Danse de Saint-Guy : Différence entre versions

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ETTWILLER (Eric),''L’enseignement secondaire des filles en Haute Alsace pendant la période du Reichsland d’Alsace-Lorraine (1871-1918)'', Mémoire Master, Strasbourg, 2008, p. 110.
 
ETTWILLER (Eric),''L’enseignement secondaire des filles en Haute Alsace pendant la période du Reichsland d’Alsace-Lorraine (1871-1918)'', Mémoire Master, Strasbourg, 2008, p. 110.
 
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Version du 11 mai 2021 à 09:56

Sankt-Veitstanz

Sous l’appellation danse de Saint-Guy, il faut distinguer deux affections différentes. La première, connue sous le nom scientifique de chorée de Sydenham (médecin anglais 1624-1689), chorée rhumatismale ou chorée aiguë, est une maladie infectieuse du système nerveux central. Elle concerne les enfants de 7 à 14 ans. Dans la phase aiguë, l’enfant est agité de mouvements involontaires, qui commencent aux mains, puis s’étendent au tronc et à la face, d’où le nom de « danse » donné à la maladie. La seconde se nomme chorée hystérique rythmique.

Les Annales de Brant rapportent que le 15 juillet 1518, une cinquantaine de personnes ont été affectées par la danse de Saint-Guy. Dix jours plus tard, le Magistrat de Strasbourg répond à l’évêque qui demandait des informations au sujet de cette inhabituelle maladie (ABR 12J 1495, der ungewönlichen kranckheit halb). Dans sa lettre, le Magistrat donne de précieuses informations : « cela a commencé avec une femme, puis avec d’autres personnes qui se sont mises à danser. Nous avons gardé ces personnes quelques jours et interrogé les médecins, qui nous ont dit qu’il s’agissait d’une maladie naturelle due à une conjonction astrale (diß jars constellation) et à la chaleur du moment. Elle touche néanmoins à sa fin. Ceux qui ont été atteints ont été surveillés et on les a fait conduire chez saint Guy. » Avant de les envoyer en pèlerinage au Hohlenstein, au-dessus de Saverne, les médecins avaient conseillé au Magistrat de ne pas leur donner de vin, mais de la décoction d’orge (?) (gerstenwasser), du pain ou de la bouillie d’orge et d’avoine (gersten habermuß) et autres choses semblables. Ils avaient encore recommandé de leur faire écouter de la musique, pas avec des timbales et des fifres, mais uniquement avec des cithares, violes, luths ou orgues positifs. Ce phénomène d’hystérie collective, au cours duquel les gens dansaient jusqu’à épuisement, est attesté en d’autres lieux, par exemple à Cologne en 1374 (Martin, p. 226).

La malédictionDaß dich der St. Veitztanz ankäme est souvent citée aux XVe et XVIe siècles. Sébastien Brant, par exemple, conclut son poème contre les financiers, par les vers : Das ist die ordnung der vinantz. Gott gebe inen allen sanct Vix tantz (AMS 6R n° 38a, f° 11r-v). Au XIXe siècle encore, on craignait que les filles faisant des études ne contractent la danse de Saint-Guy ! (Ettwiller).

Bibliographie

FISCHER (Dagobert), Die Burg Greifenstein und der St. Veitsberg, Saverne, 1876.

ADAM (Alphonse), Sankt Veit bei Zabern oder der hohle Stein, Saverne, 1897.

MARTIN (Alphonse), « Geschichte der Tanzkrankheit in Deutschland », dans Zeitschrift des Vereins für Volkskunde in Berlin 2, 1914, p. 113-134 et 3, 1914, p. 225-239.

VONAU (Pierre), « Un pèlerinage de la région de Saverne : La chapelle et la grotte de Saint Vite », Pays d’Alsace, 109, 1979/IV, p. 1-5.

GEORGER-VOGT (Hélène), « La danse de Saint-Guy », Pays d’Alsace, 109, 1979/IV, p. 6-10.

ETTWILLER (Eric),L’enseignement secondaire des filles en Haute Alsace pendant la période du Reichsland d’Alsace-Lorraine (1871-1918), Mémoire Master, Strasbourg, 2008, p. 110.

Elisabeth Clementz