Convent : Différence entre versions

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STROHL (Henri), ''Le protestantisme en Alsace'', Strasbourg, 1950, 2<sup>e</sup> éd. 2000, p. 93-94.
 
STROHL (Henri), ''Le protestantisme en Alsace'', Strasbourg, 1950, 2<sup>e</sup> éd. 2000, p. 93-94.
  
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Version actuelle datée du 28 septembre 2021 à 12:09

Couvent – conventus, Konvent, Kloster

Définition

1. Dérivé du latin convenire (venir ensemble) et conventus (assemblée, réunion), le terme recouvre des sens fort différents, recouvrant les uns le sens premier d’assemblée (Convention, Convention nationale de la Révolution, National-Konvent), mais également principalement à Strasbourg, celui de réunion ecclésiastique de pasteurs ou de professeurs (Convent ecclésiastique, Convent Académique).

2. En droit canonique, le convent réunit la communauté des moines ou des moniales d’un monastère, bénédictin ou cistercien. Il se distingue de l’abbé ou de l’abbesse, qui en est cependant l’élu(e) et le ou la supérieur(e). Pour les affaires courantes, le convent est placé sous l’autorité immédiate d’un prieur conventuel, qui seconde ou supplée l’abbé. Les biens du monastère sont généralement divisés en une mense abbatiale, dont l’abbé peut disposer directement, et une mense conventuelle, qui doit assurer la vie de la communauté, sans que l’abbé puisse en distraire le tout ou une partie. Les prieurés conventuels forment un chapitre, jouissant d’une certaine autonomie sous la direction d’un prieur, alors que les prieurés simples ne forment pas une telle personnalité morale (Jean Favrier, Dictionnaire de la France médiévale, Paris, 1993, art. « couvent », p. 320).

Le terme de conventuel a survécu dans les ordres mendiants pour désigner un capitulant avec droit de vote, dans le Carmel pour distinguer les « conventuels », suivant une règle mitigée, des « observants », voulant conserver la règle primitive plus stricte, chez les franciscains pour différencier également les « conventuels » des « observants ».

V. Couvent, Kloster.

René Bornert

Convent académique – Schulconvent avant 1566, Akademischer Convent après 1566

Le terme désigne, pour le gymnase Jean Sturm (Haute Ecole) de Strasbourg, le corps constitué par l’ensemble des enseignants et les trois scolarques qui représentent le Magistrat et contrôlent le fonctionnement et la gestion de l’école. Selon les statuts de 1545, il délibère sur les questions de discipline et de programmes.

A partir de 1568, le convent, désormais académique, est coupé en deux : le convent privatus, hebdomadaire, est réservé aux professeurs de l’Académie et aux « précepteurs » du Gymnase, ce qui renforce l’autonomie et le poids du corps enseignant ; le convent ordinaire, mensuel, comprend en plus les trois scolarques et deux représentants du Magistrat. Les enseignants sont tous nommés par le Magistrat sur proposition du convent académique.

SCHINDLING (Anton), Humanistische Hochschule und freie Reichstadt, Wiesbaden, 1977.

V. Académie.

Bernard Vogler

Convent ecclésiastique – Kirchenconvent, Convent

L’ordonnance ecclésiastique de 1534 de Strasbourg crée un organe spécifique, chargé de régler les questions relatives au fonctionnement de l’Eglise protestante de la ville et des paroisses du territoire rural de Strasbourg. Ses attributions sont spécifiées par l’ordonnance de 1598. Il se réunit d’abord chaque deuxième jeudi, puis à partir de 1598 chaque jeudi, pour traiter les questions ecclésiastiques comme la liturgie, les questions d’actualité ayant une incidence religieuse, les conflits, les problèmes liés à la politique du Magistrat, la répartition des offices particulières, les affaires disciplinaires et celles concernant la formation religieuse de la jeunesse, etc. Ce Convent est crée par un décret de 1531, repris dans l’ordonnance ecclésiastique de Strasbourg de 1534, puis dans celle de 1598. Il est composé de trois laïcs, appelés Kirchenpfleger, issus des sept paroisses urbaines à tour de rôle, des sept Oberkirchenpfleger, issus des Conseils des XIII et des XV, des sept Kirchenpfleger échevins et des sept issus des bourgeois les plus estimés de chacune des sept paroisses. « Chaque église a en effet trois administrateurs (Kirchenpfleger), dont l’un est tiré de la Magistrature perpétuelle, le second du collège des échevins, le troisième des notables de la paroisse » (Oberlin). La première catégorie constitue le collège des sept Oberkirchenpfleger. Les 21 laïcs y assistent à tour de rôle, trois par trois, chaque fois trois de paroisses différentes et de collèges différents pendant trois semaines consécutives, de sorte qu’au bout de 21 semaines, chacun y a assisté trois fois.

Le corps pastoral dans son entier y assiste, soit, en 1772, 27 pasteurs urbains et professeurs de théologie et 47 pasteurs ruraux formés à Strasbourg et qui exercent au XVIIIe siècle en Alsace ou ailleurs (Landprediger). Le président du convent est docteur, professeur de théologie et premier pasteur de la cathédrale puis, à partir de la restitution de la cathédrale aux catholiques en 1681, premier pasteur du Temple-Neuf (appelé Eglise neuve au XVIIIe siècle, ce qu’atteste l’Almanach d’Oberlin). C’est lui qui compte les voix. Il a des pouvoirs étendus et des obligations nombreuses.

Le convent règle le service des pasteurs et fixe les grandes lignes des prédications à prononcer le dimanche suivant, afin de les rendre concordantes dans les diverses paroisses. Il discute des affaires de mariage embarrassantes, mais sans interférer dans les décisions de l’Ehegericht (consistoire matrimonial). Il est enfin chargé de maintenir la discipline dans le corps pastoral. Il devient peu à peu un groupe de pression, tout en demeurant soumis au Magistrat, notamment par le rôle joué par les Kirchenpfleger dans les réunions. En 1789, le convent constitue un des corps qui participe aux assemblées primaires.

Le convent ecclésiastique a été dissous sous la Révolution par les protestants eux-mêmes.

 

Sources - Bibliographie

Kirchen Ordnung Wie es mit der Lehre Göttliches Worts und der Ceremonien Auch mit andern dazu nothwendigen Sachen. In der Kirche zu Straßburg biß hieher gehalten worden Und fürhin mit Verleihung Göttlicher Gnade gehalten werden soll, Straßburg, Jost Martin, 1598. Edition remaniée en 1670.

SEHLING (Emil), Die evangelischen Kirchenordnungen des XVI. Jahrhunderts, t. XX, 1. Teil, Strassburg, p. 225-226, 236, et Elsass, p. 668-677, 2011.

Die Verfassung der Evangelischen Kirchen und Niedern Schulen zu Strasbourg, 1772.

OBERLIN (Jérémie-Jacques), Almanach de Strasbourg pour l’année 1781, p. 67, Strasbourg.

ADAM (Jean), Evangelische Kirchengeschichte der Stadt Straßburg bis zur franzoesischen Revolution, Strasbourg, 1922.

STROHL (Henri), Le protestantisme en Alsace, Strasbourg, 1950, 2e éd. 2000, p. 93-94.

 

Notices connexes

Archives (des églises protestantes)

Augsbourg (Confession d'-)

Corps pastoral

Kirchenordnungen

Kirchenpfleger

Bernard Vogler