Garnisaire : Différence entre versions

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<p class="mw-parser-output" style="text-align: justify;">Troupe armée qu’on fait loger, par mesure de sécurité ou pour des raisons politiques, chez des particuliers. Cette pratique fut aussi usitée pour obtenir la conversion des [[huguenot|huguenots]] dans les Cévennes après l’édit de révocation de Fontainebleau de 1685. Elle n’eut pas cours en Alsace dans un but de coercition religieuse. En revanche, il est d’usage d’envoyer des garnisaires chez un débiteur pour y vivre à ses frais jusqu’au paiement de sa dette et notamment pour faire rentrer les contributions exigées d’une ville ou d’une communauté. Aux XVII<sup>e</sup> et XVIII<sup>e</sup> siècles, certains seigneurs alsaciens demandent à l’intendant d’Alsace l’envoi de troupes dans les communautés récalcitrantes au paiement des impôts. Ainsi, après trois décennies de difficultés et de chicane, le duc de [[Deux-Ponts_(Duché_de)|Deux-Ponts]] Birckenfeld, seigneur de Ribeaupierre, obtient la mise à disposition de garnisaires dans le bailliage du Val d’Orbey. Deux compagnies d’infanterie de Sélestat y sont envoyées en septembre 1716 pour obliger les habitants à payer la taille et les [[Corvée|corvées]] seigneuriales. Les garnisaires viennent rapidement à bout de la résistance des contribuables rebelles qui « sont effectivement entrés en paiement des droits qu’ils doivent mais beaucoup moins dans l’intention de se soumettre que dans la vue seulement de se débarrasser du logement des gens de guerre » écrit un officier seigneurial. Le bilan paraît si positif que la seigneurie de Ribeaupierre demande de les retirer du Val d’Orbey en les faisant passer par Ribeauvillé car « cela fera un bon effet sur certains esprits de cette ville-là, aussi revêches qu’il y en a au Val d’Orbey ».</p>  
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<p class="mw-parser-output" style="text-align: justify">Troupe armée qu’on fait loger, par mesure de sécurité ou pour des raisons politiques, chez des particuliers. Cette pratique fut aussi usitée pour obtenir la conversion des [[Huguenot|huguenots]] dans les Cévennes après l’édit de révocation de Fontainebleau de 1685. Elle n’eut pas cours en Alsace dans un but de coercition religieuse. En revanche, il est d’usage d’envoyer des garnisaires chez un débiteur pour y vivre à ses frais jusqu’au paiement de sa dette et notamment pour faire rentrer les contributions exigées d’une ville ou d’une communauté. Aux XVII<sup>e</sup> et XVIII<sup>e</sup> siècles, certains seigneurs alsaciens demandent à l’intendant d’Alsace l’envoi de troupes dans les communautés récalcitrantes au paiement des impôts. Ainsi, après trois décennies de difficultés et de chicane, le duc de [[Deux-Ponts_(Duché_de)|Deux-Ponts]] Birckenfeld, seigneur de Ribeaupierre, obtient la mise à disposition de garnisaires dans le bailliage du Val d’Orbey. Deux compagnies d’infanterie de Sélestat y sont envoyées en septembre 1716 pour obliger les habitants à payer la taille et les [[Corvée|corvées]] seigneuriales. Les garnisaires viennent rapidement à bout de la résistance des contribuables rebelles qui «&nbsp;sont effectivement entrés en paiement des droits qu’ils doivent mais beaucoup moins dans l’intention de se soumettre que dans la vue seulement de se débarrasser du logement des gens de guerre&nbsp;» écrit un officier seigneurial. Le bilan paraît si positif que la seigneurie de Ribeaupierre demande de les retirer du Val d’Orbey en les faisant passer par Ribeauvillé car «&nbsp;cela fera un bon effet sur certains esprits de cette ville-là, aussi revêches qu’il y en a au Val d’Orbey&nbsp;».</p>  
== <span style="font-size:x-large;">Sources - Bibliographie</span> ==
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<p class="mw-parser-output" style="text-align: justify;">AHR, E 1538.</p> <p class="mw-parser-output" style="text-align: justify;">BLUCHE (François), ''Dictionnaire du Grand Siècle'', Paris, 1990, p. 643.</p>  
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<p class="mw-parser-output" style="text-align: justify">AHR, E 1538.</p> <p class="mw-parser-output" style="text-align: justify">BLUCHE (François), ''Dictionnaire du Grand Siècle'', Paris, 1990, p. 643.</p>  
== <span style="font-size:x-large;">Notice connexe</span> ==
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== <span style="font-size:x-large">Notice connexe</span> ==
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[[Category:G]][[Category:Guerre]][[Category:Histoire militaire]]
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[[Category:G]] [[Category:Guerres et armées]] [[Category:Histoire militaire]]

Version du 25 mai 2021 à 13:45

Troupe armée qu’on fait loger, par mesure de sécurité ou pour des raisons politiques, chez des particuliers. Cette pratique fut aussi usitée pour obtenir la conversion des huguenots dans les Cévennes après l’édit de révocation de Fontainebleau de 1685. Elle n’eut pas cours en Alsace dans un but de coercition religieuse. En revanche, il est d’usage d’envoyer des garnisaires chez un débiteur pour y vivre à ses frais jusqu’au paiement de sa dette et notamment pour faire rentrer les contributions exigées d’une ville ou d’une communauté. Aux XVIIe et XVIIIe siècles, certains seigneurs alsaciens demandent à l’intendant d’Alsace l’envoi de troupes dans les communautés récalcitrantes au paiement des impôts. Ainsi, après trois décennies de difficultés et de chicane, le duc de Deux-Ponts Birckenfeld, seigneur de Ribeaupierre, obtient la mise à disposition de garnisaires dans le bailliage du Val d’Orbey. Deux compagnies d’infanterie de Sélestat y sont envoyées en septembre 1716 pour obliger les habitants à payer la taille et les corvées seigneuriales. Les garnisaires viennent rapidement à bout de la résistance des contribuables rebelles qui « sont effectivement entrés en paiement des droits qu’ils doivent mais beaucoup moins dans l’intention de se soumettre que dans la vue seulement de se débarrasser du logement des gens de guerre » écrit un officier seigneurial. Le bilan paraît si positif que la seigneurie de Ribeaupierre demande de les retirer du Val d’Orbey en les faisant passer par Ribeauvillé car « cela fera un bon effet sur certains esprits de cette ville-là, aussi revêches qu’il y en a au Val d’Orbey ».

Sources - Bibliographie

AHR, E 1538.

BLUCHE (François), Dictionnaire du Grand Siècle, Paris, 1990, p. 643.

Notice connexe

Désertion

Philippe Jéhin