Haguenau (Landvogtei)

De DHIALSACE
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La prééminence administrative de Haguenau remonte aux origines du château-fort établi par le duc Frédéric le Borgne dans une île de la Moder, vers 1115. Résidence des Hohenstaufen auréolée par de nombreux séjours de ceux-ci, la ville est dotée d’une charte en 1164. Leur représentant est le schultheis qui exerce son autorité sur les autres domaines impériaux, le plus connu de ces agents étant Woelfelin, vers 1220, sous le règne de Frédéric II. Cette fonction de commandement perdure sous le Grand Interrègne à l’issue duquel le roi Rodolphe Ier instaure un bailli (advocatus, vogt) dont le ressort, mal délimité au départ, s’étend aussi bien aux terres directement contrôlées par le souverain (villes impériales, fiefs tenus par ses vassaux) qu’aux seigneuries immédiates. Cette circonscription (landvogtei, reichslandvogtei, Grand Bailliage) qui se confond avec l’Alsace, englobe, théoriquement, les deux landgraviats, mais son rôle est bien différent et varie selon la puissance – et la présence – du roi (Reichslandvogtei).

Le grand bailli-Landvogt représente ce dernier, transmet ses ordres, coordonne des réunions, occupant la première ou la deuxième place hiérarchique (après l’évêque de Strasbourg) dans les coalitions du XIVe siècle. Il n’a pas d’attributions judiciaires. En 1408, son office et les prérogatives afférentes sont donnés en gage au comte palatin, qui les exerce (au nom de l’Empire) à travers un unterlandvogt (sous-bailli) jusqu’à leur reprise par Maximilien Ier en 1504. L’enjeu politique est alors le contrôle des dix villes impériales, dont le chef-lieu est Haguenau, alors que les archives sont à Sélestat et qu’une partie des réunions se tient à Colmar. À l’exception d’un nouvel intermède palatin – 1530-1558 –, les Habsbourg tiennent la Reichslandvogtei jusqu’en 1634, où l’armée française occupe Haguenau et où le commandant français exige d’être traité comme l’ancien préfet des Habsbourg. Ayant demandé des instructions, les fonctionnaires de la Landvogtei, le receveur général et le maître des forêts se voient informer par la Régence d’Ensisheim qu’elle est également sous domination française. Le traité de Münster (1648) fait de Louis XIV le représentant de l’empereur en Alsace.

Bibliographie

BECKER (Josef), Geschichte der Reichslandvogtei im Elsaß. Von ihrer Errichtung bis zu ihrem Übergang an Frankreich 1273-1648, Strasbourg, 1905.

Haguenau 1115-2015, Actes du Colloque du IXe centenaire, (dir.) CLEMENTZ (Elisabeth), MULLER (Claude), WEIBEL (Richard), Haguenau, 2015.

Notices connexes

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Georges Bischoff