Giessen (rivière)

De DHIALSACE
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Chera (1095)

Giessen est d’abord un nom commun, l’infinitif substantivé du verbe « giessen » pris dans son sens intransitif pour « couler à flots ». À ce titre, il a servi à désigner de nombreux cours d’eaux de plaine, en
particulier des bras du Rhin ou des diffluences de l’Ill : Steingriengiessen (Mackenheim), Bronngiessen (Offendorf), Feldgiessen (Osthouse), Petergiessen et Geissengiessen (Plobsheim),Mühlgiessen (Rhinau), etc. À Strasbourg et dans sa banlieue, où il désigne généralement des diffluences de l’Ill, il est particulièrement fréquent : Kirchbäumen Giessen, Sanct Johann ou Blumengiessen,Steingiessen, Spitahl Mühl Giessen, Goldgiessen, Metzgergiessen, etc.

Deux rivières portant le nom de Giessen prennent leur source sur les pentes du Climont (Mons clivus, Weinberg*) : le Giessen de Steige sur le flanc est (alt. 650 m) et le Giessen d’Urbeis, sur le versant sud-est (alt. 665 m) près du hameau Le Climont. Ces deux Giessen se réunissent peu après Villé. D’une longueur de 32,4 km, la rivière se jette dans l’Ill au sud-est d’Ebersheim (Bas-Rhin). LeReichsland énumère 18 affluents dont le plus important est la Lièpvrette.

La faible profondeur de son lit et son débit assez irrégulier ne favorisaient pas la navigation sur le Giessen ; en revanche, il semble avoir servi au flottage par bûches perdues. En 1773, 51 usines (moulins à farine, à huile, à tan ; scieries ; forges et aiguiseries) étaient implantées sur son cours.

L’ancienneté de la dénomination Giessen n’est pas bien établie. Quelques données de toponymie ancienne semblent indiquer que Giessen s’est substitué à Scheer, qui désignait la rivière dès la fin du XIe siècle. Dans les Schlettstadter Stadtrechte apparaît vers 1095 le nom de Chera pour désigner le Giessen d’Urbeis (usque ad aquam, que Chera nominatur). En 1162, l’abbaye de Honcourt, commune de Saint-Martin arrosée par le Giessen de Steige, est dite située sur la Scheer (secus flumen Scheram). Encore plus explicite est l’extrait de la Schlettstadter Chronic de Jérôme Gebwiler (1560): … das Wasser… so aus dem Weilerthal kombt heist du Chera. Diese zwei Wasser [la Lièpvrette (Lamatha) et le Giessen (Chera)] kommen obwendig dem kestenholtz Zollhaus zuesammen und verlieren ihre vorige Namen. darum werden sie hernach der Giesen genandt. Enfin, l’étymologie de deux toponymes semble issue de cette ancienne dénomination du Giessen. Charbes, situé sur un affluent du Giessen d’Urbeis, le Mittelscherbach, dans lequel apparaît le radical Scheer, tire son nom de celui-ci et Scherrwiller (Scerauuilare, 1017), qui s’est développé sur les rives de l’Aubach, une diffluence du Giessen. Quand et comment le nom de Giessen a fini par désigner tout le cours supérieur de la Scheer reste à étudier.

Sources - Bibliographie

ABR, C404 (90) (1773).

Reichsland Elsass-Lothringen.

CLAUSS (Joseph M. B.), Historisch-topographisches Wörterbuch des Elsasses, Saverne, 1895-1914.

GREULE (Albrecht), Vor- und frühgermanische Flussnamen am Oberrhein : ein Beitrag zur Gewässernamengebung des Elsass, der Nordschweiz und Südbadens, Heidelberg, 1973, p. 81-84.

Notices connexes

Canaux

Ill

Scheer

Jean-Marie Holderbach