Herboriste

De DHIALSACE
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Kräuterhändler.

Au Moyen Âge, les herboristes sont des commerçants non soumis à une autorisation spéciale ni discipline corporative, qui vendaient des plantes indigènes ou parties de plantes fraîches ou séchées, parfois mélangées. Gens simples, souvent pauvres, ils avaient des notions de botanique et de médecine populaire, imprégnée de magie, et des connaissances empiriques fixées par la tradition. Ils recherchaient les plantes médicinales dans leur entourage immédiat (prés, champs, bois…) aux époques propices (position des astres, de la lune en particulier), qui influaient sur la valeur curative ou toxique au moment de leur récolte.

La permission de vendre eux-mêmes leur marchandise les oblige par la suite (Strasbourg, du XVIe au XVIIe siècle) à se soumettre à un examen professionnel imposé par le conseil des apothicaires de la ville et en accord avec le règlement municipal. Car ils furent, au même titre que les marchands de « drogues » ou d’épices, des concurrents pour les apothicaires et les médecins qui leur reprochaient d’exercer illégalement la médecine. Par ailleurs, un compte rendu de séance du Conseil des Quinze de Strasbourg (der XV. Rat) remarque par la voix des maîtres apothicaires (die Apothekerherren) que les herboristes vendaient souvent une chose pour une autre et qu’ils ne veillaient pas à la propreté de leurs herbes (daß die Kreutler öfters quid pro quo verkauffen auch die Kräuter nicht sauffer halten).

Enfin, la loi de Germinal an XI (11 avril 1803), en son article XXXVII, définit les conditions de la réception des herboristes : « Nul ne pourra vendre, à l’avenir, des plantes ou des parties de plantes médicinales indigènes, fraîches ou sèches, ni exercer la profession d’herboriste sans avoir subi, auparavant, dans une des écoles de pharmacie ou par devant un jury de médecine, un examen qui prouve qu’il connaît exactement les plantes médicinales. Il sera délivré aux herboristes un certificat d’examen par l’école ou le jury par lequel ils seront examinés, et ce certificat devra être enregistré à la municipalité du lieu où ils s’établiront ». Il convient de ne pas confondre les herboristes avec les droguistes ou les pharmaciens qui, à côté des remèdes d’origine animale, minérale ou chimique, vendaient aussi des plantes. (La loi du 11 septembre 1941, confirmée par l’ordonnance du 23 mai 1945, a supprimé la profession d’herboriste – par voie d’extinction. La vente en gros des plantes médicinales reste libre.)

Bibliographie

BOEGLIN (Robert), L’évolution historique de la pharmacie en Alsace, Strasbourg, 1939.

BONNEMAIN (Henri), Dictionnaire d’Histoire de la pharmacie, Paris, 2003.

Notices connexes

Apotheker

Jacqueline Heintz