Flurzwang

De DHIALSACE
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Contrainte d’assolement

Assolement réglementé et forcé, inséparable d’un système d’organisation des terroirs qui, propre aux régions de champs ouverts (openfields), n’est pas spécifique à la plaine d’Alsace. L’origine des contraintes d’assolement est controversé : il semblerait qu’il soit plus tardif (XIIIe siècle ?) que le système de rotation des cultures qui, pour les grandes propriétés médiévales, était, semble-til, individuel avant d’être collectif. Au cours du XVIIIe siècle, la désagrégation progressive des assolements traditionnels, suite aux progrès de l’individualisme agraire, l’agriculture ancienne était en effet soumise à un certain nombre de contraintes : assolement réglé et obligatoire en deux ou trois soles, interdiction de clore, autorisation et réglementation de la vaine pâture, droit au parcours sur les communaux. De telles obligations s’imposaient par la nécessaire régénération du sol en l’absence de fumure suffisante. Elles constituaient de ce fait un ensemble de servitudes librement consenties, davantage consacrées par la tradition qu’imposées par une quelconque autorité comme le laisserait supposer le terme de « Flurzwang ». Échappent cependant à ces règles, du fait de leur localisation ou de leur spécificité, le vignoble, l’enclos villageois (Etter), les ouches ou parcelles encloses (Bitzen, Bünden) situées hors de l’Etter, enfin les bois et pâturages communaux se trouvant à la périphérie du finage.

Les facteurs qui ont contribué à la disparition de ces contraintes résident dans la recherche d’une productivité accrue, en particulier du fait des progrès de l’élevage et de l’utilisation rationnelle des engrais naturels, ainsi que dans le développement des cultures dites « nouvelles » nécessitant des mesures de protection et compromettant les assolements traditionnels. C’est le Code rural de 1791 qui, au nom de la liberté de culture, supprime, du moins en théorie, l’assolement forcé et les servitudes qui l’accompagnent, mais la lenteur de la décadence de certaines d’entre elles rend compte de leur nécessité pour la survie de la petite paysannerie. C’est donc au prix de subtils rééquilibrages et réajustements que le Flurzwang est progressivement remis en question, la grande mutation s’effectuant au XIXe siècle.

Bibliographie

JUILLARD (Étienne), La vie rurale dans la plaine de Basse-Alsace. Essai de géographie sociale, Strasbourg, 1953, p. 29-59, 213-219, 250-269.

BOEHLER (Jean-Michel),La paysannerie de la plaine d’Alsace (1648-1789), 3 vol., Strasbourg, 1994, t. I, p. 683-687.

BOEHLER (Jean-Michel), « Contrainte et liberté aux champs dans la campagne alsacienne au XVIIIe siècle », Autorité, liberté et contrainte en Alsace, Colloque des 90 ans de l’institut d’histoire d’Alsace, Strasbourg, 2010, p. 201‑202.

Notices connexes

Assolement

Ban

Finage

Flur

Terroir

Jean-Michel Boehler