Goettelgeld : Différence entre versions

De DHIALSACE
Aller à : navigation, rechercher
(Page créée avec « <p class="mw-parser-output" style="text-align: justify;">''Goetteltaler'', ''Goettelpfennig'', Jeton de baptême, Médaille de –, Monnaie de –</p> <p class="mw-parser-... »)
 
Ligne 1 : Ligne 1 :
<p class="mw-parser-output" style="text-align: justify;">''Goetteltaler'', ''Goettelpfennig'', Jeton de baptême, Médaille de –, Monnaie de –</p> <p class="mw-parser-output" style="text-align: justify;">Pièce d’argent ou d’or que la marraine ou le parrain offraient à leur filleul(e), le jour du baptême et dont le montant exact nous échappe, car, propriété personnelle et exclusive du donataire, elle était destinée à doter ce dernier de son tout premier bien matériel ou de lui servir d’éventuelle réserve. De ce fait, il est rare que cette pièce soit mentionnée (''Goldgulden'', [[Ducat|ducat]] ou louis d’or) dans les actes notariés (Saverne 1593 ; Molsheim 1693 ; Colmar 1698 : AM JJ Not. Martin, inventaire après décès de Salomé Schneider ; Mulhouse, fin XVIII<sup>e</sup> siècle). La pratique semble fort ancienne. Nous savons que l’habitude qui consiste à offrir une pièce de monnaie lors du baptême existe dans le Saint‑Empire dès le XII<sup>e</sup> ou XIII<sup>e</sup> siècle jusqu’au jour où, par exemple à Strasbourg aux XVI<sup>e</sup> et XVII<sup>e</sup> siècles, plusieurs règlements du Magistrat s’élèvent contre les abus qui se sont progressivement introduits.</p> <p class="mw-parser-output" style="text-align: justify;">Peu à peu se généralise l’usage (qui remonterait au XIIe siècle ?) de remplacer la pièce, à valeur marchande reconnue, par un jeton de baptême (appelé parfois à tort « ''Tauftaler'' », « ''Taufpfennig'' » ou « ''Taufstück'' »), spécialement frappé et gravé pour la circonstance, faisant fonction de médaille commémorative, avec ou sans chaînette, au titre d’un ''Taufandenken'' ou ''Taufgedenknis'', dont le symbolisme délivre un message spirituel (Haguenau en 1636 ; Wissembourg, Barr et Mulhouse au XVII<sup>e</sup> siècle ; Molsheim en 1693 : AM FF 638, inventaire après décès d’Anna Mertz, veuve de Simon Muttert : « ''Item ein Silber übergültener unnd mit der bildnis Christi formierter schaupfennig'' »).</p> <p class="mw-parser-output" style="text-align: justify;">La confusion entre la pièce de monnaie, à valeur nominale reconnue, et le jeton, sans valeur marchande officielle, est d’autant plus aisée que les deux sont attestés très anciennement et peuvent être qualifiés, l’un et l’autre, de « ''Geschenk ''». On comprendra que la première, thésaurisée ou dépensée par le bénéficiaire au cours de sa vie, ait difficilement résisté à la conservation, tandis que la seconde, qui tient du porte-bonheur, se retrouve parfois, comme d’autres médailles commémoratives, dans des collections publiques et privées. N’est donc pas avérée l’hypothèse d’une éventuelle substitution, à la fin du XVII<sup>e</sup> siècle, de la médaille à la pièce de monnaie.</p>  
+
<p class="mw-parser-output" style="text-align: justify">''Goetteltaler'', ''Goettelpfennig'', Jeton de baptême, Médaille de –, Monnaie de –</p> <p class="mw-parser-output" style="text-align: justify">Pièce d’argent ou d’or que la marraine ou le parrain offraient à leur filleul(e), le jour du baptême et dont le montant exact nous échappe, car, propriété personnelle et exclusive du donataire, elle était destinée à doter ce dernier de son tout premier bien matériel ou de lui servir d’éventuelle réserve. De ce fait, il est rare que cette pièce soit mentionnée (''Goldgulden'', [[Ducat|ducat]] ou louis d’or) dans les actes notariés (Saverne 1593&nbsp;; Molsheim 1693&nbsp;; Colmar 1698&nbsp;: AM JJ Not. Martin, inventaire après décès de Salomé Schneider&nbsp;; Mulhouse, fin XVIII<sup>e</sup> siècle). La pratique semble fort ancienne. Nous savons que l’habitude qui consiste à offrir une pièce de monnaie lors du baptême existe dans le Saint‑Empire dès le XII<sup>e</sup> ou XIII<sup>e</sup> siècle jusqu’au jour où, par exemple à Strasbourg aux XVI<sup>e</sup> et XVII<sup>e</sup> siècles, plusieurs règlements du Magistrat s’élèvent contre les abus qui se sont progressivement introduits.</p> <p class="mw-parser-output" style="text-align: justify">Peu à peu se généralise l’usage (qui remonterait au XIIe siècle&nbsp;?) de remplacer la pièce, à valeur marchande reconnue, par un jeton de baptême (appelé parfois à tort «&nbsp;''Tauftaler''&nbsp;», «&nbsp;''Taufpfennig''&nbsp;» ou «&nbsp;''Taufstück''&nbsp;»), spécialement frappé et gravé pour la circonstance, faisant fonction de médaille commémorative, avec ou sans chaînette, au titre d’un ''Taufandenken'' ou ''Taufgedenknis'', dont le symbolisme délivre un message spirituel (Haguenau en 1636&nbsp;; Wissembourg, Barr et Mulhouse au XVII<sup>e</sup> siècle&nbsp;; Molsheim en 1693&nbsp;: AM FF 638, inventaire après décès d’Anna Mertz, veuve de Simon Muttert&nbsp;: «&nbsp;''Item ein Silber übergültener unnd mit der bildnis Christi formierter schaupfennig''&nbsp;»).</p> <p class="mw-parser-output" style="text-align: justify">La confusion entre la pièce de monnaie, à valeur nominale reconnue, et le jeton, sans valeur marchande officielle, est d’autant plus aisée que les deux sont attestés très anciennement et peuvent être qualifiés, l’un et l’autre, de «&nbsp;''Geschenk ''». On comprendra que la première, thésaurisée ou dépensée par le bénéficiaire au cours de sa vie, ait difficilement résisté à la conservation, tandis que la seconde, qui tient du porte-bonheur, se retrouve parfois, comme d’autres médailles commémoratives, dans des collections publiques et privées. N’est donc pas avérée l’hypothèse d’une éventuelle substitution, à la fin du XVII<sup>e</sup> siècle, de la médaille à la pièce de monnaie.</p>  
== <span style="font-size:x-large;">Notices connexes</span> ==
+
== <span style="font-size:x-large">Notices connexes</span> ==
<p class="mw-parser-output" style="text-align: justify;">[[Baptême_(lettre_de,_souhait_de)|Baptême (lettre de)]]</p> <p class="mw-parser-output" style="text-align: justify;">[[Baptême_(jeton_de_-),_(médaille_de_-)|Baptême (jeton de –, médaille de –)]]</p> <p class="mw-parser-output" style="text-align: justify;">''[[Goettelbrief]]''</p> <p class="mw-parser-output" style="text-align: right;">'''Jean-Michel Boehler, Louis Schlaefli'''</p>  
+
<p class="mw-parser-output" style="text-align: justify">[[Baptême_(lettre_de,_souhait_de)|Baptême (lettre de)]]</p> <p class="mw-parser-output" style="text-align: justify">[[Baptême_(jeton_de_-),_(médaille_de_-)|Baptême (jeton de –, médaille de –)]]</p> <p class="mw-parser-output" style="text-align: justify">''[[Goettelbrief|Goettelbrief]]''</p> <p class="mw-parser-output" style="text-align: right">'''Jean-Michel Boehler, Louis Schlaefli'''</p>
[[Category:G]][[Category:Eglise catholique]][[Category:Protestantisme]][[Category:Rites et coutumes]][[Category:Monnaie]]
+
[[Category:G]] [[Category:Eglises et cultes]] [[Category:Protestantisme]] [[Category:Rites et coutumes]] [[Category:Echanges, Commerce, Banque, Circulation (routes et canaux), Monnaie]]

Version du 25 mai 2021 à 14:17

Goetteltaler, Goettelpfennig, Jeton de baptême, Médaille de –, Monnaie de –

Pièce d’argent ou d’or que la marraine ou le parrain offraient à leur filleul(e), le jour du baptême et dont le montant exact nous échappe, car, propriété personnelle et exclusive du donataire, elle était destinée à doter ce dernier de son tout premier bien matériel ou de lui servir d’éventuelle réserve. De ce fait, il est rare que cette pièce soit mentionnée (Goldgulden, ducat ou louis d’or) dans les actes notariés (Saverne 1593 ; Molsheim 1693 ; Colmar 1698 : AM JJ Not. Martin, inventaire après décès de Salomé Schneider ; Mulhouse, fin XVIIIe siècle). La pratique semble fort ancienne. Nous savons que l’habitude qui consiste à offrir une pièce de monnaie lors du baptême existe dans le Saint‑Empire dès le XIIe ou XIIIe siècle jusqu’au jour où, par exemple à Strasbourg aux XVIe et XVIIe siècles, plusieurs règlements du Magistrat s’élèvent contre les abus qui se sont progressivement introduits.

Peu à peu se généralise l’usage (qui remonterait au XIIe siècle ?) de remplacer la pièce, à valeur marchande reconnue, par un jeton de baptême (appelé parfois à tort « Tauftaler », « Taufpfennig » ou « Taufstück »), spécialement frappé et gravé pour la circonstance, faisant fonction de médaille commémorative, avec ou sans chaînette, au titre d’un Taufandenken ou Taufgedenknis, dont le symbolisme délivre un message spirituel (Haguenau en 1636 ; Wissembourg, Barr et Mulhouse au XVIIe siècle ; Molsheim en 1693 : AM FF 638, inventaire après décès d’Anna Mertz, veuve de Simon Muttert : « Item ein Silber übergültener unnd mit der bildnis Christi formierter schaupfennig »).

La confusion entre la pièce de monnaie, à valeur nominale reconnue, et le jeton, sans valeur marchande officielle, est d’autant plus aisée que les deux sont attestés très anciennement et peuvent être qualifiés, l’un et l’autre, de « Geschenk ». On comprendra que la première, thésaurisée ou dépensée par le bénéficiaire au cours de sa vie, ait difficilement résisté à la conservation, tandis que la seconde, qui tient du porte-bonheur, se retrouve parfois, comme d’autres médailles commémoratives, dans des collections publiques et privées. N’est donc pas avérée l’hypothèse d’une éventuelle substitution, à la fin du XVIIe siècle, de la médaille à la pièce de monnaie.

Notices connexes

Baptême (lettre de)

Baptême (jeton de –, médaille de –)

Goettelbrief

Jean-Michel Boehler, Louis Schlaefli