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À l’époque médiévale, en ville, un nom, faisant en principe référence à un signe distinctif, visible en façade, permettait généralement de repérer certaines maisons, en l’absence de numérotation. Les premiers ''Hausnamen'' apparaissent à Strasbourg après 1230 ; à Colmar et à Mulhouse, ils se développent autour de 1350.
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Les noms les plus anciens renvoient à des caractéristiques naturelles du bien (à Strasbourg, ''zů dem Birboum'', 1268) ; ce n’est que plus tard qu’on y a apposé des marques distinctives. Certains noms font référence à des particularités architecturales ou au décor (à Strasbourg, ''zům Überhanc'', 1273, ''zů dem grünen Huse'', 1367). D’autres se rapportent à des métiers (à Strasbourg, ''zů dem Oleimanne'', 1279), des objets, des animaux, des noms de lieux, des noms propres, des surnoms, des particularités des habitants, des thèmes religieux, etc., et, le cas échéant, des auberges. À Rouffach, par exemple, on recense, pour le XVIe siècle, encore les maisons « à la Charrue, à l’Âne, au Paon, au Loup, au Coq, au Lion, à l’Aigle, au Cerf, etc. », dont aucune ne correspond à une auberge. À Obernai, la maison ''zue der Roßen'', située à côté de l’Hôtel de Ville, est encore citée en 1641 ; elle jouxte deux maisons, anciennement appelées ''zum Engel'' (AMO FF 43, fol. 436).
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À un moment donné, le signe distinctif de la maison a pu être transposé dans un écu en façade et devenir un emblème (''Hauszeichen''). Certains noms de maisons sont à l’origine de noms de rues (''Hauergasse'', rue du Sanglier à Strasbourg, provient de la mutation d’un nom de famille (Hauwart) réinterprété en ''Hauer'' (sanglier) et « confirmé » par l’apposition d’une sculpture de 1600, représentant l’animal).
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En France, d’après Grohne, à Paris notamment, « Les maisons avaient donc de même que les gens leurs signes ou leurs enseignes ; on leur donna des noms d’enseignes et ces enseignes furent représentées par des images en tableau ou en relief… » ; les marques ne remontent pas au-delà du début du XIVe siècle.
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== Bibliographie ==
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GROHNE (Ernst), ''Die Hausnamen und Hauszeichen'', Göttingen, 1912.
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GRODWOHL (Marc), ''Le nom des maisons et la notion de lignée à Gommersdorf'', en ligne sur le site de l’auteur.
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SCHMIDT (Charles), ''Strassburgs Strassen und Gassennamen'', Strasbourg, 1888.
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SEYBOTH (Adolphe), ''Das Alte Strassburg…Ur geschichtliche Topographie'', Strasbourg, 1890.
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STUTZ (Kathrin), ''Häuser, Hausnamen, Hausmarken…'', "Teilprojekt des Forschungsprojektes „Geschlecht, Namenwahl und Eheschließung”, Abstrakt en ligne, Universität Konstanz.
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WALTER (Theobald), ''Aus Rufachs alten Tagen, Ein Führer zu den Sehenswürdigkeiten der Stadt'', Rouffach, s. d.
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<p class="mw-parser-output" style="text-align: right;">'''Christine Muller'''</p>
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Version du 6 octobre 2020 à 21:48

À l’époque médiévale, en ville, un nom, faisant en principe référence à un signe distinctif, visible en façade, permettait généralement de repérer certaines maisons, en l’absence de numérotation. Les premiers Hausnamen apparaissent à Strasbourg après 1230 ; à Colmar et à Mulhouse, ils se développent autour de 1350.

Les noms les plus anciens renvoient à des caractéristiques naturelles du bien (à Strasbourg, zů dem Birboum, 1268) ; ce n’est que plus tard qu’on y a apposé des marques distinctives. Certains noms font référence à des particularités architecturales ou au décor (à Strasbourg, zům Überhanc, 1273, zů dem grünen Huse, 1367). D’autres se rapportent à des métiers (à Strasbourg, zů dem Oleimanne, 1279), des objets, des animaux, des noms de lieux, des noms propres, des surnoms, des particularités des habitants, des thèmes religieux, etc., et, le cas échéant, des auberges. À Rouffach, par exemple, on recense, pour le XVIe siècle, encore les maisons « à la Charrue, à l’Âne, au Paon, au Loup, au Coq, au Lion, à l’Aigle, au Cerf, etc. », dont aucune ne correspond à une auberge. À Obernai, la maison zue der Roßen, située à côté de l’Hôtel de Ville, est encore citée en 1641 ; elle jouxte deux maisons, anciennement appelées zum Engel (AMO FF 43, fol. 436).

À un moment donné, le signe distinctif de la maison a pu être transposé dans un écu en façade et devenir un emblème (Hauszeichen). Certains noms de maisons sont à l’origine de noms de rues (Hauergasse, rue du Sanglier à Strasbourg, provient de la mutation d’un nom de famille (Hauwart) réinterprété en Hauer (sanglier) et « confirmé » par l’apposition d’une sculpture de 1600, représentant l’animal).

En France, d’après Grohne, à Paris notamment, « Les maisons avaient donc de même que les gens leurs signes ou leurs enseignes ; on leur donna des noms d’enseignes et ces enseignes furent représentées par des images en tableau ou en relief… » ; les marques ne remontent pas au-delà du début du XIVe siècle.

Bibliographie

GROHNE (Ernst), Die Hausnamen und Hauszeichen, Göttingen, 1912.

GRODWOHL (Marc), Le nom des maisons et la notion de lignée à Gommersdorf, en ligne sur le site de l’auteur.

SCHMIDT (Charles), Strassburgs Strassen und Gassennamen, Strasbourg, 1888.

SEYBOTH (Adolphe), Das Alte Strassburg…Ur geschichtliche Topographie, Strasbourg, 1890.

STUTZ (Kathrin), Häuser, Hausnamen, Hausmarken…, "Teilprojekt des Forschungsprojektes „Geschlecht, Namenwahl und Eheschließung”, Abstrakt en ligne, Universität Konstanz.

WALTER (Theobald), Aus Rufachs alten Tagen, Ein Führer zu den Sehenswürdigkeiten der Stadt, Rouffach, s. d.

Christine Muller