Gerüte

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Gerode, Novale, Rüti, Stirpoux, Tripoux

Essart ou défrichement temporaire. La terre ainsi gagnée, en général aux marges du finage, sur le pâturage, la lande ou le taillis reste en dehors du terroir assolé : on l’ensemence un à trois ans, puis on la laisse retourner à la friche, au bois ou à l’herbe, quitte à la remettre en culture plus tard, une fois qu’elle s’est reposée (Feldgraswirtschaft). Ces cultures temporaires ont été pratiquées chaque fois que le terroir assolé ne suffisait plus à nourrir une population croissante, notamment du XIe au XIIIe, aux XVIe, XVIIIe et XIXe siècles, en particulier dans les zones montagneuses et sur les terres ingrates (p. ex. à Kembs au XIVe siècle : ZGO 14, 1862, 12). Le défrichement, qui doit en principe être autorisé par le seigneur, est pratiqué soit par un paysan individuel, soit par la communauté, qui lotit ensuite la terre entre ses membres. Dans les deux cas, si l’essart est pris sur un communal, un cens est souvent dû à la commune. Le phénomène a laissé d’innombrables traces dans la toponymie : les villages de Gereuth (Neubois) et Krüth lui doivent leur nom, de même que les lieux-dits Gritt, Ritt, Ritti, Rott, etc. (Stoffel). L’équivalent français stirpoux ou tripoux, en usage dans les vallées welsches, vient du latin exstirpare, déboiser.

Source - Bibliographie

AMC FF 74/4, coutumier domanial de Lièpvre (1435) précisant le statut juridique des essarts.

STOFFEL (Johann Georg), Topographisches Wörterbuch des Ober-Elsasses, 1876, p. 212. (Grüt), 450-51 (Ritt, Ritti, Rittle), 460-62 (Roth, Rott, avec risques de confusion), etc.

JÄNICHEN (Hans), Beiträge zur Wirtschaftgeschichte des schwäbischen Dorfes, 1970, p. 119.

BADER (Karl Siegfried), Rechtsformen und Schichten der Liegenschaftsnutzung im mittelalterlichen Dorf (Studien zur Rechtsgeschichte des mittelalterlichen Dorfes, 3), 1973, p. 172-79.

Notices connexes

Bifang

Défrichement

Essart

Stirpoux

Bernhard Metz