de la Bible familiale. Chez les catholiques y figuraient parfois, outre le crucifix, des souvenirs de pèlerinages, comme une « Vierge à gratter » d’Einsiedeln ou une statuette (le Sacré-Cœur, la Vierge, l’Enfant Jésus de Prague, un saint ou une sainte…), plus rarement une « bouteille de la Passion » ou « bouteille-calvaire » (Eingericht, Geduldflasche), ou encore le Glückhàmpfele (bouquet de moisson béni), ainsi que le « Goffiné », ouvrage d’édification du Prémontré de ce nom, dont la grand’mère lisait un extrait à ses petites-filles le dimanche après-midi. C’est également là que se trouvait le bougeoir avec le cierge béni qu’on allumait lors des orages.

Bibliographie

LEFFTZ (Joseph), Elsässische Dorfbilder. Ein Buch von ländlicher Art und Kunst, Woerth, 1958, p. 40.

VOEGELE (Charles), « La chambre d’habitation du Sundgau », Art populaire de la France de l’Est, Strasbourg, 1969, p. 134-136.

KLEIN (Georges), Arts et traditions populaires d’Alsace. La maison rurale et l’artisanat d’autrefois, 2e éd., Colmar, 1976, p. 73-74.

SARG (Freddy), Notice « Herrgottswinkel », EA, p. 3888-3889.

BECKER-HUBERTI (Manfred), Lexicon der Bräuche und Feste, Freiburg i. Breisgau, 2000, p. 154.

Notices connexes

Haus (habitat rural)

Stub

Louis Schlaefli