Gruerie

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Waldamt

La gruerie est une administration forestière dépendant de la seigneurie. Elle est chargée de la surveillance et de la gestion des forêts, ainsi que de la poursuite des délinquants forestiers. Le terme de gruerie, fréquent en Lorraine, n’est guère usité en Alsace où on lui préfère celui de Chambre forestale dans les documents rédigés en français.

La gruerie est dirigée par un maître forestier, garde général ou gruyer, Oberförster ou Waldmeister. Il effectue des patrouilles en forêt, surveille les bornes et fait respecter les droits forestiers. Il dirige plusieurs gardes forestiers dont le nombre dépend de l’étendue des forêts seigneuriales (v. Forestier). Le règlement forestier du comté de La Petite-Pierre, de 1592, précise le rôle du gruyer seigneurial : il doit dénoncer les délinquants forestiers, encadrer les corvées de bois, gérer la délivrance de l’affouage, procéder au martelage des bois d’usage et contrôler ses subalternes (A. Spire, B 2 397/1 no 3).

Dans une seigneurie qui possède de vastes forêts, le maître forestier semble bien occupé par sa charge (Jéhin, 2005, p. 284‑289). Il perçoit un revenu nettement supérieur aux simples gardes, composé de gages en argent, en nature sous forme de céréales, de vin, de cordes de bois, de paille, d’indemnités diverses et de divers privilèges comme six porcs francs à la glandée (engagement de François Antoine Berger comme maître forestier par le chapitre de Neuwiller-lès-Saverne en 1780, ABR 2G 322/B 16 no 5).

Bibliographie

HOFFMANN, L’Alsace au XVIIIe siècle (1906), p. 632-742.

JÉHIN (Philippe), Les hommes contre la forêt, Strasbourg, 1993, p. 103-122.

GARNIER (Emmanuel), Terres de conquêtes : la forêt vosgienne sous l’Ancien Régime, Paris, 2004.

JÉHIN (Philippe), Les forêts des Vosges du Nord du Moyen Âge à la Révolution, Strasbourg, 2005, p. 277-291.

Notices connexes

Eaux et Forêt (grand maître des –)

Forestier (garde)

Forestier (inspecteur)

Forêt

Philippe Jéhin