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<p class="mw-parser-output" style="text-align: justify;">''Beinhaus'', ''Carnarium'', Charnier, ''Garnarium'', ''Gernarium'', ''Ossorium'', Ossuaire,''Ossuarium''</p> <p class="mw-parser-output" style="text-align: justify;">Dans un [[Cimetière|cimetière]] médiéval ou moderne, en creusant une nouvelle tombe, on déterre souvent des ossements non décomposés d’une sépulture plus ancienne. Qu’en faire&nbsp;? Il arrive qu’on les laisse traîner ou qu’on les rassemble au fond de la nouvelle fosse. Mais la meilleure solution, là où c’est possible, est de les mettre à l’ossuaire, en allemand médiéval ''gerner'', du latin ''carnarium'', charnier. Cet édifice a jadis existé dans la majorité des cimetières. Il est accolé parfois à l’église (Dambach-la-Ville/Saint-Sébastien, Scharrachbergheim), plus souvent au mur du cimetière. Sa forme la plus simple est celle d’un petit hangar quadrangulaire, voire de forme irrégulière s’il s’appuie à un angle obtus ou à un pan de mur courbe du cimetière (Bennwihr, Hirsingue). Souvent, il a une porte et plusieurs larges fenêtres en arc segmentaire. Les modèles les plus élaborés (Lauterbourg, Kaysersberg, Wihr-au-Val), sont à deux étages&nbsp;: en bas un caveau pour les ossements, au-dessus une chapelle ''super ossibus mortuorum'', généralement dédiée à saint Michel. Une [[Chapellenie|chapellenie]] de l’ossuaire est citée dans un certain nombre de localités.</p> <p class="mw-parser-output" style="text-align: justify;">L’ossuaire de Lièpvre passe pour roman, mais il est en réalité de la fin du Moyen Âge (de même, probablement, que celui de Schorbach, près de Bitche, le plus célèbre de la région). Les plus anciennes mentions dans les sources écrites sont du XIII<sup>e</sup> siècle (Haguenau&nbsp;: G. GROMER, ''Le plus ancien nécrologe de Saint-Georges'', 1922, n<sup>o</sup> 259&nbsp;; Strasbourg/Saint-Thomas 1290&nbsp;: AMS, 5AST 119/10/3)&nbsp;; dans le diocèse de [[Bâle|Bâle]], le compte de décimes de 1302 en fait déjà apparaître un certain nombre. Mais les édifices conservés sont en grande majorité des XV<sup>e</sup> et XVI<sup>e</sup> siècles. Souvent négligés pendant les guerres du XVII<sup>e</sup> siècle, les ossuaires ont été détruits en grand nombre aux XVIII<sup>e</sup> et XIX<sup>e</sup> siècles, ne correspondant plus à la sensibilité moderne.</p>  
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<p class="mw-parser-output" style="text-align: justify">''Beinhaus'', ''Carnarium'', Charnier, ''Garnarium'', ''Gernarium'', ''Ossorium'', Ossuaire,''Ossuarium''</p> <p class="mw-parser-output" style="text-align: justify">Dans un [[Cimetière|cimetière]] médiéval ou moderne, en creusant une nouvelle tombe, on déterre souvent des ossements non décomposés d’une sépulture plus ancienne. Qu’en faire&nbsp;? Il arrive qu’on les laisse traîner ou qu’on les rassemble au fond de la nouvelle fosse. Mais la meilleure solution, là où c’est possible, est de les mettre à l’ossuaire, en allemand médiéval ''gerner'', du latin ''carnarium'', charnier. Cet édifice a jadis existé dans la majorité des cimetières. Il est accolé parfois à l’église (Dambach-la-Ville/Saint-Sébastien, Scharrachbergheim), plus souvent au mur du cimetière. Sa forme la plus simple est celle d’un petit hangar quadrangulaire, voire de forme irrégulière s’il s’appuie à un angle obtus ou à un pan de mur courbe du cimetière (Bennwihr, Hirsingue). Souvent, il a une porte et plusieurs larges fenêtres en arc segmentaire. Les modèles les plus élaborés (Lauterbourg, Kaysersberg, Wihr-au-Val), sont à deux étages&nbsp;: en bas un caveau pour les ossements, au-dessus une chapelle ''super ossibus mortuorum'', généralement dédiée à saint Michel. Une [[Chapellenie|chapellenie]] de l’ossuaire est citée dans un certain nombre de localités.</p> <p class="mw-parser-output" style="text-align: justify">L’ossuaire de Lièpvre passe pour roman, mais il est en réalité de la fin du Moyen Âge (de même, probablement, que celui de Schorbach, près de Bitche, le plus célèbre de la région). Les plus anciennes mentions dans les sources écrites sont du XIII<sup>e</sup> siècle (Haguenau&nbsp;: G. GROMER, ''Le plus ancien nécrologe de Saint-Georges'', 1922, n<sup>o</sup> 259&nbsp;; Strasbourg/Saint-Thomas 1290&nbsp;: AMS, 5AST 119/10/3)&nbsp;; dans le diocèse de [[Bâle|Bâle]], le compte de décimes de 1302 en fait déjà apparaître un certain nombre. Mais les édifices conservés sont en grande majorité des XV<sup>e</sup> et XVI<sup>e</sup> siècles. Souvent négligés pendant les guerres du XVII<sup>e</sup> siècle, les ossuaires ont été détruits en grand nombre aux XVIII<sup>e</sup> et XIX<sup>e</sup> siècles, ne correspondant plus à la sensibilité moderne.</p>  
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<p class="mw-parser-output" style="text-align: justify;">BARTH, ''Handbuch'' (1960-63) (index sous ''Beinhäuser'').</p> <p class="mw-parser-output" style="text-align: justify;">BOUR (R.S.), «&nbsp;Die Beinhäuser Lothringens&nbsp;», ''Jahrbuch der Gesellschaft für lothringische Geschichte'', 17, 1905/2, p. 1-96.</p> <p class="mw-parser-output" style="text-align: justify;">CLOUZOT (Étienne), éd., ''Pouillés des provinces de Besançon, de Tarentaise et de Vienne'' (Recueil des historiens de la France&nbsp;; Pouillés, 7), 1940, p. 145-57 (1302).</p>  
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<p class="mw-parser-output" style="text-align: justify">BARTH, ''Handbuch'' (1960-63) (index sous ''Beinhäuser'').</p> <p class="mw-parser-output" style="text-align: justify">BOUR (R.S.), «&nbsp;Die Beinhäuser Lothringens&nbsp;», ''Jahrbuch der Gesellschaft für lothringische Geschichte'', 17, 1905/2, p. 1-96.</p> <p class="mw-parser-output" style="text-align: justify">CLOUZOT (Étienne), éd., ''Pouillés des provinces de Besançon, de Tarentaise et de Vienne'' (Recueil des historiens de la France&nbsp;; Pouillés, 7), 1940, p. 145-57 (1302).</p>  
== <span style="font-size:x-large;">Notices connexes</span> ==
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== <span style="font-size:x-large">Notices connexes</span> ==
<p class="mw-parser-output" style="text-align: justify;">[[Cimetière|Cimetière]]</p> <p class="mw-parser-output" style="text-align: justify;">[[Ossuaire|Ossuaire]]</p> <p class="mw-parser-output" style="text-align: right;">'''Bernhard Metz'''</p>   
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[[Category:G]] [[Category:Eglise catholique]] [[Category:Société, culture, pratiques sociales, rites et coutumes]]
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[[Category:G]] [[Category:Eglises et cultes]][[Category:Société, culture, pratiques sociales, rites et coutumes]]

Version actuelle datée du 16 juin 2021 à 13:32

Beinhaus, Carnarium, Charnier, Garnarium, Gernarium, Ossorium, Ossuaire,Ossuarium

Dans un cimetière médiéval ou moderne, en creusant une nouvelle tombe, on déterre souvent des ossements non décomposés d’une sépulture plus ancienne. Qu’en faire ? Il arrive qu’on les laisse traîner ou qu’on les rassemble au fond de la nouvelle fosse. Mais la meilleure solution, là où c’est possible, est de les mettre à l’ossuaire, en allemand médiéval gerner, du latin carnarium, charnier. Cet édifice a jadis existé dans la majorité des cimetières. Il est accolé parfois à l’église (Dambach-la-Ville/Saint-Sébastien, Scharrachbergheim), plus souvent au mur du cimetière. Sa forme la plus simple est celle d’un petit hangar quadrangulaire, voire de forme irrégulière s’il s’appuie à un angle obtus ou à un pan de mur courbe du cimetière (Bennwihr, Hirsingue). Souvent, il a une porte et plusieurs larges fenêtres en arc segmentaire. Les modèles les plus élaborés (Lauterbourg, Kaysersberg, Wihr-au-Val), sont à deux étages : en bas un caveau pour les ossements, au-dessus une chapelle super ossibus mortuorum, généralement dédiée à saint Michel. Une chapellenie de l’ossuaire est citée dans un certain nombre de localités.

L’ossuaire de Lièpvre passe pour roman, mais il est en réalité de la fin du Moyen Âge (de même, probablement, que celui de Schorbach, près de Bitche, le plus célèbre de la région). Les plus anciennes mentions dans les sources écrites sont du XIIIe siècle (Haguenau : G. GROMER, Le plus ancien nécrologe de Saint-Georges, 1922, no 259 ; Strasbourg/Saint-Thomas 1290 : AMS, 5AST 119/10/3) ; dans le diocèse de Bâle, le compte de décimes de 1302 en fait déjà apparaître un certain nombre. Mais les édifices conservés sont en grande majorité des XVe et XVIe siècles. Souvent négligés pendant les guerres du XVIIe siècle, les ossuaires ont été détruits en grand nombre aux XVIIIe et XIXe siècles, ne correspondant plus à la sensibilité moderne.

Bibliographie

BARTH, Handbuch (1960-63) (index sous Beinhäuser).

BOUR (R.S.), « Die Beinhäuser Lothringens », Jahrbuch der Gesellschaft für lothringische Geschichte, 17, 1905/2, p. 1-96.

CLOUZOT (Étienne), éd., Pouillés des provinces de Besançon, de Tarentaise et de Vienne (Recueil des historiens de la France ; Pouillés, 7), 1940, p. 145-57 (1302).

Notices connexes

Cimetière

Ossuaire

Bernhard Metz