Hausgenossenschaft

De DHIALSACE
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Société, confrérie, des monnayeurs d’une Monnaie, societas, fraternitas, consortium monetariiorum.

À Strasbourg, l’évêque qui détient le droit de battre monnaie en confie l’exercice à la société de bourgeois qui gère l’atelier monétaire et participe aux droits et aux bénéfices du monnayage (collecte et livraison à la monnaie de métaux précieux et monnaies à refondre, change, fonte, frappes) : les Hausgenossen. La société compte plus de 300 membres au XIIIe siècle, patriciens nobles (comme les maîtres de la monnaie) ou bourgeois, liés par des liens de famille, de confrérie, de sociétés, nobles ou bourgeois. C’est parmi eux, du fait de l’importance des capitaux qu’ils peuvent accumuler, que se constituent les dynasties de négociants et banquiers, de conseillers de la Ville et titulaires de ses hautes fonctions. À la fin du XIVe siècle, avec la guerre monétaire que se livrent les heller et rappen de Haute-Alsace et le pfennig strasbourgeois, les pratiques de certains Hausgenossen, accusés d’évasion métallique sont condamnés et leurs privilèges remis en cause ; leur activité de change est désormais contrôlée par la Ville. Ils ne réunissent plus que 150 membres (Alioth, p. 107) et pourtant ne se résignent pas. Ils poussent l’évêque Guillaume de Diest à revendiquer la restitution de la Monnaie de Strasbourg à l’autorité épiscopale en 1437. Les conseils exigent la soumission de tous les Hausgenossen, la Ville s’approprie le monopole du change et crée une banque municipale : elle détermine désormais la politique financière et monétaire de la ville, à laquelle sont soumis tous les banquiers privés. On trouve des sociétés analogues à Augsbourg, Bamberg, Bâle, Francfort, Cologne, Spire, Vienne, Wissembourg, Worms, Wurtzbourg.

Bibliographie

EHEBERG (Karl-Theodor), Ueber das aeltere deutsche Münzwesen und die Hausgenossenschaften, Leipzig, 1879.

CAHN (Julius), Münz und Geldgeschichte der Stadt Strassburg im Mittelalter, Strasbourg, 1895.

EHEBERG (Karl-Theodor), Verfassungs, Verwaltungs und Wirtschaftsgeschichte der Stadt Strassburg. Strasbourg, 1899.

DOLLINGER (Philippe), « Origines et essor de la ville épiscopale (Ve-VIIIe siècle) », « L’émancipation de la ville et la domination du patriciat (1200-1349) », « La ville libre à la fin du Moyen Age (1350-1482) », Histoire de Strasbourg, II, Strasbourg, 1981.

ALIOTH (Martin), Gruppen an der Macht, Bâle-Francfort, 1988.

François Igersheim