Dominicains

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Bredier, Frères Prêcheurs, Ordo Praedicatorum, Dominikaner, Prediger

L’ordre des Dominicains est l’un des quatre ordres mendiants avec les Franciscains, les Carmes et les Ermites de Saint-Augustin.

Le Moyen Âge

L’ordre des Frères prêcheurs (OP) a été fondé par Dominique de Guzman, un chanoine augustin espagnol, entre 1206 et 1217, pour vaincre l’hérésie cathare par la prédication. C’est pourquoi les Dominicains sont aussi appelés Frères Prêcheurs en français et Prediger (ou bredier), en allemand. Ils suivent la règle de saint Augustin. Une nouveauté des Mendiants est que, dépendant plus directement du pape que les ordres anciens, ils facilitent son emprise dans toute la Chrétienté.

1. Un ordre intellectuel

Les Dominicains sont l’ordre intellectuel par excellence, celui dont est issu le plus grand nombre de grands théologiens (dont en Alsace Hugo Ripelin et Ulrich Engelbrecht). Chacun de leurs couvents comprend une école (studium) qui enseigne les premières notions de grammaire, de rhétorique et de philosophie et se rattache à une école supérieure dont est dotée la province (studium generale), qui pour les couvents d’Alsace est sise à Cologne.

2. Grands théologiens et mystiques

Avec les Franciscains, qui naissent à la même époque, ils introduisent également une nouvelle pratique religieuse : la direction de conscience. Au XIIIe siècle, il y a des gens qui ne se contentent plus de règles de conduite générales, mais qui souhaitent des conseils personnalisés, un suivi individuel, ce qui demande à leur directeur de conscience beaucoup de temps et d’attention. Ils ne sont pas encore très nombreux et se recrutent principalement parmi les religieuses, les membres des tiers-ordres, les béguines, les recluses, mais aussi de pieux bourgeois et des membres de la petite noblesse – au total sans doute plus de femmes que d’hommes, qui auraient difficilement trouvé un suivi comparable de la part du clergé paroissial, et qui étaient prêts à récompenser les Frères de leurs conseils par des donations ou des legs. Les Dominicains s’occupaient également de la direction spirituelle des soeurs de leur ordre, domaine dans lequel ont oeuvré les principaux mystiques dominicains du XIVe siècle : maître Eckhart et Albert le Grand, qui ont enseigné à Strasbourg, le Strasbourgeois Johann Tauler, et Heinrich Suso. Cependant, les Prêcheurs sont moins populaires que les Franciscains – ils passent pour plus intransigeants, voire arrogants – ce qui explique qu’ils aient moins de couvents qu’eux, et que leur tiers-ordre ait bien moins de succès que le leur.

Les Dominicains, de même que les Franciscains, sont le produit et le reflet d’une époque. La croissance démographique et l’expansion économique ont permis la naissance des villes. Sans ce contexte urbain, ni les Prêcheurs, ni les Franciscains n’auraient vu le jour. Ils n’auraient pas non plus pu subvenir à leurs besoins, car leur propos initial était de ne vivre que de mendicité, d’où leur nom de Frères Mendiants.

3. Les Dominicains en Alsace

En Alsace, on dénombre six couvents de Dominicains. Ils s’implantent à Strasbourg en 1224, d’abord au Finkwiller, puis à partir de 1248 à l’emplacement de l’actuel Temple Neuf. Les autres implantations dominicaines masculines ont lieu à la fin du XIIIe siècle, essentiellement dans les villes importantes de la région : à Colmar en 1278, Sélestat entre 1281 et 1294, Wissembourg en 1288, Haguenau et Guebwiller entre 1288 et 1294.

Le meilleur historien de l’Alsace au XIIIe siècle est un Dominicain anonyme, qui a commencé sa carrière à Bâle et est venu à Colmar à la fondation du couvent en 1278. C’est pourquoi on appelle son oeuvre les Annales et la Chronique du Dominicain de Colmar. Son témoignage est très précieux, car c’est un esprit curieux, bien informé par ses contacts, qui dépassent largement Colmar ; ses tournées de prédication et de quête lui font fréquenter les curés et les nobles de toute la région, et des confrères de passage à Colmar lui apportent des nouvelles d’ailleurs, par exemple de la cour royale ou pontificale. Il s’intéresse à tout, à l’histoire politique, à la croissance des villes, aux prix, à la météorologie et au climat, aux moeurs des hommes et des oiseaux. Il a laissé un texte extraordinaire dans lequel, écrivant vers 1300, il décrit l’état matériel et moral de l’Alsace vers 1200, avec une conscience très aiguë de tout ce qui a changé, et le sentiment d’un progrès dans tous les domaines, qui sont tout à fait exceptionnels au Moyen Âge.

4. Les Dominicaines

Par ailleurs, les Dominicains ont fondé de nombreux couvents de femmes en Alsace : il y a sept couvents de Dominicaines rien qu’à Strasbourg (Saint-Marc, Saint-Jean-aux-Ondes, Saint-Nicolas-aux-Ondes, Sainte-Agnès, Sainte-Marguerite, Sainte-Elisabeth, Sainte-Catherine), deux à Colmar (Saint-Jean d’Unterlinden, 1232, et Sainte-Catherine, 1310), d’autres à Sélestat (Silo, avant 1256), Guebwiller (Engelporten, 1289/90), Marienbronn (passé à l’ordre dominicain en 1246, transféré à Wissembourg avant 1315 ?), Schoenensteinbach et Vieux-Thann (passés à l’ordre dominicain en 1397 et 1534). Beaucoup de ces maisons étaient au départ des communautés informelles (clusen), qui ont ensuite adopté la règle de saint Augustin avant de s’affilier à l’ordre dominicain.

5. Un succès populaire

Le succès des Prêcheurs auprès du peuple se mesure aux nombreuses donations des Strasbourgeois jusqu’au milieu du XIVe siècle. Elles prouvent qu’à cette époque, les religieux bénéficiaient de la sympathie du peuple. L’agrandissement de leur église de Strasbourg en 1307 témoigne aussi du succès de leur prédication, en même temps que d’une situation économique florissante. En effet, les Dominicains, à Strasbourg comme ailleurs, ont dès le milieu du XIIIe siècle abandonné l’idéal de leur fondateur, qui voulait que les frères ne vivent que de mendicité. Il est vrai que cet idéal n’est pas compatible avec l’existence de couvents dont chacun a des dizaines de frères à nourrir, une église, des bâtiments conventuels, une école et une bibliothèque à entretenir. Tout cela n’est possible qu’avec un patrimoine, dans lequel les rentes tiennent d’ailleurs une place bien plus grande que la propriété foncière. Mais les Dominicains ne renoncent pas pour autant à la quête, qui accompagne leur prédication tant en ville qu’à la campagne. D’où la nécessité de fixer la zone de quête (Terminierbezirk) de chaque couvent, et de la modifier lorsqu’il s’en fonde un nouveau (p. ex. BUB II n° 252).

6. Rapports tendus avec le clergé séculier et les magistrats des villes

Ces réussites sur les plans tant spirituel que matériel expliquent l’animosité du clergé séculier à leur égard. A Strasbourg, leurs relations avec le clergé séculier et la municipalité ont été particulièrement houleuses. En effet, les fidèles qu’ils attiraient dans leurs églises par la prédication et la direction de conscience avaient tendance à déserter leur église paroissiale. La qualité de leur prédication et la vie exemplaire qu’ils menaient lors de leur installation au XIIIe siècle ont attiré les libéralités des fidèles, qui souvent, souhaitaient être enterrés chez eux, dans l’espoir d’accéder plus rapidement au paradis. De nombreuses messes anniversaires sont fondées chez les Dominicains et chez les autres religieux mendiants, de nombreux legs leur reviennent. Par ces pratiques, le revenu le plus important pour un curé, celui qui était lié à la sépulture des fidèles, lui échappait. D’où des tensions particulièrement vives à Strasbourg tout au long du Moyen Âge. Au bout du compte, les Dominicains ont gagné la partie, mais les conflits et les excommunications mutuelles vont durer tout au long du Moyen Âge, malgré la mise en place de la portion canonique par le concile de Vienne en 1311/1312 : de tous les dons qui parvenaient à un couvent à l’occasion d’un enterrement, le quart ou portion canonique (quarta sive portio canonica) devait revenir à la paroisse dont relevait le défunt. Malgré cela, la paix sera de courte durée : dès le milieu du XIVe siècle, les hostilités entre le clergé séculier et les ordres mendiants reprennent. Un siècle plus tard, les curés se mettent à exiger l’ultimum vale, une somme d’argent que la famille de celui qui a été enterré dans un cimetière de moines ou de chanoines devait verser et qui était distincte de la portion canonique. Les tensions qui en résultent dureront jusqu’à la Réforme. Il y a également eu des conflits entre les Dominicains et le Magistrat de Strasbourg. Ce dernier, les accusant de captation d’héritages, a exigé en 1287 qu’ils s’engagent à renoncer à certaines pratiques en ce sens. Devant leur refus, il les a expulsés de la ville ; ils n’y sont revenus que trois ans plus tard.

7. La lutte contre les sectes hérétiques : l’Inquisition

La mission de conversion des hérétiques a été poursuivie par l’ordre tout au long du Moyen Âge. A Strasbourg aussi, en 1231/1232, les Dominicains apparaissent dans ce rôle pour combattre les Frères et les Soeurs du Libre Esprit, une secte apparentée aux cathares. Cette même année, le pape Grégoire IX demande aux Dominicains de Strasbourg de lutter contre l’hérésie par des prêches itinérants. Puis, pendant plus d’un siècle, nous n’avons plus de renseignements directs sur l’inquisition dominicaine à Strasbourg. La chasse aux hérétiques reprend en 1366. Sous la pression des religieux, l’évêque de Strasbourg confie l’inquisition au Dominicain Heinrich de Agro, qui avait déjà opéré dans les diocèses de Mayence, Bamberg et Bâle. En cherchant, ils ont fini par trouver différents foyers de Frères et de Soeurs du Libre Esprit. L’un des hérétiques présumés a été condamné au bûcher en juin 1366.

A la fin du XIVe siècle, une communauté de Vaudois fait son apparition à Strasbourg. On les appelait les Winkeler (clandestins). Leur doctrine avait du succès auprès d’artisans, en particulier chez les tisserands. Un dominicain bâlois est venu prêcher à Strasbourg pour les dénoncer, car l’inquisiteur dominicain en charge de la ville, Johannes Arnold, avait renoncé à son office suite à des menaces. En 1400, trente-deux de ces Winkeler ont été arrêtés à Strasbourg par le Magistrat et soumis à la torture. Vingt-six ont déclaré être coupables, ont abjuré et ont été bannis de la ville. L’ensemble de la procédure a été menée par le Magistrat de Strasbourg – et non par l’Inquisition, ni par l’Officialité.

En 1485, paraît le Malleus maleficarum, ou marteau des sorcières. Ce livre restera pendant des siècles le manuel de base du chasseur de sorcières : il a connu 9 éditions entre 1485 et 1496. Ses auteurs sont deux Dominicains, Jakob Sprenger, de Cologne, et Heinrich Institoris (latinisation de Kraemer). En tant qu’inquisiteur, Kraemer a surtout opéré dans les diocèses de Constance et d’Augsbourg, mais il était originaire de Sélestat, où il avait été prieur de 1482 à 1486.

Les Dominicains se sont donc engagés plus tôt et plus que les autres Mendiants dans l’Inquisition, ce qui n’a pas contribué à les rendre plus populaires. Le pape les a aussi chargés de convertir les Juifs, également en Alsace, en quoi ils n’ont guère eu de succès.

8. Le combat pour la stricte observance

Les Ordres Mendiants n’ont pas seulement cherché à réformer le monde laïc, ils ont également tenté de se réformer eux-mêmes en rétablissant la règle qu’ils observaient à l’origine. C’est pourquoi cette réforme est appelée l’Observance. Chez les Dominicains, elle est à l’ordre du jour depuis le début du XIVe siècle (1336). Mais il faut attendre le chapitre général de 1388 pour que le maître général Raymond de Capoue reçoive pleins pouvoirs pour mener à bien la réforme. Sa stratégie est de doter chaque province d’un couvent observant, à partir duquel l’Observance doit gagner les autres maisons. Dès le chapitre général de 1388, le couvent de Colmar est désigné pour être le premier couvent réformé de Teutonie. Le Dominicain Conrad de Grossis (alias Conrad de Prusse), s’installe à Colmar avec trente religieux. L’année suivante, il reçoit l’appui de la municipalité pour établir sa communauté. En 1396, un Dominicain quitte Colmar pour aller réformer la maison de Nuremberg. Il est bientôt rejoint par Conrad de Prusse qui devient prieur à Nuremberg. Comme les Bénédictins et comme les chanoines réguliers, les Dominicains pratiquent aussi l’essaimage pour gagner à l’observance les différentes maisons de leur obédience. C’est particulièrement vrai pour la branche féminine de l’ordre. Dans la province de Teutonie, à laquelle appartient l’Alsace, l’Observance devient largement majoritaire : en 1515, chez les hommes, elle compte 46 couvents pour dix établissements conventuels. En Alsace, après ceux de Colmar, les Dominicains de Guebwiller et de Sélestat passent à la stricte observance, mais ceux de Strasbourg, de Haguenau et de Wissembourg y résistent. L’Observance a eu plus de succès du côté des femmes. A Strasbourg, trois couvents de Dominicaines sur six y adhèrent : Saint-Nicolas-aux-Ondes dès 1431, puis Sainte-Agnès et Sainte-Marguerite. Quand arrivera la Réforme, ce sont les couvents observants qui résisteront le mieux : Saint-Nicolas-aux-Ondes subsistera jusqu’en 1592, Sainte-Marguerite jusqu’à la Révolution. Certains Prêcheurs seront aussi au premier rang de la défense du catholicisme contre la Réforme, mais aucun en Alsace.

Bibliographie

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Elisabeth Clementz

L’époque moderne

Au XVIIe siècle, les quatre couvents dominicains alsaciens connaissent le contrecoup de la guerre de Trente Ans. Le visiteur de la Province Teutonique signale au maître général (Archives de l’Ordre des Prêcheurs à Sainte-Sabine Rome, Reg IV, p 697) vers 1630 : « Nous avons à Colmar un couvent dépeuplé qui compte huit frères. A Guebwiller où nous avions jadis un couvent composé de douze frères, ils ne sont plus que deux en raison des destructions françaises. Haguenau était une cité impériale, aujourd’hui possession française. Nous y avons un couvent réduit à une extrême pauvreté. Il ne compte plus que deux frères qui peuvent à peine se procurer le pain. Jadis le couvent de Sélestat comptait douze frères. Ils sont maintenant trois qui se procurent le pain en mendiant ».

Mais les effectifs s’accroissent bien vite. De 15 vers 1630, ils passent à 68 en 1721 – il y a plus de 25 000 dominicains dans le monde à cette époque-, 67 en 1750, 63 en 1771 et 69 en 1790, chiffre d’une remarquable stabilité qui peut suggérer l’existence d’unnumerus clausus.

Premier des cinq ordres mendiants à se constituer en congrégation détachée de sa structure de gouvernance « allemande » en 1690, la congrégation dominicaine d’Alsace est confrontée, comme toute la province, à la francisation. La commission des réguliers de 1771 n’a aucune incidence sur elle. En 1781, le vicaire général qui la dirige n’est plus désigné, mais élu.

Insistons sur l’influence spirituelle. Fermés au gallicanisme et au jansénisme, les Dominicains marquent la population par leurs sermons. Dominique Roos note vers 1750 : « J’aimais les dominicains (de Sélestat). Ils formaient une communauté incomparable d’hommes pieux et savants qui me connaissaient et me poussaient au bien ». Et Kentzinger, à Sélestat aussi, loue « leur zèle qu’ils ont témoigné en tout temps pour le culte divin et la conservation de la religion ».

Particularité : les Dominicains comptent la plus forte proportion d’assermentés (26 %) parmi les religieux alsaciens sous la Révolution contre 12 % seulement pour les bénédictins et les cisterciens, 11 % pour les augustins.

Les quatre couvents historiques disparaissent à la Révolution. Aucun couvent dominicain ne s’élèvera en Alsace au XIXe siècle. Un seul s’installera à Strasbourg, au XXe siècle.

Bibliographie

MULLER (Claude), Les ordres mendiants en Alsace au XVIIIe siècle, Haguenau, 1984, p. 67-120 (avec bibliographie).

MULLER (Claude), Les dominicains d’Alsace dans la tourmente révolutionnaire, Langres, 1991.

MULLER (Claude), « Monde urbain, idéal dominicain, dilemme républicain. Les Graff et les Streicher confrontés à la Révolution », A.A.B.H.S., 59, 2009, p. 183-190.

MULLER (Claude), « La croix et le scapulaire. Au pays de saint Dominique à Sélestat au XVIIIe siècle », A.A.B.H.S., 61, 2011, p. 165-172.

Claude Muller

Notices connexes

Bibliothèque

Chapitre

Couvent

Ordres mendiants