Eigenkirche

De DHIALSACE
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« Eglise propre », « Eglise privée », « Eglise particulière »

Lors de l’établissement du christianisme, des églises baptismales furent érigées dans les « marches » qui desservaient les localités environnantes, comme ce fut le cas de celle du Gloeckelsberg. À l’époque féodale, des seigneurs laïcs ou ecclésiastiques érigèrent sur leurs terres des édifices religieux qui restèrent leur propriété, d’où le terme d’Eigenkirche. Parmi les laïcs figurent en premier lieu les rois ; ainsi Charles le Gros a cédé à son épouse Richarde les églises de Sigolsheim et d’Andlau (Saint-André). Même les évêques en érigèrent sur leurs terres (Pfleger, 64-68) ; abbayes et couvents ne tardèrent pas à imiter leur exemple : Ebersmunster en possédait à Saint-Maurice, Orschwiller, Soultz, Logelheim, Artolsheim, Bootzheim, Sigolsheim, Uttenheim (Pfleger, 82).

Ces lieux de culte, parfois de simples chapelles, pouvaient ultérieurement devenir églises paroissiales, sans que les droits de leurs propriétaires en fussent amoindris. Cet état de fait comportait le grand inconvénient de nuire à la juridiction de l’évêque puisque le propriétaire nommait pratiquement à sa guise le desservant, sans même demander l’institution à l’évêque ; celui-ci ne pouvait intervenir qu’en cas de dévolut, notamment à l’occasion de la présentation d’un prêtre indigne.

L’Église réussira à réduire les pouvoirs des propriétaires à un simple droit de patronage, qui commence à être attesté en Alsace au début du XIIIe siècle.

Bibliographie

PFLEGER (Lucien), Die elsässiche Pfarrei : Ihre Entstehung und Entwicklung. Ein Beitrag zur kirchlichen Rechts- und Kulturgeschichte..., Strassburg, 1936., p. 60-93.

BURG (André Marcel), Histoire de l’Église d’Alsace, Colmar, 1945, p. 39-40.

Lexikon des Mittelalters (1980-1998), III, col. 1706-1708.

Notices connexes

Collateur

Dévolut

Patronage

Présentation

Louis Schlaefli