Heirat

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Connubium, Mariage.

Synonyme du mot Ehe, qui exprime le lien et le statut du mariage (avec ses conséquences patrimoniales), le mot plus courant Heirat exprime plus volontiers la démarche, la procédure, la cérémonie du mariage.

On peut rencontrer les deux mots employés ensemble. Ainsi les enfants illégitimes sont légitimés par le mariage : « elichen hirat » (Schwabenspiegel LR. 41).

On retrouve ces mots avec le même sens, utilisés indifféremment Heiratsvertrag-Ehevertrag, Heiratsbrief-Ehebrief, Heiratszettel-Ehezettel, Heiratsabrede-Eheabrede, Heiratsschein, soit l’acte de mariage délivré par le Magistrat, certifiant du consentement des parents et d’un contrat passé en bonne et due forme. Il a lieu lors d’une cérémonie de fiançailles –Verlobung ou Ehetag  – qui se confond fort souvent avec le mariage proprement dit (Fiançailles, Verlobung), mais enregistré devant le Magistrat (Statut de Sélestat) (Fiançailles).

Le droit de Bâle précise que l’enfant qui se marie sans le consentement de ses parents et ne dispose pas du certificat qui en témoigne relève du droit commun des successions, alors que le contrat peut en disposer autrement : « das einem mann der zweytheil und der frauwen der dritteil, wo nit heiratsbrief oder eheberedungen … vorhanden, … zůgehören soll ». (1533 Basel Rechtsquellen). C’est que l’on tient à un mariage honorable, ehrliche Heirat, entre partenaires de même rang (gleiche Heirat) et l’on doit éviter un mariage secret ou clandestin, voire honteux (schändliche Heirat).

La réglementation n’y change rien : la majorité des mariages se font sans contrat (unverdingte Heirat) et une bonne partie des mariages avec contrat (verdingte Heirat) sont ceux de veuves qui se remarient (Donations nuptiales, Droit de l’Alsace).

Le Heiratsguet désigne le trousseau ou Heimsteuer (Donations nuptiales) ou la dot des religieuses (Dot des religieuses).

Les règlements militaires de la monarchie française n’autorisent pas le mariage des soldats ; il doit rester exceptionnel. C’est que l’armée veut éviter que les soldats prennent femme quand ils sont de passage dans les villes et provinces de garnison : ils défendent aux ministres du culte de célébrer de tels mariages, qui se feraient sans l’autorisation des parents. Cela expliquerait le pourcentage élevé d’enfants illégitimes dans les villes de garnison. Mais les soldats de toutes les armées inventent des cérémonies pour contourner cette interdiction et imposer un mariage coutumier. La thèse du Strasbourgeois Paul Horn (1899) qui fait l’inventaire du vocabulaire militaire –  Soldatensprache – évoque un « Heirat vor der Trommel ». Les « mariages clandestins » que juge l’officialité de Strasbourg au début du XVIIIe siècle sont majoritairement le fait de militaires et sont quelquefois même célébrés par le ministère d’aumôniers militaires. Ils sont assimilés au concubinage (Concubinage).

Bibliographie

DRW, Heirat et composés.

Basel Rechts Quellen, I, 1, p. 273.

DERSCHKA, Schwabenspiegel im heutigen Deutsch.

GÉNY, Schlestadter Stadtrechte, 1555, p. 393.

HORN (Paul), Deutsche Soldatensprache. Thèse Strasbourg, Giessen, 1899.

Notices connexes

Hochzeit

Mariage

François Igersheim