Frucht

De DHIALSACE
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Bleds, grains

Il ne faut pas comprendre ce mot exclusivement au sens, actuel et restrictif, de produit des arbres fruitiers, mais au sens générique de « fruits de la terre », le terme français de « fruits » trouvant rarement son équivalent de « Früchten » en allemand. En Alsace, les registres de dîmes distinguent les « quatre gros grains » (froment, seigle, orge, avoine) donnant lieu à la « grosse dîme » et les « menus grains » qui sont d’une grande diversité (lin, chanvre, pavot, colza, fèves, vesces, lentilles, pois, haricots) : la « menue dîme », perçue, par tas, poignées ou prélèvements divers à chaque récolte, englobe parfois, non seulement les produits de l’Etter, mais occasionnellement ceux des arbres fruitiers (essentiellement des noyers), voire le trèfle, la luzerne et le sainfoin. Dans cette hiérarchisation en faveur des céréales, les premiers, présents dans la dénomination des assolements (« Fruchtfeld », « Sommerfeld », « Winterfeld »), sont parfois qualifiés de « bleds », terme qui déborde largement l’acception de froment (avec une distinction entre « Sommerfrucht » et « Winterfrucht »). Quant aux pois et aux haricots, qui font partie des « petites denrées », ils sont parfois appelés « Hülsenfrüchte » parce que soumis à l’écossage, pour les distinguer des grains destinés au battage (« Getreide »). C’est dans la première de ces deux définitions que s’inscrivent les « halles aux blés », « Fruchthallen » (celles d’Obernai et de Colmar ou celle, démolie au XXe siècle, d’Ammerschwihr, qui portait également le nom de « Koifhüs »). Elles n’ont pas forcément été, un moment donné de l’Histoire, des « greniers d’abondance », mais ont parfois servi, à proximité de la place du marché, de simples dépôts de grains en vue de la commercialisation de ces derniers. Le mot a servi de préfixe aux dérivés de Fruchtbau, Fruchtbesoldung, Fruchtfeld ou Fruchtzelg, Fruchtgült, Fruchthalle, Fruchtmühle, Fruchtphanne, Fruchtregister, Fruchtsaat, Fruchtverwalter, Fruchtzoll.

Bibliographie

HOFFMANN,L’Alsace au XVIIIe siècle (1906), t. III, p. 234-238 (sous « dîme »).

BOEHLER, Paysannerie, 1994, t. I, p. 710-961 ; t. II, p. 1323-1330.

Notices connexes

Assolement

Dîme

Grenier_d’abondance

Kaufhaus

Jean-Michel Boehler